Grâce à des électrodes, un malade de Parkinson remarche presque normalement

Neurochirurgienne suisse, professeure et co-directrice de NeuroRestore Jocelyne Bloch (à gauche) et professeur suisse de neurosciences à l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), l'Hôpital universitaire de Lausanne (CHUV) et l'Université de Lausanne (UNIL) et co-directeur de NeuroRestore, Grégoire Courtine (à droite), marchent aux côtés de Marc Gautier (au centre), un patient français atteint de la maladie de Parkinson équipé d'une nouvelle neuroprothèse, à Lausanne, le 3 novembre 2023. (Photo, GABRIEL MONNET/ AFP)
Neurochirurgienne suisse, professeure et co-directrice de NeuroRestore Jocelyne Bloch (à gauche) et professeur suisse de neurosciences à l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), l'Hôpital universitaire de Lausanne (CHUV) et l'Université de Lausanne (UNIL) et co-directeur de NeuroRestore, Grégoire Courtine (à droite), marchent aux côtés de Marc Gautier (au centre), un patient français atteint de la maladie de Parkinson équipé d'une nouvelle neuroprothèse, à Lausanne, le 3 novembre 2023. (Photo, GABRIEL MONNET/ AFP)
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Publié le Lundi 06 novembre 2023

Grâce à des électrodes, un malade de Parkinson remarche presque normalement

  • Le principe en est le même que pour les paralytiques. Des électrodes sont placées à des points cruciaux de la moelle épinière afin de remplacer l'action du cerveau
  • Peut-on déjà parler d'une révolution médicale qui bénéficierait à de nombreux malades de Parkinson ? Impossible de le dire à partir d'un seul patient, d'autant plus que les manifestations de la maladie peuvent être très variables

LAUSANNE: Gravement handicapé par sa maladie de Parkinson, un patient peut désormais marcher presque normalement grâce à un système d'électrodes fixées sur sa moelle épinière. C'est la nouvelle prouesse d'une équipe de chercheurs à Lausanne, qui avaient déjà réussi à faire remarcher des paralytiques.

"Maintenant, (...) je peux marcher d'un point à un autre sans me soucier de la façon dont je vais y arriver", résume auprès de l'AFP ce patient français, Marc, 62 ans. "Je peux aller me promener, aller faire des courses seul. Aller faire ce que je veux."

Ce sexagénaire, qui ne souhaite pas communiquer son nom de famille, est atteint depuis une trentaine d'années d'une maladie de Parkinson, à un stade donc très avancé. Il ne parvenait plus à marcher qu'avec de grandes difficultés.

C'est le cas de presque tous les patients quand la maladie a beaucoup progressé. Ils sont notamment atteints de "freezing", un blocage soudain qui provoque souvent une chute.

On ne sait quasiment pas traiter ces symptômes qui finissent par lourdement handicaper les patients, condamnés à terme à rester alités ou dans une chaise roulante.

Le cas de Marc est donc exceptionnel et résulte d'une prouesse médicale, détaillée lundi dans la revue Nature Medicine. Une équipe suisse de chercheurs lui a implanté un système complexe d'électrodes, une "neuroprothèse", sur la moelle épinière.

Résultat: cette neuroprothèse "a réduit les troubles de la marche, les problèmes d'équilibre et le freezing", résume ce travail supervisé par la chirurgienne Jocelyne Bloch et le neuroscientifique Grégoire Courtine au sein du CHUV de Lausanne, avec le soutien de l'Ecole polytechnique fédérale.

Le duo est déjà connu pour l'un des grands exploits médicaux des dernières années: leur équipe a fait remarcher plusieurs paraplégiques jusqu'alors privés de tout mouvement des jambes à la suite d'accidents.

 "Tour de force" 

Cette fois, ils s'attaquent à la maladie de Parkinson en collaboration avec un troisième homme, spécialiste de cette pathologie: le neurobiogiste Erwan Bézard, chercheur à l'Inserm, qui a d'abord testé cette prothèse pendant plusieurs années sur des singes.

Le principe en est le même que pour les paralytiques. Des électrodes sont placées à des points cruciaux de la moelle épinière afin de remplacer l'action du cerveau.

Dans le cas des paralytiques, leur accident avait interrompu le contact entre le cerveau et une partie de la moelle épinière. Chez le patient Marc et les parkinsoniens en général, ce contact existe toujours mais c'est le cerveau lui-même qui fonctionne mal à cause de la disparition progressive des neurones générant un neurostransmetteur, la dopamine.

Pour fonctionner, le système des Prs Bloch et Courtine ne doit donc pas se contenter d'envoyer des stimulations électriques. Il doit pouvoir assumer le rôle du cerveau en générant ces stimulations au bon moment pour que le mouvement corresponde aux intentions du patient.

