L'Arabie saoudite «élément central» du renouvelable, selon le ministre de l'Energie

Le prince Abdelaziz ben Salmane prenant la parole lors du Forum d’investissement UE-Arabie saoudite. (AN)
Le prince Abdelaziz ben Salmane prenant la parole lors du Forum d’investissement UE-Arabie saoudite. (AN)
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Publié le Mardi 24 octobre 2023

L'Arabie saoudite «élément central» du renouvelable, selon le ministre de l'Energie

  • Le rôle central du Royaume dans «l’écologisation du monde» a été abordé par le vice-président exécutif de la Commission européenne, Maros Sefcovic
  • Le PDG de Sabic a insisté sur la nécessité de collaborer pour parvenir à la neutralité carbone

RIYAD: L’Arabie saoudite continuera à mener la transition énergétique mondiale et deviendra un «élément central» sur le marché des énergies renouvelables, a déclaré le ministre saoudien de l’Énergie lors d’une réunion d’affaires à Riyad.

«Nous nous attachons à respecter l’Accord de Paris à la lettre tout en maintenant notre engagement en faveur du trilemme énergétique, à savoir un système énergétique durable, une économie durable et le maintien de notre engagement en faveur de la lutte contre le changement climatique», a souligné le prince Abdelaziz ben Salmane lors du Forum d’investissement UE-Arabie saoudite.

Le rôle central du Royaume dans «l’écologisation du monde» a été abordé par le vice-président exécutif de la Commission européenne, Maros Sefcovic, qui a décrit les relations entre l’UE et l’Arabie saoudite comme étant «très complémentaires et très importantes».

«L’UE et l’Arabie saoudite sont très complémentaires en ce qui concerne les objectifs qu’elles souhaitent atteindre non seulement dans dix ans mais aussi dans vingt ou trente ans: nous voulons toutes deux une économie climatiquement neutre d’ici 2050, et nous voulons nous assurer que l’hydrogène jouera un rôle très important dans la décarbonisation, en particulier dans l’industrie à forte intensité énergétique», a-t-il ajouté.

«Nous, l’UE, proposons une stratégie pour développer et promouvoir ces technologies et l’Arabie saoudite possède une expérience considérable.» 

Lors d’une table ronde intitulée «Transition énergétique propre et industries net zéro» dans le cadre du Forum d’investissement, le PDG d’Acwa Power, Marco Arcelli, s’est dit convaincu que «la décarbonisation de l’Europe doit passer par l’Arabie saoudite».

«La solution la plus efficace consistera à créer un corridor reliant nos deux économies», a-t-il poursuivi.

M. Arcelli a rappelé le rôle d’Acwa Power dans le rapprochement entre le Royaume et les initiatives climatiques de l’UE, en s’appuyant sur l’exemple de l’utilisation par l’entreprise de sociétés allemandes d’hydrogène vert à Neom afin de mettre en place le plus grand projet d’exportation d’hydrogène au monde, Neom Green Hydrogen Co.

En accord avec le thème du forum, il a affirmé que le Royaume et Acwa Power décarbonisent les économies de 14 pays dans le monde, grâce au soutien de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement.

Au cours de la table ronde, le prince Abdelaziz et le PDG de la Basic Industries Corporation d’Arabie saoudite, Abderrahmane al-Fageeh, ont évoqué le rôle de l’économie circulaire à faible émission de carbone dans l’ouverture de la voie vers l’objectif «net zéro» en Europe et dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.

«En Arabie saoudite en particulier, pour notre durabilité et notre neutralité carbone, la première chose à faire est de mettre en place une économie circulaire à faible émission de carbone. Pendant la présidence du G20, l’Arabie saoudite a annoncé pour la première fois l’adoption de l’économie circulaire à faible émission de carbone», a précisé M. Al-Fageeh. 

«Nous devons veiller à ce que le carbone soit non seulement réduit, éliminé ou recyclé, mais aussi utilisé de manière plus efficace», a-t-il souligné.

Au cours de la table ronde, le PDG a mentionné qu’au cours de la dernière décennie, Sabic s’est concentré sur le développement d’une technologie de captage du carbone qui permet non seulement de capter les émissions de CO2, mais aussi de les utiliser et de les purifier pour en faire un outil de dessalement.

Il a également évoqué les efforts similaires déployés pour encourager l’économie circulaire en Europe, ajoutant: «(C’est) la même chose en Europe, où l’on prend les déchets plastiques pour essayer de produire de l’huile pyrolytique qui peut être utilisée comme nouveau matériau.»

Faisant écho à son appel en faveur d’une transition énergétique juste lors de la présentation de la nouvelle initiative du Royaume «Autonomiser l’Afrique» au cours de la Semaine du climat de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord ce mois-ci, le ministre de l’Énergie a réaffirmé que la transition ne peut se faire sans lutter contre la précarité énergétique.

