Le gouvernement appelle à ne pas céder à la violence après la mort de Thomas

Des personnes défilent derrière une banderole sur laquelle on peut lire "Thomas, dans nos cœurs pour toujours" à Romans-sur-Isère, dans le sud-est de la France, le 22 novembre 2023 (Photo, AFP).
Des personnes défilent derrière une banderole sur laquelle on peut lire "Thomas, dans nos cœurs pour toujours" à Romans-sur-Isère, dans le sud-est de la France, le 22 novembre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 27 novembre 2023

Le gouvernement appelle à ne pas céder à la violence après la mort de Thomas

  • Lors d'un hommage au lycée Dauphiné de Romans, où était scolarisé Thomas, plusieurs enseignants ont essayé de couper court à ces discours
  • Face à la presse, Olivier Véran a également évoqué la «colère» suscitée par ce drame

CREPOL: Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a appelé lundi à ne pas "répondre par la violence" à la mort de Thomas, tué à la fin d'un bal de village dans la Drôme, un drame qui suscite des tensions croissantes et une forte mobilisation de l'ultradroite.

Ce qui a coûté la vie à ce lycéen de 16 ans n'est pas "une simple rixe" mais "un drame qui nous fait courir le risque d'un basculement de notre société", a-t-il déclaré depuis le village endeuillé de Crépol.

"C’est à la justice de rendre justice. Pas aux Français eux-mêmes", a poursuivi le ministre, en rappelant que neuf suspects ont déjà été mis en examen, notamment pour "meurtre en bande organisé" un chef passible de la prison à perpétuité.

"La violence ne doit pas répondre à la violence", a-t-il martelé, en fustigeant "les factions de l'ultradroite animées par la haine et par le ressentiment" qui ont commis des violences à Romans-sur-Isère ce week-end.

Des dizaines de militants de la mouvance identitaire, venus de toute la France, se sont retrouvés dans cette ville voisine de Crépol "pour en découdre", selon les autorités, avec les jeunes du quartier sensible de la Monnaie, dont seraient issus certains des suspects.

Les militants cagoulés ont été repoussés samedi soir par les forces de l'ordre qui ont procédé à une vingtaine d'interpellations. L'un d'eux a été molesté et dénudé par des inconnus pendant le défilé. Dimanche, un nouveau rassemblement d'ultradroite a débouché sur sept interpellations, dont quatre jeunes de la Monnaie.

Six des personnes interpellées seront jugées en comparution immédiate lundi à Valence, notamment pour "violences sur policiers aggravées en réunion et avec arme", a indiqué le procureur de Valence Laurent de Caigny. La veille, il avait lui aussi lancé un appel "au calme et au respect de chacun".

«Colère»

"Vous n'avez pas honte? De défendre la France des quartiers depuis plusieurs années ?", a lancé un homme de 63 ans venu exprès d'un village voisin pour interpeller le représentant du gouvernement.

Depuis une semaine, l'extrême droite et une partie de la droite font le lien entre le drame et l'immigration, évoquant la "racaille", le "racisme anti-blanc", ou encore le "jihad du quotidien".

Lors d'un hommage au lycée Dauphiné de Romans, où était scolarisé Thomas, plusieurs enseignants ont essayé de couper court à ces discours.

Après une minute de silence en mémoire du lycéen, le proviseur David Riste a fait part de la "souffrance" de toute la communauté éducative.

"Je sais que derrière cet incommensurable chagrin, peut pointer un sentiment d"injustice voire de colère", pourtant, "nous devons garder confiance en notre police et en notre justice et rester unis dans l’adversité", a-t-il déclaré.

Face à la presse, Olivier Véran a également évoqué la "colère" suscitée par ce drame. "Vous n'en pouvez plus de ces bandes violentes, nous non plus", a-t-il lâché, en promettant "la mobilisation pleine et entière du gouvernement pour garantir la sécurité de tous les citoyens".

Darmanin appelle à la mobilisation pour prévenir les actions violentes de l'ultradroite

Gérald Darmanin a appelé lundi préfets et responsables de la police et de la gendarmerie à la mobilisation pour prévenir tout rassemblement pouvant conduire à des actions violentes, notamment de la part de groupes d'ultradroite.

Ce télégramme a été diffusé après les attroupements violents organisés par l'ultradroite le week-end dernier à Romans-sur-Isère en guise de représailles après la mort par couteau du jeune Thomas lors d'une fête de village à Crépol (Drôme).

"Ces actions, qui visent à ajouter du désordre, de la violence et de la division dans notre société", écrit le ministre de l'Intérieur, "ne doivent pas nous détourner de notre action résolue contre les délinquants et ces individus ensauvagés qui doivent être l'objet d'une répression déterminée".

"Dans ce contexte", poursuit M. Darmanin, "dont les groupes d'ultradroite comme d'ultragauche se saisissent pour troubler l'ordre public, il est indispensable que l'ensemble des services (...) demeurent pleinement mobilisés afin de prévenir tout attroupement ou manifestation non déclarée visant à mener des actions violentes contre les personnes et les biens".

