FMI et Banque mondiale se réunissent au Maroc, entre réforme et changement climatique

La directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva ( à gauche), la ministre marocaine de l'économie et des finances, Nadia Fettah, et le gouverneur de la Banque centrale du Maroc, Abdellatif Jouahri ( à droite), assistent à la première journée des réunions annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et du Groupe de la Banque mondiale (GBM), à Marrakech, le 9 octobre 2023. (AFP).
La directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva ( à gauche), la ministre marocaine de l'économie et des finances, Nadia Fettah, et le gouverneur de la Banque centrale du Maroc, Abdellatif Jouahri ( à droite), assistent à la première journée des réunions annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et du Groupe de la Banque mondiale (GBM), à Marrakech, le 9 octobre 2023. (AFP).
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Publié le Lundi 09 octobre 2023

FMI et Banque mondiale se réunissent au Maroc, entre réforme et changement climatique

  • «Le pays a vécu un moment très difficile il y a un mois mais en est sorti plus résilient et uni que jamais», a félicité la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva
  • Mme Georgieva a souligné qu'«un XXIe siècle prospère nécessite une Afrique prospère», alors que les économies avancées sont confrontées au vieillissement de leur population

MARRAKECH : Un demi-siècle après l'organisation de leurs dernières réunions annuelles sur le continent, la Banque mondiale (BM) et le Fonds monétaire international (FMI) sont de retour en Afrique pour leur grand raout à Marrakech (Maroc), qui a débuté lundi et durera toute la semaine, sous le signe de la réforme et du financement climatique.

C'est une tradition pour les deux institutions: elles organisent tous les trois ans leurs réunions hors de leurs sièges de Washington pour se rapprocher de leurs terrains d'intervention.

Mais cette édition marocaine a semblé maudite: initialement prévue en 2021, elle avait été reportée à deux reprises à cause de la pandémie de Covid-19, qui a fortement perturbé les déplacements internationaux et à laquelle le royaume chérifien avait répondu avec un strict contrôle de ses frontières.

Puis, un tremblement de terre meurtrier a frappé la région, tout juste un mois avant l'arrivée des nombreux participants, faisant environ 3 000 victimes et d'importants dégâts. Le gouvernement marocain a cependant confirmé la tenue de l'événement.

"Le pays a vécu un moment très difficile il y a un mois mais en est sorti plus résilient et uni que jamais", a félicité la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, lors de la première conférence de la journée, après s'être rendue au début de son séjour "dans les écoles de l'Atlas détruites par le séisme".

Une organisation d'autant plus importante que l'Afrique risquait dans tous les cas d'être au centre de nombreuses conversations, confrontée à la fois à une crise de la dette frappant plusieurs pays du continent, à la conséquence du réchauffement climatique et à une pauvreté qui se réduit moins vite qu'ailleurs.

Lors de son traditionnel discours de lever de rideau, prononcé jeudi à Abidjan (Côte d'Ivoire), Mme Georgieva a souligné qu"'un XXIe siècle prospère nécessite une Afrique prospère", alors que les économies avancées sont confrontées au vieillissement de leur population.

Les premières mesures annoncées devraient surtout être symboliques, avec la création d'un troisième siège accordé aux pays africains aux conseils d'administrations de chacune des deux institutions.

Côté FMI, Mme Georgieva s'est montrée optimiste sur la réalisation prochaine de cette avancée, qui donnerait plus de voix au continent. Pour la BM, le département américain du Trésor s'est prononcé en faveur d'une telle évolution, la rendant de fait quasi acquise.

Pas d'argent magique

Mais le point central concernera les financements. Car tant pour leurs missions --éradication de la pauvreté et aide aux pays en difficulté--, que pour le thème sur lequel elles sont attendues, le financement climatique, il s'agit avant tout d'une question d'argent.

Or les principaux pays ne sont pas favorables à une augmentation du capital qui les obligerait à remettre la main à la poche ou renforcerait le poids des grands pays émergents, Chine et Inde en tête.

