Aux Etats-Unis, la Fed laisse de nouveau ses taux inchangés

L'inflation, combat numéro un de la Réserve fédérale, "reste bien supérieure" à l'objectif de 2,0%, a averti son président Jerome Powell (Photo, AFP).
L'inflation, combat numéro un de la Réserve fédérale, "reste bien supérieure" à l'objectif de 2,0%, a averti son président Jerome Powell (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 02 novembre 2023

Aux Etats-Unis, la Fed laisse de nouveau ses taux inchangés

  • Jerome Powell n'a pas écarté la possibilité d'une hausse supplémentaire lors de la prochaine réunion
  • La Banque mondiale estimait lundi qu'en cas de conflit généralisé au Proche-Orient, le prix du pétrole pourrait ainsi dépasser les 155 dollars

WASHINGTON: La banque centrale américaine (Fed) a laissé ses taux inchangés mercredi, dans la fourchette de 5,25% à 5,50%, pour la deuxième fois d'affilée, soulignant la vigueur de l'économie, mais toujours "très attentive" aux risques d'inflation.

C'est la troisième fois, sur les quatre dernières réunions, que la Fed ne touche pas à ses taux. Elle veut en effet éviter de trop freiner l'activité économique, afin de ne pas provoquer de récession.

Le principal taux directeur reste ainsi à son plus haut niveau depuis plus de 20 ans. Cela rend le crédit plus coûteux pour les ménages et les entreprises, dans l'espoir de faire ralentir la consommation et l'investissement, pour desserrer la pression sur les prix.

L'inflation, combat numéro un de la Réserve fédérale, "reste bien supérieure" à l'objectif de 2,0%, et la ramener durablement dans les clous prendra du temps, a averti son président Jerome Powell, lors d'une conférence de presse mercredi, à l'issue de la réunion.

Elle s'est stabilisée à 3,4% en rythme annualisé en septembre, selon l'indice PCE, privilégié par la Fed.

Jerome Powell n'a pas écarté la possibilité d'une hausse supplémentaire lors de la prochaine réunion, indiquant cependant qu'aucune décision n'était prise à ce stade.

Mais "les pleins effets" des 11 hausses des taux effectuées depuis mars 2022 "doivent encore se faire sentir", ce qui peut être long, a-t-il souligné.

Peu convaincant

D'autant plus que la montée des taux obligataires à long terme, si elle est "persistante, peut avoir des implications sur la politique monétaire" de la Fed, a-t-il averti.

Wall Street a fini en nette hausse mercredi, après ce statu quo sur les taux.

Jerome Powell "a tenté de laisser une option (sur une hausse des taux) mais il n'a pas semblé très convaincant", a souligné Edward Moya, analyste d'Oanda.

"Il est clair que la Fed ne sait pas quand nous ressentirons le plein impact de son cycle de resserrement", a-t-il ajouté.

Le président de la Fed a en revanche assuré que l'institution, à ce stade, ne pense "pas du tout" à abaisser ses taux.

L'économie américaine, en effet, est bien plus vigoureuse qu'attendu, a-t-il encore relevé.

La croissance s'est envolée au troisième trimestre, multipliée par deux, pour atteindre 4,9% en rythme annuel.

En parallèle, le chômage reste bas, à 3,8% en septembre, avec la persistance d'un manque de main d'oeuvre dans divers secteurs clés. Les chiffres d'octobre seront publiés vendredi.

Le marché du travail, qui fait face depuis plus de deux ans à une importante pénurie de main d'oeuvre, a vu récemment un afflux de nouveaux travailleurs, "à la fois du fait de la (hausse de la) participation au marché du travail et de l'immigration", a détaillé Jerome Powell.

Cet apport de main d'oeuvre représente "un gain important", et "aide réellement l'économie. Cela explique en partie pourquoi le PIB (produit intérieur brut NDLR) est si élevé", a-t-il ajouté.

Nuages

Mais, bien que l'économie américaine paraisse plus solide que jamais, alors qu'elle était attendue en début d'année en légère récession, les nuages s'accumulent à l'horizon, tant au niveau national que mondial.

La guerre entre Israël et le Hamas, qui a débuté le 7 octobre, pourrait en effet entraîner une hausse des prix du pétrole, surtout si elle venait à s'étendre à d'autres pays de la région.

La Banque mondiale estimait lundi qu'en cas de conflit généralisé au Proche-Orient, le prix du pétrole pourrait ainsi dépasser les 155 dollars, un niveau inédit.

Une telle hausse des prix de l'énergie entraînerait aussitôt celui des matières premières vers le haut, avec le risque en bout de ligne de faire repartir l'inflation.

