L’Arabie saoudite investit activement dans le secteur manufacturier, selon le fondateur d’Immensa

La nouvelle usine d’Immensa permettra de produire localement et sur demande des pièces de grande valeur pour des secteurs comme le pétrole et le gaz, l’énergie et la pétrochimie (Photo, fournie).
La nouvelle usine d’Immensa permettra de produire localement et sur demande des pièces de grande valeur pour des secteurs comme le pétrole et le gaz, l’énergie et la pétrochimie (Photo, fournie).
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Publié le Lundi 09 octobre 2023

L’Arabie saoudite investit activement dans le secteur manufacturier, selon le fondateur d’Immensa

  • Immensa a déposé des brevets liés à l’impression 3D et est la seule société d’impression 3D au monde à obtenir la certification ISO 29001 spécifique au pétrole et au gaz
  • Cette innovation permet la production de pièces à la demande et favorise également la délocalisation des processus de fabrication

RIYAD: Immensa, leader de la fabrication additive et de l’entreposage numérique dans la région de MENA, a inauguré une nouvelle installation en Arabie saoudite et cela dans le cadre de ses ambitieux plans d’expansion régionale. 

Immensa a déposé des brevets liés à l’impression 3D et est la seule société d’impression 3D au monde à obtenir la certification ISO 29001 spécifique au pétrole et au gaz.

La nouvelle usine d’Immensa permettra de produire localement et sur demande des pièces de grande valeur pour des secteurs comme le pétrole et le gaz, l’énergie et la pétrochimie. Cela contribuera à créer des chaînes d’approvisionnement plus agiles, fiables et durables tout en permettant aux entreprises d’économiser du temps et de l’argent.

Concernant les principaux projets d’Immensa qui cadrent avec la Vision 2030, Fahmi Al Shawwa a déclaré au micro d’Arab News en français : « Chez Immensa, nous sommes actuellement engagés dans plusieurs projets de numérisation visant à créer des entrepôts numériques. 

Cette innovation permet la production de pièces à la demande et favorise également la délocalisation des processus de fabrication. Dans le cadre de Vision 2030, ces initiatives sont essentielles, d’autant plus que le secteur manufacturier est estimé à 156 milliards de dollars en 2023, représentant 12 % du PIB et employant environ 2 millions de personnes. La vision2030 vise à porter cette contribution à 20 %. »

Qui est Fahmi Al-Shawwa ?

Fahmi Al-Shawwa est un membre fondateur de l’Association internationale qui a établi des normes industrielles mondiales pour la production de pièces imprimées en 3D métalliques pour les secteurs O&G et Maritime. Il fait partie de la Dubai 3D Printing Alliance et est professeur à l’Université Mohammad Bin Zayed d’intelligence artificielle et est un conseiller actif à un certain nombre d’organisations gouvernementales et privées sur les utilisations et la mise en œuvre de la fabrication additive et avancée.

Fahmi Al-Shawwa
Fahmi Al-Shawwa (Photo, fournie).

 

 Abordant les aspects du secteur manufacturier hors hydrocarbures en Arabie saoudite, Le dirigeant d’Immensa a expliqué au micro d’Arab News en français : « Si l’on exclut la fabrication liée au pétrole, la taille du secteur diminue à environ 58 milliards de dollars, ce qui représente environ 37 % de la fabrication totale au Royaume. 

Fait intéressant, c’est que les segments les plus importants comprennent la transformation des aliments (20 %), les métaux (15 %) et les plastiques (10 %). Il convient de noter que des entreprises comme ARAMCO, SABIC et Ma’aden, souvent considérées comme faisant partie du secteur privé, contribuent de manière significative, représentant ainsi environ 85 % du secteur manufacturier. »

Fait intéressant, c’est que les segments les plus importants comprennent la transformation des aliments (20 %), les métaux (15 %) et les plastiques (10 %)
Fait intéressant, c’est que les segments les plus importants comprennent la transformation des aliments (20 %), les métaux (15 %) et les plastiques (10 %) (Photo, fournie).