«N’oublions pas qu’un tiers de la population mondiale souffre de précarité énergétique. Je m’adresse à de nombreuses entreprises pour qu’elles se rendent compte de la réalité et, surtout, pour qu’elles s’engagent moralement, car nous ne pouvons pas laisser 2,2 millions de personnes de côté», a-t-il indiqué. 

De même, le PDG de Sabic a insisté sur la nécessité de collaborer pour parvenir à la neutralité carbone : «Je peux vous dire que si la divergence entre le Sud et le Nord se maintient, le problème sera de taille», a-t-il observé.

«Si nous ne travaillons pas ensemble, nous risquons de faire fausse route», a-t-il conclu.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


L’architecture au service d’un futur urbain durable et inclusif

Pendant deux jours, les participants ont visité des sites emblématiques comme le Louvre Abou Dhabi, l’Université américaine de Sharjah ou encore Zaabeel One à Dubaï. (Photo: fournie)
Pendant deux jours, les participants ont visité des sites emblématiques comme le Louvre Abou Dhabi, l’Université américaine de Sharjah ou encore Zaabeel One à Dubaï. (Photo: fournie)
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  • Le French Architecture Tour 2025 réunit 15 agences françaises aux Émirats pour explorer des partenariats sur l’urbanisme durable, l’ingénierie et l’innovation
  • Avec une croissance de 22 % prévue dans la construction aux UAE, la mission française cible des projets ambitieux à Abou Dhabi, Dubaï et Sharjah

ABOU DHABI: Le French Architecture Tour 2025 a officiellement débuté aux Émirats arabes unis, réunissant une délégation de 15 agences françaises de premier plan dans les domaines de l’architecture, de l’ingénierie et du paysage. Organisée par Business France en partenariat avec l’association AFEX (Architectes Français à l’Export), cette mission ambitionne de renforcer les liens franco-émiriens autour d’un développement urbain durable, connecté et tourné vers l’avenir.

« Cette tournée incarne notre volonté commune de bâtir des environnements urbains durables, inclusifs et résilients », a déclaré S.E. Nicolas Niemtchinow, ambassadeur de France aux Émirats, lors de la cérémonie d’ouverture à La Résidence de France à Abou Dhabi. « Les entreprises françaises viennent avec un savoir-faire de renommée mondiale, mais aussi avec une volonté sincère de participer activement au développement de ce pays. »

Le secteur de la construction aux Émirats connaît une croissance fulgurante, avec une projection de 130 milliards de dollars d’ici 2029, soit une augmentation de 22 %. De grands projets structurants incarnent cette dynamique : à Abou Dhabi, le musée Guggenheim (le plus grand au monde) et la communauté de Ramhan Island valorisent le patrimoine et le luxe ; à Dubaï, The Loop, une promenade de 93 km climatisée, et le district urbain technologique basé sur l’IA à Al Jaddaf positionnent l’émirat à la pointe de l’innovation. À Sharjah, les projets Aljada et Sharjah Sustainable City illustrent l'engagement pour un urbanisme écologique.

Dans ce contexte de compétition accrue et d’innovation, l’expertise française en matière d’architecture durable, de design urbain et de solutions techniques trouve une place stratégique.

La délégation 2025 réunit des agences renommées telles que PCA-Stream, AW², Terrell, Etienne Tricaud Architecture et Architecturestudio, connues pour leur approche innovante et leur rayonnement international. Elles sont accompagnées de structures spécialisées comme AIA Life Designers, Atelier Joan Gaudin, Franklin Azzi, Ubique Groupe ou encore AC&T Paysages & Territoires.

Des entreprises industrielles telles qu’Alphi (coffrages) et Echame (cloisons acoustiques, bardage) complètent la chaîne de valeur, tout comme FlexLedLight, experte en éclairage architectural via son partenaire régional Option 1 World.

« Nos membres sont animés par une vision humaniste de la ville et un haut niveau d’exigence technique », souligne Madeleine Houbart, secrétaire générale de l’AFEX.

Pendant deux jours, les participants ont visité des sites emblématiques comme le Louvre Abou Dhabi, l’Université américaine de Sharjah ou encore Zaabeel One à Dubaï. Des rencontres ciblées avec des acteurs locaux tels que Miral et Shurooq (Sharjah Investment and Development Authority) entre autres ont permis d’identifier des opportunités concrètes de collaboration.

Le French Architecture Tour 2025 incarne ainsi une volonté partagée : unir excellence française et ambitions émiriennes pour construire les villes durables, innovantes et humaines de demain.


Démission de Lecornu: les banques françaises dévissent en Bourse

L'annonce de la démission du Premier ministre français Sébastien Lecornu lundi a fait fortement chuter le cours des banques françaises à la Bourse de Paris, très sensibles au risque sur la dette française. (AFP)
L'annonce de la démission du Premier ministre français Sébastien Lecornu lundi a fait fortement chuter le cours des banques françaises à la Bourse de Paris, très sensibles au risque sur la dette française. (AFP)
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  • Les cours des banques françaises, très sensibles au coût de la dette françaises, n'ont pas résisté à la hausse brutale du taux d'intérêt de la France à dix ans, passé de 3,51% hier à 3,61% juste après la démission de Sébastien Lecornu
  • "Les banques françaises mais également les banques européennes sont dans le rouge, car elles détiennent de la dette françaises. Avec la hausse du taux (d'intérêt) à dix ans, les investisseurs réajustent leur risque", explique Alexandre Baradez

PARIS: L'annonce de la démission du Premier ministre français Sébastien Lecornu lundi a fait fortement chuter le cours des banques françaises à la Bourse de Paris, très sensibles au risque sur la dette française.