Il leur demande "une fermeté systématique afin de procéder aux interpellations dès la naissance d'un trouble".

Samedi soir, une centaine de militants d'ultradroite venus de différentes villes du pays ont défilé cagoulés dans les rues de Romans dans le but d'en "découdre" avec les jeunes du quartier de La Monnaie, d'où sont issus plusieurs des mis en cause dans le drame de Crépol.

Ils ont été bloqués par les forces de l'ordre, avec lesquelles ils se sont longuement affrontés.

«Très digne»

Premier membre du gouvernement à se rendre à Crépol, Olivier Véran a également affiché la "solidarité" de l'Etat pour les victimes.

Outre Thomas, mort par coup de couteau, huit personnes ont été blessées dans la nuit du 18 au 19 novembre à la fin du "bal de l'hiver" du village, dans des circonstances qui ne sont pas encore très claires.

Le ministre s'est entretenu à huis clos avec un des blessés, des proches de Thomas et des élus, puis a annoncé la mise en place d'un "comité local d'aide aux victimes" qui se réunira dans les prochains jours pour leur apporter une assistance administrative, judiciaire et psychologique.

"La réunion a été très digne et dans la bienveillance", a commenté la maire de Crépol, Martine Lagut. "Ça a rassuré les habitants de savoir qu'ils étaient entendus par l'État", a-t-elle ajouté.

A l'extérieur, une septuagénaire qui avait participé au bal tragique, a surtout souhaité que l'auteur des coups mortels soit "puni et qu'on ne lui trouve pas d'excuse".

Neuf jeunes, dont trois mineurs, ont été mis en examen et six incarcérés. L'un d'eux avait été présenté initialement comme celui qui a tué Thomas, mais il n'a pas été reconnu par le témoin qui l'avait désigné, et des indices orientent les soupçons vers un autre des interpellés, selon le procureur.


France: une galerie du Louvre fermée au public en raison d'une «fragilité» de l'édifice

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
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  • Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde
  • A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi

PARIS: Une des galeries du musée du Louvre à Paris sera fermée au public "par mesure de précaution" après qu'un audit a révélé la "particulière fragilité" de certaines poutres d'une des ailes du bâtiment, a annoncé lundi le musée dans un communiqué.

Abritant neuf salles dédiées à la céramique grecque antique, la galerie Campana sera fermée le temps que des "investigations" soient menées "sur la particulière fragilité de certaines poutres portant les planchers du deuxième étage de l'aile sud" du quadrilatère Sully, qui enserre la cour carrée du Louvre.

Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde. Contacté par l'AFP, un porte-parole de l'établissement n'a pas pu préciser quand cette décision prendrait effet ni pour combien de temps.

A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi. Et assure avoir "immédiatement lancé une campagne complémentaire d'investigations" afin de déterminer les causes de la fragilité identifiée.

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables.

En janvier 2025, la présidente du Louvre Laurence des Cars, sous pression depuis ce casse spectaculaire, avait alerté le ministère de la Culture de l'état de grande vétusté du musée parisien, évoquant notamment "la multiplication d'avaries dans des espaces parfois très dégradés".

Peu après cette alerte, le président Emmanuel Macron avait annoncé le lancement d'un vaste chantier de rénovation et de modernisation du Louvre, centré notamment sur le quadrilatère Sully. Des travaux initialement estimés à quelque 800 millions d'euros, et revus à la hausse dans un récent rapport de la Cour des comptes qui a évoqué au moins 1,15 milliard d'euros.


Grenoble: l'adolescent blessé par balles toujours dans le coma

Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué. (AFP)
Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué. (AFP)
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  • Le parquet avait indiqué dimanche, dans un premier temps, que le mineur était âgé de 12 ans, né en décembre 2012
  • L'adolescent a été atteint de 3 balles, une dans le dos et deux dans les jambes et se trouvait en arrêt cardio-respiratoire lors de l'arrivée des secours: "il est toujours dans le coma et son pronostic vital reste engagé", précise le parquet

GRENOBLE: L'adolescent atteint dimanche par trois balles près d'un point de vente de drogue à Grenoble est toujours dans le coma avec un pronostic vital engagé et ses agresseurs en fuite, a indiqué lundi le parquet.

Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué.

Le parquet avait indiqué dimanche, dans un premier temps, que le mineur était âgé de 12 ans, né en décembre 2012.

L'adolescent a été atteint de 3 balles, une dans le dos et deux dans les jambes et se trouvait en arrêt cardio-respiratoire lors de l'arrivée des secours: "il est toujours dans le coma et son pronostic vital reste engagé", précise le parquet.

Le drame s'est déroulé dimanche vers 3H00 du matin près d'un point de vente de drogue du quartier Chorier-Berriat, dans l'ouest de la capitale iséroise. Neuf étuis de balles de 9 mm avaient été retrouvés sur place. "Le ou les auteurs des tirs n'ont pas été interpellés à cette heure", précise le communiqué.

Le mineur faisait l'objet d'une convocation devant le tribunal pour enfants de Grenoble le 10 décembre 2025, après avoir été contrôlé en possession de cannabis et de cocaïne sur un point de deal connu, situé près du lieu où il a été blessé dimanche, selon la même source.

