Comment la numérisation stimule la participation des femmes arabes au marché du travail

Une participation accrue des femmes aux emplois professionnels et techniques pourrait dynamiser la croissance économique au Moyen-Orient. (Getty Images)
Une participation accrue des femmes aux emplois professionnels et techniques pourrait dynamiser la croissance économique au Moyen-Orient. (Getty Images)
De plus en plus de femmes dans le monde arabe entrent sur le marché du travail grâce à une nouvelle législation conçue pour les protéger de la discrimination et du harcèlement. (AFP)
De plus en plus de femmes dans le monde arabe entrent sur le marché du travail grâce à une nouvelle législation conçue pour les protéger de la discrimination et du harcèlement. (AFP)
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Publié le Mardi 17 mai 2022

Comment la numérisation stimule la participation des femmes arabes au marché du travail

  • Les restrictions liées à la pandémie ont accéléré le passage à des formes de travail à distance et hybrides
  • Les femmes essayant d'équilibrer leur carrière et leur vie familiale sont celles qui ont le plus profité de ce changement

DUBAÏ: Au plus fort de la pandémie de la Covid-19, les entreprises ont été contraintes d'adopter une approche plus flexible du travail, permettant aux membres de leur personnel d'accomplir leur travail à distance, de partager leur temps entre la maison et le bureau et de définir leurs propres horaires de travail.

Le phénomène a non seulement accéléré une tendance existante à la numérisation des processus de travail, mais il a également rendu les lieux de travail beaucoup plus flexibles et, par conséquent, beaucoup plus intégratifs pour les femmes.

Cela s'est produit à un moment où beaucoup plus de femmes dans le monde arabe entraient sur le marché du travail grâce à une nouvelle législation conçue pour les protéger de la discrimination et du harcèlement, et également en raison de l’expansion de nouveaux secteurs de l'économie.

Les experts régionaux se sont félicités de ce nouvel environnement de travail hybride et d'une plus grande intégration. «Nous voyons un certain nombre d'entreprises adopter le modèle de travail flexible», affirme à Arab News Marketa Simkova, partenaire de People and Change auprès de KPMG.

«Cela pourrait être constitué d’horaires de travail plus flexibles aussi bien que d’un système hors site/sur site. Les femmes ont besoin de flexibilité pour jongler avec leur vie privée, leur famille, et leur environnement de travail.»

Simkova, qui participe à une table ronde intitulée «A new beginning: Work 2.0» («Un nouveau départ: le travail 2.0») au Forum des femmes arabes à Dubaï le 17 mai, affirme que plusieurs de ses clientes appréciaient cette flexibilité et la considéraient comme l'un des facteurs décisifs lorsqu’elles étaient à la recherche de nouvelles opportunités.

«Elles préfèrent les entreprises qui pourraient offrir cela», indique-t-elle.

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Marketa Simkova, partenaire de People and Change auprès de KPMG, affirme que les entreprises régionales sont toujours divisées sur la question de l'équité par rapport aux femmes. (Photo fournie)

En fait, la progression du rôle des femmes dans la société et l'économie est considérée comme un moteur clé du changement au Moyen-Orient.

Selon la société de conseil en gestion McKinsey, une participation accrue des femmes aux emplois professionnels et techniques pourrait dynamiser la croissance économique dans une région qui sera considérablement touchée par la quatrième révolution industrielle.

Les chercheurs de McKinsey estiment que la part des femmes dans les emplois professionnels et techniques devrait plus que doubler d'ici 2030 en raison de l'évolution vers la numérisation, les plates-formes en ligne et l'entrepreneuriat.

«Saisir cette opportunité mettrait les femmes du Moyen-Orient à égalité avec leurs homologues dans le monde», affirme McKinsey. «Les femmes du Moyen-Orient peuvent aller plus loin et viser la parité avec les hommes de la région dans les emplois professionnels et techniques.»

