Discours islamophobes: Appel à la paix du recteur de la Grande Mosquée de Paris 

Le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz (Photo, AFP).
Le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 26 novembre 2023

Discours islamophobes: Appel à la paix du recteur de la Grande Mosquée de Paris 

  • Chems-eddine Hafiz a mis en évidence l'hostilité croissante envers les musulmans en France
  • Des tags islamophobes ont été découverts sur les murs de la mosquée de Cherbourg-en-Cotentin (Manche) et une mosquée de Valence

ALGER: Dans une récente interview accordée à LatestReport, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz, a exprimé ses préoccupations concernant la situation actuelle, tout en lançant un appel à la paix et en soulignant son soutien à la population civile de Gaza et à la création d'un État palestinien. Il a également mis en garde contre les discours antimusulmans de plus en plus prégnants.

Au cours de l'entretien avec le président de l'autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique Roch-Olivier Maistre, Chems-eddine Hafiz a mis en évidence l'hostilité croissante envers les musulmans en France, ainsi que les pressions médiatiques et sociales exercées sur cette communauté.

Le recteur a déclaré : "La Grande Mosquée de Paris a le devoir de s'inquiéter des faits répréhensibles commis à l'encontre de nos concitoyens de confession musulmane. Ces derniers jours et mois, j'ai malheureusement constaté une évolution dangereuse et pernicieuse conduisant les musulmans de France à devenir les cibles de propos absolument inadmissibles. Nous ne pouvons rester insensibles et passifs face à la libération et à la banalisation d'une parole essentialiste, stigmatisante, raciste et haineuse contre nos concitoyens musulmans."

Il a également fait référence à son passage sur BFM TV, soulignant son soutien à la Palestine et la nécessité d'arrêter toute opération violente et le meurtre d'innocents. 

Il a également réaffirmé son appui au peuple palestinien dans l'établissement de son État indépendant avec "Al Qods Acharif" (Jérusalem)  comme capitale, et ce, avant la fin de l'année en cours.

Chems-eddine Hafiz a également abordé son intervention concernant le Hamas lors de l'interview avec la chaîne française, précisant : "Je suis un religieux qui n'a pas de compétence pour qualifier des actes de quelque nature que ce soit. En tout cas, il n'y a aucune mention, ce qui est une preuve claire d'une manipulation éhontée de mes propos au cours de l'interview."

Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz, a justifié son absence à la marche contre l'antisémitisme du 12 novembre dans un entretien avec Le Parisien. Son absence, qui a suscité de nombreux commentaires, a été expliquée par la présence, selon lui, de personnalités participant à la marche et régulièrement engagées dans des discours hostiles envers les musulmans à la télévision. Bien qu'il n'ait pas explicitement mentionné le Rassemblement national, sa présence a été source de débat.

Pas inclus 

Chems-eddine Hafiz a déclaré : "Je savais qu'il y aurait aussi dans cette marche des personnalités qui passent leur temps à insulter les musulmans à la télévision, à répéter que l’islam est 'incompatible' avec la République." 

Selon le responsable religieux, une marche contre l'antisémitisme et le racisme aurait été plus pertinente, estimant que cela aurait été suffisant pour mobiliser la participation. Il a précisé qu'il ne se sentait pas exclu, mais qu'il n'avait pas été inclus non plus dans le processus.

Mosquées visées 

Pour rappel, hier matin, des tags islamophobes ont été découverts sur les murs de la mosquée de Cherbourg-en-Cotentin (Manche) et une mosquée de Valence a reçu une lettre de menace, les deux en lien avec le meurtre du jeune Thomas dans la Drôme.

"Justice pour Thomas, ici on est en France, morts aux arabes", en référence à l'adolescent décédé après avoir été poignardé à la sortie d'un bal de village: ce tag et d'autres menaces de mort ont été inscrits en rouge sur le portail de la mosquée, située à Octeville, et dans les rues alentours, selon des photos diffusées sur les réseaux sociaux et des médias locaux.

"Une plainte a été déposée et le procureur a été saisi de l’affaire", a fait savoir la préfecture dans un communiqué. "L’ensemble des relevés ont été réalisés dès ce matin, ce qui a permis d’effacer ces tags", précise-t-elle.