Dès lors, difficile d'obtenir plus. Côté BM, la principale avancée en la matière devrait être la confirmation de 50 milliards de dollars supplémentaires sur les dix prochaines années, grâce à diverses opérations comptables.

Son président, Ajay Banga, espère aller plus loin et porter le total à 100 ou 125 milliards de dollars, grâce à des contributions des économies avancées sans pour autant modifier la structure capitalistique de l'institution, plusieurs ayant déjà annoncé être prêts à le faire.

Mais il est peu probable que le sujet soit finalisé à Marrakech.

En la matière, l'avancée pourrait venir d'une modification des quotas des pays, qui leur ouvrent l'accès aux financements, et qui sont au prorata de la participation au capital des institutions.

Les grands pays sont ouverts à l'idée de modifier la clé de répartition, en faveur des pays les moins avancés ou en développement, un dossier qui pourrait avancer durant la semaine.

Les annonces pourraient cependant laisser sur leur faim les pays qui cherchent à éviter de faire défaut ou à financer des projets de transition énergétique, mais aussi les ONG, qui accusent les deux institutions de pousser à l'austérité, renforçant l'écart entre pays riches et pauvres.

Plus encore, peu d'avancées notables sont à attendre concernant le financement climatique alors que de nombreuses voix s'élèvent pour critiquer le manque d'aide en la matière de la part des deux institutions, qui se défendent en soulignant ce qu'elles font déjà en la matière mais aussi insistant sur le fait qu'elles ne peuvent pas y parvenir seules.

Les ONG prévoient plusieurs événements à Marrakech durant la semaine afin de dénoncer ce qu'elles estiment être un manque de volonté de la part des deux institutions.

Un premier petit rassemblement, d'à peine plus d'une dizaine de personnes, a accueilli les participants des réunions, devant l'entrée du centre de conférences de Marrakech, pour demander la "fin du financement des énergies fossiles".


Climat: l'UE face aux pays pétroliers et émergents, la COP30 dans l'impasse

Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
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  • Les négociations de la COP30 à Belém sont dans l’impasse, l’Union européenne se retrouvant isolée face aux pays pétroliers et émergents qui refusent d’inscrire la sortie des énergies fossiles dans l’accord final
  • Les pays en développement exigent davantage de financements pour la transition et l’adaptation, tandis que les Européens menacent de quitter la conférence sans accord

BELEM: La conférence de l'ONU sur le climat à Belém (Brésil) est entrée en prolongation samedi, avec un face-à-face entre Union européenne d'un côté et des pays pétroliers et émergents de l'autre, en désaccord frontal.

Les négociations se sont poursuivies dans la nuit de vendredi à samedi, alors que la COP30 devait s'achever vendredi soir, après deux semaines de travaux. Où en est-on au petit matin?

"Nulle part", répond la ministre française de la Transition écologique, Monique Barbut, en arrivant à une réunion avec les Vingt-Sept tôt samedi. De nombreux négociateurs n'ont pas dormi de la nuit, alors que des parties du site à Belem commencent à être démontées.

Que doit dire la déclaration finale de cette COP30? La question divise les délégations venues jusqu'en Amazonie.

Une séance de clôture est programmée à 10h00 (13h00 GMT), mais l'horaire pourrait changer.

Pour les Européens, l'avenir passe obligatoirement par un message pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et les énergies fossiles. Celles-ci sont responsables de la grande majorité du réchauffement.

Des pays comme la Chine, la Russie, l'Arabie saoudite ou l'Inde sont désignés par la France comme menant le camp du refus.

Mais une partie du monde en développement ne soutient pas non plus la bataille contre les fossiles.

Ils expliquent que de nombreuses économies, pauvres ou émergentes, n'ont pas à l'heure actuelle les moyens d'une transition vers une consommation et une croissance moins denses en carbone, ou tout simplement de s'adapter à un climat déréglé. Ils réclament des pays les plus riches des engagements financiers supplémentaires pour aider les nations qui le sont moins.

