Le véhicule électrique perd son élan aux Etats-Unis

Des voitures Tesla sont installées à des stations de recharge à Yermo, en Californie, le 14 mai 2022. La transition des États-Unis vers les voitures électriques s'est heurtée à un obstacle, les préoccupations relatives à l'autonomie des véhicules et à la capacité de recharge limitée venant s'ajouter aux problèmes d'accessibilité financière. (Photo Chris Delmas AFP)
Des voitures Tesla sont installées à des stations de recharge à Yermo, en Californie, le 14 mai 2022. La transition des États-Unis vers les voitures électriques s'est heurtée à un obstacle, les préoccupations relatives à l'autonomie des véhicules et à la capacité de recharge limitée venant s'ajouter aux problèmes d'accessibilité financière. (Photo Chris Delmas AFP)
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Publié le Dimanche 19 novembre 2023

Le véhicule électrique perd son élan aux Etats-Unis

  • Les véhicules électriques (EV) présentent un «problème spécifique. C'est un achat plus complexe à cause de l'autonomie et du réseau de recharge»
  • Les Américains conduisent souvent plusieurs milliers de kilomètres pour rendre visite à leurs proches, faute de transports publics suffisants

NEW YORK : Le véhicule électrique séduit moins qu'anticipé aux Etats-Unis, pâtissant d'infrastructures de recharge insuffisantes et d'une autonomie limitée pour un véhicule plus onéreux que ses cousins à combustion, dans un contexte d'inflation et de taux d'emprunts élevés.

Un constat dressé par plusieurs constructeurs américains qui recalibrent leurs véhicules, revoient leurs objectifs, retardent des projets. Et cherchent à écluser leurs stocks d'invendus.

«Le ralentissement des ventes de véhicules électriques est plus marqué que pour les autres catégories de véhicules et le contexte économique n'est pas la seule explication», commente pour l'AFP Neil Saunders, directeur chez Globaldata.

Les véhicules électriques (EV) présentent un «problème spécifique. C'est un achat plus complexe à cause de l'autonomie et du réseau de recharge».

Les Américains conduisent souvent plusieurs milliers de kilomètres pour rendre visite à leurs proches, faute de transports publics suffisants.

Mais repérer les stations de recharge compatibles avec leur véhicule dans le «patchwork» actuel et la durée d'une recharge ne tiennent pas la comparaison face au maillage des stations-service et aux quelques minutes pour faire un plein.

«C'est un désagrément, un fardeau pour eux», relève M. Saunders.

- Inquiétudes -

Selon une étude du CTA, organisateur du salon de l'électronique (CES) de Las Vegas, 76% des conducteurs envisageant d'acheter un EV le considèrent comme une forme fiable de transport.

Mais des inquiétudes persistent: manque de points de recharge (36%), longévité de la batterie (39%), coût d'achat (38%).

Selon Cox Automotive, un véhicule électrique a coûté en moyenne 51.762 dollars en octobre, soit 13.000 de moins sur un an mais près de 4.000 de plus que toutes motorisations confondues.

En Europe, la cherté des carburants pétroliers rend plus intéressante une recharge électrique et compense le surcoût d'achat initial. Mais aux Etats-Unis, malgré la hausse des cours, un litre reste deux fois moins cher qu'en France ou au Royaume-Uni, d'après l'Observatoire Cetelem 2024.

«Je m'inquiète de l'environnement des taux d'intérêts élevés dans lequel nous sommes», relevait mi-octobre Elon Musk, patron de Tesla, insistant sur la nécessité de réduire le prix des véhicules pour que les mensualités des ménages restent stables.

Le groupe, qui a opéré plusieurs baisses ces derniers mois, a vendu plus de 490.000 des quelque 873.000 véhicules électriques neufs écoulés sur les dix premiers mois de l'année, selon le spécialiste Kelley Blue Book.

Un avis partagé quelques jours plus tard par John Lawler, directeur financier de Ford. Pour lui, il faut revenir au niveau pré-Covid et pré-inflation de 13% du budget mensuel des ménages consacrés à l'automobile.

«Les changements en cours sur le marché --prix, taux d'adoption, réglementation-- nous forcent à réduire encore le coût de nos véhicules», a reconnu Jim Farley, patron du groupe.

- Coût de revient -

Son concurrent GM a repoussé d'un an, à fin 2025, la conversion de son usine d'assemblage d'Orion (Michigan) «pour une meilleure gestion de l'investissement en capital tout en s'alignant sur la demande en pleine évolution pour les véhicules électriques».

«De plus, nous avons identifié des améliorations techniques que nous allons mettre en oeuvre pour accroître la rentabilité de nos produits», a-t-il précisé.

Ford et Tesla cherchent également à simplifier leurs véhicules pour réduire les pièces détachées et faciliter le processus de fabrication.

«Baisser le coût de nos véhicules est notre principale priorité», a affirmé Vaibhav Taneja, directeur financier de Tesla.

C'est le cas notamment pour le Cybertruck, son pick-up électrique futuriste, dont les livraisons doivent commencer d'ici fin 2023. «Nous faisons tout notre possible pour simplifier le véhicule», a confié Elon Musk.

«Nous réduisons la complexité», a rebondi le patron de Ford. «Et nous optimisons le design et l'ingénierie pour un meilleur processus de fabrication».

Pour Emmanuel Rosner, analyste de Deutsche Bank, «les attentes étaient tellement élevées que nous constatons un effondrement. Tout est question de prix et les constructeurs n'ont pas encore trouvé l'équation économique pour faire moins cher», a-t-il dit sur CNBC.

«La demande n'est tout simplement pas au rendez-vous. C'est plus lent que ce que voudraient les décideurs politiques», relève M. Saunders. «Il ne faut pas fixer des objectifs arbitraires, il faut aussi s'assurer que les infrastructures sont là».

Deux législations fédérales récentes devraient stimuler les ventes.

L'une prévoit jusqu'à 7,5 milliards de dollars de subventions pour disséminer des stations de recharge --plus de 70.000 postes ultra-rapides d'ici 2041-- et l'autre des crédits d'impôt jusqu'à 7.500 dollars jusqu'en 2032.

Pour Neil Saunders, «la trajectoire sur le long terme est favorable aux véhicules électriques».


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com