Climat: sauver l'objectif +1,5°C à un mois d'une COP28 sous haute tension

Abu Dhabi accueillera le sommet mondial des dirigeants religieux les 6 et 7 novembre, en amont de la COP28. (Fichier: Reuters)
Abu Dhabi accueillera le sommet mondial des dirigeants religieux les 6 et 7 novembre, en amont de la COP28. (Fichier: Reuters)
Short Url
Publié le Dimanche 29 octobre 2023

Climat: sauver l'objectif +1,5°C à un mois d'une COP28 sous haute tension

  • Même si les émissions mondiales -- essentiellement issues du charbon, du pétrole et du gaz -- n'ont pas entamé leur décrue, du chemin a été accompli depuis Paris
  • Huit ans après Paris, 2023 tutoie pour la première fois +1,5°C sur une année entière et les océans explosent des records de chaleur depuis six mois

PARIS: Confrontés aux effets accrus du réchauffement climatique et à une confluence de crises géopolitiques, les États s'activent à dénouer leurs oppositions sur les énergies fossiles ou sur la solidarité Nord-Sud à un mois de la COP de Dubaï, la plus importante depuis la COP21 à Paris.

Quatre semaines avant cette 28e conférence climat des Nations unies (30 novembre-12 décembre), censée établir officiellement que les objectifs de l'accord de Paris ne sont pour l'instant pas tenus, les ministres d'une cinquantaine de nations se réunissent lundi et mardi aux Émirats arabes unis pour une "pré-COP" à huis clos, rarement aussi scrutée.

Sortie des énergies fossiles, financement de la transition énergétique, partage des responsabilités entre les pays développés, pollueurs historiques, et les émergents, qui les rattrapent, solidarité avec les pays plus vulnérables: tout reste à jouer sur une série de questions brûlantes alors que l'humanité doit réduire de 40% ses émissions de gaz à effet de serre (GES) actuelles d'ici à 2030 pour espérer tenir l'objectif le plus ambitieux de l'accord de Paris: limiter le réchauffement à 1,5°C depuis le début de l'ère industrielle.

Mais avec la guerre Israël-Hamas, "il est difficile de savoir où nous serons dans un mois au Moyen-Orient", a commenté Alden Meyer, expert du centre E3G. Car ce conflit risque de "rendre plus difficile une coopération multilatérale déjà compliquée à cause de l'Ukraine et de la Russie, des tensions Chine-États-Unis et de la crise de la dette, entre autres".

Huit ans après Paris, 2023 tutoie pour la première fois +1,5°C sur une année entière et les océans explosent des records de chaleur depuis six mois. Sur les continents, canicules, incendies, déluges et ouragans frappent les populations.

Dans ce contexte, la COP28, présidée par les Emirats arabes unis, concente les attentes comme les attaques.

Plus de 80.000 personnes et 5.000 journalistes, du jamais-vu, y sont attendus, les participants à l'immense foire économique en marge des négociations s'ajoutant aux scientifiques, ONG et délégués des 198 signataires de la Convention-cadre des Nations unies sur la lutte contre le changement climatique.

La présidence émiratie espère y attirer un nombre record de chefs d'Etats les 1er et 2 décembre. La présence, rare, du président chinois Xi Jinping ou celle, inédite, du pape François sont évoquées.

+2,8°C 

Même si les émissions mondiales -- essentiellement issues du charbon, du pétrole et du gaz -- n'ont pas entamé leur décrue, du chemin a été accompli depuis Paris.

A l'époque, le monde se dirigeait vers un climat réchauffé de 2,9 à 3,1 degrés en 2100. Au rythme des émissions actuelles, le réchauffement s'oriente désormais vers +2,8°C selon le Giec, voire +2,4°C si les Etats respectent leurs engagements existants.

Ceux-ci doivent toutefois être rehaussés, pour éviter certains points de bascule: fonte des pôles, dépérissement des forêts ou dégel du pergélisol, colossales réserves de GES supplémentaires.

"La COP28 offre l'opportunité d'accélérer la transition en construisant le système énergétique du futur, tout en décarbonant rapidement le système énergétique d'aujourd'hui afin de maintenir la limite de 1,5°C à portée de main", affirme Sultan Al Jaber, président de la COP28, dans son dernier courrier aux négociateurs.

Mais Adnoc, la compagnie pétrogazière qu'il préside, investit 150 milliards de dollars sur cinq ans dans l'expansion des capacités de production d'hydrocarbures.

«Transition juste»

Le débat sur la sortie des énergies fossiles, soigneusement évité à la COP27, est cette fois fermement installé dans les travaux sur le bilan de l'accord de Paris.

Mais là où des pays insulaires réclament un moratoire et l'UE d'en accélérer la sortie, nombre de pays réclament une "transition juste" qui leur accorde plus de temps pour ne pas compromettre leur développement. Et des pays producteurs promeuvent l'idée d'"énergies fossiles propres", reposant sur des technologies de captage et des crédits carbones controversés.

En parallèle, l'essor des renouvelables est une rare bonne nouvelle: un accord pour tripler leur capacité d'ici à 2030 semble à portée de main. Voire réaliste, selon l'Agence internationale de l'énergie, notamment grâce aux lourds investissements américains (IRA), chinois et européens (Green deal).

Mais tout accord final sera suspendu à des progrès sur la finance et la solidarité avec les pays en développement, à laquelle sont tenus les pays riches par la convention climat de l'ONU. Le blocage des négociations sur la concrétisation d'un fonds "perte et dommages", principal succès de la COP27 et ligne rouge des pays en développement, n'augure rien de bon.

En cas de blocages, "le risque est qu'on nous vende plein de déclarations et de coalitions annexes qui ne remplacent pas un accord ambitieux sur le bilan de l'accord de Paris, dont les fossiles et les pertes et dommages"", avertit Lola Vallejo, experte à l'Institut du développement durable des relations internationales (IDDRI).


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Short Url
  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
Short Url
  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.