La controverse autour de l’influence de TikTok concernant le conflit Israël-Hamas suscite de nouveaux appels à l’interdiction

Le hashtag #standwithpalestine avait accumulé 2,9 milliards de vues, tandis que les vidéos avec le hashtag #standwithisrael n’en avaient accumulé qu’environ 200 millions (Photo, AFP).
Le hashtag #standwithpalestine avait accumulé 2,9 milliards de vues, tandis que les vidéos avec le hashtag #standwithisrael n’en avaient accumulé qu’environ 200 millions (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 04 novembre 2023

La controverse autour de l’influence de TikTok concernant le conflit Israël-Hamas suscite de nouveaux appels à l’interdiction

  • Les demandes se sont multipliées à la suite d’une série d’articles mettant en évidence les différences d’engagement vis-à-vis du contenu
  • «Israël est en train de perdre la guerre sur TikTok, et de loin», estime un investisseur américain en capital-risque dans le domaine de la technologie

LONDRES: Des membres du Congrès, des activistes conservateurs et de riches investisseurs dans le domaine de la technologie ont renouvelé leur demande d’interdiction de TikTok aux États-Unis, soutenant que le contenu le plus regardé de l’application sur le sujet du conflit entre Israël et le Hamas révèle une partialité en faveur de la Palestine.

Le groupe affirme que cette partialité a réduit le soutien à Israël parmi les jeunes Américains, ce qui va à l’encontre des intérêts de la politique étrangère des États-Unis.

Marco Rubio, sénateur américain et vice-président de la Commission spéciale sur le renseignement du Sénat, a déclaré dans un communiqué: «Depuis un certain temps, je préviens que la Chine communiste est capable d’utiliser l’algorithme de TikTok pour manipuler et influencer les Américains.»

«Nous avons vu TikTok être utilisé pour minimiser le génocide des Ouïghours, le statut de Taïwan et maintenant le terrorisme du Hamas.»

TikTok fait l’objet d’un examen minutieux depuis des années en raison de son appartenance à la Chine et en raison de préoccupations concernant l’influence du gouvernement. Cela constitue une pomme de discorde pour les démocrates et les républicains qui affirment que TikTok représente un risque pour les informations personnelles des utilisateurs américains.

Les critiques reprochent à la plate-forme d’utiliser son algorithme pour promouvoir des contenus soutenant la Palestine et les actions du Hamas, tout en tentant de déstabiliser le pays.

TikTok rejette ces accusations et affirme que les allégations de partialité sont «infondées».

Dans un communiqué envoyé par courriel, la société a indiqué: «Nos règles communautaires s’appliquent de la même manière à tous les contenus sur TikTok et nous rejetons fermement toutes les affirmations sans fondement qui prétendent le contraire. Nous nous engageons à appliquer systématiquement nos politiques afin de protéger notre communauté.»

Les accusations concernant l’approbation par TikTok de contenus pro-palestiniens, ainsi que les appels à une interdiction, se sont multipliés la semaine dernière après que Jeff Morris Jr., un investisseur en capital-risque dans le domaine de la technologie et ancien cadre de l’application de rencontres Tinder, a écrit une série de messages sur TikTok, mettant en évidence des données qui, selon lui, montrent clairement qu’«Israël est en train de perdre la guerre sur TikTok».

Selon M. Morris, les lycéens et les étudiants reçoivent ce qu’il considère comme des «informations incorrectes» sur le Hamas et Israël. Il a souligné que le hashtag #standwithpalestine avait accumulé 2,9 milliards de vues, tandis que les vidéos avec le hashtag #standwithisrael n’en avaient accumulé qu’environ 200 millions.

«Lorsque j’ai réagi à une publication sur TikTok soutenant des opinions opposées, tout mon fil d’actualité est devenu agressivement anti-israélien», a écrit M. Morris.

Il a ajouté que, par conséquent, «Israël est en train de perdre la guerre sur TikTok, et de loin».

Les experts et les réseaux sociaux ne sont pas convaincus par les résultats. Le fonctionnement de l’algorithme de TikTok fait l’objet de controverses.

