La colocation pour «stimuler» les malades d'Alzheimer

Avoir plus de 80 ans et vivre en colocation: c'était le souhait de Marlène, 84 ans, qui habitait jusqu'au début de l'année dans un logement individuel et a été la première locataire de la maison, ouverte en février (Photo, AFP).
Avoir plus de 80 ans et vivre en colocation: c'était le souhait de Marlène, 84 ans, qui habitait jusqu'au début de l'année dans un logement individuel et a été la première locataire de la maison, ouverte en février (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 12 novembre 2023

La colocation pour «stimuler» les malades d'Alzheimer

  • Jacqueline, 81 ans, était elle en Ehpad avant de rejoindre l'habitat partagé de Baerenthal
  • La maison ne contient qu'un salon et qu'une table pour manger, afin que les neuf résidents qui peuvent y être accueillis vivent ensemble

BAERENTHAL, France: "Ils régressent moins qu'en Ehpad": à Baerenthal (Moselle), des personnes atteintes d'Alzheimer ou de maladies apparentées vivent ensemble dans une maison partagée dédiée aux personnes porteuses de troubles cognitifs, leur apportant sécurité et stimulations.

Avoir plus de 80 ans et vivre en colocation: c'était le souhait de Marlène, 84 ans, qui habitait jusqu'au début de l'année dans un logement individuel et a été la première locataire de la maison, ouverte en février.

Mais avec la maladie, vivre seule devenait compliqué: "Elle confondait les personnes qui venaient faire le ménage, on lui déplaçait ses affaires", narre sa cousine, Yolande, venue lui rendre visite.

Son appartement, s'il était situé dans "un bel immeuble" à quelques kilomètres de là, était au premier étage. "Elle est tombée plusieurs fois dans les escaliers" et s'était même cassé le poignet, complète Suzanne, une amie de longue date.

"Elle disait : J'ai envie de vivre avec une femme", se souvient Yolande, qui estime que son projet de vie se tournait davantage vers la colocation que vers un Etablissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Elle y a également amené son chien, son "chéri", sans qui elle aurait refusé de déménager.

Comme deux copines, elle discute en alsacien avec Odile, sa colocataire du même âge. Elles rient, souvent. Restent pensives, parfois. Toutes deux disent se sentir bien dans leur maison: "On regarde la télé ensemble et on a des amies, surtout", insiste Odile.

«Régression» moins rapide

Jacqueline, 81 ans, était elle en Ehpad avant de rejoindre l'habitat partagé de Baerenthal.

"En Ehpad, les personnes régressent plus vite", selon Sandy Zeis, responsable par intérim de la maison partagée. Auxiliaire de vie de formation, elle a travaillé en Ehpad et voit une différence notable: "On essaie de les stimuler, de les élever, de les aider" au quotidien, explique-t-elle, avec des animations tout au long de la journée notamment.

Un constat partagé par Audrey Birba, auxiliaire de vie depuis trois ans, qui travaillait auparavant à domicile. Dans ce cas de figure, "il y a toujours un temps précis" dévolu aux aides, comme "30 minutes pour la toilette" alors que certains malades ont besoin de nettement plus. "Ici, on peut prendre deux heures s'il le faut".

Un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) pointait par ailleurs en juillet une prise en charge insuffisante des personnes atteintes d'Alzheimer en Ehpad.

Petits Frères des Pauvres ou La Maison des Sages sont d'autres exemples d'associations et entreprises ayant développé l'habitat inclusif pour ces personnes, comme alternative aux Ehpad ou au maintien difficile à domicile, alors que plus d'un million de patients souffrent d'Alzheimer en France.

«Lien familial»

Sur les murs du couloir de cet ancien hôtel réhabilité en maison partagée, des citations, dessins, et même un "poème d'Alzheimer": "Ne me demande pas de me rappeler, n'essaie pas de me faire comprendre, laisse-moi me reposer", peut-on y lire.

La maison ne contient qu'un salon et qu'une table pour manger, afin que les neuf résidents qui peuvent y être accueillis vivent ensemble, "pour retrouver le lien familial", souligne Djamel Souami, directeur général de CetteFamille, l'entreprise qui gère la maison.

