Après l'ouragan Tammy, la Guadeloupe sous la pluie et les inondations

Une route recouverte de terre à Gourbeyre, le 22 octobre 2023, en Guadeloupe, après le passage de l'ouragan Tammy (Photo, AFP).
Une route recouverte de terre à Gourbeyre, le 22 octobre 2023, en Guadeloupe, après le passage de l'ouragan Tammy (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 24 octobre 2023

Après l'ouragan Tammy, la Guadeloupe sous la pluie et les inondations

  • La Guadeloupe n'en a pas fini avec les intempéries: de fortes pluies se sont abattues sur l'archipel dimanche, gonflant des rivières qui sont sorties de leur lit
  • Le relatif répit né de la sortie du confinement, samedi vers 15H00 locales (21H00 à Paris), aura été de courte durée

POINTE-A-PITRE: Confinée pendant quelques heures samedi sur le passage de l'ouragan Tammy, la Guadeloupe n'en a pas fini avec les intempéries: de fortes pluies se sont abattues sur l'archipel dimanche, gonflant des rivières qui sont sorties de leur lit et ont provoqué des inondations.

Le relatif répit né de la sortie du confinement, samedi vers 15H00 locales (21H00 à Paris), aura été de courte durée. Des pluies diluviennes, dans le sillage du phénomène cyclonique, sont tombées depuis le milieu de la nuit sur ce département antillais de 380.000 habitants.

Les autorités ont lancé une alerte "rouge" pour fortes pluies et orages à 06H00 locales (12H00 à Paris). Le niveau a été abaissé à "orange" à midi (18H00 à Paris), Météo-France anticipant des précipitations perdant en intensité, mais les appels à la prudence restaient de mise.

Les abris sûrs, fermés après l'éloignement du cyclone, ont rouvert dans les communes, notamment dans la ville de Basse-Terre, où les habitations de Rivière des Pères sont menacées à nouveau par l'eau, un an après la tempête Fiona, qui avait fait un mort dans ce quartier.

"Douze personnes ont évacué et nous allons aller en chercher huit autres", a indiqué à l'AFP André Atallah, maire de Basse-Terre.

De nombreuses zones sont touchées dans le sud de la Basse-Terre, déjà éprouvé par la tempête tropicale Philippe en début de mois, mais également dans tout le reste de la Guadeloupe dite "continentale".

L'état de catastrophe naturelle bientôt reconnu

"Nous avons décidé, avec Philippe Vigier (ministre délégué chargé des Outre-mer, NDLR), d'enclencher la procédure accélérée de reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle en Guadeloupe", a écrit sur X (ex-Twitter) Gérald Darmanin.

La reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle permet aux sinistrés d'être indemnisés.

«Restez chez vous»

"Evitez de vous déplacer, restez chez vous", a martelé Adrien Baron, maire de Sainte-Rose, où l'eau monte et menace certaines habitations, dans des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.

Même son de cloche du côté des pompiers de Baillif qui, dans un message filmé à la population, demandent d'éviter tout déplacement. "Les routes sont impraticables", font-ils valoir.

A Trois-Rivières, "la pluie a cessé et nous dégageons 40 à 50 centimètres de boue qui ont coulé dans le bourg", a indiqué à l'AFP le maire Jean-Louis Francisque, rappelant que "pour Fiona, c'était un mètre".

Du côté de la Grande-Terre, de nombreuses inondations sont aussi répertoriées, dans les Grands-Fonds mais aussi dans les bourgs. "Depuis 8H00 ce matin environ (14H00 à Paris), le bourg de Sainte-Anne (ville côtière et touristique au sud de la Guadeloupe, ndlr) est sous l'eau ainsi que les alentours", raconte Delphine Roux, infirmière libérale, qui a dû interrompre sa tournée en raison des inondations.

"J'ai laissé ma voiture un peu en hauteur avant de passer une ravine à pied pour rentrer chez moi, j'essaie de garder le contact avec mes patients", poursuit-elle.

A Lamentin, la régie des eaux a déjà averti d'un impact sur l'usine de production, évoquant "un retour à la normale impossible à planifier". Des habitants subissent des coupures d'eau, selon le gestionnaire du réseau.

Si ces fortes pluies ne sont pas une surprise après le passage d'un ouragan, elles risquent d'aggraver les dommages déjà provoqués par Tammy.

L'archipel guadeloupéen a globalement été épargné par le phénomène cyclonique, hormis l'île de la Désirade, où les vents ont "causé beaucoup de dégâts matériels", a indiqué à l'AFP Loïc Tonton, maire de cette commune d'environ 1.400 habitants. Outre des chutes d'arbres, des dégradations d'équipements sont à déplorer.

Les services du département ont mobilisé "trois camions et deux tractopelles sur place" pour aider au déblaiement. L'Etat a annoncé le déploiement d'effectifs du Régiment du service militaire adapté (RSMA) et du Régiment d'infanterie de marine (RIMa).

L'envoi d'une barge a été retardé en raison des fortes pluies, selon une source préfectorale, mais était toujours prévu dans la journée.

D'après le maire de La Désirade, jusqu'à 80% de l'île avait été privée d'électricité samedi, au plus fort du phénomène. Au total, selon EDF, les coupures ont concerné 5.000 clients sur plusieurs communes de l'est de la Guadeloupe.

Dimanche midi (18H00 à Paris), Tammy poursuivait sa route au-dessus de l'arc antillais, après être passé au large des "îles du Nord", Saint-Martin et Saint-Barthélemy.

Le préfet de ces deux territoires français a levé l'alerte rouge cyclone à 8H00 (14H00 à Paris), tout en maintenant une vigilance orange pour les pluies, qui pourraient atteindre 100 mm en fin de journée et dans la nuit.


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.