Cependant, selon Simkova, les entreprises régionales sont toujours divisées sur la question, nombre d’entre elles exigeant que leurs employés reviennent au bureau après la levée des restrictions liées à la pandémie, du fait qu’elles estiment que la productivité chuterait autrement.

D'autres ne jouissent tout simplement pas de la flexibilité en raison de la nature de leur travail.

«La plupart proposent un modèle hybride, associant travail à domicile deux ou trois jours par semaine et bureau», précise Simkova. «Très peu d'entreprises sélectionnées sont entièrement flexibles.»

Aujourd'hui, la technologie permet cette flexibilité, avec l'expansion d'outils tels que Microsoft Teams et Zoom qui permettent d’organiser des réunions virtuelles et le transfert sécurisé de fichiers volumineux, tout en apportant aux travailleurs à domicile un meilleur équilibre entre leur travail et leur vie personnelle.

«Je constate sur le terrain que c'est un avantage, affirme Simkova. Les avantages résident dans le fait que la flexibilité convient davantage aux femmes qu'aux hommes. Le fait qu'elles obtiennent cette flexibilité grâce à la numérisation peut alors leur permettre de combiner leur vie de famille et leur carrière, d'où cette situation qui favorise la diversité.»

Selon McKinsey, l'inclusion numérique est essentielle pour stimuler la participation des femmes aux emplois professionnels et techniques dans la région, offrant des opportunités d'emploi plus développées avec une plus grande flexibilité.

Pour Samia el-Kadiri, conseillère et responsable de recherche en gouvernance et conformité à Hawkamah, qui participe également à la table ronde du Forum des femmes arabes, la diversité est un élément fondamental pour l'innovation et la créativité.

«En général, les entreprises ayant une main-d'œuvre diversifiée sont plus susceptibles d'avoir une meilleure compréhension de leurs consommateurs, déclare-t-elle à Arab News. Cette crise pandémique devrait donc être un encouragement pour un nouvel avenir plus flexible, plus diversifié et plus axé sur le bien-être.»

Les conseils d'administration sont actuellement dans le collimateur comme jamais auparavant, évalués sur leurs critères de diversité raciale, culturelle et de genre sous l'égide de la gouvernance environnementale, sociale et d'entreprise.

Samia El-Kadiri, conseillère et responsable de recherche en gouvernance et conformité à Hawkamah, affirme que la diversité est un élément fondamental pour l'innovation et la créativité. (Zubiya Shaikh/AN)
Samia El-Kadiri, conseillère et responsable de recherche en gouvernance et conformité à Hawkamah, affirme que la diversité est un élément fondamental pour l'innovation et la créativité. (Zubiya Shaikh/AN)

En conséquence, les pratiques changent et El-Kadiri prévoit qu'elles resteront en place à l’avenir.

«Les chefs d'entreprise s'en rendent également compte. Ainsi, les dirigeants peuvent désormais se concentrer sur l’harmonisation d'une culture permettant aux employés de travailler d’où ils le souhaitent. Certaines entreprises appliquent déjà ces politiques.

En conséquence, la numérisation a aidé les femmes durant la pandémie à concilier leur vie professionnelle avec leurs responsabilités de mères et de personne en charge.

«En particulier dans notre région, les femmes subissent la pression des stéréotypes pour accorder plus de temps aux responsabilités familiales ou à leurs maris», affirme El-Kadiri.

«Aujourd'hui, elles peuvent faire les deux. Elles peuvent réussir et assumer leurs responsabilités, non seulement dans notre région mais aussi à l'échelle mondiale.

Malgré de nombreux avantages évidents, Simkova met en garde les entreprises et les employés qui adoptent le travail à distance et hybride.

«Cette tendance à la numérisation va se poursuivre, indique Simkova. Mais il reste à savoir quelle serait son influence sur l'engagement des employés, leur productivité et leur apprentissage à long terme.»

