Accord Israël/Hamas: Une trêve de quatre jours «insuffisante», selon les principales ONG dont Amnesty

La possibilité d'une trêve de quatre jours ouverte par l'accord conclu entre Israël et le Hamas est "insuffisante" ont estimé mercredi plusieurs ONG, appelant à un cessez-le-feu (Photo d'illustration, AFP).
La possibilité d'une trêve de quatre jours ouverte par l'accord conclu entre Israël et le Hamas est "insuffisante" ont estimé mercredi plusieurs ONG, appelant à un cessez-le-feu (Photo d'illustration, AFP).
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Publié le Mercredi 22 novembre 2023

Accord Israël/Hamas: Une trêve de quatre jours «insuffisante», selon les principales ONG dont Amnesty

  • «C'est insuffisant et ce n'est certainement pas assez en terme de droits humains», a notamment affirmé Paul O'Brien, directeur exécutif d'Amnesty International
  • Les ONG ont aussi réitéré leur condamnation des bombardements contre des hôpitaux et d'autres infrastructures de santé

LONDRES: La possibilité d'une trêve de quatre jours ouverte par l'accord conclu entre Israël et le Hamas est "insuffisante" pour faire entrer l'aide requise dans la bande de Gaza, ont estimé mercredi plusieurs ONG, appelant à un cessez-le-feu.

"C'est insuffisant et ce n'est certainement pas assez en terme de droits humains", a notamment affirmé Paul O'Brien, directeur exécutif d'Amnesty International aux Etats-unis, lors d'une visioconférence à laquelle participaient également Handicap International, Oxfam, Médecins sans frontières, Médecins du Monde ou encore Save the Children.

Israël et le Hamas ont conclu mercredi un accord sur une libération d'otages retenus dans la bande de Gaza en échange de la libération de prisonniers palestiniens qui prévoit aussi une "pause humanitaire", comme l'a évoqué le Qatar, un des médiateurs de cet accord.

L'objectif est de permettre l'entrée de davantage d'aide humanitaire et d'urgence, dans le contexte de siège total auquel est confronté le territoire palestinien, coupé de ses approvisionnements en eau, électricité et carburant.

"En quatre jours, nous ne pouvons pas apporter de la nourriture à 2 millions de personnes, des soins à 2 millions de personnes", a toutefois regretté Danila Zizi, responsable d'Handicap International, estimant que ce serait "une goutte dans l'océan".

Ces ONG appellent ainsi à la mise en place d'un "cessez-le-feu", ainsi qu'à l'ouverture d'autres points d'entrée dans la bande de Gaza que celui de Rafah à la frontière avec l'Egypte, afin de pouvoir atteindre davantage de zones du territoire palestinien.

Avec la pause prévue dans l'accord, "nous pourrons apporter des médicaments, du carburant, mais nous ne pourrons pas les utiliser correctement et atteindre les personnes qui en ont besoin", a insisté Joël Weiler, directeur général de Médecins du Monde.

Les ONG ont aussi réitéré leur condamnation des bombardements contre des hôpitaux et d'autres infrastructures de santé, déplorant la mort de plusieurs de leurs membres.

"Les hôpitaux ne devraient jamais, en aucune circonstance, être des cibles", s'est indignée Avril Benoît, directrice générale de Médecins sans frontières aux Etats-Unis.

L'accord entre Israël et le Hamas a été annoncé au 47e jour de la guerre. Celle-ci a été déclenchée par une attaque d'une violence inédite dans l'histoire d'Israël, menée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien, dans laquelle 1.200 personnes, en grande majorité des civils, ont été tuées, selon les autorités.

En représailles Israël, qui a promis "d'anéantir" le Hamas, bombarde sans relâche la bande de Gaza, où plus de 14.000 personnes ont été tuées dont plus de 5.800 enfants, selon le gouvernement du Hamas.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.