Il avait à plusieurs reprises fugué du foyer où il était hébergé, a-t-on ajouté.

Un homme se présentant comme son grand frère, également connu de la police sous plusieurs alias, s'est présenté à l'hôpital où il a été transporté, indique également le parquet.


Macron reçoit Zelensky en vue d'un accord d'armement «historique» pour défendre le ciel ukrainien

Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine. (AFP)
Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine. (AFP)
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  • Dimanche, sur le réseau X, Volodymyr Zelensky a évoqué "un accord historique" qui prévoit "un renforcement significatif" de l'"aviation de combat, de la défense aérienne, et d'autres équipements de défense" de Kiev
  • Il s'agit selon la présidence française de "mettre l'excellence française en matière d'industrie d'armement au service de la défense de l'Ukraine" et de "permettre d'acquérir les systèmes qui lui sont nécessaires pour répondre à l'agression russe"

VELIZY-VILLACOUBLAY: Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine.

Les industriels vont notamment présenter au dirigeant du pays en guerre depuis 2022 avec la Russie l'avion de combat français Rafale et son armement, le système de défense anti-aérienne SAMP-T de nouvelle génération, ainsi que plusieurs systèmes de drones. Une "lettre d'intention", dont la teneur précise n'a pas été dévoilée, doit ensuite être signée.

Dimanche, sur le réseau X, Volodymyr Zelensky a évoqué "un accord historique" qui prévoit "un renforcement significatif" de l'"aviation de combat, de la défense aérienne, et d'autres équipements de défense" de Kiev.

Il s'agit selon la présidence française de "mettre l'excellence française en matière d'industrie d'armement au service de la défense de l'Ukraine" et de "permettre d'acquérir les systèmes qui lui sont nécessaires pour répondre à l'agression russe".

L'Elysée a notamment évoqué "la défense du ciel ukrainien", alors que le président ukrainien a renouvelé samedi son appel pour obtenir davantage de systèmes de défense aérienne, au lendemain de nouvelles frappes russes massives contre son pays. Dans la nuit de dimanche a lundi, d'autres frappes ont tué au moins trois personnes dans la région de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, selon les autorités locales.

Cette neuvième visite du dirigeant ukrainien en France depuis le début de l'invasion russe en février 2022 intervient alors que la situation sur le front est compliquée pour son pays, à l'orée de l'hiver. Et que l'Ukraine est ébranlée par un scandale de corruption ayant poussé deux ministres à la démission et forcé Volodymyr Zelensky à prendre des sanctions contre l'un de ses proches.

"Sur les sujets de la corruption, il faut être extraordinairement vigilant. On l'est et on l'est en particulier dans ce processus d'adhésion à l'Union européenne" entamé par l'Ukraine, a rappelé samedi le ministre délégué chargé de l'Europe, Benjamin Haddad, sur la chaîne LCI.

Volodymyr Zelensky a déjà signé le mois dernier une lettre d'intention en vue d'acquérir 100 à 150 avions de chasse suédois Gripen, une manière d'afficher un tournant par rapport aux cessions d'armements par les pays occidentaux alliés et de planifier le renforcement à long terme de la défense ukrainienne après l'issue du conflit.

La France a déjà livré des chasseurs Mirage à Kiev, mais il n'avait jusqu'ici pas été question de voir l'Ukraine se doter du Rafale, fleuron de l'aviation de combat français.

Le système de défense anti-aérienne SAMP-T de nouvelle génération qui sera aussi présenté au dirigeant ukrainien doit être livré à la France à partir de 2027 et dispose de capacités d'interception étendues contre les missiles par rapport au SAMP-T, dont un exemplaire est déployé en Ukraine.

"Force multinationale" 

Après cette visite à Villacoublay, au sud-ouest de Paris, les deux dirigeants participeront dans l'après-midi à l'Elysée à un "forum drones franco-ukrainien".

Kiev entend utiliser cette année plus de 4,5 millions de drones, qui sont responsables de 70% des destructions de matériels ennemis sur le front. Le pays a développé pour cela un agile réseau de production. L'Ukraine utilise également des drones pour abattre les drones Shahed lancés chaque nuit contre elle.

Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky se rendront par ailleurs au mont Valérien, à l'ouest de Paris, visiter l'état-major de la "force multinationale Ukraine" que Paris et Londres préparent pour qu'elle puisse être déployée dans le cadre d'un accord de cessez-le-feu et des "garanties de sécurité" à fournir à Kiev.

Mis en place par la "coalition de volontaires", à laquelle participent, selon l'Elysée, 35 pays en incluant l'Ukraine, cet état-major "fonctionne" et est "dès à présent" capable "de déployer une force dès le lendemain d'un cessez-le-feu", assure-t-on côté français.

Les garanties de sécurité envisagées pour l'Ukraine, échafaudées depuis des mois par cette coalition, comprennent un soutien à l'armée de Kiev et des volets terrestre, maritime et aérien. Mais leur mise en œuvre reste conditionnée à un très hypothétique arrêt des combats.