En effet, il peut y avoir des inconvénients à travailler à domicile. À titre d’exemple, les employés qui viennent régulièrement au bureau ont tendance à avoir une plus grande visibilité de la part de la direction.

«Nous devons être quelque peu prudents, car nous commençons à remarquer que c'est un désavantage pour un nouvel employé», précise Simkova. Les gens ne viennent généralement pas au bureau, et il leur est donc plus difficile de s'intégrer et d'établir des liens.»

De même, les nouveaux employés travaillant à distance n’ont pas l’opportunité d'apprendre des autres au moyen de l'observation et de la création de réseaux de contacts. «Les gens sont aussi des êtres sociaux», déclare Simkova.

«S'ils n'ont pas l'occasion de se rencontrer fréquemment, de créer des relations et de passer du temps ensemble, cela pourrait, à long terme, avoir un impact sur leur lien avec l'entreprise, sa culture et leur engagement.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le développement de l'infrastructure du transport aérien est essentiel pour atteindre les objectifs de la Vision 2030, selon un rapport

La stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de tourisme vise à attirer 100 millions de visiteurs d'ici 2030 et à porter la contribution du secteur du tourisme au produit intérieur brut à plus de 10% (Photo, Reuters).
La stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de tourisme vise à attirer 100 millions de visiteurs d'ici 2030 et à porter la contribution du secteur du tourisme au produit intérieur brut à plus de 10% (Photo, Reuters).
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  • L’Arabie saoudite a le potentiel de devenir une passerelle reliant l'Asie-Pacifique à l'Europe et à l'Amérique, selon un expert
  • Andres Guzman, chercheur au centre Roi Abdallah, a spécifié que le taux d'occupation des vols de l'Arabie saoudite s'est considérablement amélioré,

RIYAD: Le lancement des plans stratégiques de l’Arabie saoudite pour devenir un centre mondial du tourisme et de la logistique a donné un nouvel élan au transport aérien en pleine progression, qui peut être renforcée en investissant dans des technologies innovantes, a indiqué un rapport publié par le centre Roi Abdallah des études et recherches pétrolières.

S'adressant à Arab News, Abderrahmane Alwosheel, associé de recherche au centre Roi Abdellah, basé à Riyad et co-auteur du rapport, a déclaré qu'en raison de sa position géopolitique stratégique, le Royaume d’Arabie saoudite a tout le potentiel pour devenir une porte ouverte reliant l'Asie-Pacifique à l'Europe et à l'Amérique, ce qui l'aidera également à atteindre ses objectifs touristiques tels qu'ils sont envisagés dans la Vision 2030.

«L'Arabie saoudite peut se concentrer sur plusieurs domaines afin de renforcer son industrie aéronautique en améliorant les infrastructures, en augmentant la connectivité, en investissant dans l'innovation et la technologie, en développant une main-d'œuvre qualifiée et en promouvant le tourisme», a expliqué Alwosheel.

Le chercheur a signalé qu'à la suite de la décision d'autoriser les visas touristiques, l’Arabie saoudite a fait des progrès incroyables dans le secteur du tourisme.

Le rapport du centre Roi Abdallah des études et recherches pétrolières a indiqué que les progrès du secteur saoudien de l'aviation sont essentiels pour atteindre les objectifs définis dans la Vision 2030. La stratégie nationale de tourisme de l'Arabie saoudite vise à attirer 100 millions de visiteurs d'ici 2030 et à porter la contribution du secteur du tourisme au produit intérieur brut à plus de 10%.

D'autre part, la stratégie logistique nationale de l'Arabie saoudite, lancée par le prince héritier, Mohammed ben Salmane, en 2021, vise à positionner le pays comme un centre logistique mondial reliant trois continents et à améliorer les services de transport. La stratégie vise également à améliorer les capacités du secteur du fret aérien en Arabie saoudite en doublant sa capacité pour atteindre plus de 4,5 millions de tonnes d'ici 2030.