Les données de TikTok révèlent qu’au cours des 30 derniers jours, le hashtag #standwithpalestine a figuré dans 9000 vidéos, cumulant plus de 27 millions de vues aux États-Unis. Le hashtag #standwithisrael est apparu dans 5000 vidéos, attirant plus de 43 millions de vues, au cours de la même période.

Parmi ceux qui utilisent #standwithpalestine, près de 60% appartiennent à la tranche d’âge des 18-24 ans, tandis que 42% de ceux qui utilisent #standwithisrael ont 35 ans ou plus.

La chaîne d’information américaine NBC a évoqué la possibilité d’un «fossé générationnel».

Annie Wu Henry, stratège numérique qui fournit des conseils aux campagnes politiques et aux organisations sur TikTok, rejette fermement l’idée que TikTok influence les utilisateurs de la génération Z pour qu’ils adoptent des idéologies spécifiques.

Elle estime que TikTok est injustement utilisé comme «bouc émissaire», les jeunes étant «injustement vilipendés».

Les entreprises de réseaux sociaux font actuellement l’objet d’un examen minutieux pour leur gestion des contenus liés au conflit entre le Hamas et Israël.

Certains créateurs de contenu ont fait part de leurs inquiétudes affirmant que leur contenu ne recevait pas le niveau d’engagement escompté. Par ailleurs, il est arrivé que des comptes soient suspendus en raison de problèmes de sécurité et de défaillances techniques.

La semaine dernière, Meta a temporairement suspendu le compte d’information pro-palestinien @eye.on.palestine, invoquant des problèmes de sécurité liés à une éventuelle tentative de piratage.

Début octobre, plusieurs utilisateurs d’Instagram se sont plaints que leurs publications et leurs comptes avaient été suspendus ou interdits en raison de leur contenu pro-palestinien à la suite du bombardement de la bande de Gaza par Israël. La plate-forme a attribué cet incident à un problème technique.

Les règles de TikTok interdisent les contenus provenant d’«organisations politiques violentes» telles que le Hamas, et déclarent leur intolérance à l’égard des idéologies haineuses, telles que l’antisémitisme et l’islamophobie, sur la plate-forme. Toutefois, l’entreprise a du mal à identifier efficacement certains contenus extrémistes, comme cela a été rapporté au cours de l’année dernière.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


HRW exhorte le Royaume-Uni à abandonner son recours contre le mandat d'arrêt de la CPI visant Netanyahu

Rishi Sunak, ex-Premier ministre britannique, avait contesté cette année les mandats d'arrêt émis par la Cour contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant. (AP)
Rishi Sunak, ex-Premier ministre britannique, avait contesté cette année les mandats d'arrêt émis par la Cour contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant. (AP)
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  • La directrice britannique de l'organisation juge "absolument crucial" que le nouveau gouvernement "honore ses engagements"
  • La CPI cherche à arrêter le Premier ministre et le ministre de la Défense israéliens

LONDRES: Human Rights Watch (HRW) appelle le nouveau gouvernement britannique à renoncer au recours juridique du pays contre les mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) visant des dirigeants israéliens.

L'ancien Premier ministre Rishi Sunak avait contesté plus tôt cette année l'émission par la Cour de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant.

Selon The Guardian, Karim Khan, procureur en chef de la CPI, a déclaré qu'il existait des motifs crédibles pour tenir les deux dirigeants responsables de crimes contre l'humanité.

Yasmine Ahmed, directrice de HRW au Royaume-Uni, insiste sur l'importance "cruciale" pour le nouveau Premier ministre Keir Starmer de retirer le recours contre la CPI.

Il y a deux semaines, The Guardian annonçait que le nouveau gouvernement envisageait d'abandonner l'affaire. 

Des diplomates britanniques ont ensuite démenti ces rumeurs, affirmant que la décision était "toujours à l'étude".

Le gouvernement a jusqu'au 26 juillet pour décider de la poursuite ou non du recours, selon les règles de la CPI.

