Charles III au Kenya pour sa première visite dans un pays du Commonwealth

Une femme marche à côté d'une camionnette destinée à faire partie du convoi royal et décorée par des artistes kényans avec des motifs symboliques représentant le Royaume-Uni et le Kenya, dans une gare routière du centre-ville de Nairobi le 27 octobre 2023. (Photo de LUIS TATO / AFP)
Une femme marche à côté d'une camionnette destinée à faire partie du convoi royal et décorée par des artistes kényans avec des motifs symboliques représentant le Royaume-Uni et le Kenya, dans une gare routière du centre-ville de Nairobi le 27 octobre 2023. (Photo de LUIS TATO / AFP)
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Publié le Vendredi 27 octobre 2023

Charles III au Kenya pour sa première visite dans un pays du Commonwealth

  • Le Kenya est particulièrement lié à l'histoire de la famille royale: c'est là qu'en 1952, Elizabeth II avait appris la mort de son père, le roi Georges VI, faisant d'elle la nouvelle souveraine du Royaume-Uni
  • Encore aujourd'hui, la présence de militaires britanniques suscite des tensions et le Parlement kényan a récemment lancé une enquête visant l'armée britannique

LONDRES: Charles III entame mardi au Kenya sa première visite, à forte dimension sentimentale, en tant que roi dans un pays du Commonwealth, au moment où cette institution paraît fragilisée et où les appels se multiplient pour que le Royaume-Uni affronte son passé colonial.

Le Kenya est particulièrement lié à l'histoire de la famille royale: c'est là qu'en 1952, Elizabeth II avait appris la mort de son père, le roi Georges VI, faisant d'elle la nouvelle souveraine du Royaume-Uni.

La visite de Charles III et de la reine Camilla aura lieu quelques semaines avant que ce pays d'Afrique de l'Est ne célèbre le 60e anniversaire de son indépendance, proclamée le 12 décembre 1963.

Le couple royal sera accueilli mardi par le président William Ruto dans la capitale Nairobi. Durant deux jours, il doit rencontrer des entrepreneurs, des jeunes, participer à un banquet d'Etat, visiter un nouveau musée dédié à l'histoire du Kenya et déposer une couronne de fleurs sur la tombe du soldat inconnu dans les jardins d'Uhuru.

Ensuite, Charles et Camilla doivent se rendre à Mombasa (sud), où le roi, attaché aux questions environnementales, visitera notamment une réserve naturelle et rencontrera des représentants de diverses religions.

Après avoir illustré la volonté de rapprochement de Londres avec ses alliés européens avec ses visites d'Etat en Allemagne et en France, Charles III, sur le trône depuis un peu plus d'un an, lance au Kenya sa "mission pour sauver le Commonwealth", a souligné le quotidien Daily Mail.

Cette institution regroupe 56 pays, pour la plupart d'anciennes colonies britanniques, et parmi eux, 15 royaumes (dont le Royaume-Uni, l'Australie, les Bahamas, le Canada ou la Nouvelle-Zélande) ayant toujours le monarque pour chef d'Etat.

Mais dans certains d'entre eux, l'idée de devenir une République, à l'image de la Barbade en 2021, fait son chemin, comme en Jamaïque et au Belize.

Excuses attendues 

Elizabeth II, qui avait effectué une visite d'Etat au Kenya en 1983, "était très attachée au Commonwealth et j'imagine que le gouvernement britannique s'attend à ce que le roi ait une approche similaire et essaye de le mettre en valeur et de préserver son unité", estime ainsi Poppy Cullen, historienne à l'Université de Cambridge.

Pour Londres cette visite au Kenya est l'occasion de "montrer une république indépendante au sein du Commonwealth, qui tire toujours des avantages de sa relation avec le Royaume-Uni", et de la présenter peut-être comme "un modèle potentiel pour d'autres" pays, ajoute l'historienne interrogée par l'AFP.

Elle "illustre la profondeur de nos relations et notre partenariat aux bénéfices partagés", a d'ailleurs souligné le président Ruto sur X (ex-Twitter) en amont de la venue de Charles III.

L'histoire entre les deux pays n'est pas dénuée de moments sombres comme la répression de la révolte des Mau Mau, qui a fait plus de 10 000 morts entre 1952 et 1960, principalement de la communauté Kikuyu, l'une des répressions les plus sanglantes de l'empire britannique.

Après des années de procédure, Londres a accepté en 2013 de dédommager plus de 5 000 Kényans, mais certains attendent que le roi présentent des excuses officielles pour les actes passés du Royaume-Uni.

