FII: La montée en puissance des Brics révèle l’évolution de la dynamique du pouvoir dans l’économie mondiale

 Plusieurs tables rondes du forum Future Investment Initiative (FII) ont été consacrées à la montée en puissance des Brics et à leur capacité à faire contrepoids à l’Occident. (Photo, fournie)
Plusieurs tables rondes du forum Future Investment Initiative (FII) ont été consacrées à la montée en puissance des Brics et à leur capacité à faire contrepoids à l’Occident. (Photo, fournie)
Short Url
Publié le Mercredi 25 octobre 2023

FII: La montée en puissance des Brics révèle l’évolution de la dynamique du pouvoir dans l’économie mondiale

  • Selon le FMI, le produit intérieur brut des Brics s’élevait à 26 000 milliards de dollars en 2022
  • L’Arabie saoudite a été invitée à rejoindre les Brics en août

RIYAD: L’expansion du bloc des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) devrait créer un nouveau terrain de jeu économique mondial, ont laissé entendre des chefs d’entreprise lors de tables rondes organisées dans le cadre du forum Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le groupe a annoncé en août qu’il prévoyait de doubler le nombre de ses membres l’année prochaine, ce qui ouvrirait la porte à l’Arabie saoudite, à l’Iran, à l’Éthiopie, à l’Égypte, à l’Argentine et aux Émirats arabes unis (EAU), et pourrait redéfinir le paysage économique et politique mondial.

Plusieurs tables rondes du FII ont été consacrées à la montée en puissance des Brics et à leur capacité à faire contrepoids à l’Occident.

«L’économie mondiale traverse une période de transition — nous nous trouvons à un tournant», a déclaré Eric Li, président et associé directeur de la société chinoise de capital-risque Chengwei Capital, lors d’une table ronde sur l’évolution des Brics.

«Les pays du Sud ont le potentiel (...) de progresser dans la chaîne de valeur et d’obtenir les secteurs à valeur élevée. Cela constitue une menace pour le centre d’où ils réalisent l’essentiel de leurs bénéfices — il s’agit simplement d’une concurrence économique pure», a ajouté M. Li.

Le Sud est un terme utilisé pour désigner les économies émergentes ou les pays sous-développées, tandis que le Nord représente les démocraties avancées.

Selon le Fonds monétaire international (FMI), le produit intérieur brut du bloc s’élevait à 26 000 milliards de dollars (1 dollar = 0,94 euro) en 2022.

Le terme Bric, sans l’Afrique du Sud, a été créé par Jim O’Neill, économiste chez Goldman Sachs, en 2001. Il pensait que d’ici à 2050, les quatre économies Bric domineraient l’économie mondiale. L’Afrique du Sud a été ajoutée à la liste en 2010.

Selon André Esteves, président de BTG Pactual, le plus grand gestionnaire d’actifs d’Argentine, le bloc des Brics peut être une source de stabilisation à long terme.

«Si vous observez la manière dont les dirigeants chinois font progresser la technologie, l’étonnante révolution numérique en Inde ou en Arabie saoudite, le leadership en matière de transition énergétique ou le Brésil qui, l’année dernière, a construit un réseau de fibre optique à haut débit, ainsi que le niveau de révolution technologique agricole que nous avons atteint, les Brics sont à la tête de nombreux sous-segments de la révolution technologique, ce qui est tout à fait sain pour le monde», a expliqué M. Esteves.

Selon Anish Shah, président-directeur général (PDG) du groupe indien Mahindra, les gens considèrent souvent que la réussite est liée à l’influence de l’économie sur la politique et non l’inverse.

«Il est très important que nous examinions réellement ce que nous devons faire pour faire face aux défis du monde. Il est très facile de tomber dans le jeu des accusations et dans un agenda politique», a-t-il ajouté.

L’économie peut l’emporter sur la politique, a-t-il souligné.