Et au niveau national, aux Etats-Unis, l'élection d'un "speaker" à la Chambre des représentants, Mike Johnson, après trois semaines d'atermoiements au sein du parti républicain, permet d'envisager un vote sur le budget fédéral pour 2024.

Mais il y a fort à parier que le bras de fer entre républicains et démocrates repartira de plus belle, alors que le déficit public s'envole. Il ne reste plus que deux semaines pour parvenir à un accord, et éviter une paralysie de l'Etat fédéral.


Les EAU annoncent Dubai Loop en collaboration avec Elon Musk lors du sommet mondial des gouvernements

 Ces tunnels, selon Musk, promettent des transports à grande vitesse, une réduction du trafic et une meilleure alternative aux systèmes de transport public tels que les métros. (Fourni)
Ces tunnels, selon Musk, promettent des transports à grande vitesse, une réduction du trafic et une meilleure alternative aux systèmes de transport public tels que les métros. (Fourni)
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  • Pacte révélé par Omar Sultan AlOlama, ministre de l'IA des Émirats arabes unis
  • Des transports sûrs et à grande vitesse, dit Musk à propos du projet de Boring Co

DUBAI : Les Émirats arabes unis ont annoncé une collaboration avec Elon Musk sur le nouveau projet de boucle souterraine de Dubaï lors du Sommet mondial des gouvernements jeudi.

La boucle de Dubaï devrait couvrir les zones les plus peuplées de la ville et aiderait à transporter les gens sous terre de manière transparente, a déclaré Omar Sultan AlOlama, ministre d'État des Émirats arabes unis chargé de l'intelligence artificielle, de l'économie numérique et des applications de travail à distance.

M. AlOlama a fait cette annonce lors d'une conversation avec M. Musk, qui s'exprimait par liaison vidéo lors du sommet.

"Ce sera comme un vortex, vous partirez d'une partie de la ville et, boum, vous serez dans une autre partie de la ville", a déclaré M. Musk.

L'entreprise de construction de Musk, la Boring Co, a construit des tunnels de circulation souterrains en Californie et à Las Vegas, qui ont été testés en 2018.

Ces tunnels, selon Musk, promettent un transport à grande vitesse, une réduction du trafic et une meilleure alternative aux systèmes de transport public tels que les métros.

Interrogé sur les critiques concernant la sécurité dans les tunnels, Musk a déclaré que l'un des endroits les plus sûrs lors d'un tremblement de terre, par exemple, serait un tunnel.

"Être dans un tunnel, c'est comme être dans un sous-marin, même s'il y a une tempête au-dessus de vous, l'eau reste calme autour du sous-marin", a-t-il expliqué.

Musk a déclaré que les déplacements souterrains étaient beaucoup plus efficaces et plus sûrs que les transports aériens tels que les taxis et les hélicoptères.

Il a fait ces commentaires lors d'une session intitulée "Boring Cities, AI and DOGE", un an après qu'un modèle de taxi volant ait été présenté au sommet mondial des gouvernements 2024.

L'acronyme DOGE désigne le nouveau département de l'efficacité gouvernementale, dirigé par Musk, et créé par le président Donald Trump en janvier pour réduire les dépenses fédérales.

Interrogé sur ses projets pour le gouvernement américain, Musk a appelé à une "guerre contre la bureaucratie" et a déclaré que les États-Unis devaient évoluer vers un gouvernement par le peuple.

"Le public américain est très favorable à l'amélioration de l'efficacité du gouvernement. C'est quelque chose qui plaît à tous les électeurs. Soixante-dix pour cent des électeurs souhaitent une gouvernance plus efficace", a-t-il déclaré.

Selon M. Musk, l'amélioration de l'efficacité du gouvernement aux États-Unis permettrait de réduire l'inflation, d'alléger les déficits publics et de moins s'impliquer dans les affaires internationales.

Cela signifie que les gens pourraient potentiellement dépenser moins grâce à des taux d'intérêt bas et à une inflation potentiellement nulle, a ajouté M. Musk.

"Les États-Unis se sont montrés autoritaires dans les affaires internationales, nous devrions laisser les autres pays se débrouiller seuls et l'Amérique devrait s'occuper de ses propres affaires", a-t-il ajouté.

M. Musk a déclaré que l'objectif était de réduire la taille du gouvernement fédéral et les réglementations. Mais il a averti que la solution pour lutter contre la surréglementation était une guerre contre la bureaucratie.

"En l'absence d'une telle guerre, les règles et les réglementations se multiplient jusqu'à ce que tout devienne illégal. Il faut une guerre contre la bureaucratie au sein du gouvernement", a déclaré M. Musk.

Il a expliqué qu'une réduction des dépenses publiques entraînerait une croissance plus rapide de l'économie et a évoqué une augmentation possible de 4 ou 5 %.