Encore aujourd'hui, la présence de militaires britanniques suscite des tensions et le Parlement kényan a récemment lancé une enquête visant l'armée britannique.

Cette visite sera l'occasion d'évoquer "les aspects les plus douloureux" de l'histoire entre les deux pays et Charles III y "prendra le temps (...) d'approfondir sa compréhension des torts subis dans cette période par le peuple kényan", a assuré le palais de Buckingham en amont de sa venue.

Alors que la famille royale a été accusée de racisme par la belle-fille de Charles, Meghan Markle, le roi a déjà affiché une volonté d'apaisement depuis son accession au trône.

D'autres visites de membres de la famille royale dans d'anciennes colonies ont suscité des remous. Dans les Caraïbes l'an dernier, le prince William et Kate avaient été appelés à s'excuser pour le passé esclavagiste du Royaume-Uni.

Ces propos "ont généré beaucoup d'attentes sur ce que cela pourrait signifier. Est-ce qu'il va présenter des excuses?", estime Poppy Cullen.

"Ses mots seront écoutés très attentivement", et probablement au-delà du Kenya, note l'historienne: "Toutes les anciennes colonies regarderont (ce déplacement). Si le roi présente des excuses ou émet des regrets pour la période coloniale au Kenya (...) cela créera une sorte de précédent".


La flottille pour Gaza a dû revenir à Barcelone à cause de vents violents

Selon plusieurs médias espagnols, les organisateurs devraient se réunir lundi dans la journée pour décider de la reprise de la mission. (AFP)
Selon plusieurs médias espagnols, les organisateurs devraient se réunir lundi dans la journée pour décider de la reprise de la mission. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux avaient quitté Barcelone dimanche avec l'objectif “d'ouvrir un corridor humanitaire et de mettre fin au génocide en cours du peuple palestinien” dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas
  • Parmi les militants venus de dizaines de pays figurent la militante écologiste suédoise Greta Thunberg, les acteurs irlandais Liam Cunningham et espagnol Eduard Fernandez, ainsi que des élus européens et des personnalités publiques

BARCELONE: Des vents violents en Méditerranée ont contraint les bateaux partis dimanche de Barcelone vers Gaza, transportant de l'aide humanitaire et des centaines de militants pro-palestiniens dont la Suédoise Greta Thunberg, à retourner à leur port de départ, ont déclaré les organisateurs lundi.

"En raison de conditions météorologiques dangereuses, nous avons effectué un essai en mer puis sommes revenus au port pour laisser passer la tempête. Cela a entraîné un retard de notre départ afin d'éviter les complications avec les bateaux plus petits", a déclaré la Global Sumud Flotilla, sans préciser à quel moment les navires étaient revenus au port de Barcelone.

“Nous avons pris cette décision afin de privilégier la sécurité et le bien-être de tous les participants et d'assurer le succès de notre mission”, précise le communiqué.

Selon plusieurs médias espagnols, les organisateurs devraient se réunir lundi dans la journée pour décider de la reprise de la mission.

Une vingtaine de bateaux avaient quitté Barcelone dimanche avec l'objectif “d'ouvrir un corridor humanitaire et de mettre fin au génocide en cours du peuple palestinien” dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas.

Parmi les militants venus de dizaines de pays figurent la militante écologiste suédoise Greta Thunberg, les acteurs irlandais Liam Cunningham et espagnol Eduard Fernandez, ainsi que des élus européens et des personnalités publiques, dont l'ancienne maire de Barcelone Ada Colau.

Les navires de la Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe) ont prévu d'atteindre Gaza à la mi-septembre afin d'y acheminer de l'aide humanitaire, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

Les Nations unies ont déclaré en août l'état de famine à Gaza, avertissant que 500.000 personnes se trouvent en situation "catastrophique"

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles.

Les représailles militaires israéliennes ont depuis fait au moins 63.459 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon des chiffres du ministère de la Santé de Gaza, jugés fiables par l'ONU.


Une rencontre entre Zelensky et des «dirigeants européens» prévue à Paris jeudi

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  • "Une telle rencontre est prévue" pour discuter des garanties de sécurité pour l'Ukraine "et pour faire avancer la diplomatie parce que les Russes sont en train de s'échapper à nouveau", a indiqué à l'AFP cette source sous le couvert de l'anonymat
  • La participation du président américain Donald Trump à ce sommet à Paris "n'est pour l'instant pas prévue", a-t-elle ajouté

KIEV: Une rencontre entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et plusieurs "dirigeants européens" est prévue jeudi à Paris, a annoncé lundi à l'AFP une source politique européenne alors que les efforts de Washington pour mettre fin à l'invasion russe de l'Ukraine semblent bloqués.