«Nous l’avons constaté au cours de cet âge d’or du développement», a-t-il poursuivi. «Nous  interagissons beaucoup avec les différents gouvernements du monde, et je dirais qu’à travers nos interactions avec les pays développés, nous remarquons qu’ils recherchent eux aussi la stabilité dans le monde», a indiqué M. Shah.

Des pays tels que la Chine et la Corée du Sud progressent rapidement dans le paysage économique mondial, parallèlement aux économies florissantes des régions de l’Asie de l’Est et du Sud-Est, démontrant ainsi que le continent dans son ensemble constitue de plus en plus un point d’ancrage pour l’économie mondiale.

La Banque asiatique de développement estime que l’Asie et le Pacifique connaîtront une croissance de 4,8% en 2023 et 2024.

L’Asie représente 60% de la population mondiale, a précisé Christine Tsai, partenaire fondatrice et PDG du fonds de capital-risque d’aide au démarrage 500 Global, qu’elle a cofondé en 2010.

Il existe un potentiel énorme dans ce que Mme Tsai appelle les «économies montantes», c’est-à-dire les marchés qui connaissent la croissance la plus rapide après les États-Unis et la Chine.

«Lorsque l’on pense à la population qui sera en ligne d’ici à la fin de 2023, on prévoit qu’elle sera d’environ 5 milliards, ce qui signifie que près de 3 milliards ne sont pas encore en ligne», a-t-elle souligné, expliquant que son entreprise a récemment publié une étude portant sur une vision macroéconomique mondiale de l’activité importante des entreprises, afin d’identifier 30 marchés qu’elle a qualifiés d’«économies émergentes».

«Il y a des milliers de milliards de dollars qui pourraient être générés par ces “économies émergentes”, et environ 11 de ces 30 marchés se trouvent en Asie», a-t-elle expliqué.

«Il s’agit d’une vision macroéconomique des raisons pour lesquelles il convient de s’intéresser à ce marché», a ajouté Mme Tsai. 

La montée en puissance des Brics et des pays du Sud face à la domination des institutions occidentales a été une question cruciale abordée au cours des deux tables rondes.

Les chefs d’entreprise de ces pays ont affirmé que les pays du Sud se sont souvent sentis exclus au cours des dernières décennies autour des grandes questions économiques et politiques. Pourtant, des progrès récents semblent changer le paysage vers une plus grande égalité des chances.

De nombreux chefs d’entreprise estiment que le paysage économique mondial est en train de changer avec l’essor rapide des économies des Brics et des pays du Sud.

«Nous sommes habitués à un monde dominé par le dollar américain, mais il y a une toute nouvelle évolution numérique qui se produit, à savoir l’émergence des monnaies numériques des banques centrales. Il s’agit d’un exemple de moyen alternatif de commerce interentreprises, qui se situe en dehors de l’économie dépendante du dollar américain», a noté Magda Wierzycka, cofondatrice et PDG de Sygnia Ltd, une société de services financiers sud-africaine.

Par exemple, le 10 octobre, PetroChina International a effectué une transaction historique en achetant 1 million de barils de pétrole brut en utilisant le yuan numérique ou les monnaies numériques de banque centrale (MNBC).

Cette transaction fait suite à la décision du gouvernement d’utiliser les MNBC dans le commerce international, soulignant ainsi le rôle croissant du yuan numérique dans le commerce transfrontalier.

Évoquant la transaction en MNBC, Mme Wierzycka a affirmé qu’il n’y a absolument aucune raison pour qu’avec une volonté politique suffisante et la coopération des banques centrales, on ne puisse pas développer un mécanisme commercial alternatif au dollar américain en tant que monnaie mondiale.

Ce dont nous avons besoin, c’est d’un monde multipolaire et multiéconomique, estime Lubna Olayan, présidente du comité exécutif d’Olayan Financing Co., un monde où les économies du Nord et du Sud travaillent et survivent ensemble.

«En tant qu’hommes et femmes d’affaires, nous devons continuellement essayer de naviguer dans le paysage des affaires et éviter la politique. C’est ce que nous devons faire si nous voulons opérer dans toutes les parties du monde», a observé Mme Olayan, ajoutant: «Mais pouvons-nous ignorer la politique? Non. Nous devons naviguer à travers elle et y être sensibles, mais malheureusement, nous ne pouvons pas l’ignorer.» 