Mr. Fahmi a également annoncé au micro d’Arab News en français : « Le Royaume a lancé le Programme national de développement industriel et de logistique (NIDLP). C’est une initiative gouvernementale qui investit activement dans le renforcement du secteur manufacturier en donnant au secteur privé les moyens d’entreprendre de nouveaux projets devant être renforcés par des technologies de pointe. L’accent est mis sur l’amélioration de l’efficacité et de la compétitivité de la fabrication. »

 Comme Immensa cherche s‘intégrer dans le paysage manufacturier saoudien, le fondateur d’Immensa a annoncé au micro d’Arab News en français : « Immensa se spécialise dans le développement d’inventaires numériques pour les grandes organisations et tire parti des techniques de fabrication additive avancée pour produire des pièces à la demande.  

Nos principaux clients viennent principalement du secteur de l’énergie, qui comprend le pétrole et le gaz, l’électricité, les services publics et plus encore. Notre orientation stratégique est claire ; nous construisons des connaissances locales et, plus important encore, des capacités locales afin de favoriser un écosystème viable pour la fabrication de pointe. »

Mr. Fahmi a expliqué au micro d’Arab News en français : « Pour être concurrentiels et pouvoir être un pays industrialisé, nous ne pouvons pas compter sur les méthodes de fabrication anciennes et conventionnelles, qui ont toujours exigé de grandes populations et de grands marchés intérieurs.

La fabrication d’additifs est un outil phénoménal et change les règles du jeu. Il modifie la structure de ce qui est nécessaire pour être une puissance industrielle. Au lieu de devoir compter sur la production de masse et le travail des cols-bleus, il renverse littéralement la formule selon laquelle vous avez besoin d’ingénieurs en couleur blanche et de tirer parti de l’automatisation et des systèmes de fabrication largement autonomes tels que l’impression 3D. »

 L’Arabie saoudite possédant de grandes chance de devenir un leader mondial de la fabrication de pointe Mr. Fahmi a déclaré au micro d’Arab News en français : « Nous prévoyons bâtir sur cette base. Si nous continuons à assister à l’adoption et à l’ouverture aux nouvelles méthodes de fabrication au sein des entreprises saoudiennes. 

Nous positionnons Immensa pour étendre sa présence mondiale dans les 16 à 18 prochains mois. Nous servons déjà des entreprises internationales et prévoyons d’établir une présence physique en Amérique du Nord et en Europe dans un proche avenir. »

Le fondateur d’Immensa a conclu son entretien en annonçant : « Selon le Net Zéro Technology Centre, la fabrication additive représente actuellement moins de 0,1 % du marché mondial de la fabrication, et est évalué à 12,7 billions de dollars.

Cependant, l’industrie estime que ce marché vaudra 32 milliards de dollars d’ici 2025 et 60 milliards de dollars d’ici 2030. Si l’Arabie saoudite ne détient que 10 % de ce marché, cela se traduit par une augmentation remarquable de la contribution du secteur manufacturier au PIB, d’environ 3,75 %.

Cela nous rapprocherait considérablement de l’objectif du Royaume d’augmenter la contribution du secteur industriel au PIB à 900 milliards de riyals (240 milliards de dollars). La fabrication de pointe a vraiment le potentiel de nous mener presque à mi-chemin. »    


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".


La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, alerte le Secours populaire

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
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  • "La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire
  • "La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg

PARIS: La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, touchant tous les aspects de la vie des plus fragiles, alerte jeudi le Secours Populaire, qui publie un baromètre témoignant de cette situation jugée préoccupante.

"La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.

L'association publie un baromètre qui indique qu'un tiers des Français (31%) rencontrent des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. De même 39% ont du mal à payer leurs dépenses d'électricité et 49% à partir en vacances au moins une fois par an, selon ce sondage réalisé par l'Institut Ipsos, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

"La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg.