- Européens "isolés" -

La présidence brésilienne de la conférence a consulté tout le monde vendredi sur une proposition d'accord qui ne contient plus le mot "fossiles". Et encore moins la création d'une "feuille de route" sur la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, réclamée par au moins 80 pays européens, latino-américains ou insulaires, et soutenue par le président brésilien Lula lui-même.

L'Union européenne a évoqué vendredi la perspective de partir "sans accord". Ce serait un échec retentissant pour l'hôte, le Brésil, et pour une conférence organisée dans l'une des régions emblématiques des questions environnementales posées à la planète, l'Amazonie.

Mais cela pose un dilemme. Les Européens se retrouvent "isolés" dans leur refus du texte, selon une délégation d'un des 27. Ils hésitent sur l'attitude à adopter: claquer la porte pour marquer la gravité de la situation, ou chercher encore une conciliation par "peur (...) d'endosser la responsabilité" de l'échec du sommet.

Le projet d'accord de la présidence brésilienne demande des "efforts" pour tripler les financements pour l'adaptation des pays pauvres au changement climatique. Or les État appelés à contribuer appelés sont réticents, un an après une COP29, à Bakou, qui les a déjà engagés sur dix ans.

"Concentrons-nous sur l'essentiel: l'accès à l'énergie pour les plus pauvres, la sécurité énergétique pour tous et la durabilité énergétique pour la planète", dit à l'AFP l'Indien Arunabha Ghosh, émissaire de la COP30 pour l'Asie du Sud.

- "Nous mettre d'accord" -

Selon plusieurs observateurs et délégués interrogés par l'AFP, les débats se concentrent sur des modifications à la marge des trois principaux points de friction: l'ambition de réduction des énergies fossiles, l'aide financière due par les pays développés, et les tensions commerciales sur les taxes carbone aux frontières.

"Ceux qui doutent que la coopération soit la meilleure chose à faire pour le climat seront absolument ravis de voir qu'on n'arrive pas à nous mettre d'accord", lançait le président de la COP30, le diplomate André Corrêa do Lago.

L'idée d'une "feuille de route" pour accélérer la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, est née de la frustration face au manque de concrétisation de l'engagement à leur abandon progressif pris à la COP28 il y a deux ans.

Peu comptaient sur le retour de cette question au menu, jusqu'à ce que le président brésilien la remette au centre du jeu au début du sommet.

Premier producteur de pétrole au monde, les États-Unis sont eux-mêmes absents de cette COP30, le président Donald Trump jugeant ces négociations inutiles.


Sept accords technologiques avec les États-Unis pour accélérer l’IA saoudienne

L'Autorité saoudienne des données et de l'intelligence artificielle a signé sept accords stratégiques avec des entreprises technologiques américaines de premier plan dans le cadre des efforts visant à accélérer la transformation numérique du Royaume et à développer ses capacités en matière d'intelligence artificielle. (SPA)
L'Autorité saoudienne des données et de l'intelligence artificielle a signé sept accords stratégiques avec des entreprises technologiques américaines de premier plan dans le cadre des efforts visant à accélérer la transformation numérique du Royaume et à développer ses capacités en matière d'intelligence artificielle. (SPA)
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  • La cérémonie de signature a été dirigée par le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, en marge du Forum d’investissement saoudo-américain à Washington DC

WASHINGTON : L’Autorité saoudienne des données et de l’intelligence artificielle (SDAIA) a signé sept accords stratégiques avec des entreprises technologiques américaines de premier plan dans le cadre des efforts visant à accélérer la transformation numérique du Royaume et à développer ses capacités en intelligence artificielle (IA).

