L'exposition «At the Edge of Land» d'Art Jameel explore les liens entre les paysages et le commerce

Organisée par Lucas Morin, l'exposition à Hayy Jameel rassemble des œuvres de la collection Art Jameel, ainsi que des prêts et de nouvelles commandes d'artistes internationaux, dont beaucoup présentent leur travail en Arabie saoudite pour la première fois. (Photo fournie)
Organisée par Lucas Morin, l'exposition à Hayy Jameel rassemble des œuvres de la collection Art Jameel, ainsi que des prêts et de nouvelles commandes d'artistes internationaux, dont beaucoup présentent leur travail en Arabie saoudite pour la première fois. (Photo fournie)
Short Url
Publié le Samedi 25 novembre 2023

L'exposition «At the Edge of Land» d'Art Jameel explore les liens entre les paysages et le commerce

  • Le conservateur décrit l'événement comme un voyage qui retrace la route commerciale sur laquelle se trouve Djeddah
  • L'exposition «At the Edge of Land» invite les visiteurs à découvrir de nouvelles pratiques artistiques et de nouveaux artistes, et à s'inspirer des relations complexes entre les paysages et le commerce pour leur donner un sens

DJEDDAH: «At the Edge of Land», une exposition collective d'Art Jameel, explore les relations complexes entre les paysages et le commerce.

Sous le commissariat de Lucas Morin, l'exposition à Hayy Jameel rassemble des œuvres de la collection Art Jameel, ainsi que des prêts et de nouvelles commandes d'artistes internationaux, dont beaucoup présentent leur travail en Arabie saoudite pour la première fois.

L'exposition remet en question les idées prédéterminées de vide et de développement, en mettant en lumière les régions et les personnes en marge des routes commerciales. Elle explore l'interconnexion inattendue des géographies, des ressources et des marchandises qui transitent entre la terre et la mer, racontant des histoires d'érosion et d'extraction.

1
Organisée par Lucas Morin, l'exposition à Hayy Jameel rassemble des œuvres de la collection Art Jameel, ainsi que des prêts et de nouvelles commandes d'artistes internationaux, dont beaucoup présentent leur travail en Arabie saoudite pour la première fois. (Photo fournie)

Morin, le conservateur de l'exposition, décrit celle-ci comme un voyage qui retrace la route commerciale sur laquelle se trouve Djeddah, reliant l'Asie de l'Est et l'Europe via la mer Rouge et le canal de Suez. «Je pense que tout le monde peut s'identifier aux paysages et je suis inspiré par la façon dont les artistes nous aident à trouver de nouvelles significations et des liens que nous ne voyons pas au premier abord», a-t-il expliqué.

La sélection d'artistes et d'œuvres d'art présentée dans l'exposition reflète l'expérience des artistes qui ont traversé des terres, des canaux et des rivières. Ils documentent les paysages en voie de disparition et donnent une voix à leurs communautés, remettant en question l'inévitabilité de la perte.

Les œuvres d'art représentent des maisons accrochées à des côtes érodées, du sable extrait pour créer des îles artificielles lointaines et des marins échoués dans le désert. Elles explorent également les ports, les conteneurs et les bruits d'immenses navires attendant d'être démantelés, révélant l'interconnexion des économies et établissant des parallèles entre la circulation des marchandises et celle des personnes.

FAITS MARQUANTS

- Sous le commissariat de Lucas Morin, l'exposition de Hayy Jameel rassemble des œuvres de la collection Art Jameel, ainsi que des prêts et de nouvelles commandes d'artistes internationaux.

- L'exposition remet en question les idées prédéterminées de vide et de développement, en mettant en lumière les régions et les personnes en marge des routes commerciales.

- Elle explore les liens inattendus entre les géographies, les ressources et les marchandises qui transitent entre la terre et la mer, racontant des histoires d'érosion et d'extraction.

Parmi les artistes participants à l’exposition figurent Jananne al-Ani, Iosu Aramburu, Au Sow Yee, Daniele Genadry, Ho Rui An, Ranjit Kandalgaonkar, Lala Rukh et Hira Nabi.

Morin souligne l'importance de réunir des artistes modernes et contemporains issus de milieux artistiques et culturels différents, afin de garantir une exposition dynamique et attrayante.