Une plainte a été déposée au nom de l'Association culturelle islamique (ACI) qui gère la mosquée, a fait savoir à l'AFP son président Omar Charaf. "Il y a déjà eu ce genre d'actes il y a quatre ou ans, mais pas de menaces", a-t-il encore indiqué, précisant que la mosquée envisage à présent de se doter de caméra de surveillance.

(Avec AFP)


Faux Brad Pitt: une enquête pour escroquerie ouverte en France

Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière. (AFP)
Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière. (AFP)
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  • A ce stade, aucun suspect n'est identifié et les policiers de la brigade financière, chargée de l'enquête, cherchent à localiser les comptes ayant reçu les virements de cette femme qui a porté plainte à La Réunion, département français de l'océan Indien
  • Dans l'émission Sept à huit diffusée dimanche sur la chaîne privée TF1, une femme, prénommée Anne et âgée d'une cinquantaine d'années, a raconté avoir versé 830.000 euros à des escrocs se faisant passer pour la star américaine

SAINT-DENIS-DE-LA-REUNION: Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière.

A ce stade, aucun suspect n'est identifié et les policiers de la brigade financière, chargée de l'enquête, cherchent à localiser les comptes ayant reçu les virements de cette femme qui a porté plainte à La Réunion, département français de l'océan Indien.

Dans l'émission Sept à huit diffusée dimanche sur la chaîne privée TF1, une femme, prénommée Anne et âgée d'une cinquantaine d'années, a raconté avoir versé 830.000 euros à des escrocs se faisant passer pour la star américaine en lui envoyant de faux selfies, des documents d'identité falsifiés et en recourant à l'intelligence artificielle pour dissiper ses doutes.

Prétextant avoir besoin d'argent pour payer une opération pour un cancer du rein, le faux Brad Pitt a réussi à soutirer cette somme importante à cette femme, qui est aujourd'hui ruinée et a fait trois tentatives de suicide.

Depuis la diffusion de l'émission, elle fait l'objet de railleries de la part d'internautes moquant sa supposée crédulité. Le reportage a depuis été retiré de toutes les plateformes par TF1, après une "vague de harcèlement à l'encontre d'un témoin".

L'affaire est parvenue jusqu'à l'entourage de l'acteur, qui a mis en garde ses fans contre les escrocs utilisant son image.

"C'est terrible que des escrocs profitent de la forte connexion des fans avec des célébrités", a déclaré mardi un porte-parole de l'acteur au média Entertainment Weekly.

De escroqueries jouant sur les sentiments existent depuis le début des courriers électroniques, mais l'arrivée de l'intelligence artificielle a augmenté le risque de vol d'identité, canulars et fraude en ligne, selon les experts.

 


Deux franco-israéliens figurent dans la liste des premiers otages libérables par le Hamas

L'accord annoncé par le Qatar et les Etats-Unis prévoit dans une première phase de six semaines la libération de 33 otages retenus dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023, en échange de centaines de prisonniers palestiniens détenus par Israël. (AFP)
L'accord annoncé par le Qatar et les Etats-Unis prévoit dans une première phase de six semaines la libération de 33 otages retenus dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023, en échange de centaines de prisonniers palestiniens détenus par Israël. (AFP)
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  • L'accord annoncé par le Qatar et les Etats-Unis prévoit dans une première phase de six semaines la libération de 33 otages retenus dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023
  • Le président français Emmanuel Macron a annoncé vendredi sur X que deux otages franco-israéliens Ofer Kalderon et Ohad Yahalomi figuraient "dans la liste des 33 otages qui doivent être libérés" par le Hamas "dans la première phase de l'accord de Gaza"

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a annoncé vendredi sur X que deux otages franco-israéliens Ofer Kalderon et Ohad Yahalomi figuraient "dans la liste des 33 otages qui doivent être libérés" par le Hamas "dans la première phase de l'accord de Gaza".

"Nous restons mobilisés sans relâche pour que leurs familles puissent les retrouver", a-t-il précisé. La première libération d'otages, retenus depuis plus de 15 mois, doit intervenir dimanche, selon les services du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

L'accord annoncé par le Qatar et les Etats-Unis prévoit dans une première phase de six semaines la libération de 33 otages retenus dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023, en échange de centaines de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Ohad Yahalomi, qui a eu 50 ans en captivité, a été enlevé dans sa maison du kibboutz Nir Oz. Son fils Eitan (12 ans), libéré le 27 novembre 2023 lors de la première trêve, avait été enlevé séparément.

