Un Noël à nul autre pareil, à l'heure du confinement

Jeudi soir, la place Saint-Pierre, illuminée par son monumental arbre de Noël, était totalement déserte et sillonnée par une voiture de police. Les Italiens ont en effet entamé jeudi un confinement pour les fêtes, dans le pays le plus touché d'Europe par le virus, avec près de 71.000 morts (Photo, AFP).
Jeudi soir, la place Saint-Pierre, illuminée par son monumental arbre de Noël, était totalement déserte et sillonnée par une voiture de police. Les Italiens ont en effet entamé jeudi un confinement pour les fêtes, dans le pays le plus touché d'Europe par le virus, avec près de 71.000 morts (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 26 décembre 2020

Un Noël à nul autre pareil, à l'heure du confinement

  • Le pape a aussi annoncé qu'il comptait «visiter dès que possible» le Liban confronté à une sévère crise économique et des tensions
  • L'Allemagne a quant à elle été contrainte d'annuler ses célèbres marchés de Noël

CITE DU VICAN: Entre les messes en petit comité, les familles réduites ou séparées, les festivités habituelles interdites, l'édition 2020 de Noël aura été à l'image d'une année faite de dangers et de restrictions, avec pour principale lueur d'espoir l'arrivée des vaccins.

Dans son message de Noël, adressé par vidéo, le pape François a lancé vendredi un appel aux «vaccins pour tous, en particulier pour les plus vulnérables», soulignant que «les lois du marché et les brevets d'invention «ne doivent pas faire la loi face à «la santé de l'humanité».

«En ce moment historique, marqué par la crise écologique et par de graves déséquilibres économiques et sociaux aggravés par la pandémie du coronavirus, nous avons plus que jamais besoin de fraternité», a déclaré celui qui est à la tête des 1,3 milliard de catholiques dans le monde.

Le coronavirus a fait plus d'1,7 million de morts sur la planète et les foyers de contamination qui continuent d'apparaître rappellent qu'en dépit de l'arrivée des premiers vaccins, la vie ne retrouvera pas de sitôt son cours normal.

«Pas seuls»

Dans son allocution de Noël, la reine Elizabeth II s'est employée à insuffler de l'espoir, présent «même dans les nuits les plus sombres», aux Britanniques, durement frappés par le Covid-19 qui a fait environ 70 000 morts au Royaume-Uni.

«Pour beaucoup, cette année est empreinte de tristesse : certains pleurent la perte d'un être cher, amis et famille manquent à d'autres, alors qu'ils voudraient pour Noël une simple étreinte ou une pression de la main», a relevé la souveraine de 94 ans. «Si c'est votre cas, vous n'êtes pas seuls».

Les restrictions imposées partout pour faire face à un virus qui ne semble aucunement vouloir céder laisseront de ce Noël des images inédites. 

Le pape a certes célébré comme chaque année la messe de la nuit de Noël dans la gigantesque basilique Saint-Pierre à Rome, qui peut accueillir des milliers de croyants. Mais ils n'étaient jeudi soir que 200 fidèles masqués, essentiellement des employés du minuscule Etat du Vatican.

Et jeudi soir la place Saint-Pierre, illuminée par son monumental arbre de Noël, était déserte, sillonnée par une voiture de police. Les Italiens ont en effet entamé jeudi un confinement pour les fêtes, dans le pays le plus touché d'Europe par le virus, avec près de 71 000 morts.

Bethléem vide

La messe de la nuit de Noël commémore dans la tradition chrétienne la naissance de Jésus de Nazareth à Bethléem.

Mais à Bethléem aussi, dans la Basilique de la Nativité, seule une poignée de fidèles et de clercs ont célébré la messe de minuit, cherchant un bout de «lumière» après une année de «ténèbres».

Quelques centaines de personnes portant masques et parapluies ont regardé passer la procession dans les rues de la ville, au son des tambours et des cornemuses.