Certaines des œuvres d'art présentées dans l'exposition ont été créées à cette occasion.

«Par exemple, l'œuvre de l'artiste philippin Joar Songcuya, intitulée ‘Passage to Suez’, est constituée de dessins basés sur ses souvenirs d'ingénieur maritime. Songcuya se souvient très bien de l'époque où il travaillait sur des pétroliers et visitait les ports saoudiens de la mer Rouge», a indiqué Morin.

Daniele Genadry, dont les œuvres figurent dans l'exposition, a expliqué sa démarche artistique et les motivations de sa participation: «Mon travail reflète principalement la manière dont des conditions persistantes et instables, en particulier celles présentes dans le Liban d'après-guerre, peuvent générer une forme spécifique de perception. L'objectif est de créer une expérience visuelle intense et irritée qui parle de nos crises mondiales actuelles.»

Genadry a ajouté: «Participer à Hayy Jameel a été une excellente occasion de présenter mon travail dans le contexte de la collection d'art Jameel. Je crois que la vision consciente et incarnée peut résister aux modes de perception dominants perpétués par nos écrans et nos médias, et ce fut un honneur d'exposer avec un groupe d'artistes aussi merveilleux et de travailler à nouveau avec Lucas.»

L'exposition «At the Edge of Land» invite les visiteurs à découvrir de nouvelles pratiques artistiques et de nouveaux artistes, et à s'inspirer des relations complexes entre les paysages et le commerce pour leur donner un sens. L'exposition vise à susciter une réflexion sur l'interconnexion de notre monde, tant sur le plan environnemental qu'économique.

Elle est ouverte au public et se poursuivra jusqu'au 13 avril de l'année prochaine. Pour plus d'informations, consultez le site hayyjameel.org.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Paul Kupelian, artiste informel et chroniqueur du côté coloré de la vie

L’art de Paul Kupelian échappe aux catégories et n’obéit qu’à la nécessité de peindre. (fournie)
L’art de Paul Kupelian échappe aux catégories et n’obéit qu’à la nécessité de peindre. (fournie)
Short Url
  • A force de peindre son quotidien, ses lieux familiers et le chaos de Beyrouth, il devient le chroniqueur visuel d'événements importants, tout comme de sa propre évolution
  • Sa signature artistique se caractérise par un style vibrant et coloré, joyeux et dynamique, ce qui ne l’empêche pas de trouver, dans les infinies nuances de sa palette lumineuse, une harmonie chromatique qui se révèle au premier coup d’œil

BEYROUTH : Figuratif ? Naïf ? L’art de Paul Kupelian échappe aux catégories et n’obéit qu’à la nécessité de peindre. Né en 1975, cet artiste autodidacte de nationalité libanaise et française dont les racines remontent à l'Arménie, a grandi dans une famille d'artistes. Il n’a que 7 ans quand sa grand-tante l’initie à la technique reine, et donc complexe, de la peinture à l’huile. Dès lors, le reste de son enfance est ébloui par d’innombrables heures passées à dessiner et à peindre tout ce qui l’entoure. Il met toute sa passion à se perfectionner, aborde de nouveaux médiums tels que l'encre de Chine, l'acrylique, le pastel gras, le fusain ou la sanguine. Savait-elle, cette bienveillante aïeule, qu’elle lui offrait à travers l'art l'exutoire thérapeutique suprême, un moyen d'exprimer ses émotions et d'affronter les complexités de la vie ?  A force de peindre son quotidien, ses lieux familiers et le chaos de Beyrouth, il devient le chroniqueur visuel d'événements importants tout comme de sa propre évolution, projetant ses troubles sur la toile et y gagnant en retour paix intérieure et stabilité.

Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)
Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)

Sa signature artistique se caractérise par un style vibrant et coloré, joyeux et dynamique, ce qui ne l’empêche pas de trouver, dans les infinies nuances de sa palette lumineuse, une harmonie chromatique qui se révèle au premier coup d’oeil. Il y a dans ses oeuvres une joie contagieuse que confirme le sourire spontané de tout spectateur qui y est confronté. Ce pouvoir n’échappe pas au regard avisé de la galeriste Nadine Begdache, commissaire de l’espace Janine Rubeiz, à Beyrouth. En 2016, elle lui offre son exposition inaugurale : "Looking at the Bright Side" (Regard sur le côté lumineux de la vie). Une présentation saluée par les critiques d'art et les collectionneurs.

Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)
Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)

Qu’on ne se trompe pas sur la « naïveté » de cet artiste autodidacte. Sa profonde compréhension des proportions, de la perspective et des détails complexes n’échappe pas à un regard averti.  Ses peintures, bien que légères, servent de canal à ses émotions. Dans ses œuvres récentes, Paul Kupelian utilise principalement la peinture acrylique à grande échelle, un médium dont il apprécie la polyvalence et le potentiel expressif.

Chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)
Chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)

Bien qu’il n’ait pas donné d’exposition depuis un certain temps, il confie à Arab News en français qu’il vit à présent à Dubai où il occupe un poste de direction dans le retail.  « Je peins dès que j’en ai le temps, le soir et surtout les weekends » poursuit-il. « La peinture est mon exutoire, je peux y passer des heures sans voir le temps passer. Cela me permet de tout oublier et m’apporte énormément de joie » ajoute Paul Kupelian qui affirme que, comme pour beaucoup d’artistes, son art est sa thérapie. Ajoutez à cette passion celle de l’histoire, la géopolitique, la philosophie, la musique, les voyages, le sport, vous obtenez, dans chaque toile, une nouvelle fenêtre ou un nouveau miroir où chacun peut trouver une réponse à ses propres questionnements.

 


Deuxième jour de la RSFW: défilé historique de maillots de bain et dentelle élégante

La collection d’EAU comprenait des maillots de bain simples – une pièce en V profond, motifs à épaules dénudées, tops bandeau et divers paréos. (Photo fournie)
La collection d’EAU comprenait des maillots de bain simples – une pièce en V profond, motifs à épaules dénudées, tops bandeau et divers paréos. (Photo fournie)
Short Url
  • Certains looks élégants étaient associés à des couvre-chefs soyeux et à des sacs à main sophistiqués
  • La collection de Sara Altwaim, comprenait un certain nombre de robes blanches fluides en dentelle et en mousseline

MER ROUGE: La marque marocaine EAU a marqué l’histoire en lançant, vendredi, la deuxième série de défilés de la Red Sea Fashion Week. En effet, c’est la première fois que des maillots de bain font leur entrée sur un podium saoudien.

Avec la piscine scintillante de St. Regis et les palmiers ondulants en arrière-plan, la deuxième RSFW a mis en valeur l’une des pièces incontournables de l’été.

F
EAU. (Photo fournie)

La collection comprenait des maillots de bain simples – une pièce en V profond, motifs à épaules dénudées, tops bandeau et divers paréos. Bleu roi, jaune moutarde, vert chasseur et rouge marron dominaient la collection, créant une palette d’automne plutôt singulière, mais bienvenue, pour la saison estivale à venir.

Certains looks élégants étaient associés à des couvre-chefs soyeux et à des sacs à main sophistiqués, notamment des paniers tressés parsemés de strass, des sacs de plage en paille et des pochettes à franges.

F
Sarah Altwaim. (Photo fournie)

La mode affluait à mesure que la mer Rouge brillait. La collection de Sara Altwaim comprenait un certain nombre de robes blanches fluides en dentelle et en mousseline. Chacune des pièces est attrayante, grâce à une touche individuelle, de subtiles perles, des coupes superposées ou un mélange de tissus.

Altwaim a présenté un tissu en mousseline d’inspiration sous-marine présentant des croquis de créatures des fonds marins, comme les poissons, les crevettes et les crabes, qui ont fait leur apparition dans une variété d’ensembles.

Les cols de perles très superposés, les jupes en forme de paréo, les résilles ornées de bijoux, les tissus métalliques et les vêtements fluides étaient également inspirés de la vie marine.

La créatrice saoudienne Yasmina Q a introduit les vêtements d’intérieur, clôturant les défilés avec une collection de robes en tricot effet côtelé dans des tons vert menthe, bleu écume de mer, jaune vif, corail et bien plus encore.