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


La Petite Maison s’implante à Bahreïn en partenariat avec Infracorp

Short Url
  • « Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
  • Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale

MANAMA: En marge du Gateway Gulf Forum 2025, le groupe Infracorp a annoncé l’arrivée à Bahreïn du restaurant franco-méditerranéen de renommée mondiale La Petite Maison (LPM). L’ouverture de ce nouvel établissement est prévue pour la fin de l’année 2026, au cœur du développement prestigieux Bahrain Harbour.

Réputée pour ses saveurs inspirées de la Riviera française et son atmosphère élégante, LPM apportera à Bahreïn son art de vivre typiquement niçois. Le restaurant, d’une capacité de 135 couverts, prendra place dans la tour Harbour Heights et proposera une terrasse en bord de mer offrant une vue panoramique sur la skyline de Manama.

Cette implantation marque une étape importante dans la stratégie d’expansion régionale de LPM, déjà présente à Dubaï, Abou Dhabi, Doha et Riyad, avec une ouverture à Koweït prévue pour novembre 2025. La marque, classée parmi MENA’s 50 Best Restaurants et citée dans The World’s 50 Best Bars Extended List, poursuit également son développement international avec de nouvelles adresses annoncées à Marbella, Boston et aux Maldives.

« Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
« Nous avons longtemps étudié les opportunités dans le royaume et pensons que le moment est venu d’y établir notre présence. Nous avons toujours reçu un accueil chaleureux de la clientèle bahreïnie dans nos autres établissements, et nous avons pleinement confiance dans le succès de ce projet. Avec Infracorp comme partenaire et un emplacement exceptionnel offrant des couchers de soleil spectaculaires sur la baie de Manama, nous voyons une occasion unique de créer quelque chose d’exceptionnel. »

De son côté, Majed Alkhan, PDG d’Infracorp, souligne :

« L’arrivée de LPM renforce notre vision de faire de Bahrain Harbour une destination internationale majeure. Ce partenariat illustre notre volonté d’enrichir l’offre gastronomique et culturelle du royaume, en proposant une expérience reconnue à l’échelle mondiale. »

Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale. Le restaurant a été salué par la critique, figurant à plusieurs reprises dans les World’s 50 Best Restaurants, et a été élu Restaurant de la Décennie par Time Out Dubai.

Présente dans les plus grandes villes du monde — Londres, Dubaï, Abou Dhabi, Miami, Riyad, Doha et Hong Kong — LPM concentre aujourd’hui son développement sur les destinations côtières d’exception, synonymes de luxe et d’art de vivre.

L’ouverture de La Petite Maison Bahreïn est prévue pour le début de l’année 2027.


Bouygues Telecom: ventes en hausse, portées par La Poste Telecom

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
Short Url
  • Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%
  • Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom

PARIS: Le groupe de télécommunications Bouygues Telecom a vu son chiffre d'affaires augmenter sur les neuf premiers mois de l'année, toujours porté par l'intégration de La Poste Telecom après son rachat l'année dernière, d'après des résultats financiers publiés mercredi.

Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%.

Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom.

En parallèle, la contribution de l'activité au résultat net du groupe Bouygues accuse une baisse substantielle de 126 millions d'euros et s'établit à 137 millions d'euros.

Sur les neuf premiers mois de l'année, l'excédent brut d'exploitation après loyer (Ebitdal), indicateur de rentabilité de référence dans le secteur, est stable et atteint 1,5 milliard d'euros, avec "une contribution limitée de La Poste Telecom", précise l'entreprise dans son communiqué.

A fin septembre, le nombre de clients fixe progresse par rapport aux derniers chiffres de fin juin, à 5,3 millions de clients.

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions.

