PARIS: Face à "un monde plus brutal", le traditionnel défilé du 14-Juillet donné lundi à Paris pour la fête nationale mettra en avant des militaires français "prêts à partir" en opérations, au lendemain de l'annonce de dépenses de défense accrues.
"Jamais depuis 1945 la liberté n'avait été si menacée", a affirmé dimanche le président français Emmanuel Macron devant un parterre de hauts gradés, en évoquant notamment la "menace durable" que fait peser la Russie sur le continent.
L'Europe est "mise en danger au moment où la guerre a été portée sur notre sol avec l'invasion de l'Ukraine, alors que les Etats-Unis ont ajouté une forme d'incertitude" quant à la pérennité de leur soutien, a exposé M. Macron, et "notre Europe se trouve placée à la lisière d'un vaste arc de crises".
En conséquence, la France compte renforcer son effort budgétaire pour la défense, en ajoutant des dépenses de 3,5 milliards d'euros en 2026 puis à nouveau 3 milliards de plus en 2027, de sorte que le budget défense du pays aura quasiment doublé en dix ans sous ses deux mandats, pour atteindre près de 64 milliards d'euros à cet horizon.
"Face à un monde plus brutal, la Nation doit être plus forte", car "pour être libres dans ce monde, il faut être craint, pour être craint il faut être puissant", a insisté le dirigeant français.
Macron reçoit l'émir du Koweït à l'occasion de la fête nationale

L'émir du Koweït Mechal al-Ahmad al-Sabah assistera lundi au défilé militaire à l'occasion de la fête nationale française et sera reçu à déjeuner par le président Emmanuel Macron, a annoncé la présidence française vendredi.
Moment qui entre dans l’Histoire ! Son Altesse l’Émir du Koweït et le Président @EmmanuelMacron , ensemble lors de la célébration nationale du #14juillet, à l’orée du 65ème anniversaire des relations diplomatiques 🇫🇷 - 🇰🇼. Vive l’amitié entre nos deux pays ! pic.twitter.com/EMyM2o96Hd
— France au Koweït (@FranceKoweit) July 14, 2025
Les deux dirigeants entendent "intensifier leur coordination face aux grandes crises régionales" alors que le Koweït préside cette année le Conseil de coopération des États arabes du Golfe (CCEAG), précise le palais de l'Elysée.
Il ne s'agit pas seulement d'une question de droit international ; s'assurer que c'est l'État libanais qui décide des questions de guerre et de paix est une condition préalable à la réhabilitation de sa légitimité à l'intérieur et à l'extérieur du pays.
Le Proche et Moyen-Orient reste confronté à une multitude de défis, du conflit à Gaza aux enjeux autour de l'Iran après les frappes israéliennes et américaines contre ses installations nucléaires.
Le président français tente de son côté de relancer le processus vers une solution à deux Etats dans le conflit israélo-palestinien.
La conférence qu'il devait coprésider en juin avec l'Arabie saoudite à New York a toutefois dû être reportée en raison de la guerre de 12 jours entre Israël et l'Iran.
Cette visite, la première de l'émir en France, témoigne aussi de "la volonté partagée des deux pays de renforcer leur coopération dans tous les domaines", notamment "diplomatique, militaire et économique", précise la présidence française.
Une actualisation de la loi de programmation militaire pour 2024-2030, qui prévoit en l'état 413 milliards d'euros pour les armées, sera présentée à l'automne, malgré des finances publiques au plus mal obligeant à des efforts d'économie.
M. Macron a aussi annoncé vouloir donner "un nouveau cadre" à la jeunesse pour se former militairement à titre volontaire.
Lors du défilé de lundi matin, de retour sur la prestigieuse avenue parisienne des Champs-Elysées après avoir été déplacé l'an passé en raison des Jeux Olympiques de Paris, l'armée française entend mettre en valeur sa "crédibilité opérationnelle" et sa "solidarité stratégique" avec ses partenaires.
"Outil de combat"
L'ossature du défilé sera formée par des unités de la 7e brigade blindée, qui paradera non pas "en tenue de défilé (...) mais en bloc opérationnel et en tenue de combat à bord des engins blindés", selon le gouverneur militaire de Paris, le général Loïc Mizon.
"Il s'agit de montrer un outil de combat qui est quasiment prêt à partir, tel qu'il est présenté à nos concitoyens sur les Champs-Elysées", a-t-il expliqué.
Paris se veut capable de déployer cette année si nécessaire une brigade "bonne de guerre" -soit plus de 7.000 hommes avec toutes les munitions et la logistique- en dix jours. En 2027, l'ambition est de faire de même pour une division (plus de 20.000 hommes) en 30 jours.
Pour incarner les partenariats de la France défileront une compagnie belgo-luxembourgeoises, la force binationale franco-finlandaise composant la force de réaction rapide de la Finul, la mission de l'ONU au Liban, ou encore l'équipage de la frégate Auvergne, qui a effectué plusieurs déploiements en Baltique et en Arctique afin de soutenir les opérations de l'Otan.
Le défilé met cette année à l'honneur l'Indonésie, avec qui la France a conclu un partenariat stratégique pour peser dans la zone indo-pacifique.
Le président indonésien Prabowo Subianto, qui assistera aux festivités au côté d'Emmanuel Macron après avoir accueilli son homologue français fin mai à Jakarta, a annoncé son intention d'acquérir davantage d'avions de combat Rafale, de sous-marins Scorpène et de canons Caesar, ainsi que des frégates légères.
Plus de 450 militaires indonésiens, dont les musiciens d'un "drumband", ouvriront le défilé à pied, précédés de la Patrouille de France, vers 10H30 locales (08H30 GMT) après l'arrivée d'Emmanuel Macron, attendu à 10H00 (08H00 GMT).
Au total, 7.000 femmes et hommes défileront, dont 5.600 à pied, 65 avions dont 5 appareils étrangers, 34 hélicoptères, 247 véhicules et 200 chevaux de la Garde républicaine.