Alwosheel a précisé que l'amélioration des transports intérieurs pourrait également jouer un rôle crucial dans le développement du secteur du tourisme en Arabie saoudite, qui progresse déjà régulièrement par rapport à ses voisins de la région.

«Contrairement aux pays voisins, tels que le Qatar, le Bahreïn et les Émirats arabes unis, où les besoins en matière de transport intérieur sont plus limités, en Arabie saoudite, le transport intérieur peut jouer un rôle essentiel dans le soutien de la croissance en promouvant et en développant le tourisme intérieur, en particulier le développement de l'infrastructure et des services d'aviation», a-t-il ajouté.

Le chercheur a souligné que les alliances stratégiques et les coentreprises comprenant notamment des transporteurs aériens, des constructeurs, des aéroports et des agences gouvernementales, pourraient permettre à l'industrie aéronautique de tirer parti des atouts et des compétences de chacun pour atteindre les objectifs de l’Arabie saoudite.

Durabilité et défis

Le rapport souligne l'importance de la durabilité dans le processus global de développement du secteur de l'aviation en Arabie saoudite. Le groupe de réflexion a révélé que les circonstances inattendues causées par la pandémie de la Covid-19, telles que la chute de la demande, la perturbation de l'industrie du transport aérien et les pertes financières qui en ont résulté, ont servi de signal d'alarme pour promouvoir des voies durables.

Alwosheel a fait remarquer que le facteur coût est l'un des principaux défis que l'industrie de l'aviation devrait relever tout en généralisant l'utilisation de carburant d'aviation durable (CAD).

«Le CAD est plus cher que les carburants fossiles traditionnels, ce qui peut représenter une charge financière pour les compagnies aériennes. Toutefois, avec l'augmentation de la demande et de la production, la maturité technologique, la disponibilité et la diversité des matières premières, le coût du CAD devrait diminuer», a estimé Alwosheel.

Selon l'Association internationale du transport aérien, la production de CAD ne devrait répondre qu'à 2% des besoins du secteur d'ici à 2025.

Le CAD est produit en petites quantités à partir de matières premières telles que les huiles de cuisson et les déchets animaux et coûtent deux à cinq fois plus cher que les carburéacteurs traditionnels.

Alwosheel a ajouté que le CAD deviendra plus compétitif si les gouvernements, les clients et les fournisseurs du CAD et d'aéroports collaborent et trouvent des moyens de promouvoir les progrès technologiques dans la production du carburant. Il a également souligné que l'intégration des usines de production du CAD dans les industries pétrolières et gazières existantes pourrait contribuer à réduire les coûts d'investissement.

«La production du CAD doit s'aligner sur les conditions de la région car la production de biocarburants pourrait être limitée. Cependant, l'intégration avec les industries pétrochimiques existantes peut aider à réduire les coûts d'investissement dans le développement d'installations dédiées à la production du CAD en envisageant des voies de cotraitement», a expliqué le chercheur.

Selon lui, l'adoption du CAD se heurte à un autre problème: les normes de certification strictes qui garantissent que le produit est durable et ne nuit pas à l'environnement.

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«En continuant à investir dans la recherche et le développement, en augmentant les installations de production et de disponibilité, et en développant un système de certification robuste, l'industrie aéronautique peut adopter avec succès le CAD.»

Abderrahmane Alwosheel, chercheur associé au centre Roi Abdallah des études et recherches pétrolières 

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«La mise au point d'un système de certification universellement reconnu peut s'avérer difficile. Par conséquent, en continuant à investir dans la recherche et le développement, en augmentant les installations de production et de disponibilité, et en développant un système de certification robuste, l'industrie aéronautique peut adopter avec succès le CAD», a suggéré Alwosheel.