La filiale a indiqué maintenir ses prévisions sur l'année, avec un chiffre d'affaires facturé aux clients "soit légèrement supérieur soit légèrement inférieur, son évolution dépendant de la durée et de l’intensité de la pression concurrentielle observée actuellement".

Bouygues Telecom a également indiqué que la vente de sa société Infracos, détenue en commun avec SFR, devrait s'achever d'ici la fin de l'année.

L'opérateur a réaffirmé maintenir l'offre de rachat commune de SFR, déposée mi-octobre avec Free et Orange.

"Nous considérons que l'offre est attractive", a affirmé Pascal Grangé, directeur général délégué du groupe Bouygues, au cours d'une conférence téléphonique.

"Il n'y avait pas de dialogue particulier avant, il n'y a pas de dialogue particulier après" avec Patrick Drahi, actionnaire majoritaire du groupe Altice France, maison mère de SFR, a-t-il ajouté.

La proposition de rachat, à hauteur de 17 milliards d'euros, avait été refusée dès le lendemain de son annonce par la direction d'Altice France, et remise aussitôt sur la table par les trois opérateurs concurrents.

 


Le décret sur la programmation énergétique de la France, priorité du Premier ministre, assure Lescure

Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
Short Url
  • Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, a affirmé que la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3) est la priorité du gouvernement et qu’elle sera présentée « très bientôt » après plus de deux ans de retard
  • Ce texte stratégique doit définir la trajectoire énergétique de la France pour les dix prochaines années, combinant relance du nucléaire et développement des énergies renouvelables afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050

PARIS: Le décret traçant la stratégie énergétique de la France est en tête des priorités du ministre de l'Energie et de celles du Premier ministre, a affirmé mardi le ministre de l'Economie Roland Lescure, au sujet de ce texte sensible qui déchire la classe politique.

"La programmation pluriannuelle de l'énergie, elle est au sommet de la pile du ministre de l'Energie, elle est aussi au sommet de la pile du Premier ministre" Sébastien Lecornu, a assuré à la presse le ministre de l'Economie et des Finances, également chargé de l'énergie, lors d'un déplacement au salon du nucléaire civil près de Paris.

La programmation énergétique de la France, dite PPE3, qui a déjà plus de deux ans de retard, n'en finit pas de se faire attendre. Mais le ministre tient à rassurer: "on est en train de travailler, j'ai repris le crayon il y a maintenant trois semaines pour faire atterrir tout ça".

"On va rencontrer les parlementaires qui ont beaucoup travaillé là-dessus et on va vous revenir très vite avec une programmation pluriannuelle de l'énergie qui (...) va permettre de lancer les grands projets dont on a tant besoin", a-t-il dit.

Le gouvernement précédent avait promis de publier le décret de la PPE3 d'"ici à la fin de l'été", avant finalement de renoncer.

Le Premier ministre de l'époque François Bayrou, alors sous menace d'une censure du Rassemblement national, avait expliqué début août avoir retardé la publication "pour que soient conduites la concertation et les consultations nécessaires" avec les partis et les groupes parlementaires.

Le texte a donné lieu à des débats enflammés dans la classe politique au printemps entre pronucléaires et partisans des renouvelables, lors de l'examen d'une proposition de loi elle aussi consacrée à la programmation énergétique.

La PPE3 fixe la feuille de route énergétique de la France sur 10 ans pour sortir des énergies fossiles et atteindre la neutralité carbone en 2050 grâce à une relance massive du nucléaire combinée au développement des renouvelables.

Initialement, le gouvernement avait prévu de présenter sa stratégie énergétique dans un projet de loi pour début 2024, avant finalement d'opter pour la voie réglementaire devant la "guerre de religion" qui oppose pro-renouvelables et pro-nucléaire, comme l'avait admis à l'époque le ministère de l'Energie alors dirigé par Roland Lescure lors de son précédent passage à Bercy.

Mais aujourd'hui, "la guerre des religions est terminée", a martelé mardi le ministre. "On a besoin d'engager des grands projets dans le nucléaire, dans l'éolien offshore" et "de continuer sur la dynamique des énergies renouvelables".