Le gouvernement centrafricain dit recevoir des renforts russes et rwandais, Moscou dément

Un soldat centrafricain gardant l’hôtel de ville de Bambari, en novembre (Photo, AFP).
Un soldat centrafricain gardant l’hôtel de ville de Bambari, en novembre (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 22 décembre 2020

Le gouvernement centrafricain dit recevoir des renforts russes et rwandais, Moscou dément

  • Des groupes armés occupent plus des deux tiers de ce pays très instable, marqué par une sanglante guerre civile
  • Le gouvernement a accusé l'ex-président François Bozizé, dont la candidature a été invalidée, de « tentative de coup d'Etat »

BANGUI: Le gouvernement centrafricain s'est targué lundi de l'arrivée de renforts rwandais et russes après une offensive de groupes rebelles qu'il qualifie de « tentative de coup d'Etat » avant les élections du 27 décembre, mais Moscou a démenti tout envoi de « troupes ».

Des groupes armés occupent plus des deux tiers de ce pays très instable, marqué par une sanglante guerre civile. Trois des plus puissants d'entre eux ont attaqué vendredi des axes routiers vitaux pour l'approvisionnement de la capitale Bangui et ont annoncé leur alliance.

Le gouvernement a accusé samedi l'ex-président François Bozizé, dont la candidature a été invalidée, de « tentative de coup d'Etat », pendant que les élections se préparent avec pour favori le sortant Faustin Archange Touadéra.

« La Russie a envoyé plusieurs centaines d'hommes des forces régulières, et des équipements lourds » dans le cadre d'un accord de coopération bilatérale, a déclaré Ange Maxime Kazagui, porte-parole du gouvernement, sans préciser leur nombre exact ni la date de leur arrivée.  

« Nous n'envoyons pas de troupes, nous respectons toutes les exigences des résolutions de l'ONU », a cependant assuré Mikhaïl Bogdanov, vice-ministre russe des Affaires étrangères.

« Nous avons naturellement des gens là-bas, en vertu de nos accords avec le gouvernement centrafricain, de nos accords sur la formation de cadres et le travail de nos instructeurs », a précisé Bogdanov.

Dans ce pays de 4,9 millions d'habitants classé parmi les plus pauvres du monde mais riche en diamant, des gardes privés employés par des sociétés russes de sécurité assurent déjà la protection rapprochée du président Touadéra et des instructeurs forment les forces armées centrafricaines.

Le Rwanda a pour sa part reconnu avoir envoyé des troupes dans le cadre d'un accord de coopération bilatérale. Le but des rebelles est de « perturber les élections » mais « nous avons aussi appris que certains d'entre eux voulaient cibler nos propres forces en République centrafricaine, parce qu'elles se sont montrées intransigeantes », a déclaré le président rwandais Paul Kagame.

Le parti de François Bozizé a démenti toute tentative de coup d'Etat, tandis que le porte-parole de la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca), Vladimir Monteiro déclarait que les rebelles avaient été bloqués ou repoussés dans plusieurs localités.

« Peur pour nos enfants »

La France a réaffirmé, par la voix de son ministère des Affaires étrangères, la « nécessité de respecter l'ordre constitutionnel et de favoriser la tenue d'élections pacifiques, transparentes et crédibles ».

Paris « soutient les efforts des Nations unies, en particulier ceux de la Minusca », a ajouté le ministère dans un communiqué en appelant à la « cessation immédiate » des violences, considérant que « c'est au peuple centrafricain et à lui seul qu'il appartient souverainement d'élire son futur président ».

A Bangui, la situation restait calme, le marché de Noël résonnant de chants et les taxi-motos sillonnant les rues comme à l'accoutumée.

Mais la menace est difficile à ignorer pour les habitants qui n'ont pas oublié les horreurs de 2013 après qu'une coalition de groupes armés à dominante musulmane, la Séléka, a renversé François Bozizé et fait des milliers de morts à Bangui et dans les provinces. 

« Je suis inquiète pour notre pays, à cause des rebelles qui viennent, on a peur pour nos enfants », murmure d'une voix lasse Geneviève, employée dans un commerce. 

La coalition de l'opposition, dont Bozizé était le chef de file jusqu'à il y a peu, a exigé dimanche le report des élections. 

François Bozizé, qui dispose d'un large électorat acquis à sa cause, avait pourtant réaffirmé son attachement au processus en déclarant la semaine dernière son soutien à la candidature de l'ancien Premier ministre Anicet Georges Dologuélé, désormais principal challenger. 

« Aujourd'hui, un millier d'hommes armés convergent vers la capitale, le gouvernement a fait le choix de positionner des forces étrangères pour les contenir, le président Touadéra est dans la logique de faire la guerre », a déploré lundi Dologuélé. 

Il a appelé « au dialogue » et demandé au président Touadéra « une trêve pour éviter le pire ».

Mais pour ce dernier, une éventuelle négociation avec les rebelles semble exclue.

« Négocier comment, sous quelle forme ? Vous voyez bien qu'il y a des attaques, on n'a pas le temps de négocier, on ne sait pas avec qui négocier, » a-t-il déclaré lundi.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.