"Les dépenses publiques peuvent être réduites de 3 ou 4 % pour qu'il n'y ait pas d'inflation en 2025-2026", a-t-il ajouté.

"Si le gouvernement réduit les déficits de 2 000 milliards de dollars à 1 000 milliards de dollars, l'inflation diminuera et les remboursements de la dette seront moins élevés, ce qui profitera à l'Américain moyen", a expliqué M. Musk.

M. Musk a indiqué que le gouvernement américain comptait actuellement 450 agences fédérales, soit une moyenne de deux nouvelles agences par an depuis la création des États-Unis, ce qui, selon lui, est "trop".

Le manque d'efficacité de la gouvernance américaine est également lié à la médiocrité des systèmes technologiques des gouvernements, a-t-il ajouté.

"Les États-Unis fonctionnent sur des milliers d'ordinateurs qui ne communiquent pas entre eux. Afin d'améliorer l'efficacité du gouvernement, il est nécessaire de moderniser cette technologie", a-t-il déclaré.


Le PIF d'Arabie saoudite offre des opportunités d'investissement de 10,67 milliards de dollars pour renforcer les industries locales

Le gouverneur du PIF, Yasir al-Rumayyan, s'exprime lors du Forum du secteur privé du PIF à Riyad, mercredi (Photo AN, par Nadin Hassan)
Le gouverneur du PIF, Yasir al-Rumayyan, s'exprime lors du Forum du secteur privé du PIF à Riyad, mercredi (Photo AN, par Nadin Hassan)
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  • Le Fonds d'investissement public de l'Arabie saoudite offre des opportunités d'investissement d'une valeur de 40 milliards de riyals saoudiens (10,67 milliards de dollars) par le biais de sa plateforme du secteur privé
  • Avec des actifs dépassant les 700 milliards de dollars, le PIF joue un rôle central dans la diversification économique de l'Arabie saoudite dans le cadre de la Vision 2030

RIYAD : Le Fonds d'investissement public de l'Arabie saoudite offre des opportunités d'investissement d'une valeur de 40 milliards de riyals saoudiens (10,67 milliards de dollars) par le biais de sa plateforme du secteur privé afin de renforcer les industries locales, les chaînes d'approvisionnement et la croissance des entreprises, a déclaré son gouverneur.

S'exprimant lors du troisième forum du secteur privé du PIF à Riyad, Yasir al-Rumayyan a souligné que le fonds souverain du Royaume et les entreprises de son portefeuille ont investi environ 400 milliards de RS dans le contenu local entre 2020 et 2023, avec le soutien du programme MUSAHAMA de développement du contenu local.

Avec des actifs dépassant les 700 milliards de dollars, le PIF joue un rôle central dans la diversification économique de l'Arabie saoudite dans le cadre de la Vision 2030. M. al-Rumayyan a souligné que la croissance durable est le fruit de réformes réglementaires et d'efforts de diversification économique, le PIF jouant un rôle clé à cet égard.

Le gouverneur du fonds a déclaré que les partenariats avec les entreprises privées restent essentiels à la stratégie du PIF, alors que l'Arabie saoudite poursuit ses réformes réglementaires pour favoriser la croissance économique à long terme.

Selon M. al-Rumayyan, les efforts du fonds ont permis d'augmenter de manière significative la contribution du contenu local, faisant passer sa part de 47% à 53% dans l'ensemble du PIF et de ses filiales.

Lors de son discours d'ouverture, Jerry Todd, chef de la division du développement national au PIF, s'est adressé aux 10 000 participants du secteur privé, soulignant que le forum est conçu pour fournir des informations essentielles et un accès à trois domaines d'opportunités majeurs.  

"Pour les fournisseurs, il y a 100 entreprises du portefeuille du PIF à côté dans le hall principal, prêtes à discuter de leurs priorités en matière d'approvisionnement et à vous montrer comment vous pouvez vous inscrire et vous qualifier en tant que fournisseur", a déclaré M. Todd.

« Pour les développeurs de la chaîne d'approvisionnement, nous aurons des sessions dédiées à l'automobile, au transport et à la logistique, et pour les investisseurs, 14 entreprises du portefeuille du FIP partageront des opportunités au cours des deux prochains jours », a-t-il ajouté.

M. Todd a également fait le point sur deux initiatives récemment lancées dans le but d'encourager les talents saoudiens.   

« La première, mentionnée par le gouverneur, est notre programme de fabrication accélérée. Treize petites et moyennes entreprises ont été sélectionnées parmi 350 candidats pour un programme intensif de six mois qui a débuté en septembre dernier », a-t-il déclaré.