Il y avait aussi des manches évasées et une taille ajustée qui se transformait en une forme trapèze. Certaines pièces étaient également sans manches pour un look estival plus décontracté. La collection, composée de lunettes de soleil et de chapeauxestivaux, présentait également une gamme de vêtements d’intérieur, allant des bas côtelés aux hauts ajustés simples, en passant par les chemises côtelées, les hauts kimonos et les pulls amples.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les 80 ans de Dave: «pour un beatnik, faire carrière est un gros mot!»

Le chanteur néerlandais francophone Wouter Otto Levenbach alias Dave, pose lors d'une séance photo à Paris le 29 avril 2024 (Photo, AFP).
Le chanteur néerlandais francophone Wouter Otto Levenbach alias Dave, pose lors d'une séance photo à Paris le 29 avril 2024 (Photo, AFP).
Short Url
  • Mardi, Dave fête ses 80 ans et ses 60 ans de scène au Grand Rex, à Paris
  • Débarqué des Pays-Bas, le jeune Wouter Otto Levenbach débute à Paris en 1965

PARIS: "A 20 ans, je rêvais de vivre en chantant, surtout pas faire carrière! Pour le beatnik que j'étais, c'était un gros mot!": à 80 ans, Dave, l'interprète des indémodables "Vanina" et "Du côté de chez Swann", n'en revient pas d'être devenu un chanteur populaire mais refuse de songer à des adieux.

"J'aimerais bien chanter jusqu’à la fin. La scène, c'est le nirvana et on nous paie pour ça, en plus!", confie à l'AFP le plus Français des Néerlandais, connu aussi pour son franc-parler.

Mardi, Dave fête ses 80 ans et ses 60 ans de scène au Grand Rex, à Paris, avant une nouvelle tournée qui passera par Amsterdam et Bruxelles.

"Quand je suis devenu chanteur populaire, je n'ai rien compris. En plus, je n'étais pas du tout branché +variétoche+...", ajoute celui qui est toujours fan de jazz.

Débarqué des Pays-Bas, le jeune Wouter Otto Levenbach débute à Paris en 1965: "je faisais la manche dans le Quartier latin. En m'accompagnant à la guitare, je reprenais les succès du moment", raconte Dave, qui vient de publier une autobiographie, "Comment ne pas être amoureux de vous" (Talent Editions).

"On m'a conseillé d'aller plutôt à Saint-Tropez. (...) Maintenant, j'y retourne, mais comme client!", ajoute le chanteur vite remarqué par le producteur Eddie Barclay.

En 1972, il est enrôlé dans l'opéra-rock "Godspell". Deux ans après, il perce enfin avec la reprise de "Sugar Baby Love" des Rubbets, adapté en français par son compagnon Patrick Loiseau, qui deviendra son parolier attitré. La même année, "Vanina" dépasse le million d'exemplaires.

Après "Dansez maintenant" et "Mon cœur est malade", deux autres tubes, Dave se maintient au sommet du hit-parade avec "Du côté de chez Swann", une ballade romantique signée encore Patrick Loiseau et devenue l'une des chansons emblématiques des seventies.

«Comme Henri Salvador»

"Quand Patrick m'a proposé ce texte, je lui ai demandé s’il n'était pas fou. Cela me semblait trop littéraire et je pensais que ça ne marcherait jamais... Finalement, le succès a été énorme. Ma seule chanson diffusée sur France Inter!", ironise-t-il.

"Sans prétention, les textes étaient plutôt intéressants à l'époque. Aujourd'hui, ils ont perdu un peu en qualité", juge-t-il. Dans la jeune génération, Zaho de Sagazan et Vianney sont toutefois ses préférés.

"Depuis toujours, j'aime amuser la galerie avec des blagues caustiques mais je suis un gentil avec un bon fond", assure le chanteur, victime d'une lourde chute en 2022 qui a entraîné quatre jours de coma, avec, pour seules séquelles, la perte de l'odorat et du goût.

A 80 ans, le chanteur rêve d'un album "à un million d’exemplaires, comme Henri Salvador à la fin de sa vie".

"Pour le plus tard possible", Dave a laissé des instructions pour qu'on grave sur son urne funéraire le mot "ouf": "parce que je serai probablement content que cela se termine et parce que +ouf+ en verlan, veut dire fou. Un bon résumé de ma vie".