Zelensky en visite surprise à l'Otan pour s'assurer du soutien de ses alliés

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky au début d'une réunion sur la défense de l'Ukraine avant un Conseil des ministres de la Défense de l'OTAN de deux jours au siège de l'alliance à Bruxelles, le 11 octobre 2023 (Photo par Olivier MATTHYS / AFP).
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky au début d'une réunion sur la défense de l'Ukraine avant un Conseil des ministres de la Défense de l'OTAN de deux jours au siège de l'alliance à Bruxelles, le 11 octobre 2023 (Photo par Olivier MATTHYS / AFP).
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Publié le Mercredi 11 octobre 2023

Zelensky en visite surprise à l'Otan pour s'assurer du soutien de ses alliés

  • M. Zelensky a participé à une réunion des ministres de la Défense de l'Otan, dans le cadre d'une visite surprise
  • Les Etats-Unis représentent à eux seuls la moitié de l'aide militaire fournie à l'Ukraine, le reste venant principalement des autres pays membres de l'Otan

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté mercredi les membres de l'Otan à renforcer leur soutien à son pays à l'approche de l'hiver, à l'occasion de sa première visite au siège de l'Alliance depuis l'invasion russe de l'Ukraine.

"Nous avons besoin du soutien des dirigeants, voila pourquoi je suis là", a déclaré M. Zelensky qui s'était dit la veille inquiet des conséquences sur la contribution des alliés à son pays de la guerre entre Israël et le Hamas, après l'attaque lancée samedi par le mouvement islamiste palestinien depuis Gaza.

M. Zelensky a participé à une réunion des ministres de la Défense de l'Otan, dans le cadre d'une visite surprise.

"Chers amis, nous devons gagner la bataille de l'hiver contre la terreur", a-t-il déclaré devant les pays membres du groupe de Ramstein, qui tire son nom de celui de la base américaine en Allemagne où ces pays se sont retrouvés pour la première fois afin de coordonner leur soutien militaire à l'Ukraine.

Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, dont le pays est le principal contributeur à l'effort de guerre ukrainien, a tenu à le rassurer au début de la réunion. "Nous sommes ici pour livrer ce qu'il faut, aussi longtemps qu'il le faut", a-t-il déclaré.

Il a annoncé une nouvelle aide militaire américaine d'un montant de 200 millions de dollars en faveur de l'Ukraine sous la forme notamment de systèmes de défense anti-aérienne, un besoin crucial de l'Ukraine avant l'hiver. Cette aide portera le total du soutien militaire américain à 43,9 millions de dollars, a-t-il assuré.

L'hiver dernier, la Russie avait pilonné les infrastructures énergétiques ukrainiennes, privant à maintes reprises la population d'électricité ou de chauffage.

Une situation que Kiev et ses alliés ne veulent pas voir se reproduire. L'accent va être mis sur un "bouclier hivernal" anti-aérien, pour tirer les leçons de l'an dernier, a résumé cette semaine un diplomate en poste à l'Otan.

"La défense anti-aérienne est une partie significative de la réponse", a jugé M. Zelensky, en remerciant ses alliés pour l'aide déjà reçue.

Survivre à l'hiver

"Comment nous allons survivre cet hiver est essentiel pour nous", a-t-il souligné.

M. Zelensky a été accueilli par le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, qui a lui aussi tenu à le rassurer sur l'engagement des Alliés que certains redoutent de voir fléchir après un peu moins de 600 jours de guerre.

"Votre combat est notre combat, votre sécurité est notre sécurité", a affirmé M. Stoltenberg aux côtés du président Zelensky.

"L'attention internationale risque de se détourner de l'Ukraine, et cela aura des conséquences", avait mis en garde la veille le dirigeant ukrainien sur une chaîne de télévision française.

"La guerre en Ukraine a notre attention, et l'Ukraine a notre soutien total", a affirmé la ministre néerlandaise de la Défense, Kajsa Ollongren, peu avant le début de la réunion.

Les pays de l'Alliance n'en redoutent pas moins un effritement du soutien américain.

Les Etats-Unis représentent à eux seuls la moitié de l'aide militaire fournie à l'Ukraine, le reste venant principalement des autres pays membres de l'Otan.

Mais une aide américaine promise à l'Ukraine a fait les frais d'un compromis au Congrès devant éviter la paralysie budgétaire du pays et rien ne dit qu'un accord sera rapidement trouvé sur ce point.

La présidence américaine évalue à 24 milliards de dollars la rallonge nécessaire pour continuer de soutenir l'effort de guerre ukrainien.

Et au siège de l'Otan, les Alliés le savent, l'Europe ne peut pas se substituer aux Etats-Unis. Ils n'en ont ni l'intention, ni les moyens, a résumé cette semaine un diplomate européen de l'Alliance.

