Paris: La police tire sur une femme qui tenait des propos menaçants dans le RER

Des policiers français se tiennent à l'entrée d'une station de métro après qu'une femme proférant des menaces dans un RER ait été blessée par balle par la police, à Paris, le 31 octobre 2023. (Photo, AFP)
Des policiers français se tiennent à l'entrée d'une station de métro après qu'une femme proférant des menaces dans un RER ait été blessée par balle par la police, à Paris, le 31 octobre 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 01 novembre 2023

Paris: La police tire sur une femme qui tenait des propos menaçants dans le RER

  • La station était toujours fermée mardi en début d'après-midi et le ministre des Transports Clément Beaune s'est rendu sur place
  • Grièvement blessée à l'abdomen, la femme a été hospitalisé

PARIS: La police a tiré et grièvement blessé une femme qui tenait des propos menaçants et a crié "Allah Akbar" mardi dans un train RER à Paris, dans un contexte de tensions en France après l'attentat d'Arras et la guerre entre Israël et le Hamas.

La police a été requise après les signalements de deux passagers vers 07h30, mentionnant une femme vêtue d'un "voile intégral" qui proférait des menaces dans un RER circulant alors dans le Val-de-Marne, a indiqué le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, lors d'une conférence de presse.

"+Vous allez tous y passer+, +Allah akbar+, +Boum+", a-t-elle déclaré selon ces témoins cités par le préfet de police.

La femme a ensuite été localisée à la station Bibliothèque François Mitterrand à Paris, qui a été rapidement évacuée. La station est restée fermée une partie de la journée.

Les policiers lui ont "demandé de s'asseoir au sol", mais elle s'est relevée et s'est "dirigée vers les fonctionnaires de police", a expliqué le préfet.

Ils lui alors ont "adressé des sommations", lui demandant de montrer ses mains, pour vérifier qu'elle n'avait pas d'arme, mais elle a "refusé d'obtempérer", a détaillé M. Nuñez.

Deux policiers ont alors tiré huit fois, a précisé le parquet, qui avait initialement évoqué le tir unique d'un policier.

Touchée à deux reprises à l'abdomen, "elle a été opérée et est toujours en réanimation", a précisé mardi soir le parquet.

Les vérifications ont permis d'établir qu'elle ne portait ni explosif ni arme.

Cette femme, âgée de 38 ans, avait déjà été interpellée en juillet 2021, notamment par des militaires de l'opération Sentinelle. "Vêtue également d'un voile intégral" et munie d'un "tournevis", elle avait tenu des "propos à caractère religieux" avec une "attitude menaçante", a expliqué Laurent Nuñez.

Placée en garde à vue, elle avait ensuite été "internée" car souffrant de "troubles psychiatriques", a-t-il ajouté.

"La perquisition à son domicile n'a, à ce stade, pas révélé d'éléments laissant craindre de radicalisation de sa part", a signalé le parquet mardi soir, soulignant qu'elle était "par ailleurs connue pour des troubles de type schizophrénie, pour lesquels elle suit un traitement".

La femme n'avait pas fait l'objet d'une fiche pour radicalisation (FSPRT), contrairement à ce que des sources policières ont indiqué dans un premier temps.

Climat de tensions

Deux enquêtes ont été ouvertes. L'une, confiée à la police judiciaire parisienne pour "apologie, menaces de mort et acte d'intimidation sur un dépositaire de l'autorité publique".

L'autre a été confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la police des polices, et vise les tirs des policiers, comme c'est le cas lorsqu'un policier fait usage de son arme à feu.

Les deux agents qui ont tiré ont été entendus en audition libre à l'IGPN mardi soir, a indiqué leur avocat, Me Louis Cailliez. "Ils sont naturellement choqués par la scène subie" et "ont été contraints d'ouvrir le feu, en ultime recours", a-t-il relaté.

L'avocat s'est dit "très serein" quant aux suites, ses clients n'ayant fait qu'"accomplir leur devoir face à une menace sérieuse" en raison des circonstances et des informations qu'ils avaient.

Cette affaire intervient dans un contexte de tensions en France, en raison de la guerre à Gaza entre Israël et le Hamas et après l'assassinat de l'enseignant Dominique Bernard à Arras le 13 octobre par un jeune fiché pour radicalisme islamiste.