«C'est différent cette année parce que nous ne venons pas prier à l'église de la Nativité, nous ne pouvons pas nous réunir en famille, tout le monde a peur», a confié Jania Shaheen, présente avec son mari et ses deux enfants devant la basilique.

 Noël à Douvres

L'Allemagne a quant à elle été contrainte d'annuler ses célèbres marchés de Noël tandis qu'au Koweït, les églises ont été fermées jusqu'au 10 janvier malgré la présence d'une importante communauté chrétienne.

La République du Congo-Brazzaville a annoncé un reconfinement le jour de Noël et le 1er janvier, provoquant la colère des évêques.

En Espagne, le Covid n'a pas empêché la tenue de la traditionnelle Copa Nadal (Coupe de Noël), une course de natation dans le port de Barcelone (nord-est). 

A Qamichli, dans le nord-est de la Syrie contrôlé par les forces kurdes, la population a ignoré la pandémie et assisté en nombre à une cérémonie d'illumination d'un sapin dans un quartier chrétien. Musulmans et chrétiens se sont mêlés pour danser la dabké sur des musiques traditionnelles devant l'arbre illuminé.

En Irak, des bénévoles de l'association Tahawor (dialogue en arabe) ont apporté à Qaraqosh, une ville chrétienne qui a été terrorisée par le groupe jihadiste Etat islamique, des milliers de cartes et voeux de Noël en provenance de toutes les régions du pays. «Un voeu spécial à nos frères chrétiens», pouvait-on lire sur une carte signée à Bassora, dans le sud.

Très loin de là, des milliers de routiers européens ont passé le réveillon dans des conditions précaires, coincés autour du port de Douvres au Royaume-Uni, un pays qui sort lentement de l'isolement entraîné par l'apparition sur son sol d'une nouvelle souche du coronavirus.

«Je n'ai pas les mots pour décrire ce que nous ressentons. Toutes nos familles nous attendent, cela nous brise le coeur», soupirait Pawel, un chauffeur polonais de 34 ans. 

Le père Noël masqué

Aux Etats-Unis, où le Covid-19 continue de faire des ravages avec près de 3 300 morts et plus de 223 000 cas confirmés en 24 heures, le réveillon de Noël a aussi été marqué par la pandémie.

Retranché dans son club de Mar-a-Lago, en Floride (sud-est), Donald Trump, de plus en plus isolé dans sa croisade pour tenter de renverser la victoire de Joe Biden à la présidentielle, a posté ses vœux de fin d'année sur Twitter, au milieu de tweets dénonçant sans preuve des «fraudes» et une élection «truquée».

Quant au Père Noël, il a reçu l'autorisation officielle du département de l'Agriculture de Floride de s'y déplacer grâce à ses rennes, sans payer de frais de douane. Il devra toutefois porter un masque au cours de sa tournée, a précisé le département dont dépendent les animaux et le bétail, en dépit du fait que le Dr Anthony Fauci a confié la semaine dernière s'être rendu au Pôle Nord pour vacciner le célèbre personnage au manteau rouge.

«Il peut descendre par la cheminée, il peut laisser les cadeaux... Vous n'avez rien à craindre», avait assuré samedi le «Monsieur Covid-19» de la Maison Blanche.

Au Québec, Montréal n'a pas eu le droit, pour la troisième année consécutive, à un «Noël blanc», le record absolu de douceur climatique pour un 25 décembre y ayant été battu avec 13,6 degrés Celsius vendredi en début de matinée.


Gaza: une commission de l'ONU accuse Israël de «génocide»

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  • La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produi(sai)t à Gaza et continu(ait) de se produire" dans ce territoire palestinien,
  • "La responsabilité incombe à l'État d'Israël", a-t-elle ajouté en présentant un nouveau rapport

GENEVE: Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre et d'autres responsables israéliens.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produi(sai)t à Gaza et continu(ait) de se produire" dans ce territoire palestinien, a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

"La responsabilité incombe à l'État d'Israël", a-t-elle ajouté en présentant un nouveau rapport.