Le taux d'occupation des vols

Le taux d'occupation des vols est «le pourcentage de sièges disponibles occupés par des passagers, indépendamment de la désignation du nombre de sièges par la compagnie aérienne ou de la configuration de la cabine».

Selon le rapport du centre Roi Abdallah des études et recherches pétrolières, le taux d'occupation des vols permet d'évaluer la rentabilité des compagnies aériennes car il indique qu'une compagnie aérienne a vendu la plupart de ses sièges disponibles, ce qui lui permet de répartir ses coûts sur le nombre total de passagers transportés.

Andres Guzman, chercheur au centre Roi Abdallah, a spécifié que le taux d'occupation des vols de l'Arabie saoudite s'est considérablement amélioré, soulignant la croissance du pays dans le secteur de l'aviation.

«En fait, l'abaissement du taux d'occupation des vols dilue les bénéfices que les constructeurs d'avions ont réalisés ces dernières années en améliorant le rendement énergétique grâce à l'utilisation de moteurs de nouvelle technologie lorsque les performances du secteur de l'aviation sont exprimées en termes de nombre de passagers au lieu du nombre de sièges disponibles», a éclairci Guzman.

Selon le chercheur, rendre le secteur de l'aviation durable exige des efforts concertés de la part de toutes les parties prenantes, notamment les transporteurs aériens, les constructeurs d'avions, les consommateurs, les aéroports et les gouvernements.

Guzman a noté qu'en dépit des défis financiers, le renouvellement de la flotte d'avions a considérablement amélioré les performances du secteur de l'aviation, car les nouveaux appareils sont plus économes en carburant, offrent une meilleure sécurité et réduisent les coûts d'entretien.

«Le développement durable étant devenu une préoccupation mondiale, les gouvernements et les financiers pourraient favoriser une transition en douceur des programmes de renouvellement de la flotte en offrant des incitations financières conformes à la législation sur la réduction des émissions», a-t-il soutenu.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Négociations acharnées pour éviter un défaut de paiement des Etats-Unis

Kristalina Georgieva, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), prend la parole lors de la conférence mondiale du Milken Institute à Beverly Hills, Californie, le 1er mai 2023. (AFP)
Kristalina Georgieva, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), prend la parole lors de la conférence mondiale du Milken Institute à Beverly Hills, Californie, le 1er mai 2023. (AFP)
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  • Les discussions se sont poursuivies tard dans la nuit et ont repris samedi matin
  • Pour lever le risque d'une banqueroute, il faut que le Congrès vote pour relever le plafond maximal d'endettement public autorisé

WASHINGTON: Démocrates et républicains semblent proches d'un accord samedi afin d'éviter un défaut de paiement des Etats-Unis avant la nouvelle date-butoir du 5 juin, mais les négociations buttent encore sur d'ultimes points.

Le président américain Joe Biden a fait part, dès vendredi soir, de son optimisme quant aux perspectives d'un accord avec l'opposition républicaine soulignant que les négociateurs dans les deux camps sont "très proches" de conclure.

Les discussions se sont poursuivies tard dans la nuit et ont repris samedi matin, les négociateurs pointant des "progrès" mais aussi d'ultimes points d'achoppement liés notamment à des exigences des républicains conditionnant l'octroi de certaines prestations sociales.

"Notre économie doit être celle qui aide à remplir les placards de nos cuisines, pas les poches des ultra-riches", a tweeté Joe Biden.

Interrogé samedi matin pour savoir s'il y aurait un accord avant la date-butoir, le chef républicain à la Chambre des Représentants Kevin McCarthy a répondu: "Oui".

"Je pense vraiment qu'on peut y arriver", a-t-il dit à des journalistes tout en prévenant qu'il restait des points "à régler".

"On y est pas encore", a-t-il ajouté.

Les deux hommes se sont en tout cas entretenus samedi, selon une source proche des négociations, qui a aussi affirmé que le président avait échangé avec Hakeem Jeffries et Chuck Schumer, chef des démocrates respectivement à la Chambre des représentants et au Sénat.