Les personnes atteintes de maladies cognitives passent plus de temps encore dans les espaces communs, selon Samuel Ahovi, Responsable des ouvertures de maisons à CetteFamille.

Avec les déductions des différentes aides (Allocation personnalisée d'autonomie, allocation de logement social) et du crédit d'impôt pour les particuliers employeurs -les colocataires étant les employeurs des auxiliaires de vie-, ce type d'habitat revient, en moyenne, à 2.200 euros de reste à charge par mois, selon M. Souami.

La chambre de Marlène dispose d'un balcon avec vue sur la forêt, comme dans son précédent logement. Sa nouvelle commune de résidence convoque, encore, des souvenirs d'enfance: ses parents possédaient un mobile-home dans le camping de Baerenthal, où elle se rendait régulièrement.

Malgré tout, la cousine de Marlène le reconnaît, dans des "moments de lucidité", elle aimerait bien sortir de la colocation et retrouver sa vie chez elle. "Elle a des souvenirs, c'est normal. Mais ça passe vite".


Quatre chanteuses pour une diva: Céline Dion au coeur d'un nouveau spectacle hommage

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.  Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable. Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
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  • Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise
  • Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings

PARIS: Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise.

"Il y a une vraie attente de se retrouver tous ensemble, de chanter, de danser sur les chansons qu'on connaît. Et je pense que Céline, elle incarne ça", s'enthousiasme Erick Benzi, aux manettes de ce "tribute", ou spectacle hommage, un format qui rencontre un vif succès en France comme à l'étranger.

Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings.

"D'abord, est-ce qu'on est capable de chanter +All by myself+ ? Il y a des chansons comme ça qui sont des espèces de couperets", lance Benzi, en référence au standard d'Eric Carmen repris par Céline Dion en 1996.

Quatre chanteuses ont été sélectionnées pour interpréter des tubes en français et en anglais, tels que "On ne change pas", "I'm alive" ou "My heart will go on", le thème du "Titanic" de James Cameron. Catherine Pearson - chanteuse québecoise qui officie déjà dans le spectacle "Passion Céline" au Canada -, Magali Ponsada, Chiara Nova et Virginie Rohart unissent leurs voix, aux ressemblances troublantes avec celle de leur idole.

Plutôt que de faire incarner la star par une seule artiste, il a préféré opter pour "le fun d'une soirée" où "on raconte sa vie musicale" comme "un groupe de fans", explique le directeur de ce show produit par Richard Walter, l'un des spécialistes des "tributes" (Queen, Pink Floyd).

"Populaire" 

"Je connais bien Céline, parce que j'ai fait quatre albums avec elle, donc je sais un peu comment raconter cette histoire-là sans la trahir, sans mettre quoi que ce soit en péril", assure Erick Benzi, qui a notamment œuvré sur son album culte "D'Eux", avec Jean-Jacques Goldman.

Mais "il faut être bien conscient qu'on ne peut pas remplacer Céline: ce n'est pas qu'une des cinq meilleures chanteuses du monde - déjà ça, c'est difficile à trouver - mais c'est aussi une icône de mode, un conte de fées", s'exalte celui qui fut aussi proche de son mari et mentor René Angélil, décédé en 2016.

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.

Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf.

L'amour du public tient en partie à sa musique, "à la fois très exigeante au niveau vocal et en même temps très populaire", relève Erick Benzi.

"Tribute to Céline Dion", "Entre-D'eux", "Destin": les spectacles-hommages à la star sont légion, portés par un répertoire qui reste une valeur sûre et la demande d'un public jamais rassasié.

D'autant que son éventuel retour, en concert ou à travers un nouvel album studio, alimente les rumeurs mais reste hypothétique à ce stade.

Les fans se consolent avec l'anniversaire de l'album "D'eux", sorti il y a 30 ans avec des chansons ("Pour que tu m'aimes encore", "Je sais pas") écrites par Goldman et devenues cultes. Il est encore le disque francophone le plus vendu au monde, à environ 10 millions d'exemplaires.

"Quand je serai plus là", déclarait la chanteuse de 57 ans dans un documentaire diffusé fin août sur M6, "je pense sincèrement qu'il sera encore joué et qu'il sera encore chanté".

 


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.