L'Europe a moins à perdre du Brexit que Londres

Un arrangement de quotidiens britanniques. (AFP)
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Publié le Mardi 22 décembre 2020

L'Europe a moins à perdre du Brexit que Londres

  • «Je vais le dire avec mon cœur, ce Brexit est une tragédie», déclarait lundi le commissaire au Marché intérieur Thierry Breton. Car, quel que soit le résultat des négociations, «la Grande-Bretagne sera perdante»
  • «Cette pandémie rend le choc du Brexit presque supportable alors qu'il y a quelques mois on voyait vraiment un cataclysme», souligne Jean-Luc Proutat, économiste chez BNP Paribas

PARIS : Accord post-Brexit ou pas, l'Europe a beaucoup moins à perdre économiquement que le Royaume-Uni, qui s'avère très dépendant à l'égard du Vieux continent, selon des économistes, même si Londres devrait conserver sa suprématie financière.

«Je vais le dire avec mon cœur, ce Brexit est une tragédie», déclarait lundi le commissaire au Marché intérieur Thierry Breton. Car, quel que soit le résultat des négociations, «la Grande-Bretagne sera perdante». 

A quelques jours de la date-butoir, les estimations parlent d'elles-mêmes : un no-deal entraînerait une perte de PIB pour l'UE de 0,75% d'ici à fin 2022. Côté britannique, la perte serait quatre fois plus importante, de 3%. 

Certes, le coût de la pandémie aide à relativiser l'impact du Brexit: en 2020, le PIB de la zone euro devrait reculer de 7,8%, celui du Royaume-Uni de 11,3%.

«Cette pandémie rend le choc du Brexit presque supportable alors qu'il y a quelques mois on voyait vraiment un cataclysme», souligne Jean-Luc Proutat, économiste chez BNP Paribas.

Malgré cela, le Royaume-Uni risque de payer au prix fort sa volonté de recouvrer sa souveraineté, près de 50 ans après son intégration au marché commun. 

Le royaume est en effet très dépendant de l'Europe pour ses débouchés commerciaux: il exporte 45% de ses produits vers le continent. Or, en cas de no-deal, ses produits vont être frappés de surcoûts douaniers (tarifaires et logistiques) d'environ 12% - contre 0 quand le pays était dans l'Union douanière, calcule Ana Boata, responsable de la recherche macroéconomique chez l'assureur-crédit Euler Hermès.

Et la dépréciation de la livre - de l'ordre de 10% selon elle - risque de renchérir les importations. 

Or l'économie britannique est très fortement intégrée aux chaînes de valeur mondiales. «Environ 56 % des importations britanniques en provenance de l'UE sont des biens intermédiaires», soulignait récemment Paul Dales, de Capital Economics, dans une note intitulée «Brexit - un accord ou pas, là n'est pas l'essentiel».

A l'inverse, l'Europe n'exporte que 5,5% de ses produits outre-Manche. Mais tous les pays ne sont pas logés à la même enseigne.

L'Irlande serait en première ligne: elle exporte 15% de ses biens et services vers le Royaume-Uni, mais 40% de ses produits agro-alimentaires, selon un rapport de Copenhagen Economics pour le gouvernement irlandais. Et deux tiers de ses entreprises exportatrices passent par le Royaume-Uni pour commercer avec le continent. 

Dans le reste du continent, les pays du Nord, du Benelux, l'Allemagne et la France, aux liens commerciaux étroits avec le Royaume-Uni, ont aussi plus à perdre que ceux du Sud, à l'exception de Malte, du fait d'une relation historique avec Londres.

«Les petits pays ont tendance à être plus exposés car le commerce représente une part plus importante de leur PIB», explique Vincent Vicard, économiste au Centre d'études prospectives et d'informations internationales (Cepii). Selon lui, l'industrie automobile allemande sera également très perturbée.

La City résiste

La France, pour sa part, a dégagé 12,5 milliards d'euros d'excédent commercial avec son voisin insulaire en 2019, où elle exporte son vin et ses produits de boulangerie. Elle s'attend à une perte de 0,1 point de PIB l'an prochain, quelle que soit l'issue des négociations. Sans parler du secteur, hautement symbolique, de la pêche, sur lequel les négociations butent toujours. 

Côté britannique, l'exode prédit dans les services financiers au moment du vote pour le Brexit n'a pas eu lieu toutefois.

«L'avenir de La City ne semble pas remis en question à court terme car il n'y a pas de nouveau centre financier qui émerge en Europe», estime Vincent Vicard. Les relocalisations, qui concernent 7.500 emplois selon le cabinet Ernst and Young, «se sont dirigées vers plusieurs places financières, en Irlande, en France, en Allemagne, au Pays-Bas, au Luxembourg, qui n'ont pas du tout la même envergure que la City» de Londres et ses 450.000 cols blancs.

Et le choc d'un no-deal pour le Royaume-Uni devrait être amorti par les «nombreuses dispositions» déjà prises depuis l'accord de retrait, rappelle Paul Dales. 

Le Royaume-Uni a conclu plusieurs accords de libre-échange avec des Etats non européens, comme le Japon, la Corée du Sud, la Suisse ou Israël pour remplacer ceux qui avaient été négociés par l'UE. En attendant le grand accord rêvé par Londres avec les Etats-Unis.


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
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  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

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L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

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Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

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Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

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L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

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"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.