La guerre entre Israël et le Hamas «affecte déjà» les économies régionales, selon le FMI

Jared Kushner, conseiller de l'ancien président américain Donald Trump, et l'ancien Premier ministre italien Matteo Renzi participent à un panel lors de la conférence annuelle Future Investment Initiative (FII) à Riyad, le 25 octobre 2023. (AFP).
Jared Kushner, conseiller de l'ancien président américain Donald Trump, et l'ancien Premier ministre italien Matteo Renzi participent à un panel lors de la conférence annuelle Future Investment Initiative (FII) à Riyad, le 25 octobre 2023. (AFP).
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Publié le Jeudi 26 octobre 2023

La guerre entre Israël et le Hamas «affecte déjà» les économies régionales, selon le FMI

  • "Regardez les pays voisins: l'Egypte, le Liban, la Jordanie, où les impacts sont déjà visibles", a déclaré Kristalina Georgieva devant un forum d'investisseurs à Ryad
  • La déclaration de Mme Georgieva intervient au lendemain d'un avertissement lancé, à l'ouverture du forum de Ryad, par de hauts responsables financiers sur un possible coup dur provoqué par cette guerre

RYAD: La guerre qui fait rage depuis bientôt trois semaines entre Israël et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza affecte déjà les économies des pays voisins, a affirmé mercredi la cheffe du Fonds monétaire international (FMI).

"Regardez les pays voisins: l'Egypte, le Liban, la Jordanie, où les impacts sont déjà visibles", a déclaré Kristalina Georgieva devant un forum d'investisseurs à Ryad.

L'armée israélienne mène depuis le 7 octobre des frappes sur la bande de Gaza, en représailles aux attaques sanglantes de commandos du Hamas sur le territoire israélien, les plus meurtrières depuis la création d'Israël en 1948.

Selon Israël, plus de 1.400 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans ces attaques et quelque 220 otages israéliens, étrangers ou binationaux ont été recensés.

Dans la bande de Gaza, plus de 5.791 personnes ont été tuées, dont 2.360 enfants, depuis le début de la guerre, selon le Hamas, mouvement islamiste qui contrôle ce territoire palestinien depuis 2007.

La déclaration de Mme Georgieva intervient au lendemain d'un avertissement lancé, à l'ouverture du forum de Ryad, par de hauts responsables financiers sur un possible coup dur provoqué par cette guerre sur l'économie mondiale dans son ensemble.

"Ce que nous voyons, c'est davantage de nervosité dans un monde déjà anxieux", a déclaré la cheffe du FMI. "Il y a des pays qui dépendent du tourisme et l'incertitude est néfaste pour les flux touristiques", a-t-elle ajouté.

Décrivant les risques spécifiques pour la région, elle a relevé les menaces sur l'investissement, les assurances et la capacité des pays à accueillir plus de réfugiés.

La conférence Future Investment Initiative (FFI), appelée "Davos du désert", est généralement l'occasion pour l'Arabie saoudite de mettre en avant les réformes économiques dont le succès dépend, selon les responsables saoudiens, de la stabilité régionale.

Nuire au processus de normalisation

Cette année, Ryad a renoué avec l'Iran et la Syrie et tente de parvenir à un cessez-le-feu durable au Yémen tout en discutant d'une possible normalisation avec Israël. Mais le royaume a suspendu ces discussions après le début de la guerre entre Israël et le Hamas.

"Avant le 7 octobre, il y a eu beaucoup de désescalade, ce qui a apporté beaucoup d'espoir à la région, et nous ne voulons pas que les récents événements fassent dérailler tout cela", a déclaré le ministre saoudien des Finances Mohammed al-Jadaan.

Son homologue du Bahreïn, qui a normalisé ses liens avec Israël en signant les accords dits d'Abraham de 2020, a prôné plus de coopération régionale. Ceux "qui cherchent à détruire" ne devraient pas "participer à l'écriture de l'avenir", a souligné cheikh Salmane ben Khalifa Al-Khalifa.

Jared Kushner, conseiller à la Maison-Blanche durant la présidence de Donald Trump et architecte des accords d'Abraham, a estimé que l'attaque du Hamas visait à perturber la normalisation.

Les discussions entre l'Arabie saoudite et Israël "progressaient incroyablement bien et je pense que cela a représenté une grande menace pour les forces du mal", a-t-il dit.

L'Arabie peut résister aux chocs

De nombreux intervenants ont souligné la solidité de l'économie de l'Arabie saoudite, le premier exportateur mondial de pétrole qui est capable, selon eux, de résister aux chocs et à financer des réformes grâce à son Fonds public d'investissement richement doté.

Le pays est embarqué dans un vaste programme de réforme, appelé Vision 2030 et inspiré par le prince héritier et dirigeant de facto du royaume, Mohammed ben Salmane, et qui vise à réduire la dépendance de l'économie du pétrole.

"En Arabie saoudite même, tout ira de l'avant et les entreprises des pays occidentaux, de l'Inde et de la Chine ne renonceront pas au marché saoudien", a déclaré Naser al-Tamimi, spécialiste du Moyen-Orient à l'Institut italien d'études politiques internationales.

"Il s'agit de la plus grande économie et du plus grand marché de construction du Moyen-Orient", a-t-il souligné.

Plus de 6.000 personnes participent au forum de Ryad parmi lesquelles des financiers, dirigeants d'entreprises et les présidents de la Corée du Sud, du Kenya et du Rwanda, selon les organisateurs.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com