A court terme, personne toutefois ne s'inquiète d'une interruption éventuelle ou d'une révision des programmes en cours à la lumière des événements en Israël où les Etats-Unis ont annoncé un renforcement de leur aide militaire.

"Sur la question de savoir si le soutien américain à Israël peut affecter ou non le soutien américain à l'Ukraine, nous n'anticipons aucun problème à ce sujet", avait affirmé mardi devant la presse l'ambassadrice américaine auprès de l'Otan, Julianne Smith.

Et, si l'Otan n'est pas appelé à jouer un rôle particulier dans cette région du monde, les ministres de la Défense de l'Alliance s'entretiendront jeudi avec leur homologue israélien en visio-conférence, a indiqué un diplomate d'un pays membre.


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".

 


Famine: l'ONU alerte sur «16 zones critiques» où la situation s'aggrave

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.  L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".  Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations. L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante". Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
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  • Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue
  • "Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM

ROME: Des millions de personnes supplémentaires dans le monde pourraient être confrontées à la famine ou au risque de famine, ont averti mercredi les deux organes de l'ONU dédiés à l'alimentation et à l'agriculture, dans un contexte tendu par la limitation des financements.

Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue.

"Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM, tous deux basés à Rome, dans un communiqué commun.

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.

L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".

Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh.

"Nous sommes au bord d'une catastrophe alimentaire totalement évitable qui menace de provoquer une famine généralisée dans de nombreux pays", a mis en garde Cindy McCain, directrice générale du PAM, citée dans le communiqué, ajoutant que "ne pas agir maintenant ne fera qu'aggraver l'instabilité".

Le financement de l'aide humanitaire est "dangereusement insuffisant", alerte également le rapport, précisant que sur les 29 milliards de dollars nécessaires pour venir en aide aux populations vulnérables, seuls 10,5 milliards ont été reçus, précipitant notamment l'aide alimentaire aux réfugiés "au bord de la rupture".

Le PAM indique avoir réduit son assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées en raison des coupes budgétaires et suspendu les programmes d'alimentation scolaire dans certains pays.

La FAO prévient de son côté que les efforts pour protéger les moyens de subsistance agricoles sont menacés et alerte sur la nécessité d'un financement urgent pour les semences et les services de santé animale.

"La prévention de la famine n’est pas seulement un devoir moral – c’est un investissement judicieux pour la paix et la stabilité à long terme", a rappelé le directeur général de la FAO, Qu Dongyu.

 


UE: quatre pays bénéficiaires de l'aide à la répartition des migrants

Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
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  • La Commission européenne propose de relocaliser au moins 30.000 demandeurs d’asile depuis l’Italie, l’Espagne, la Grèce et Chypre vers d’autres États membres pour alléger la pression migratoire sur ces pays
  • Les 27 pays de l’UE doivent désormais négocier : chaque État devra soit accueillir des migrants, soit verser 20.000 € par personne — un débat déjà tendu entre pays réticents

BRUXELLES: La Commission européenne a annoncé mardi que l'Italie, l'Espagne, la Grèce et Chypre devraient recevoir de l'aide pour répartir ailleurs au moins 30.000 demandeurs d'asile et ainsi alléger la "pression migratoire" pesant sur ces pays.

Cette annonce va ouvrir des négociations délicates entre les 27 États membres de l'Union européenne (UE), dont nombre d'entre eux se montrent réticents à l'idée d'en accueillir.

L'UE a adopté en 2024 une réforme de sa politique sur la migration et l'asile, qui va bientôt entrer en vigueur.

L'élément clé est un nouveau système de "solidarité" visant à aider les pays méditerranéens considérés par Bruxelles comme étant sous "pression migratoire".

Les autres pays devront soit accueillir une partie des demandeurs d'asile en provenance de ces pays, soit leur verser une aide financière de 20.000 euros par migrant.

Les États membres ont cherché à influencer la décision de la Commission, ce qui a retardé son annonce d'un mois.

"La Grèce et Chypre subissent une forte pression migratoire du fait du niveau disproportionné des arrivées au cours de l'année écoulée", a déclaré mardi la Commission dans un communiqué.

"L'Espagne et l'Italie subissent également une forte pression migratoire du fait d'un nombre disproportionné d'arrivées à la suite d'opérations de sauvetage et de recherche en mer durant la même période", a-t-elle ajouté.

Cette annonce servira de base aux négociations entre États membres sur le nombre supplémentaire de demandeurs d'asile que chacun est disposé à accueillir, ou le montant de l'aide financière qu'il est prêt à apporter.

Certains pays ont déjà assuré qu'ils n'accueilleraient personne dans le cadre de ce dispositif et qu'ils se limiteraient à verser de l'argent.

Au moins 30.000 migrants devront être "relocalisés" chaque année dans le cadre du nouveau système. Le nombre définitif reste à déterminer, et la décision de qui ira où doit être prise d'ici fin décembre.