Ahmed a déclaré que le gouvernement travailliste devait adopter un "réalisme progressiste", concept proposé par le nouveau ministre des Affaires étrangères David Lammy.

Elle s'interroge: "Le gouvernement britannique sera-t-il assez mûr pour respecter ses propres déclarations sur le droit international et l'ordre mondial en retirant sa demande d'intervention dans l'affaire de la CPI? Nous verrons si les actes suivront les paroles."
"Le monde auquel ils font face est d'une complexité inouïe. Nous assistons à des crises d'une ampleur sans précédent depuis des décennies", ajoute-t-elle.

Ahmed salue la décision du Labour de reprendre le financement britannique de l'UNRWA, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens.

Cette décision laisse les États-Unis seuls à ne pas avoir repris le financement de l'UNRWA après le boycott controversé de l'agence plus tôt cette année.

"Nous ne pouvons pas promouvoir un ordre international fondé sur des règles si nous ne l'appliquons pas nous-mêmes", conclut Ahmed. "Nous devons donner au (gouvernement) l'opportunité d'être à la hauteur de sa rhétorique."


Gaza: Kamala Harris promet de ne pas «  rester silencieuse  » après sa rencontre avec Netanyahu

Loin des habitudes du président sortant Joe Biden, qui privilégie avec Israël les pressions en coulisses, la vice-présidente a déclaré, après avoir rencontré M. Netanyahu, qu'il était temps de mettre un terme à la guerre "dévastatrice". (AFP)
Loin des habitudes du président sortant Joe Biden, qui privilégie avec Israël les pressions en coulisses, la vice-présidente a déclaré, après avoir rencontré M. Netanyahu, qu'il était temps de mettre un terme à la guerre "dévastatrice". (AFP)
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  • "Ce qui s'est passé à Gaza au cours des neuf derniers mois est dévastateur"
  • L'ex-sénatrice, âgée de 59 ans et engagée dans la course à la Maison Blanche après le retrait de Joe Biden le week-end dernier, a expliqué avoir insisté auprès de M. Netanyahu sur la situation désastreuse lors de cette rencontre "franche"

WASHINGTON: Kamala Harris a donné jeudi le signal d'un possible changement majeur dans la politique américaine à l'égard de Gaza, promettant de ne pas rester "silencieuse" face aux souffrances des civils et insistant sur la nécessité de conclure un accord de paix sans tarder.

Loin des habitudes du président sortant Joe Biden, qui privilégie avec Israël les pressions en coulisses, la vice-présidente a déclaré, après avoir rencontré M. Netanyahu, qu'il était temps de mettre un terme à la guerre "dévastatrice".

"Ce qui s'est passé à Gaza au cours des neuf derniers mois est dévastateur", a-t-elle déclaré, évoquant les "enfants morts" et les "personnes désespérées et affamées fuyant pour se mettre à l'abri".

"Nous ne pouvons pas détourner le regard de ces tragédies. Nous ne pouvons pas nous permettre de devenir insensibles à la souffrance et je ne resterai pas silencieuse", a-t-elle ajouté devant la presse.

L'ex-sénatrice, âgée de 59 ans et engagée dans la course à la Maison Blanche après le retrait de Joe Biden le week-end dernier, a expliqué avoir insisté auprès de M. Netanyahu sur la situation désastreuse lors de cette rencontre "franche".

Elle lui a demandé de conclure un accord de cessez-le-feu et de libération des otages avec le Hamas afin de mettre fin à la guerre déclenchée par l'attaque du mouvement palestinien contre Israël le 7 octobre.

"Comme je viens de le dire au Premier ministre Netanyahu, il est temps de conclure cet accord", a-t-elle déclaré.

Mme Harris a également appelé à la création d'un Etat palestinien, à laquelle s'oppose le Premier ministre israélien.

Un discours qui tranche avec l'image de grande cordialité affichée par Joe Biden et Benjamin Netanyahu plus tôt dans la journée, même si les deux hommes entretiennent des relations notoirement compliquées.

Le président américain a d'ailleurs lui aussi appelé Benjamin Netanyahu à "finaliser" l'accord de cessez-le-feu pour permettre de "ramener les otages chez eux" et de "mettre durablement un terme à la guerre", selon un compte-rendu de leur rencontre diffusé par la Maison Blanche.