Les Etats-Unis, qui sont entrés dans le week-end prolongé du "Memorial Day", la fête des anciens combattants lundi, restent suspendus à un accord pour relever le plafond de la dette, indispensable pour éviter le défaut de paiement qui aurait des conséquences catastrophiques pour l'économie mondiale.

La date à laquelle le Trésor américain se trouvera incapable d'honorer ses engagements financiers est désormais fixée au 5 juin, contre le 1er juin auparavant, offrant quelques jours de répit au pays.

Cela concerne aussi bien les salaires de fonctionnaires, les retraites ou remboursements des créanciers.

Lignes rouges 

Parmi les points de désaccords entre les deux camps, figure l'exigence des républicains à limiter l'obtention de certaines prestations sociales, comme l'aide alimentaire, à un nombre d'heures travaillées.

"Je ne pense pas que ce soit bien d'emprunter de l'argent à la Chine pour payer des gens bien portants et n'ayant pas de personne à charge à traîner sur leur canapé", a fustigé M. McCarthy, qui se pose en défenseur intransigeant de la rigueur budgétaire, dans une vidéo partagée samedi.

Le porte-parole de la Maison Blanche, Andrew Bates, a lui reproché aux républicains de vouloir prendre l'économie en otage et de mettre en péril "plus de huit millions d'emplois" tout en voulant "enlever le pain de la bouche d'Américains qui ont faim".

Joe Biden, en campagne pour sa réélection, se positionne en champion de la justice sociale et fiscale et s'est dit à plusieurs reprises opposé à des coupes budgétaires massives qui impacteraient les travailleurs et les ménages les plus précaires.

L'un des négociateurs républicains, Patrick McHenry, a évoqué une "courte liste de désaccords" restants entre les deux camps. "C'est une question d'heures ou de jours", a-t-il dit samedi.

La pression qui entoure les négociations est d'autant plus forte que le compromis, une fois obtenu, devra être validé par le Sénat à majorité démocrate et la Chambre des représentants dominée par les républicains.

Or, le calendrier parlementaire est serré, nombre d'élus étant rentrés dans leurs fiefs pour quelques jours à l'occasion du week-end férié du "Memorial Day". Ils ont reçu pour consigne d'être prêts à retourner à Washington dans les 24 heures en cas d'accord.

Et le chef républicain Kevin McCarthy a promis qu'il laisserait à chacun 72 heures pour examiner le compromis avant d'envisager tout vote.

Un vote qui reste au demeurant incertain, des élus progressistes au sein du parti démocrate, tout comme des élus républicains, ayant menacé de ne pas ratifier ou de retarder au maximum un texte qui ferait trop de concessions au camp adverse.

Vendredi, la directrice générale du FMI Kristalina Georgieva a déclaré qu'un accord était "primordial" pour l'économie mondiale, tout en soulignant que les Etats-Unis devaient faire "plus pour réduire la dette publique".


Négociations acharnées pour éviter un défaut de paiement des Etats-Unis

Vendredi soir, le président américain Joe Biden s'est montré "optimiste" quant aux perspectives d'un accord avec l'opposition. (Photo, Reuters)
Vendredi soir, le président américain Joe Biden s'est montré "optimiste" quant aux perspectives d'un accord avec l'opposition. (Photo, Reuters)
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  • La date à laquelle le Trésor américain se trouvera incapable d'honorer ses engagements financiers est désormais fixée au 5 juin, contre le 1er juin auparavant, offrant quelques jours de répit au pays
  • Cela concerne aussi bien les salaires de fonctionnaires, les retraites ou remboursements des créancier

WASHINGTON: Démocrates et républicains semblent proches d'un accord samedi afin d'éviter un défaut de paiement des Etats-Unis avant la nouvelle date-butoir du 5 juin, mais les négociations buttent encore sur d'ultimes points.

