Pologne: Les forces pro-européennes marquent leur première victoire au Parlement

Les forces pro-européennes en Pologne ont fait élire leur candidat au poste du président de la chambre basse du Parlement (Photo, AFP).
Les forces pro-européennes en Pologne ont fait élire leur candidat au poste du président de la chambre basse du Parlement (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Mardi 14 novembre 2023

Pologne: Les forces pro-européennes marquent leur première victoire au Parlement

  • «Après ce vote, personne ne peut plus douter qu'il y a une majorité dans cette Diète prête à prendre le pouvoir», a déclaré Szymon Holownia
  • Selon la constitution, le président du Parlement est considéré comme la deuxième personnalité du pays après le chef de l'Etat et le remplace en cas de décès.

VARSOVIE: Les forces pro-européennes en Pologne ont marqué leur première victoire lundi en faisant élire leur candidat au poste du président de la chambre basse du Parlement, lors de la première session depuis les élections législatives d'octobre.

Deux camps opposés - les populistes nationalistes du PiS jusqu'à présent au pouvoir, et le camp pro-européen mené par l'ex-président du Conseil européen Donald Tusk - revendiquent la victoire à l'issue de ces élections et aspirent à former le gouvernement.

Le parti Droit et Justice (PiS) a en effet remporté le plus grand nombre de sièges au Parlement mais sans possibilité de former une majorité, laquelle se dégage en revanche pour les forces pro-européennes.

Lundi, celles-ci ont fait élire un de leurs chefs de file, Szymon Holownia, au poste du président de la Diète (chambre basse).

Chef du parti chrétien-démocrate Pologne 2050, il a battu la candidate du PiS, Elzbieta Witek, par 265 voix contre 193, sur 460 députés.

"Après ce vote, personne ne peut plus douter qu'il y a une majorité dans cette Diète (chambre basse, ndlr) prête à prendre le pouvoir", a déclaré M. Holownia devant les parlementaires.

"La Diète ne sera plus un bureau au service du gouvernement, il ne sera plus une machine à voter", a ajouté cet ancien journaliste catholique et vedette de télévision de 47 ans.

Selon la constitution, le président du Parlement est considéré comme la deuxième personnalité du pays après le chef de l'Etat et le remplace en cas de décès.

Les forces européennes ont également rejeté la candidate des populistes au poste de la vice-présidente de la Diète, PiS dénonçant "la violation des régles des base du système parlemntaire".

Au Sénat, les forces pro-européennes ont également fait élire leur président, Mme Malgorzata Kidawa-Blonska.

Plus tôt dans la journée, lors d'un discours inaugural, le président polonais Andrzej Duda, issu lui-même du mouvement nationaliste, s'était dit "prêt" à coopérer avec les nouveaux députés.

Mais en dépit de l'arithmétique électorale, il a choisi de confier la mission de former un gouvernement au Premier ministre sortant Mateusz Morawiecki, démissionnaire.

Celui-ci a formellement donné sa démission lundi, mais a invité les députés d'autres partis à créer "une coalition des affaires polonaises", pour défendre, selon lui, la souveraineté du pays.

Il a tenu un discours anti-européen, marqué par des attaques contre nombre de propositions de modification, notamment de modalités de vote, dans les traités UE qui font l'objet de discussions au parlement européen.

Lors d'une cérémonie officielle de désignation lundi soir, le président s'est dit "convaincu" que M. Morawiecki trouverait la majorité nécessaire pour constituer un nouveau cabinet de ministres.

Le PiS dispose cependant que de 194 sièges sur 460 dans le nouveau Parlement, face à une majorité déclarée de 248 députés, membres de trois groupements pro-européens alliés: la Coalition électorale de Donald Tusk (centriste), la formation démocrate-chrétienne la Troisième voie qui comprend la Pologne 2050 et le parti paysan PSL, ainsi que la Gauche.

L'extrême droite ultra-nationaliste, qui prend ses distances par rapport aux deux grands camps, compte 18 députés.

«Vouée à l'échec»

Le PiS assure qu'il "fera tout" pour pouvoir présenter au président son nouveau gouvernement, dans le délai constitutionnel de 14 jours, puis se soumettre au vote de confiance durant les 14 jours qui suivront.

"Cette mission est considérée comme vouée à l'échec, grotesque", souligne Stanislaw Mocek, sociologue et président de l'université Collegium Civitas à Varsovie.

Selon lui, il s'agit de "jouer la montre" pour achever divers projets en cours, bénéficier de financements supplémentaires, nommer des représentants à des postes importants aux titulaires parfois irrévocables, et "s'assurer d'un atterrissage en douceur" ainsi que de "moyens de subsistance durant les temps difficiles" qui attendent le parti s'il passe dans l'opposition.