BNP Paribas (-4,35% vers 12H10), la Société Générale (-5,91%) et le Crédit Agricole (-4,35%) ont immédiatement plongé après l'annonce, survenue peu après l'ouverture de la Bourse.

Vers 12H10, le CAC 40 dans son ensemble plongeait de 1,49%, après avoir brièvement chuté de plus de 2% peu après la démission de Sébastien Lecornu.

La chute des banques est "100% attribuable à cette décision politique", a indiqué à l'AFP Alexandre Baradez, responsable de l'analyse marché chez IG France.

Les cours des banques françaises, très sensibles au coût de la dette françaises, n'ont pas résisté à la hausse brutale du taux d'intérêt de la France à dix ans, passé de 3,51% hier à 3,61% juste après la démission de Sébastien Lecornu.

"Les banques françaises mais également les banques européennes sont dans le rouge, car elles détiennent de la dette françaises. Avec la hausse du taux (d'intérêt) à dix ans, les investisseurs réajustent leur risque", explique Alexandre Baradez.

Or sur le taux d'intérêt de la France à dix ans, "si le seuil des 3,60% est franchi, la dette française pourrait être exposée à des attaques massives, amplifiant la nervosité des marchés", s'est inquiété Antoine Andreani, qui dirige la recherche chez XTB France.

L'écart entre les taux d'emprunt français et allemand sur les marchés a quant à lui atteint 89 points de base dans la foulée de la démission du Premier ministre, au plus haut depuis janvier. La veille, l'écart était de 81 points de base.

"La démission de Lecornu plonge la scène politique dans l'incertitude. Les investisseurs craignent un effet domino sur la politique économique et budgétaire", a encore commenté Antoine Andreani.


Eolien en mer: TotalEnergies et EDF pourraient devenir partenaires dans la Manche

Cette photographie montre les éoliennes de TotalEnergies dans le parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île française de la Réunion, le 22 janvier 2025. (AFP)
Cette photographie montre les éoliennes de TotalEnergies dans le parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île française de la Réunion, le 22 janvier 2025. (AFP)
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  • TotalEnergies, lauréat du projet éolien Centre Manche 2, pourrait s’allier à EDF après le désistement de son partenaire RWE, qui se retire du secteur des renouvelables
  • EDF, déjà impliqué dans le projet voisin Centre Manche 1, devient un partenaire stratégique potentiel

PARIS: Le géant français des hydrocarbures TotalEnergies, qui a remporté la semaine dernière l'appel d'offres pour le plus grand parc éolien en mer du pays, dans la Manche, pourrait finalement s'allier avec EDF sur ce projet, a-t-il indiqué vendredi, confirmant une information des Echos.

TotalEnergies a emporté la semaine dernière, face à EDF, l'appel d'offres pour le parc éolien Centre Manche 2, mais son partenaire au sein du consortium victorieux, RWE, a fait part de son intention de jeter l'éponge. Le groupe allemand, candidat lors du lancement de l'appel d’offres en 2022, a depuis décidé de réduire ses investissements dans les renouvelables.

EDF Renouvelables avait de son côté remporté en 2023 l'appel d'offres pour le parc Centre Manche 1, qui doit jouxter celui de TotalEnergies. Mais ses conditions financières sont moins favorables, avec un prix d'achat de l'électricité fixé à 44,9 euros le mégawattheure (MWh) contre 66 euros pour celui de TotalEnergies.

"Pour TotalEnergies, EDF est un partenaire naturel" en cas de départ de RWE, a déclaré un porte-parole du géant pétro-gazier à l'AFP. Le groupe a pour habitude de gérer en partenariats ses grandes infrastructures de production d'énergie, renouvelable ou de pétrole et de gaz.

Contacté par l'AFP, EDF Renouvelables n'a pas fait de commentaire.

Un observateur du dossier fait valoir que l'entreprise publique "a tout intérêt" à entrer dans le second parc "pour améliorer sa rentabilité" alors que son projet voisin est à la peine.

Selon Les Echos, qui cite une source proche du dossier, un abandon du projet Centre Manche 1 "n'est pas envisagé, mais dans les conditions actuelles, prendre une décision finale d'investissement n'est pas possible".

Centre Manche 1 doit avoir une puissance de 1 gigawatt (GW), soit la consommation électrique d’environ 800.000 foyers, tandis que celle de Centre Manche 2, de 1,5 GW, alimentera en électricité verte plus d'un million de foyers.