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier.

Malgré un "léger mieux" constaté sur certains indicateurs lié au "ralentissement de l'inflation", ce baromètre révèle "une situation sociale toujours très préoccupante", selon le Secours populaire.

En début de semaine, la déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, a évoqué des "difficultés" rencontrées par l'Etat pour résorber un taux de pauvreté qui a atteint un niveau record en 2023 en France métropolitaine.

Face à cette situation, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a appelé mardi à une "mobilisation collective" pour "débloquer la lutte contre la précarité".

Au niveau européen, 28% de la population déclare se trouver en situation précaire, également selon ce baromètre du Secours Populaire, qui s'appuie aussi sur des échantillons de 1.000 personnes représentatifs de neuf autres pays (Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Royaume-Uni, Moldavie, Portugal, Roumanie, Serbie).

La part des personnes se considérant comme précaires demeure à un niveau "très alarmant" en Grèce (46%) et en Moldavie (45%), pointe le baromètre.

En 2024, le Secours populaire a soutenu 3,7 millions de personnes en France. L'association fournit notamment de l'aide alimentaire et organise des activités pour différents publics pour rompre l'isolement.


Face à l'explosion des dépenses militaires, l'ONU appelle à «repenser les priorités»

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté. (AFP)
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté. (AFP)
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  • "Aujourd'hui, nous publions un rapport qui révèle une réalité saisissante: le monde dépense bien plus à faire la guerre qu'à construire la paix", a-t-il déclaré Antonio Guterres
  • Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les dépenses militaires mondiales ont atteint en 2024 près de 2.700 milliards de dollars, en hausse de plus de 9% sur un an

NATIONS-UNIES: Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté.

"Aujourd'hui, nous publions un rapport qui révèle une réalité saisissante: le monde dépense bien plus à faire la guerre qu'à construire la paix", a-t-il déclaré Antonio Guterres.

Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les dépenses militaires mondiales ont atteint en 2024 près de 2.700 milliards de dollars, en hausse de plus de 9% sur un an.

C'est "l'équivalent de 334 dollars par habitant de la planète", "près de 13 fois le montant de l'aide publique au développement des pays les plus riches et 750 fois le budget ordinaire de l'ONU", a noté Antonio Guterres.

Et en parallèle, la majorité des Objectifs de développement durables (ODD) visant à améliorer le sort de l'humanité d'ici 2030 (éradication de l'extrême pauvreté, égalité hommes-femmes, éducation...) ne sont pas sur la bonne voie.

Pourtant, mettre un terme à la faim dans le monde d'ici 2030 nécessiterait seulement 93 milliards de dollars par an, soit 4% des dépenses militaires de 2024, et faire en sorte que chaque enfant soit totalement vacciné coûterait entre 100 et 285 milliards par an, note le rapport demandé par les Etats membres.

Au total, l'ONU estime aujourd'hui à 4.000 milliards de dollars les investissements supplémentaires nécessaires chaque année pour atteindre l'ensemble des ODD, un montant qui pourrait grimper à 6.400 milliards dans les prochaines années.

Alors le secrétaire général de l'ONU a lancé un "appel à l'action, un appel à repenser les priorités, un appel à rééquilibrer les investissements mondiaux vers la sécurité dont le monde a vraiment besoin".

"Des dépenses militaires excessives ne garantissent pas la paix, souvent elles la sapent, encourageant la course aux armements, renforçant la méfiance et détournant des ressources de ce qui représentent les bases de la stabilité", a-t-il ajouté. "Un monde plus sûr commence par investir au moins autant pour lutter contre la pauvreté que nous le faisons pour faire la guerre".

"Rediriger même une fraction des dépenses militaires actuelles pourraient combler des écarts vitaux, envoyer des enfants à l'école, renforcer les soins de santé de base, développer les énergies propres et des infrastructures résistantes, et protéger les plus vulnérables", a-t-il plaidé.