Union de la lumière et de la couleur, l'art du vitrail à La Havane

Le professeur de restauration de vitraux à l'Atelier scolaire de La Havane, Mirell Vázquez, parle devant un vitrail historique avec des scènes de Don Quichotte, le 7 novembre 2023, à La Havane (Photo, AFP).
Le professeur de restauration de vitraux à l'Atelier scolaire de La Havane, Mirell Vázquez, parle devant un vitrail historique avec des scènes de Don Quichotte, le 7 novembre 2023, à La Havane (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 14 novembre 2023

Union de la lumière et de la couleur, l'art du vitrail à La Havane

  • A partir du début du XXe siècle, différents styles venus d'Europe se sont entremêlés dans les grandes demeures des riches familles de la capitale
  • Fêlures, pièces manquantes, plomb qui se déforme sont les problèmes les plus fréquents rencontrés par l'équipe de restaurateurs

LA HAVANE: Magie de la lumière et de la couleur, l'art du vitrail s'est épanoui au fil des siècles à La Havane où le travail de restauration permet de conserver ce joyau de l'architecture cubaine.

"Nous voulons maintenir cet art vivant, ce serait merveilleux de ne pas le perdre", explique à l'AFP Mirell Vazquez, 44 ans, professeur de restauration de vitraux au sein de l'Ecole-atelier de La Havane, formant aux arts et métiers.

A Cuba, à côté des églises, s'est développé un "style colonial" de vitraux, en forme d'éventails colorés et aux armatures en bois, caractéristiques du quartier historique de la Vieille Havane, fondée au XVIe siècle, qui tamisaient la lumière du soleil dans les habitations.

A partir du début du XXe siècle, différents styles venus d'Europe se sont entremêlés dans les grandes demeures des riches familles de la capitale cubaine, offrant un registre "éclectique" de vitraux, d'abord importés d'ateliers étrangers, de France et d'Espagne, avant d'être réalisés sur place.

Dans le quartier cossu du Vedado, créé dans ces années-là, s'alignent les plus belles maisons de la Havane, pour la plupart nationalisées et qui se trouvent aujourd'hui dans divers états de conservation.

"Les constructions et les fortunes se sont développées au même moment", explique Mirell Vazquez qui a recensé environ 500 vitraux historiques dans cette zone.

Là, les grandes fortunes, notamment liées à l'industrie du sucre, ont rivalisé dans la magnificence de leurs demeures, conférant à ce quartier verdoyant son indéfinissable charme.

Et "quand vous installez un vitrail dans un intérieur, vous propagez de l'harmonie", fait valoir la spécialiste.

A l'instar de cette vaste maison bourgeoise, transformée en musée, dont le jardin d'hiver est orné d'un grand vitrail aux motifs floraux, alliant opaline et grisaille, coloration grise donnant un effet de modelé aux vitraux.

Ou de cette autre opulente demeure, accueillant désormais le siège de l'Union des journalistes cubains, dont l'escalier est paré d'un vitrail fabriqué dans les ateliers de la dynastie de maîtres-verriers français Champigneulle.

Climat «agressif» pour les vitraux 

Mais avec ses 85% d'humidité et les brusques changements de température à la saison des pluies, le "climat cubain est très agressif" pour les vitraux, souligne Mme Vazquez, qui encadre une équipe de cinq jeunes Cubains, formés à l'Ecole-atelier, pour mener des travaux de restauration.

Linda Viamontes de la Torre, 32 ans, y participe depuis deux ans. Formée aux techniques du vitrail, après une carrière initiale dans la santé, elle a déjà collaboré à la restauration de vitraux dans deux églises de la ville.

"C'est beaucoup de satisfaction (...) quand on voit dans quel état se trouvait le vitrail et comment il reprend son aspect original", dit-elle, devant l'oeuvre extraite d'une église néogothique du Vedado qu'elle restaure minutieusement.

Fêlures, pièces manquantes, plomb qui se déforme sont les problèmes les plus fréquents rencontrés par l'équipe de restaurateurs, également confrontée au manque de matériel dans un pays qui subit de nombreuses pénuries en raison de la crise économique.

La présence à La Havane non seulement des meilleurs exemples de vitraux de toute la Caraïbe, mais aussi de professionnels de la restauration, ont incité l'Unesco et l'Union européenne à inviter, par le biais d'un programme de coopération culturelle baptisé Transcultura, à l'initiation d'une douzaine de jeunes de la région aux bases de diverses techniques, à travers des ateliers pratiques et théoriques.

A son arrivée pour la première fois à La Havane pour y participer, Chloe Cadet, 26 ans, étudiante en design à Trinidad-et-Tobago, a été surprise par la richesse du "patrimoine architectural historique" de capitale "et par la façon dont il est si bien préservé" par rapport à celui de son pays.