Rencontre avec Trump

Pour la fin de son voyage outre-Atlantique, M. Netanyahu se rendra vendredi en Floride, à l'invitation de Donald Trump qu'il a longuement remercié dans son discours devant les élus à Washington.

Jeudi matin, l'ancien président républicain a exhorté Israël à "terminer" rapidement sa guerre à Gaza, avertissant que son image mondiale était en train de se ternir.

"Il faut en finir rapidement. Cela ne peut plus durer. C'est trop long", a-t-il déclaré à Fox News.

Pendant sa longue adresse devant le Congrès, les républicains ont fortement applaudi M. Netanyahu, alors que plus de 60 élus démocrates, dont l'ancienne "speaker" Nancy Pelosi, ont boycotté son discours.

Ils condamnent sa conduite de la guerre qui s'est traduite par des dizaines de milliers de morts palestiniens et une catastrophe humanitaire.

Devant la Maison Blanche, des manifestants se sont rassemblés jeudi pour protester contre la venue du dirigeant israélien. La veille, des milliers de personnes étaient descendues dans les rues de la capitale américaine.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien, qui a entraîné la mort de 1.197 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes enlevées durant l'attaque, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l'armée.

En riposte, Israël a promis de détruire le mouvement islamiste palestinien, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne. Son armée a lancé une offensive qui a fait jusqu'à présent 39.175 morts, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui ne donne aucune indication sur le nombre de civils et de combattants morts.


Biden dit à Netanyahu qu'un cessez-le-feu est nécessaire «  rapidement  »

C'est en plein tumulte politique que le Premier ministre israélien a posé le pied aux Etats-Unis, seulement quatre jours après l'annonce fracassante du retrait de M. Biden, 81 ans, de la campagne pour l'élection présidentielle de novembre. (AFP).
C'est en plein tumulte politique que le Premier ministre israélien a posé le pied aux Etats-Unis, seulement quatre jours après l'annonce fracassante du retrait de M. Biden, 81 ans, de la campagne pour l'élection présidentielle de novembre. (AFP).
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  • Peu après leur rencontre, la Maison-Blanche a fait savoir que Joe Biden avait appelé jeudi le Premier ministre israélien  à "finaliser" l'accord en vue d'un cessez-le-feu à Gaza
  • Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit jeudi se réjouir de travailler avec le président américain Joe Biden "dans les mois qui viennent", pour la fin du mandat de ce dernier

WASHINGTON: Le président américain Joe Biden a prévu de dire jeudi au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qu'un cessez-le-feu à Gaza est nécessaire "rapidement", a indiqué un porte-parole de la Maison Blanche.

"Le président réaffirmera au Premier ministre Netanyahu qu'il pense que nous devons parvenir (à un accord) et que nous devons y parvenir rapidement", a expliqué John Kirby, porte-parole du Conseil américain de sécurité nationale, lors d'un point de presse. "Il est temps" a-t-il ajouté, au 10e mois de la guerre dans la bande de Gaza.

Peu après leur rencontre, la Maison-Blanche a fait savoir que Joe Biden avait appelé jeudi le Premier ministre israélien  à "finaliser" l'accord en vue d'un cessez-le-feu à Gaza.

"Le président Biden a exprimé la nécessité de combler les lacunes restantes, de finaliser l'accord dès que possible, de ramener les otages chez eux et de mettre durablement un terme à la guerre à Gaza", est-il  précisé dans le compte-rendu de leur rencontre.

Netanyahu affirme se réjouir de travailler avec Biden 

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit jeudi se réjouir de travailler avec le président américain Joe Biden "dans les mois qui viennent", pour la fin du mandat de ce dernier.

"Je tiens à vous remercier pour ces 50 années de service public et de soutien à l'Etat d'Israël et je me réjouis de discuter avec vous aujourd'hui et de travailler avec vous dans les mois qui viennent", a déclaré le dirigeant en arrivant à la Maison Blanche.