"Le PiS pourrait choisir la solution à la Benjamin Netanyahou ou Donald Trump: attendre" qu'un nouveau gouvernement tombe ou perde dans un scrutin à venir pour tenter un retour au pouvoir, estime l'analyste politique Jaroslaw Kuisz.

"Et en attendant, il pourra mettre du sable dans les rouages à chaque occasion qui se présente" et "semer des pommes de discorde entre les alliés", ajoute-t-il.

De leur côté, les dirigeants des trois partis pro-européens ont signé vendredi un accord formel de coalition qui doit servir de "feuille de route" pour l'alliance si elle arrive au pouvoir, avec Donald Tusk comme Premier ministre.

"Nous voulons vraiment que les Polonaises et les Polonais (...) puissent voir que, désormais, nous sommes prêts à prendre la responsabilité de notre pays", a expliqué M. Tusk.

Selon le co-dirigeant de la Gauche, Wlodzimierz Czarzasty, "le plus important maintenant c'est (...) de construire une Pologne tolérante, ouverte, bâtie sur l'Etat de droit, responsable. Une Pologne avec une place importante au sein de l'Union européenne".

Le document présente la position de la coalition sur des questions brûlantes telles que la gestion économique et environnementale du pays, le retour à de bonnes relations avec l'UE, la reconstruction des médias publics, la séparation de l'Eglise et de l'Etat ou l'avortement.

En cas d'échec de M. Morawiecki pour former un gouvernement, l'opposition prendra les rênes du pouvoir probablement seulement à la mi-décembre.

Le nouveau Parlement reprendra sa session mardi après-midi.


CIJ: l'impartialité de l'UNRWA suscite de «sérieux doutes» selon les Etats-Unis

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence". (AFP)
En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence". (AFP)
Short Url
  • La CIJ, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert lundi sa semaine d'audiences plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre
  • Israël, qui ne participe pas à ces audiences, a dénoncé lundi une "persécution systématique" de la CIJ

LA HAYE: Un représentant des Etats-Unis a fait part mercredi à la Cour internationale de Justice de "sérieux doutes" concernant l'impartialité de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) lors d'audiences consacrées aux obligations humanitaires d'Israël envers les Palestiniens.

"L'impartialité de l'UNRWA suscite de sérieux doutes, du fait d'informations selon lesquelles le Hamas a utilisé les installations de l'UNRWA et que le personnel de l'UNRWA a participé à l'attentat terroriste du 7 octobre contre Israël", a déclaré Josh Simmons, de l'équipe juridique du département d'État américain.

La CIJ, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert lundi sa semaine d'audiences plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre.

Israël, qui ne participe pas à ces audiences, a dénoncé lundi une "persécution systématique" de la CIJ.

M. Simmons a déclaré aux juges qu'Israël avait "de nombreuses raisons" de mettre en doute l'impartialité de l'UNRWA.

"Il est clair qu'Israël n'a aucune obligation d'autoriser l'UNRWA à fournir une assistance humanitaire", a-t-il déclaré.

Israël a promulgué une loi interdisant à l'UNRWA, d'opérer sur le sol israélien, après avoir accusé certains membres du personnel d'avoir participé aux attaques du Hamas le 7 octobre 2023, qui a déclenché le conflit.

Une série d'enquêtes, dont l'une menée par l'ancienne ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, a révélé des "problèmes de neutralité" à l'UNRWA, mais a souligné qu'Israël n'avait pas fourni de preuves de son allégation principale.

Philippe Lazzarini, directeur de l'UNRWA, a déclaré mardi que plus de 50 membres de son personnel à Gaza avaient été maltraités et utilisés comme boucliers humains alors qu'ils étaient détenus par l'armée israélienne.

Lors de sa déposition face à la Cour, Diégo Colas, représentant la France, a appelé Israël à lever "sans délai" son blocage de l'aide vers la bande de Gaza".

"L'ensemble des points de passage doivent être ouverts, le travail des acteurs humanitaires doit être facilité, et le personnel doit être protégé conformément aux droits internationaux", a-t-il déclaré .

"Conséquences mortelles" 

Israël contrôle tous les flux d'aide internationale, vitale pour les 2,4 millions de Palestiniens de la bande de Gaza frappés par une crise humanitaire sans précédent, et les a interrompus le 2 mars dernier, quelques jours avant l'effondrement d'un fragile cessez-le-feu après 15 mois de combats incessants.