"Une telle rencontre est prévue" pour discuter des garanties de sécurité pour l'Ukraine "et pour faire avancer la diplomatie parce que les Russes sont en train de s'échapper à nouveau", a indiqué à l'AFP cette source sous le couvert de l'anonymat.

La participation du président américain Donald Trump à ce sommet à Paris "n'est pour l'instant pas prévue", a-t-elle ajouté.

Les efforts diplomatiques pour trouver une issue à la guerre en Ukraine se sont accélérés ces dernières semaines sous la houlette de Donald Trump qui a rencontré son homologue russe Vladimir Poutine en Alaska en août, mais n'ont produit pour l'heure aucun effet concret.

L'Ukraine accuse la Russie de jouer la montre et de feindre de vouloir négocier pour mieux préparer de nouvelles attaques.

L'armée russe contrôle actuellement environ 20% du territoire ukrainien et a l'avantage sur le front.

La Russie a lancé son invasion de l'Ukraine en février 2022, pire conflit armé en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale qui a fait des dizaines, voire des centaines de milliers de morts dans les deux pays.


Journalistes tués à Gaza: opération de RSF dans la presse internationale

Depuis le début de la guerre, la presse internationale n'est pas autorisée à travailler librement dans le territoire palestinien.  Seuls quelques médias, triés sur le volet, y sont entrés embarqués avec l'armée israélienne, leurs reportages étant soumis à une stricte censure militaire. (AFP)
Depuis le début de la guerre, la presse internationale n'est pas autorisée à travailler librement dans le territoire palestinien. Seuls quelques médias, triés sur le volet, y sont entrés embarqués avec l'armée israélienne, leurs reportages étant soumis à une stricte censure militaire. (AFP)
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  • La campagne de lundi, à laquelle participent aussi L'Orient le jour (Liban), The Intercept (média d'investigation américain) ou die Tageszeitung (Allemagne), intervient une semaine après les frappes israéliennes ayant tué cinq journalistes
  • "Ces organisations et rédactions dénoncent les crimes perpétrés par l’armée israélienne contre les reporters palestiniens en toute impunité, appellent à leur protection et évacuation d’urgence, et exigent un accès indépendant de la presse internationale

PARIS: Bandeau noir en Une du journal, message en page d'accueil du site internet ou éditoriaux: plus de 150 médias d'une cinquantaine de pays participent lundi à une opération pour dénoncer le nombre de journalistes tués à Gaza, à l’appel de Reporter Sans Frontières (RSF) et de l'ONG Avaaz.

"Au rythme où les journalistes sont tués à Gaza par l’armée israélienne, il n’y aura bientôt plus personne pour vous informer": tel est le message affiché sur fond noir en Une notamment des quotidiens L'Humanité en France, Publico au Portugal ou La Libre en Belgique.

Le média en ligne Mediapart et le site du journal La Croix proposent un article présentant cette opération.

RSF a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste Hamas.

La campagne de lundi, à laquelle participent aussi L'Orient le jour (Liban), The Intercept (média d'investigation américain) ou die Tageszeitung (Allemagne), intervient une semaine après les frappes israéliennes ayant tué cinq journalistes à l'hôpital Nasser de Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza.

"Ces organisations et rédactions dénoncent les crimes perpétrés par l’armée israélienne contre les reporters palestiniens en toute impunité, appellent à leur protection et évacuation d’urgence, et exigent un accès indépendant de la presse internationale dans l’enclave palestinienne", explique RSF dans un communiqué.

L'organisation de défense de la presse indique avoir déposé quatre plaintes auprès de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre commis par l’armée israélienne contre les journalistes dans la bande de Gaza au cours des 22 derniers mois.

Depuis le début de la guerre, la presse internationale n'est pas autorisée à travailler librement dans le territoire palestinien.

Seuls quelques médias, triés sur le volet, y sont entrés embarqués avec l'armée israélienne, leurs reportages étant soumis à une stricte censure militaire.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP reposant sur des données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 restent désormais retenues dans la bande de Gaza dont une vingtaine présumés vivants.

L'offensive de représailles israéliennes a fait au moins 63.459 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugés fiables par l'ONU.