Charles III prononce son premier discours du trône, tourné vers les élections

Le roi Charles III et la reine Camilla, portant le diadème d'État de George IV, quittent les lieux après l'ouverture du Parlement, aux Chambres du Parlement, à Londres, le 7 novembre 2023. (AFP).
Le roi Charles III et la reine Camilla, portant le diadème d'État de George IV, quittent les lieux après l'ouverture du Parlement, aux Chambres du Parlement, à Londres, le 7 novembre 2023. (AFP).
Short Url
Publié le Mardi 07 novembre 2023

Charles III prononce son premier discours du trône, tourné vers les élections

  • Le roi a pris la parole à l'issue d'une cérémonie aux traditions multiséculaires, qui commence par l'inspection des caves de Westminster à la recherche d'explosif et la prise d'otage symbolique d'un député au palais de Buckingham
  • «La priorité de mon gouvernement est de prendre les décisions difficiles mais nécessaires à long terme pour changer ce pays», a souligné le monarque

LONDRES : Pour la première fois en tant que roi, Charles III a prononcé mardi le discours du trône au Parlement britannique, dans lequel le gouvernement conservateur de Rishi Sunak a cherché à présenter une vision "à long terme" à l'approche des élections.

"Soucieux" de perpétuer l'héritage de sa "mère bien-aimée" Elizabeth II, Charles s'est prêté à ce rituel de la vie politique britannique qui ouvre formellement la session parlementaire. Il l'avait déjà fait en tant qu'héritier en mai 2022, prononçant le précédent discours du trône au nom de sa mère, dont la santé déclinait.

Arrivé en carrosse au palais de Westminster, le souverain, qui fête en novembre ses 75 ans, a été cette fois accueilli par des dizaines des manifestants scandant "pas mon roi" et "quel gâchis", inimaginables sous Elizabeth II.

Coiffé de la couronne impériale d'apparat et installé sur le trône en or de la Chambre des Lords à côté de la reine Camilla, le roi a pris la parole à l'issue d'une cérémonie aux traditions multiséculaires, qui commence par l'inspection des caves de Westminster à la recherche d'explosif et la prise d'otage symbolique d'un député au palais de Buckingham, pour assurer "le retour sain et sauf du roi" dans sa résidence.

Après l'épidémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine, qui ont contribué à la grave crise du coût de la vie frappant le Royaume-Uni, "la priorité de mon gouvernement est de prendre les décisions difficiles mais nécessaires à long terme pour changer ce pays", a souligné le monarque dans ce discours préparé par le Premier ministre Rishi Sunak.

Ce premier discours sera peut-être le dernier de Rishi Sunak qui a tenté de ramener un peu stabilité après les scandales de l'ère Boris Johnson et les 49 jours mouvementés de Liz Truss à Downing Street, mais peine à insuffler un nouvel élan alors que des législatives sont prévues l'année prochaine. Les conservateurs, au pouvoir depuis près de 14 ans, sont largement distancés dans les sondages par l'opposition travailliste, menée par son rival Keir Starmer.

Cette allocution de 10 minutes, moment clé de la vie politique mais dont le contenu politique reste habituellement vague et général, constituait donc l'une des dernières chances pour Rishi Sunak de donner une idée du cap suivi pour renverser la tendance et de se démarquer du Labour.

Projets pétroliers controversés

Par la voix du roi, l'ancien ministre des Finances et banquier d'affaires de 43 ans a répété sa volonté de lutter contre l'inflation, de faire baisser les factures des citoyens britanniques, mais aussi de former plus de médecins et infirmières et d'interdire progressivement la vente de cigarettes au Royaume-Uni.

Brossant le portrait d'un Premier ministre tourné vers l'avenir, Rishi Sunak, entré il y a Downing Street il y a un peu plus d'un an, veut également créer "de nouveaux cadres juridiques" pour soutenir le développement des véhicules autonomes et encourager l'innovation dans des secteurs comme celui de l'intelligence artificielle (IA).

Rishi Sunak a donné des gages à l'aile droite du parti conservateur, en proposant de durcir les sanctions contre les meurtriers et les délinquants sexuels et en renforçant les pouvoirs de la police et des tribunaux  pour lutter contre la "cybercriminalité ou l'exploitation des enfants".

Comme esquissé lundi, un projet de loi "soutiendra l'octroi de licences pour de nouveaux gisements de pétrole et de gaz afin d'aider le pays à atteindre la neutralité carbone d'ici 2050 sans ajouter de charges excessives aux ménages", a déclaré le roi sans sourciller, lui qui est connu pour son engagement de longue date en faveur de la défense de l'environnement.

Cette décision prise au nom de la sécurité énergétique est vivement critiquée par les militants écologistes, qui se mobilisent depuis le début du mois de novembre contre les nouveaux projets d'exploitation des hydrocarbures du gouvernement à l'appel de l'organisation Just Stop Oil.

"Le problème de Sunak c'est qu'il manque de temps" a souligné Richard Carr, professeur de politique publique associé à l'université Anglia Ruskin, interrogé par l'AFP. "Les électeurs sont lassés et en colère contre les gouvernements conservateurs".


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Short Url
  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Short Url
  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Short Url
  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.