"L'interdiction totale de l'aide et des fournitures humanitaires décrétée par les autorités israéliennes depuis le 2 mars a des conséquences mortelles pour les civils de Gaza", a déclaré dans un communiqué Claire Nicolet, responsable de la réponse d'urgence de l'ONG Médecins sans Frontières dans la bande de Gaza.

"Les autorités israéliennes utilisent l'aide non seulement comme une monnaie d'échange, mais aussi comme une arme de guerre et un moyen de punition collective pour plus de 2 millions de personnes vivant dans la bande de Gaza," a-t-elle ajouté.

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence".

La résolution demande à la CIJ de clarifier les obligations d'Israël concernant la présence de l'ONU, de ses agences, d'organisations internationales ou d'États tiers pour "assurer et faciliter l'acheminement sans entrave des fournitures urgentes essentielles à la survie de la population civile palestinienne".

Les avis consultatifs de la CIJ ne sont pas juridiquement contraignants, mais celui-ci devrait accroître la pression diplomatique sur Israël.

En juillet dernier, la CIJ avait aussi rendu un avis consultatif jugeant "illégale" l'occupation israélienne des Territoires palestiniens, exigeant qu'elle cesse dès que possible.


Après la panne géante, les énergies renouvelables sur le banc des accusés en Espagne

Des passagers attendent avant de monter dans leur train à la gare de Sants à Barcelone, le 29 avril 2025, au lendemain d'une panne d'électricité massive qui a touché toute la péninsule ibérique et le sud de la France. (Photo par Josep LAGO / AFP)
Des passagers attendent avant de monter dans leur train à la gare de Sants à Barcelone, le 29 avril 2025, au lendemain d'une panne d'électricité massive qui a touché toute la péninsule ibérique et le sud de la France. (Photo par Josep LAGO / AFP)
Short Url
  • Deux jours après la panne géante qui a touché la péninsule, la nature du mix énergétique ibérique est au cœur de vifs débats mercredi en Espagne.
  • Dans le viseur de ces deux quotidiens, mais aussi des partis d'opposition, se trouve la politique énergétique mise en place depuis plusieurs années par le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez.

MADRID : L'essor des énergies renouvelables a-t-il fragilisé le réseau électrique espagnol ? Deux jours après la panne géante qui a touché la péninsule, la nature du mix énergétique ibérique est au cœur de vifs débats mercredi en Espagne, malgré les messages rassurants des autorités.

« Le manque de centrales nucléaires et la multiplication par dix des énergies renouvelables ont mis à terre le réseau électrique », assure en une le quotidien conservateur ABC mercredi matin. « Les alertes sur les renouvelables depuis cinq ans » ont été « ignorées », regrette de son côté El Mundo, également classé à droite.

Dans le viseur de ces deux quotidiens, mais aussi des partis d'opposition, se trouve la politique énergétique mise en place depuis plusieurs années par le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez, qui a fait de l'Espagne l'un des champions européens de la transition verte.

Selon le gestionnaire du réseau électrique espagnol REE, le solaire et l'éolien ont représenté en 2024 près de 40 % du mix électrique espagnol. C'est près de deux fois plus qu'en 2014, et près du double également de la part du nucléaire, tombée l'an dernier à 20 %. 

Cette évolution est défendue par l'exécutif, qui s'est engagé à fermer toutes les centrales nucléaires d'ici dix ans, mais elle est source de tensions dans le pays, plusieurs rapports ayant pointé ces derniers mois de possibles risques en l'absence de mesures fortes pour adapter le réseau.

- Une énergie « sûre » ?

Dans son document financier annuel publié fin février, Redeia, la maison-mère de REE, avait ainsi mis en garde contre « la forte pénétration de la production renouvelable sans les capacités techniques nécessaires à un comportement adéquat face aux perturbations ».

Cela pourrait « provoquer des coupures de production », qui « pourraient devenir sévères, allant jusqu'à entraîner un déséquilibre entre la production et la demande, ce qui affecterait significativement l'approvisionnement en électricité » de l'Espagne, avait-elle écrit. 

Un message relayé par l'organisme espagnol de la concurrence (CNMC) dans un rapport de janvier. « À certains moments, les tensions du réseau de transport d'électricité ont atteint des valeurs maximales proches des seuils autorisés, dépassant même ces seuils à certains moments », avait écrit l'organisme.

Après la coupure de lundi, certains experts du secteur se sont interrogés sur un éventuel déséquilibre entre production et demande (difficile à corriger dans un réseau où l'éolien et le solaire ont une place prépondérante) qui aurait pu contribuer à l'effondrement du système électrique espagnol.

