Cyberharcèlement: peines de prison requises contre des antivax en France

Un manifestant tient des pancartes sur lesquelles on peut lire "Impasse sanitaire" et "Ni antivax, ni cobaye" lors d'une manifestation contre la vaccination obligatoire de certains travailleurs et l'utilisation obligatoire de la carte santé demandée par le gouvernement français, à Marseille, dans le sud de la France, le 24 juillet 2021. (AFP)
Un manifestant tient des pancartes sur lesquelles on peut lire "Impasse sanitaire" et "Ni antivax, ni cobaye" lors d'une manifestation contre la vaccination obligatoire de certains travailleurs et l'utilisation obligatoire de la carte santé demandée par le gouvernement français, à Marseille, dans le sud de la France, le 24 juillet 2021. (AFP)
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Publié le Mardi 10 octobre 2023

Cyberharcèlement: peines de prison requises contre des antivax en France

  • Devant le tribunal correctionnel de Paris, la procureure a requis huit mois avec sursis à l'encontre de cinq prévenus, assortis d'un stage de citoyenneté et de 1.000 euros d'amende, et quatre mois avec sursis pour cinq autres, avec ce même stage
  • Ces sept femmes et quatre hommes, de tous âges et horizons, ont comparu pour harcèlement moral après avoir participé à des raids numériques envers la députée Isabelle Rauch, la sénatrice Nicole Bonnefoy et le médecin hospitalier Michel Slama en 2021

PARIS: "La violence numérique est une violence réelle": des peines de quatre à huit mois de prison avec sursis ont été requises lundi à Paris à l'encontre de dix militants "antivax", jugés pour cyberharcèlement envers deux parlementaires et un médecin durant la pandémie en 2021.

Quatre mois de prison ferme ont en outre été requis à l'encontre d'un onzième prévenu, déjà condamné en 2016.

Devant le tribunal correctionnel de Paris, la procureure a requis huit mois avec sursis à l'encontre de cinq prévenus, assortis d'un stage de citoyenneté et de 1.000 euros d'amende, et quatre mois avec sursis pour cinq autres, avec ce même stage.

La magistrate, Marion Adam, a souligné le caractère "répété", "collectif" et "organisé" des faits reprochés, notamment des raids numériques.

Ces sept femmes et quatre hommes, de tous âges et horizons, ont comparu pour harcèlement moral après avoir participé à des raids numériques envers la députée Isabelle Rauch, la sénatrice Nicole Bonnefoy et le médecin hospitalier Michel Slama en 2021.

Tous échangeaient à l'époque sur le canal Telegram des "V_V", un groupe d'antivaccins né en Italie et réunissant des centaines de sympathisants en France.

Des publications sur les réseaux sociaux, souvent favorables à la vaccination contre le Covid-19, leur étaient relayées, accompagnées de messages de haine.

"Complices d'un crime contre l'humanité", "collabos d'un système nazi", "psychopathes pronazis" sont autant de réactions (des milliers) qui avaient ainsi été adressées aux victimes. Elles avaient valu à Isabelle Rauch une interruption de travail (ITT) de dix jours.

"Le contenu est malveillant, la méthode est malveillante, l'objectif est malveillant", a estimé la procureure.

Au cours du procès, la grande majorité des prévenus ont reconnu les faits et exprimé des regrets. Ils ont cependant nié toute volonté de nuire personnellement aux victimes, argument que la défense a à nouveau mis en avant lundi.

Me Hugo Yokoyama a également plaidé l'état de "sidération, d'angoisse et de détresse" dans lequel la pandémie avait plongé les prévenus. Une "situation irrationnelle" ayant conduit à une "réaction irrationnelle".

Côté parties civiles, l'avocat de Nicole Bonnefoy, Me Rachid Rahmani, a fustigé une "lapidation numérique", tandis que Me Noémie Tordjman, avocate du professeur Slama, a dénoncé une atteinte à la liberté d'expression : "On les a noyés de commentaires dans le but de les faire taire".

Jugement attendu le 20 décembre.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.