Israël a "rejeté catégoriquement" ce "rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate" de la commission, a réagi son ministère des Affaires étrangères.

Sa publication intervient près de deux ans après le début de la guerre, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël. Depuis, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a juré de détruire le mouvement islamiste qui a pris le pouvoir en 2007 à Gaza.

La commission d'enquête a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

"Intention de détruire" 

"Il est clair qu'il existe une intention de détruire les Palestiniens à Gaza par des actes répondant aux critères énoncés dans la Convention sur le génocide", a relevé dans un communiqué Mme Pillay, qui fut présidente du Tribunal pénal international pour le Rwanda et juge à la Cour pénale internationale (CPI).

Les plus hauts dirigeants israéliens "ont orchestré une campagne génocidaire", a ajouté la Sud-Africaine de 83 ans, ancienne Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme.

La commission n'est pas une instance juridique mais ses rapports peuvent accroître la pression diplomatique et servent à recueillir des preuves que les tribunaux peuvent utiliser.

La commission a conclu un accord de coopération avec la Cour pénale internationale (CPI) avec laquelle "nous avons partagé des milliers d'informations", a expliqué Mme Pillay à l'AFP.

"La communauté internationale ne peut rester silencieuse face à la campagne génocidaire lancée par Israël contre le peuple palestinien à Gaza. Lorsque des signes et des preuves manifestes de génocide apparaissent, l'absence d'action pour y mettre fin équivaut à une complicité", a souligné Mme Pillay.

La campagne de représailles militaires dans le territoire palestinien a fait près de 65.000 morts, selon des données du ministère de la Santé de la bande de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas, données jugées fiables par l'ONU.

Depuis le début de la guerre, Israël a été accusé à plusieurs reprises de commettre un génocide à Gaza, par diverses ONG, des experts indépendants de l'ONU, et jusque devant la justice internationale, à l'initiative de l'Afrique du Sud.

Les autorités israéliennes ont toujours vigoureusement rejeté ces accusations.

L'ONU n'a pas qualifié la situation de génocide, mais le chef des opérations humanitaires a exhorté à la mi-mai les dirigeants mondiaux à "agir pour empêcher un génocide".

A La Haye, la Cour internationale de justice (CIJ) avait sommé Israël dès janvier 2024 de prévenir tout acte de génocide. Quatre mois après, le procureur de la CPI avait demandé que des mandats d'arrêt soient délivrés à l'encontre de MM. Netanyahu et Gallant, soupçonnés de crimes contre l'humanité et crimes de guerre.

La CPI est depuis dans le collimateur de Washington qui a pris des mesures contre des magistrats ayant autorisé la Cour à émettre ces mandats d'arrêt, notamment l'interdiction d'entrée sur le sol américain et le gel des avoirs détenus aux États-Unis.


Rubio promet un soutien "indéfectible" à Israël, avant une visite à Doha

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visitent le Mur occidental, le lieu de prière le plus sacré du judaïsme, dans la vieille ville de Jérusalem. (AP)
Le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visitent le Mur occidental, le lieu de prière le plus sacré du judaïsme, dans la vieille ville de Jérusalem. (AP)
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  • En visite à Jérusalem, le secrétaire d’État Marco Rubio a réaffirmé le soutien « indéfectible » des États-Unis à Israël dans sa guerre contre le Hamas à Gaza
  • Alors que les offensives israéliennes se poursuivent, causant de lourdes pertes civiles à Gaza, les critiques internationales s’intensifient

Jérusalem: Le secrétaire d'Etat Marco Rubio a promis lundi à Jérusalem le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à Israël pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza, à la veille d'un déplacement à Doha.

Durant la visite de M. Rubio, l'armée israélienne a poursuivi son offensive dans la bande de Gaza assiégée et affamée, la Défense civile locale faisant état d'au moins 49 morts, dont des enfants.