Depuis cette attaque, la France a relevé au maximum le niveau d'alerte du plan Vigipirate contre les attentats, en passant en alerte "urgence attentat".

Depuis, des alertes à la bombe ont visé des dizaines de lieux en France, conduisant à de multiples évacuations d'aéroports, gares ou sites touristiques comme le château de Versailles.

Au total, 100 alertes à la bombe ont visé des aéroports français depuis le 18 octobre, a déclaré mardi le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune.

Depuis le 7 octobre, début de la guerre entre Israël et le Hamas, "857 actes antisémites" ont été recensés en France et "425" personnes ont été interpellées, a déclaré mardi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Il y a également eu "5.916 signalements" d'actes antisémites sur la plateforme de signalement en ligne Pharos, a ajouté le ministre de l'Intérieur.


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.

 


Salon du Bourget : les députés et le président de la Seine-Saint-Denis boycotteront l'inauguration

L'équipe de démonstration de l'armée de l'air et de l'espace française « Patrouille de France » effectue des figures acrobatiques lors du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport du Bourget, au nord de Paris, le 23 juin 2023. (Photo de Christophe ARCHAMBAULT / AFP)
L'équipe de démonstration de l'armée de l'air et de l'espace française « Patrouille de France » effectue des figures acrobatiques lors du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport du Bourget, au nord de Paris, le 23 juin 2023. (Photo de Christophe ARCHAMBAULT / AFP)
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  • le président socialiste du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, et les députés du département ont fait part de leur refus de participer à l'inauguration du Salon du Bourget lundi.
  • « Il est inadmissible que ces entreprises et des représentants de l'État israélien soient reçus sous le haut patronage de l'État français a déclaré Stéphane Peu

BOBIGNY, FRANCE : Jeudi et vendredi, le président socialiste du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, et les députés du département ont fait part de leur refus de participer à l'inauguration du Salon du Bourget lundi, en raison de la présence d'entreprises israéliennes.

Organisé par le Gifas (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales), le plus ancien et le plus grand rendez-vous aérospatial au monde se tient du 16 au 22 juin au Bourget, en Seine-Saint-Denis.

La présence d'Israël, qui compte neuf exposants, a été vivement critiquée, et a même fait l'objet de recours en justice.

Mardi, le tribunal judiciaire de Bobigny a rejeté la requête d'associations qui lui demandaient d'exclure les entreprises israéliennes du Bourget au nom du risque de perpétuation de crimes internationaux. La cour d'appel de Paris a par la suite confirmé cette décision. 

« Des entreprises israéliennes d'armement y seront présentes. « Comment peut-on, d'un côté, se dire attaché aux droits humains et, de l'autre, dérouler le tapis rouge à un État mis en cause par la Cour pénale internationale pour actes génocidaires ? », a écrit jeudi sur X le président socialiste de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel.

« Je ne participerai pas à l'accueil protocolaire traditionnel du président de la République et du Premier ministre », a-t-il poursuivi.

La position est identique chez l'ensemble des députés de Seine-Saint-Denis, tous de gauche.

« Il est inadmissible que ces entreprises et des représentants de l'État israélien soient reçus sous le haut patronage de l'État français, alors que le gouvernement israélien poursuit ses violations du droit international en commettant un véritable génocide à Gaza », a déclaré Stéphane Peu (PCF) dans un communiqué de presse. 

Joint par l'AFP, Éric Coquerel, président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale et député LFI, a indiqué que c'était également la position des députés insoumis. « Nous allons même manifester contre », a-t-il ajouté.

Samedi, une manifestation est prévue au départ de la Bourse du travail de Bobigny à 13 heures, à l'appel d'une intersyndicale et d'une coalition d'associations.

Cette manifestation s'inscrit dans le cadre d'un week-end de mobilisation et d'un « village anti-guerre » organisé du 20 au 22 juin à Bobigny.

Israël est en guerre depuis près de 20 mois contre le Hamas, à la suite de l'attaque du 7 octobre 2023 menée par le mouvement islamiste palestinien.

Les accusations de génocide et de crimes de guerre contre Israël se multiplient, provenant d'experts de l'ONU, de groupes de défense des droits humains et de pays de plus en plus nombreux. Israël les rejette.