"L'idée, c'est qu'on va aller mesurer les mouvements résiduels, donc l’intention de la marche, avec des petits capteurs qui sont localisés sur les jambes", a expliqué Grégoire Courtine à l'AFP. "Grâce à ça, on sait si la personne veut faire une phase d'oscillation ou s'arrêter, et on va donc ajuster la stimulation en fonction."

Chez Marc, le résultat est là. Le patient a largement retrouvé l'usage normal de la marche, même si cela l'oblige à une grande concentration. Mais, au-delà, peut-on déjà parler d'une révolution médicale qui bénéficierait à de nombreux malades de Parkinson ?

Impossible de le dire à partir d'un seul patient, d'autant que les manifestations de la maladie peuvent être très variables. L'équipe de Mme Bloch et M. Courtine va donc poursuivre l'expérience sur un groupe de six malades de Parkinson.

Reste aussi à savoir si une telle innovation, au coût probablement très élevé, pourra bénéficier au plus grand nombre, alors que les deux scientifiques ont lancé une startup - Onward - pour travailler à sa commercialisation. Pour justifier d'un remboursement public, l'avancée thérapeutique devra se confirmer comme majeure.

Mais le cas de Marc constitue d'ores et déjà un "tour de force" qui démontre la "faisabilité" d'une telle approche, selon d'autres neurologues qui ont commenté l'étude dans le même numéro de Nature Medicine.


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.


L'Australie en deuil après un attentat antisémite qui a fait 15 morts sur une plage de Sydney

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  • Sur cette plage mythique de Bondi prisée par des Australiens et des touristes du monde entier, des effets personnels sont encore sur le sable taché de sang
  • "Ce que nous avons vu hier était un acte purement maléfique, antisémite et terroriste sur nos rives", a proclamé le Premier ministre Anthony Albanese en déposant des fleurs sur ce lieu baigné par le Pacifique

SYDNEY: L'Australie est en deuil lundi au lendemain d'un attentat antisémite perpétré par un père et son fils qui ont ouvert le feu sur un millier de personnes rassemblées sur une plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, faisant 15 morts, dont une enfant, et 42 blessés.

Sur cette plage mythique de Bondi prisée par des Australiens et des touristes du monde entier, des effets personnels sont encore sur le sable taché de sang, une vingtaine d'heures après une tuerie de dix minutes qui a provoqué une onde de choc dans cet immense pays d'Océanie et à l'international.

"Ce que nous avons vu hier était un acte purement maléfique, antisémite et terroriste sur nos rives", a proclamé le Premier ministre Anthony Albanese en déposant des fleurs sur ce lieu baigné par le Pacifique.

L'Australie, qui n'avait pas été frappée par une telle tuerie depuis 1996, a mis tous ses drapeaux en berne, a ordonné M. Albanese, qui a proposé aussi une législation encore plus stricte sur les armes à feu.

Dès dimanche, il avait dénoncé "une attaque ciblée contre les juifs australiens, au premier jour de Hanouka", la fête juive des "lumières" qui se tient durant neuf jours en décembre. Et il avait jugé que l'attentat visait "tous les Australiens".

Le chef de la police locale, Mal Lanyon, a précisé que ses enquêteurs avaient "découvert un engin explosif artisanal dans une voiture liée au criminel décédé", l'un des deux tireurs, le père, abattu par la police.

Et son fils, grièvement blessé, a fait l'objet d'une enquête du renseignement australien en 2019 pour des liens avec le groupe jihadiste Etat islamique (EI), a révélé la chaîne publique australienne ABC.

"Dix minutes" 

L'attentat a meurtri dimanche vers 18H45 (07H45 GMT) l'immense plage de Bondi, la plus connue d'Australie et à l'étranger, envahie par des milliers de promeneurs, nageurs et surfeurs en ce début d'été austral.

"Nous avons entendu les coups de feu (...) Dix minutes de détonations incessantes", a déclaré à l'AFP Camilo Diaz, étudiant chilien de 25 ans.

Timothy Brant-Coles, touriste britannique, a confié à l'AFP avoir vu "deux tireurs vêtus de noir et armés de fusils semi-automatiques".

"C'est allé très vite", a confié aussi à l'AFP un Français de 23 ans, Alban Baton, qui s'est réfugié dans la chambre froide d'une épicerie.

Les assaillants étaient Sajid Akram, 50 ans, entré grâce à un visa en Australie en 1998 et qui avait un permis pour le port de six armes, et son fils Naveed Akram, 24 ans, né dans le pays, selon la police de la Nouvelle-Galles-du-Sud, Etat dont Sydney est la capitale.

Le père a été abattu par des policiers, le fils est hospitalisé dans un état critique, selon la police et la presse.