"Nous avons appris l'histoire du verre, comment il se fabrique, les produits chimiques, la préparation, la coupe, la manipulation, les mesures de sécurité, très importantes dans ce métier", explique un autre participant, Franklin Alberto Sanchez, 32 ans, du Centre national de conservation de la République dominicaine.

"Dans mon pays, il n'existe pas de formation à la restauration et à la conservation des vitraux", souligne-t-il. "C'est le meilleur endroit pour suivre ce type d'atelier".


A la Fondation Vuitton, «  L'Atelier Rouge  » de Matisse comme un manifeste

L'exposition s'ouvre par une phrase de Matisse expliquant à son mécène russe, Sergueï Chtchoukine, qu'il a fait "quelque chose de nouveau". (AFP).
L'exposition s'ouvre par une phrase de Matisse expliquant à son mécène russe, Sergueï Chtchoukine, qu'il a fait "quelque chose de nouveau". (AFP).
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  • "L'Atelier rouge" (1911) est exposé à partir de samedi à la Fondation Vuitton à Paris, où il pourrait livrer quelques-uns de ses secrets
  • L'assiette peinte par Matisse en 1907 figurant à l'avant-plan de "L'Atelier rouge" provient, elle, de la collection du MoMA comme le tableau lui-même, acquis par le musée new-yorkais en 1949

PARIS: Comme un manifeste, il a inspiré d'innombrables peintres abstraits américains, ce qu'Henri Matisse ne savait pas lorsqu'il l'a peint: "L'Atelier rouge" (1911) est exposé à partir de samedi à la Fondation Vuitton à Paris, où il pourrait livrer quelques-uns de ses secrets.

L'exposition réunit en effet pour la première fois toutes les œuvres présentes dans ce tableau, une quinzaine de toiles et de sculptures qui se trouvaient dans l'atelier de l'artiste à Issy-les-Moulineaux, en région parisienne.

Certaines sont célèbres, comme "Le Jeune Marin II" (1906), exposé en France pour la première fois depuis 31 ans. D'autres moins, comme "La Corse, le vieux moulin" (1898).

L'assiette peinte par Matisse en 1907 figurant à l'avant-plan de "L'Atelier rouge" provient, elle, de la collection du MoMA comme le tableau lui-même, acquis par le musée new-yorkais en 1949 et qui fait partie de ses œuvres les plus prestigieuses, selon Ann Temkin, sa conservatrice en chef.

Des documents d'archives inédits et d'autres œuvres éclairent le contexte de création de ce "tableau-énigme", selon l'expression de la commissaire générale Suzanne Pagé, telles que "La Fenêtre bleue" (1913) du MoMA et "Grand Intérieur rouge" (1948) du Musée d'art moderne du Centre Pompidou.

Révélation

L'exposition s'ouvre par une phrase de Matisse expliquant à son mécène russe, Sergueï Chtchoukine, qu'il a fait "quelque chose de nouveau".

"Chtchoukine lui a passé commande, a acheté d'innombrables tableaux, dont +La Danse+ et +L'Atelier rose+, mais, cette fois, il refuse", raconte Mme Pagé.

"Dans sa première phase, les murs de l'atelier étaient bleus avec des rayures vertes, le sol rose et le mobilier ocre, représentant un intérieur avec une perspective traditionnelle".

"Matisse l'a laissé reposer pendant un mois et il va le recouvrir entièrement de rouge vénitien très rapidement avec une technique très fébrile", développe-t-elle.

Matisse "ne l'explique pas très bien lui-même. Il a eu une révélation". Le tableau fera "fonction de manifeste pour tous les artistes américains expressionnistes et la génération suivante, du type Mark Rothko puis Ellsworth Kelly. La représentation y est abolie au profit de l'abstraction", ajoute Mme Pagé.

A l'époque, souligne-t-elle, "tout le monde a pensé que Matisse tombait dans une espèce d'errance".

Montré à Londres, il y reçoit un accueil très froid, comme à New York, Boston et Chicago plus tard, au prestigieux Armory Show. Il finira dans un club privé londonien avant d'être revendu à un galeriste new-yorkais en 1940, puis d'entrer au MoMA en 1949.

Tableau « osé »

"L'histoire de l'art n'aurait pas été la même sans lui. C'est l'un des tableaux les plus osés de Matisse, qu'il a fait à l'aube de ses 40 ans, et c'est un moment d'expérimentation dans son travail qui a le plus influencé l'histoire de l'art du reste du XXe siècle", assure Mme Temkin.