Vendredi soir, le président américain Joe Biden s'est montré "optimiste" quant aux perspectives d'un accord avec l'opposition républicaine soulignant que les négociateurs dans les deux camps sont "très proches" de conclure.

Les discussions se sont poursuivies tard dans la nuit et ont repris samedi matin, les négociateurs pointant des "progrès" mais aussi d'ultimes points d'achoppement liés notamment à des exigences des républicains conditionnant l'octroi de certaines prestations sociales.

"Notre économie doit être celle qui aide à remplir les placards de nos cuisines, pas les poches des ultra-riches", a tweeté Joe Biden.

Interrogé samedi matin pour savoir s'il y aurait un accord avant la date-butoir, le chef républicain à la Chambre des Représentants Kevin McCarthy a répondu: "oui".

"Je pense vraiment qu'on peut y arriver", a-t-il dit à des journalistes tout en prévenant qu'il restait des points "à régler".

"On y est pas encore", a-t-il ajouté.

Les Etats-Unis, qui sont entrés dans le week-end prolongé du "Memorial Day", la fête des anciens combattants lundi, restent suspendus à un accord pour relever le plafond de la dette, indispensable pour éviter le défaut de paiement qui aurait des conséquences catastrophiques pour l'économie mondiale.

La date à laquelle le Trésor américain se trouvera incapable d'honorer ses engagements financiers est désormais fixée au 5 juin, contre le 1er juin auparavant, offrant quelques jours de répit au pays.

Cela concerne aussi bien les salaires de fonctionnaires, les retraites ou remboursements des créanciers.

Lignes rouges

Parmi les points de désaccords entre les deux camps, figure l'exigence des républicains à limiter l'obtention de certaines prestations sociales, comme l'aide alimentaire, à un nombre d'heures travaillées.

"Je ne pense pas que ce soit bien d'emprunter de l'argent à la Chine pour payer des gens bien portants et n'ayant pas de personne à charge à traîner sur leur canapé", a fustigé M. McCarthy, qui se pose en défenseur intransigeant de la rigueur budgétaire, dans une vidéo partagée samedi.

Le porte-parole de la Maison Blanche, Andrew Bates, a lui reproché aux républicains de vouloir prendre l'économie en otage et de mettre en péril "plus de huit millions d'emplois" tout en voulant "enlever le pain de la bouche d'Américains qui ont faim".

Joe Biden, en campagne pour sa réélection, se positionne en champion de la justice sociale et fiscale et s'est dit à plusieurs reprises opposé à des coupes budgétaires massives qui impacteraient les travailleurs et les ménages les plus précaires.

L'un des négociateurs républicains Patrick McHenry a évoqué une "courte liste de désaccords" restants entre les deux camps. "C'est une question d'heures ou de jours", a-t-il dit samedi.

La pression qui entoure les négociations est d'autant plus forte que le compromis, une fois obtenu, devra être validé par le Sénat à majorité démocrate et la Chambre des représentants dominée par les républicains.

Or, le calendrier parlementaire est serré nombre d'élus étant rentrés dans leurs fiefs pour quelques jours à l'occasion du week-end férié du "Memorial Day". Ils ont reçu pour consigne d'être prêts à retourner à Washington dans les 24 heures en cas d'accord.

Et le chef républicain Kevin McCarthy a promis qu'il laisserait à chacun 72 heures pour examiner le compromis avant d'envisager tout vote.

Un vote qui reste au demeurant incertain, des élus progressistes au sein du parti démocrate, tout comme des élus républicains, ayant menacé de ne pas ratifier ou de retarder au maximum un texte qui ferait trop de concessions au camp adverse.

Vendredi, la directrice générale du FMI Kristalina Georgieva a déclaré qu'un accord était "primordial" pour l'économie mondiale, tout en soulignant que les Etats-Unis devaient faire "plus pour réduire la dette publique".