Sur la colline verdoyante surplombant la plage, un journaliste de l'AFP a vu lundi encore une poussette, des sacs et des serviettes laissés par les gens qui ont couru se mettre à l'abri. Depuis la nuit de dimanche à lundi, ce quartier d'habitude très animé a été bouclé.

"Héros" 

Le Premier ministre Albanese, tout comme le président américain Donald Trump, ont salué des "héros" qui sont intervenus dimanche.

Une vidéo virale sur les réseaux sociaux montre un homme sur un parking se précipiter par derrière sur un assaillant, l'agripper et lui arracher son arme, avant de le mettre en joue et de le faire fuir.

Nombre de dirigeants mondiaux ont condamné avec force un attentat qui a tué 15 personnes âgées de dix ans pour une fillette, à 87 ans, un Français de 27 ans, Dan Elkayam, un rabbin de 41 ans né à Londres, Eli Schlanger, et Alex Kleytman, un survivant de la Shoah né en UKraine.

On compte au moins 42 blessés.

Donald Trump a fustigé un attentat "purement antisémite".

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a assuré que "l"Europe se tenait aux côtés de l'Australie et des communautés juives partout dans le monde".

En Israël, le président Isaac Herzog a parlé d'une "attaque très cruelle contre des juifs" perpétrée par "d'ignobles terroristes".

Son Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui dénonce la résurgence de l'antisémitisme dans le monde depuis le massacre du 7 octobre 2023 et la guerre dans la bande de Gaza, a fustigé un "cancer qui se propage lorsque les dirigeants restent silencieux et n'agissent pas".

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président français Emmanuel Macron ont fait part de leur solidarité.

Le Conseil national des imams australien a appelé "tous les Australiens, y compris la communauté musulmane australienne, à se serrer les coudes dans l'unité, la compassion et la solidarité".

Une série d'attaques antisémites a semé la peur chez les juifs d'Australie depuis plus de deux ans et Canberra a accusé Téhéran d'être à l'origine de deux de ces actes et a expulsé il y a quatre mois l'ambassadeur iranien.

 

 


Tirs sur la plage de Bondi à Sydney, deux suspects arrêtés

La police australienne a annoncé l'arrestation de deux personnes après des tirs dimanche sur la célèbre plage de Bondi à Sydney, les services de secours faisant état de huit hospitalisations et le Premier ministre dénonçant un événement "choquant et bouleversant". (AFP)
La police australienne a annoncé l'arrestation de deux personnes après des tirs dimanche sur la célèbre plage de Bondi à Sydney, les services de secours faisant état de huit hospitalisations et le Premier ministre dénonçant un événement "choquant et bouleversant". (AFP)
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  • "Il y a eu une fusillade, deux tireurs vêtus de noir et armés de fusils semi-automatiques", a déclaré ce touriste, Timothy Brant-Coles, ajoutant avoir vu aussi plusieurs personnes blessées par balle
  • "Nous pouvons seulement vous dire que nous avons soigné plusieurs personnes sur place et qu'à ce stade, huit personnes ont été transportées vers différents hôpitaux de Sydney", a déclaré à l'AFP un porte-parole du service d'ambulance

SYDNEY: La police australienne a annoncé l'arrestation de deux personnes après des tirs dimanche sur la célèbre plage de Bondi à Sydney, les services de secours faisant état de huit hospitalisations et le Premier ministre dénonçant un événement "choquant et bouleversant".

Un témoin, un touriste britannique, a raconté à l'AFP avoir vu "deux tireurs vêtus de noir" sur cette plage, la plus célèbre d'Australie, prise d'assaut durant le week-end par des foules de touristes, nageurs et surfeurs.

"Il y a eu une fusillade, deux tireurs vêtus de noir et armés de fusils semi-automatiques", a déclaré ce touriste, Timothy Brant-Coles, ajoutant avoir vu aussi plusieurs personnes blessées par balle.

"Nous pouvons seulement vous dire que nous avons soigné plusieurs personnes sur place et qu'à ce stade, huit personnes ont été transportées vers différents hôpitaux de Sydney", a déclaré à l'AFP un porte-parole du service d'ambulance de l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud.

La police de l'Etat a annoncé sur les réseaux sociaux que deux suspects avaient été interpellés, sans plus de détails.

Selon le journal Sydney Morning Herald, un tireur présumé a été atteint par balles par la police et un autre a été arrêté.

"Les scènes à Bondi sont choquantes et bouleversantes", a écrit le Premier ministre australien Anthony Albanese dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux. "Mes pensées vont à toutes les personnes affectées", a-t-il ajouté.

La police avait initialement annoncé un "incident en cours" sur la plage et ordonné au public d'éviter le secteur et de "se mettre à l'abri".