« Elles obtiendront leur diplôme demain et ont déjà conclu 12 accords commerciaux et deux accords de développement de produits avec des entreprises du portefeuille du PIF. Sept protocoles d'accord avec le secteur privé seront signés au cours des deux prochains jours, et ils ont accédé à sept nouveaux marchés d'exportation », a-t-il expliqué.  

Lors de sa présentation du concours de design MUSAHAMA, M. Todd a souligné la deuxième initiative : « 373 étudiants en architecture saoudiens et 160 cabinets de design locaux émergents ont participé pour réimaginer un espace communautaire au sein de l'un de nos projets ROSHN, en mettant l'accent sur l'optimisation de l'utilisation de matériaux de construction locaux ». 

M. Todd a déclaré que le forum servait de plateforme aux entreprises pour explorer les opportunités dans trois domaines clés : la fourniture de biens et de services aux entreprises du portefeuille du PIF, le développement de chaînes d'approvisionnement locales basées sur la technologie pour soutenir les secteurs émergents, et l'investissement dans l'économie en expansion rapide de l'Arabie saoudite.  

"Je vous encourage à rencontrer les participants à ces deux programmes. Leurs progrès, leur potentiel et leur énergie sont une source d'inspiration et nous rappellent à tous nos jeunes, qui sont le plus grand atout de notre nation", a déclaré M. Todd.

Il a conclu en exhortant le secteur privé à collaborer à la stimulation de la demande locale, à l'expansion des chaînes d'approvisionnement nationales et à la création d'opportunités d'investissement dans tout le Royaume.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


France: un plan de 100 milliards d'euros pour adapter le réseau électrique au changement climatique

Travaux sur le réseau de transport d'électricité construit par RTE à Soorts-Hossegor, dans le sud-ouest de la France, le 13 janvier 2025. (AFP)
Travaux sur le réseau de transport d'électricité construit par RTE à Soorts-Hossegor, dans le sud-ouest de la France, le 13 janvier 2025. (AFP)
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  • La société publique chargée en France du transport de l'électricité, RTE, a présenté mercredi un plan de développement du réseau à haute tension estimé à 100 milliards d'euros d'ici 2040 pour l'adapter aux défis climatiques
  • Un enjeu économique alors que la France a exporté en 2024 pour 5 milliards d'euros d'électricité, un record, selon RTE

PARIS: La société publique chargée en France du transport de l'électricité, RTE, a présenté mercredi un plan de développement du réseau à haute tension estimé à 100 milliards d'euros d'ici 2040 pour l'adapter aux défis climatiques et accompagner la décarbonation de l'économie.

Le plan décrit notamment "comment, où et à quel rythme le réseau doit évoluer pour permettre à la France d'électrifier son économie, de construire de nouvelles industries et de développer son parc de production nucléaire et renouvelable".

Il envisage aussi "la réindustrialisation du pays comme une priorité pour le réseau national".

Le réseau français est déjà résistant aux tempêtes. Mais son architecture doit être redimensionnée, alors que la part de l'électricité doit être portée au-delà de 50% des besoins énergétiques de la France d'ici 2050 contre un peu plus du quart aujourd'hui - afin de réduire la part des énergies fossiles.

RTE veut faire d'une pierre deux coups en réalisant en une fois le renouvellement de 23.500 km de lignes et 85.000 pylônes, et l'adaptation du réseau aux fortes chaleurs et aux futures crues centennales, conformément à la trajectoire définie par l'Etat qui anticipe une France réchauffée à +4°C en 2100.

Le réseau, actuellement en forme de toile d'araignée, devra intégrer les futurs réacteurs nucléaires EPR et absorber les flux de production issus des futurs parcs éoliens en mer, situés dans l'Ouest, et les faire transiter vers les grandes industries, davantage à l'Est, ainsi que vers le reste de l'Europe.

Un enjeu économique alors que la France a exporté en 2024 pour 5 milliards d'euros d'électricité, un record, selon RTE.

Pour ce faire, une des priorités sera de prévenir les futurs points de congestion déjà identifiés. Certains axes nord-sud parmi les plus anciens devront ainsi être renforcés.

"Les montants d'investissement sont à la fois importants et compétitifs au niveau européen", assure RTE qui met en miroir les pays voisins: plus de 250 milliards d'ici 2037 pour l'Allemagne, de l'ordre de 150 milliards d'ici 2035 pour la Grande-Bretagne.

Pour limiter les dépenses, RTE veut privilégier l'économie circulaire, notamment le recyclage pour réduire sa consommation d'aluminium et d'acier pour les câbles par exemple. Le gestionnaire prévoit enfin de maintenir la longueur totale du réseau aérien en minimisant le plus possible l'ajout de nouvelles lignes.