Ofer Kalderon, franco-israélien de 54 ans, a été enlevé en compagnie d'Erez et de Sahar, son fils et sa fille âgés respectivement de 12 et 16 ans à l’époque, également au kibboutz Nir Oz. Les deux adolescents avaient eux aussi été libérés lors de la première trêve.


Sainte-Soline: deux militants des Soulèvements de la Terre relaxés

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  • En raison de leur non-comparution, un délit passible de deux ans d'emprisonnement et de 7.500 euros d'amende, M. Hetzel avait saisi la procureure de la République de Paris, une procédure inédite sous la Ve République
  • Raphaël Kempf, un des deux avocats de la défense, a salué une "décision comme un camouflet mis par l'institution judiciaire à l'égard d'une tentative d'instrumentalisation de celle-ci par le pouvoir politique

PARIS: Le tribunal correctionnel de Paris a relaxé vendredi deux membres du mouvement écologiste des Soulèvements de la Terre, jugés pour ne pas s'être présentés à une commission d'enquête parlementaire sur les affrontements de Sainte-Soline (Deux-Sèvres) en 2023.

Lors de l'audience en novembre, le parquet avait requis quatre mois de prison avec sursis et une amende de 3.000 euros à l'encontre de Basile Dutertre, et deux mois de prison avec sursis et 1.500 euros d'amende contre Léna Lazare.

Il demandait en outre l'interdiction des droits civiques de M. Dutertre pour deux ans, un an pour Mme Lazare.

Seule présente au délibéré vendredi, la militante écologiste a salué "une très bonne nouvelle".

"Il faudrait que les plaintes qui visent uniquement à criminaliser les militants écologistes cessent tout simplement", a néanmoins estimé Léna Lazare.

Au procès, elle avait exercé son droit au silence, ne s'exprimant que brièvement sur les éléments de sa personnalité.

Dans son réquisitoire, le ministère public avait considéré que les deux prévenus avaient "eu connaissance des convocations" qui leurs étaient adressées et qu'ils avaient fait "le choix revendiqué" de ne pas se présenter.

Le tribunal a estimé que la convocation de Basile Dutertre (un pseudonyme) n'était pas régulière, et qu'il avait ainsi pu "considérer qu'elle ne s'appliquait pas à lui".

Léna Lazare, elle, a été notamment relaxée en l'absence "d'élément intentionnel", a poursuivi le tribunal.

Le 10 mai 2023, une commission d'enquête avait été mise en place à l'Assemblée nationale et elle s'est penchée sur 73 manifestations "émaillées de violences" les mois précédents, essentiellement contre la réforme des retraites, mais aussi contre le projet de mégabassines à Sainte-Soline.

De violents heurts avaient éclaté le 25 mars lors d'une manifestation interdite près de cette réserve d'eau en construction protégée par 3.000 gendarmes. Ces affrontements avaient fait de nombreux blessés, dont deux manifestants restés plusieurs jours dans le coma.

Identifiés comme les principaux porte-parole du mouvement, les deux prévenus avaient été convoqués devant cette commission présidée par le député LR Patrick Hetzel. Par écrit, ils avaient signifié leur refus de s'y présenter, souhaitant répondre uniquement par écrit.

En raison de leur non-comparution, un délit passible de deux ans d'emprisonnement et de 7.500 euros d'amende, M. Hetzel avait saisi la procureure de la République de Paris, une procédure inédite sous la Ve République.

Raphaël Kempf, un des deux avocats de la défense, a salué une "décision comme un camouflet mis par l'institution judiciaire à l'égard d'une tentative d'instrumentalisation de celle-ci par le pouvoir politique et en l'espèce par le président de la commission d'enquête".

"C'est très sain pour la démocratie que ce dossier se termine de la sorte", a renchéri Matteo Bonaglia, autre conseil des militants.

En novembre, ils avaient plaidé en faveur d'une relaxe de Mme Lazare et M. Dutertre.

Mi-décembre, la réserve d'irrigation de Sainte-Soline, comme trois autres, a été déclarée illégale par la cour administrative d'appel de Bordeaux car ces bassines menacent la survie d'une espèce d'oiseau protégée, l'outarde canepetière.