Lancée en riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, cette offensive a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste a pris le pouvoir en 2007.

Le déplacement de M. Rubio a coïncidé avec un sommet arabo-islamique à Doha, quelques jours après une attaque israélienne inédite le 9 septembre au Qatar contre des chefs du Hamas.

"Les habitants de Gaza méritent un avenir meilleur, mais cet avenir meilleur ne pourra commencer que lorsque le Hamas sera éliminé", a déclaré M. Rubio après une rencontre à Jérusalem avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

"Vous pouvez compter sur notre soutien indéfectible et notre engagement à voir cela se concrétiser", a-t-il ajouté.

M. Rubio se rend mardi au Qatar, en route pour Londres, afin de "réaffirmer le soutien total des Etats-Unis à la sécurité et la souveraineté du Qatar après l'attaque israélienne", selon le département d'Etat.

La frappe aérienne au Qatar, un médiateur entre Israël et le Hamas, a contrarié le président Donald Trump.

"Le Qatar a été un très grand allié. Israël et tous les autres, nous devons faire attention. Quand nous attaquons des gens, nous devons être prudents", a-t-il dit dimanche.

Malgré cette critique, M. Netanyahu a estimé que M. Trump était "le plus grand ami" qu'Israël ait jamais eu à la Maison Blanche.

- "Animaux barbares" -

Au sommet de Doha, l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, s'en est prix à Israël, l'accusant de "vouloir faire échouer les négociations" en vue d'un cessez-le-feu à Gaza et d'une libération des otages enlevés durant l'attaque du 7-Octobre.

Un communiqué final du sommet a appelé "tous les Etats à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël", alors que les six monarchies du Golfe ont appelé les Etats-Unis à "user de leur influence" pour contenir Israël.

A Jérusalem, M. Rubio s'est montré pessimiste quant à la possibilité d'une solution "diplomatique" à Gaza, qualifiant le Hamas d'"animaux barbares".

"Même si nous souhaitons vivement qu'il existe un moyen pacifique et diplomatique pour mettre fin (à la guerre) -et nous continuerons à explorer cette voie-, nous devons également nous préparer à la possibilité que cela ne se produise pas", a-t-il dit.

M. Rubio a aussi affiché la solidarité des Etats-Unis avec Israël avant un sommet coprésidé par la France et l'Arabie saoudite le 22 septembre à l'ONU, destiné à promouvoir la reconnaissance d'un Etat de Palestine, au côté d'Israël.

Une initiative largement symbolique dans la mesure où Israël s'oppose fermement à la création d'un tel Etat auquel aspirent les Palestiniens.

Les Etats-Unis sont également hostiles à cette démarche, qui selon M. Rubio, a "enhardi" le Hamas.

En soirée, le secrétaire d'Etat a rencontré à Jérusalem des familles d'otages, selon un responsable du département d'Etat. Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque du 7-Octobre, 47 sont encore retenues à Gaza, dont 25 décédées selon l'armée israélienne.

- "Un corps sans âme" -

Dans le territoire palestinien, la Défense civile a indiqué que plus de la moitié des 49 Palestiniens tués l'avaient été à Gaza-ville, où l'armée a intensifié ses attaques avec l'objectif de s'en emparer.

Compte-tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

L'armée israélienne, qui présente Gaza-ville comme l'un des derniers bastions du Hamas dans le territoire palestinien, y a détruit plusieurs tours d'habitation en accusant le Hamas de s'y cacher.

Les Palestiniens continuent de fuir, en grand nombre, la ville et ses environs, qui comptaient un million d'habitants selon l'ONU.

"Je me sens comme un corps sans âme", dit Susan Annan, une Palestinienne qui habitait dans l'une de tours détruites. "Nous avons quitté notre maison avec seulement nos vêtements. Nous n'avons rien pu emporter."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire. L'ONU y a déclaré la famine, ce que Israël dément.


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.