Résultats «inquiétants» des évaluations en français et maths en 4e, selon Attal

Le ministre de l'Education Gabriel Attal s'est alarmé lundi des résultats (Photo, AFP).
Le ministre de l'Education Gabriel Attal s'est alarmé lundi des résultats (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 14 novembre 2023

Résultats «inquiétants» des évaluations en français et maths en 4e, selon Attal

  • Pour la première fois cette année, les élèves de 4e ont bénéficié d’une évaluation nationale commune à tous les collèges
  • Les écarts sont patents en fonction de la composition sociale des collèges, en particulier entre public et privé

PARIS: Le ministre de l'Education Gabriel Attal s'est alarmé lundi des résultats "inquiétants" en français et en mathématiques des évaluations nationales passées en classe de quatrième en septembre, promettant des "mesures fortes" sur le collège début décembre.

"En quatrième, on voit que durant le collège le niveau stagne, voire régresse, ce qui signifie que le collège ne parvient pas à réduire les écarts constatés à l’entrée en 6e. Le risque, si on ne fait rien, c’est que notre collège tombe en panne", a expliqué Gabriel Attal dans un entretien au Parisien.

Selon le ministre, les résultats des élèves de 4e "ne sont pas satisfaisants et sont même plutôt inquiétants. Un peu plus de la moitié des élèves ne lisent pas convenablement et en mathématiques, plus de la moitié ne maîtrisent pas la résolution de problèmes et la géométrie".

Le ministère a rendu publics lundi soir les résultats des évaluations nationales, réalisées en septembre, qui portaient en CP, CE1, CM1, sixième et quatrième sur des compétences en français et en maths.

Pour la première fois cette année, les élèves de 4e ont bénéficié d’une évaluation nationale commune à tous les collèges.

"Les premières analyses montrent des résultats contrastés selon les secteurs d’enseignement. Ainsi, des écarts importants sont observés entre les élèves scolarisés en éducation prioritaire et ceux du secteur public hors éducation prioritaire", écrit le ministère dans un communiqué.

"Par exemple en français, 14,2% des élèves du secteur public hors éducation prioritaire se situent dans le groupe de performance le plus faible. C'est le cas de 38,6% des élèves de REP+ et de 27,2 % des élèves de REP" (réseau d'éducation prioritaire), cite le ministère.

Les écarts sont aussi patents en fonction de la composition sociale des collèges, en particulier entre public et privé.

Mesure phare

Selon le ministre, "il faut prendre des mesures fortes pour l'élévation du niveau au collège en français et maths" comme "des groupes de niveau en français et en mathématiques. La taille du groupe étant réduite pour les élèves les plus en difficulté". Il promet "des mesures fortes début décembre sur le collège, pour une entrée en vigueur dès la rentrée prochaine".

En 6e en revanche, Gabriel Attal se félicite de résultats qui "progressent", "notamment en lecture et écriture".

En 6e, "les résultats 2023 sont globalement stables en français par rapport à 2022, avec une hausse observée en REP+. Les résultats sont en hausse en mathématiques entre 2022 et 2023, en particulier en REP+", précise le ministère.

Une des mesures phares du premier quinquennat fut de limiter à 12 élèves les classes de CP et CE1. Elle a débuté en 2017 dans les zones d'éducation prioritaires, avant d'être étendue à la grande section de maternelle.

M. Attal s'est par ailleurs inquiété d'une "forme de stagnation en CP. C'est un point de préoccupation et il faut donc continuer à investir sur les petites classes", a-t-il souhaité.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.