Assurances: le coût des inondations dans les Hauts-de-France estimé à 550 millions d'euros

Cette vue aérienne montre le village inondé de La Calotterie et ses environs, près de Neuville-sous-Montreuil, dans le nord de la France, où quelque 250 communes seront déclarées en état de catastrophe naturelle en raison d'inondations massives, le 17 novembre 2023 (Photo de Charles Caby / AFP).
Cette vue aérienne montre le village inondé de La Calotterie et ses environs, près de Neuville-sous-Montreuil, dans le nord de la France, où quelque 250 communes seront déclarées en état de catastrophe naturelle en raison d'inondations massives, le 17 novembre 2023 (Photo de Charles Caby / AFP).
Short Url
Publié le Mercredi 22 novembre 2023

Assurances: le coût des inondations dans les Hauts-de-France estimé à 550 millions d'euros

  • Le Pas-de-Calais a été touché pendant plus de deux semaines par des inondations à répétition, qui ont commencé au passage de la tempête Ciaran
  • La facture annoncée par la CCR, qui vaut pour l'ensemble du marché de l'assurance, est une première estimation, qui pourra être révisée

PARIS: La Caisse centrale de réassurance (CCR) a estimé mercredi à 550 millions d'euros le coût des inondations pris en charge dans le cadre du régime de catastrophe naturelle dans les Hauts-de-France, dont au moins la moitié à sa charge.

"C'est un événement extrêmement important, exceptionnel à l'échelle des départements touchés", a déclaré à l'AFP Edouard Vieillefond, directeur général du réassureur public.

Le Pas-de-Calais a été touché pendant plus de deux semaines par des inondations à répétition, qui ont commencé au passage de la tempête Ciaran.

Elles ont fait cinq blessés légers depuis le 6 novembre, et de très importants dégâts matériels.

La facture annoncée par la CCR, qui vaut pour l'ensemble du marché de l'assurance, est une première estimation, qui pourra être révisée.

Les assureurs disent se mobiliser: lundi, leur fédération professionnelle a invité ses membres à verser aux assurés sinistrés une avance dans les jours suivant la demande d’acompte après une première évaluation.

Il faut dire que le ministre de l'Economie Bruno Le Maire les avait appelé quelques heures plus tôt les assureurs à ne pas "pinailler".

Dans le Pas-de-Calais, un seul cours d’eau, la Canche, reste en vigilance orange pour risque de crues mercredi et devrait le demeurer jeudi. La décrue est en cours, mais elle est "lente" et "des débordements importants peuvent toujours être constatés", selon Vigicrues.

L’Aa, qui avait fortement débordé ces derniers jours, est désormais classée en vert, la Hem en jaune.

Le coût total des sinistres - tremblement de terre, sécheresse, autres inondations ou submersions en marge de tempête... - dépasse le milliard d'euros cette année pour la CCR, soit peu ou prou les primes perçues à ce titre.

Le régime dédié aux catastrophes naturelles a été déficitaire 6 des 7 dernières années et a dû puiser dans ses réserves, qui sont passée d'environ 4,5 milliards d'euros en 2016 à 2 milliards d'euros au début de l'année, rappelle M. Vieillefond.

Ce déficit chronique du régime pose la question de son financement, aujourd'hui par une surprime de 12% sur les contrats d'assurance habitation.

La fédération professionnelle France Assureurs s'est prononcée mi-octobre pour une augmentation à 18% de cette surprime. La CCR penche en faveur d'une montée à 19% dans un premier temps et à 22% d'ici 2050.

"Les événements catastrophiques sont de plus en plus fréquents avec des intensités de plus en plus fortes, ce qui était catastrophique il y a vingt ans devient presque récurrent et on se prépare à pire dans vingt ans avec le réchauffement" climatique, estime M. Vieillefond.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

Short Url
  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Short Url
  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

Short Url
  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.