"Lorsqu'il est arrivé au MoMA en 1949, c'était au moment où les artistes commençaient à utiliser de très grands formats avec des tableaux plein de couleurs. On raconte que la femme de Rothko se plaignait de le voir aller tout le temps voir +L'Atelier rouge+ au MoMA, ce à quoi il aurait répondu que, sans lui, elle n'aurait pas la maison dans laquelle elle vivait, façon de dire qu'il n'aurait pas eu lui-même la carrière qu'il a eue", confie-t-elle.

Parallèlement à Matisse, la fondation présente une exposition consacrée justement à un artiste américain de l'abstraction, Ellsworth Kelly (1923-2015), la plus grande de cette ampleur organisée à Paris où il vécut plusieurs années, intitulée "Formes et Couleurs", en collaboration avec le Glenstone Museum (Potomac, Maryland).

Connu pour ses œuvres monochromes, à mi-chemin entre peinture et sculpture, Ellsworth Kelly a aussi conçu pour la Fondation Vuitton le décor de son auditorium, juste avant de mourir.


La French touch pour un voyage de renouveau et de bien-être à Dubaï

Le Retreat Palm Dubai MGallery vous propose une expérience unique (fournie)
Le Retreat Palm Dubai MGallery vous propose une expérience unique (fournie)
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  • La journée commence par un petit déjeuner et une activité de poterie; c’est le point de départ d’une journée entièrement consacrée au bien-être holistique
  • Situé sur les rives de Palm Jumeirah, à Dubaï, l’hôtel bénéficie d'une vue imprenable sur le golfe Arabique

DUBAÏ: Le Retreat Palm Dubai MGallery propose à ses clients un véritable voyage avec le programme intitulé «MGallery Memorable Moments», récemment dévoilé.

Le MGallery fait partie de la chaîne hôtelière française Sofitel Hotels, basée à Paris.

Conçu pour offrir une journée inoubliable de relaxation et de rajeunissement, le MGallery offre aux touristes et aux résidents des Émirats arabes unis une expérience inoubliable de bien-être, loin de l'agitation de la ville et de la vie quotidienne.

La journée commence par un petit-déjeuner et une activité de poterie; c’est le point de départ d’une journée entièrement consacrée au bien-être holistique. Qu'il s'agisse de s'immerger dans le royaume de la thérapie «color and sound», de s'adonner à des expériences sportives ou de prendre soin de son visage, la chaîne française offre une expérience qui répond à tous les goûts.

«Ces rituels servent de marqueurs profonds dans votre voyage. Ils revigorent le corps, l'esprit et l'âme», confie ainsi Samir Arora, directeur général de MGallery.

«Chaque moment de ce séjour exceptionnel est soigneusement conçu pour vous laisser un sentiment d'équilibre intérieur et de renouveau», ajoute-t-il.

Le Retreat Palm Dubai MGallery est un hôtel de luxe marqué par la French touch.

Situé sur les rives de Palm Jumeirah, à Dubaï, l’hôtel bénéficie d'une vue imprenable sur le golfe Arabique et il offre à ses clients un espace serein où ils peuvent profiter d'un service personnalisé et d'expériences culinaires exquises.

Avec son mélange inimitable d'élégance contemporaine, le Retreat Palm Dubai MGallery offre une retraite inoubliable aux voyageurs exigeants qui sont à la recherche d'une expérience unique et enrichissante.

 


Soprano se lance dans le cinéma

Le rappeur français comorien Said M'Roumbaba, AKA. Soprano (Photo, AFP).
Le rappeur français comorien Said M'Roumbaba, AKA. Soprano (Photo, AFP).
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  • Le rappeur, très apprécié du jeune public et qui est l'une des personnalités préférées des Français
  • «Marius et les gardiens de la cité phocéenne» doit sortir en 2025

PARIS: Le rappeur marseillais Soprano se lance dans le cinéma et tiendra le rôle principal d'une comédie d'aventure familiale dont le tournage vient de débuter, ont annoncé mardi les producteurs.

"Marius et les gardiens de la cité phocéenne" doit sortir en 2025.

Le rappeur, très apprécié du jeune public et qui est l'une des personnalités préférées des Français, y joue le rôle d'un guide touristique autoproclamé "Roi de Marseille", "qui trimballe ses clients dans son bus panoramique".

Virage artistique 

"Le jour où son véhicule tombe en panne, mettant en péril son petit business, il fait la rencontre de trois gamins du quartier qui prétendent être sur la piste d'un trésor. Marius se retrouve alors engagé dans une dangereuse aventure", résume le synopsis.

De nombreuses personnalités populaires du rap se sont essayées au cinéma, certains étant devenus des habitués des plateaux comme Joeystarr ou plus récemment, alias Fianso.