Les accords ont été signés en marge du Forum d’investissement saoudo-américain à Washington DC, qui a rassemblé des hauts responsables, dignitaires, PDG et cadres de grandes entreprises saoudiennes et américaines, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

La cérémonie de signature a été dirigée par le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a ajouté la SPA.

Ces accords couvrent un large spectre de collaborations visant à renforcer l’infrastructure des données, développer les compétences nationales et promouvoir l’adoption de l’IA dans des secteurs clés.

Dans le cadre d’un partenariat, Supermicro travaillera avec la SDAIA sur des solutions serveur, la conception de centres de données, des événements centrés sur l’IA, des programmes de formation et des initiatives d’apprentissage en ligne destinées à développer l’expertise locale.

Dell coopérera avec la SDAIA pour accélérer l’adoption des technologies IA grâce à l’amélioration de l’infrastructure, au transfert de connaissances et à des initiatives de renforcement des capacités nationales.

Un accord distinct avec Accenture permettra aux deux parties d’échanger leur expertise pour renforcer les capacités de leadership en IA. Le partenariat comprend le développement des infrastructures de données et d’IA, le soutien à la transformation de la main-d’œuvre et la sensibilisation du public à l’importance de l’adoption de l’IA.

La collaboration de Cisco se concentrera sur l’accélération de la transformation numérique dans le secteur public, la promotion d’initiatives IA et le développement d’environnements de centres de données évolutifs et dotés d’IA.

L’accord-cadre de la SDAIA avec Boomi renforcera l’innovation au sein de l’écosystème IA du Royaume grâce au développement de centres de données IA alimentés par la technologie Boomi, ainsi qu’à des programmes plus larges d’échange de connaissances.

SambaNova soutiendra la SDAIA à travers des événements conjoints, des camps de formation, le partage de connaissances et des campagnes de sensibilisation pour renforcer les capacités nationales en IA et en données.

Par ailleurs, GitLab explorera des opportunités conjointes dans le développement des compétences, les projets d’innovation, les solutions commerciales et l’expansion de la portée mondiale des applications IA développées en Arabie saoudite.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


BNP Paribas rehausse ses objectifs de solidité financière et bondit en Bourse

Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués. (AFP)
Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués. (AFP)
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  • Une banque peut améliorer ce ratio soit en augmentant ses fonds propres, par exemple en mettant en réserve ses bénéfices ou en émettant des actions, soit en réduisant ses crédits et investissements risqués
  • Les exigences de CET1 applicables aux banques françaises se situent généralement entre 9% et 10%

PARIS: Le groupe bancaire français BNP Paribas gagnait plus de 5% jeudi matin à la Bourse de Paris, après avoir annoncé qu'il visait un ratio de solvabilité supérieur d'ici 2027.

Son titre prenait 5,79% vers 08H15 GMT, à 70,93 euros, en première place d'un CAC 40 en hausse de 1,13%. BNP Paribas table désormais sur un "ratio CET1 fixé à 13% à l'horizon 2027".

Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués.

Une banque peut améliorer ce ratio soit en augmentant ses fonds propres, par exemple en mettant en réserve ses bénéfices ou en émettant des actions, soit en réduisant ses crédits et investissements risqués.

Les exigences de CET1 applicables aux banques françaises se situent généralement entre 9% et 10%.

BNP Paribas vise aussi une amélioration "continue" de son coefficient d'exploitation, un indicateur de rentabilité qui rapporte les coûts fixes au produit net bancaire (équivalent du chiffre d'affaires pour les banques).

L'objectif est qu'il atteigne 61% en 2026 et 58% en 2028, "un engagement fort de maîtrise des coûts", selon le communiqué.

BNP Paribas souhaite par ailleurs rester "à l'écoute de [ses] actionnaires grâce à une politique de distribution attractive et disciplinée", a expliqué Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas, cité dans un communiqué.

Le groupe a aussi annoncé qu'il lancerait courant novembre son programme de rachat d'actions de 1,15 milliard d'euros, dans le cadre de sa distribution du résultat de 2025.