Dans un entretien accordé mercredi matin à la radio Cadena Ser, Beatriz Corredor, la présidente de Redeia et REE (l'ex-députée socialiste) a cependant assuré que la production d'énergies renouvelables était « sûre ».

« Relier l'incident si grave de lundi à une pénétration des énergies renouvelables n'est pas vrai, ce n'est pas correct », a-t-elle insisté, en assurant que le rapport de février ne faisait que dresser la liste de risques potentiels, comme l'y oblige la législation. 

- « Ignorance » -

Mardi déjà, Pedro Sánchez avait lui aussi défendu le modèle énergétique mis en œuvre par son gouvernement, rappelant que la cause précise de la panne qui a provoqué le chaos au Portugal et en Espagne durant de longues heures lundi n'était toujours pas connue à ce stade.

« Ceux qui lient cet incident au manque de nucléaire mentent franchement ou démontrent leur ignorance », a assuré le dirigeant socialiste.

« Les centrales nucléaires, loin d'être une solution, ont été un problème » durant la panne, car « il a été nécessaire de rediriger vers elles de grandes quantités d'énergie pour maintenir leurs réacteurs stables », a insisté le chef du gouvernement. 

Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer la panne depuis deux jours, dont celle d'une cyberattaque. Mardi, la justice espagnole a ouvert une enquête pour déterminer si la panne avait été provoquée par un « sabotage informatique » susceptible d'être qualifié de « délit terroriste ».

REE estime cependant que cette hypothèse est peu crédible. « Au vu des analyses que nous avons pu réaliser avec l'aide notamment du Centre national du renseignement espagnol (CNI), nous pouvons écarter un incident de cybersécurité », a ainsi assuré le gestionnaire.

D'après REE, l'équivalent de 60 % de la consommation électrique de l'Espagne, soit 15 gigawatts, a disparu en l'espace de cinq secondes seulement lors de la panne survenue lundi à 12 h 33 (11 h 33 GMT), un phénomène qualifié d'« inédit » et « totalement extraordinaire ».


Des rapports internes concluent à un climat antisémite et anti-musulman à Harvard

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
Short Url
  • Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël
  • Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants

NEW YORK: Deux rapports distincts sur Harvard publiés mardi par l'université ont établi qu'un climat antisémite et anti-musulman s'était installé sur le campus de la prestigieuse université américaine, dans le viseur de Donald Trump, et la pressent d'agir pour y remédier.

Ces deux rapports de plusieurs centaines de pages, construits notamment à partir de questionnaires et de centaines de témoignages d'étudiants et d'encadrants menés depuis janvier 2024, sont rendus au moment où l'université implantée près de Boston (nord-est) s'est attiré les foudres de Donald Trump, qui l'a dernièrement dépeinte en "institution antisémite d'extrême gauche", "foutoir progressiste" et "menace pour la démocratie".

Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023.

Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants, a établi que les deux phénomènes "ont été alimentés, pratiqués et tolérés, non seulement à Harvard, mais aussi plus largement dans le monde universitaire".

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël".

Un autre groupe de travail distinct, lui consacré aux positions anti-musulmans, anti-arabes et anti-Palestiniens, a conclu à "un sentiment profondément ancré de peur parmi les étudiants, les enseignants et le personnel". Les personnes interrogées décrivent "un sentiment de précarité, d'abandon, de menace et d'isolement, ainsi qu'un climat d'intolérance omniprésent", écrivent ses auteurs.

"Harvard ne peut pas - et ne va pas - tolérer l'intolérance. Nous continuerons à protéger tous les membres de notre communauté et à les préserver du harcèlement", s'engage dans une lettre accompagnant les deux rapports le président de Harvard, Alan Garber, à l'initiative des deux rapports, en promettant de "superviser la mise en oeuvre des recommandations" préconisées.

Harvard, l'université la plus ancienne des Etats-Unis et une des mieux classées au monde, s'est distinguée en étant la première à attaquer en justice l'administration Trump contre un gel de plus de deux milliards de dollars de subventions fédérales, décidé après que la célèbre institution a refusé de se plier à une série d'exigences du président.

Donald Trump, qui reproche aux universités d'être des foyers de contestation progressiste, veut avoir un droit de regard sur les procédures d'admission des étudiants, les embauches d'enseignants ou encore les programmes.

L'accusation d'antisémitisme est fréquemment employée par son administration pour justifier ses mesures contre les établissements d'enseignement supérieur, ainsi que contre certains étudiants étrangers liés aux manifestations contre la guerre à Gaza.