Les Accords d'Oslo sont «complètement» morts, selon un de leurs artisans

Jan Egeland, secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés et co-organisateur du canal norvégien entre Israël et l'OLP en 1992 qui a conduit à l'accord d'Oslo, lors d'un entretien avec l'AFP à Oslo, en Norvège, le 24 novembre 2023 (Photo de Viken KANTARCI / AFP).
Jan Egeland, secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés et co-organisateur du canal norvégien entre Israël et l'OLP en 1992 qui a conduit à l'accord d'Oslo, lors d'un entretien avec l'AFP à Oslo, en Norvège, le 24 novembre 2023 (Photo de Viken KANTARCI / AFP).
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Publié le Lundi 27 novembre 2023

Les Accords d'Oslo sont «complètement» morts, selon un de leurs artisans

  • Avec ces accords, Israël et l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) se reconnaissent mutuellement et instaurent une autonomie palestinienne transitoire de cinq ans, le temps de mettre la dernière main au règlement de questions-clés
  • Trente ans plus tard, alors qu'un nouveau conflit sanglant oppose Israël et le mouvement islamiste Hamas qui contrôle la bande de Gaza, M. Egeland répond par l'affirmative quand on lui demande si les Accords d'Oslo sont morts

OSLO: Les Accords d'Oslo qui devaient déboucher sur la "coexistence pacifique" de deux Etats israélien et palestinien sont "complètement" morts, juge un de leurs artisans, le Norvégien Jan Egeland, pour qui l'issue au conflit actuel passe par un leadership international, aujourd'hui "extrêmement faible".

L'image est entrée dans les livres d'histoire: le 13 septembre 1993, sous le regard du président américain Bill Clinton, le chef palestinien Yasser Arafat et le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin se serrent la main sur le gazon de la Maison Blanche.

C'est l'aboutissement de 14 cycles de pourparlers secrets à Oslo, co-initiés et co-organisés par M. Egeland, alors secrétaire d'Etat au ministère norvégien des Affaires étrangères.

Et le début d'un processus délicat: avec ces accords, Israël et l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) se reconnaissent mutuellement et instaurent une autonomie palestinienne transitoire de cinq ans, le temps de mettre la dernière main au règlement de questions-clés (statut de Jérusalem, colonies, sort des réfugiés...).

Trente ans plus tard, alors qu'un nouveau conflit sanglant oppose Israël et le mouvement islamiste Hamas qui contrôle la bande de Gaza, M. Egeland répond par l'affirmative quand on lui demande si les Accords d'Oslo sont morts.

"Complètement", dit-il lors d'un entretien avec l'AFP. "Les Accords d'Oslo n'existent plus en tant que tels. Maintenant, il va falloir un autre accord, et il devra être orchestré par les Etats-Unis, l'Union européenne et les pays arabes".

Car, pour l'ancien diplomate de 66 ans aujourd'hui chef de l'ONG Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), la seule solution envisageable vient de l'extérieur.

"Il n'est pas possible pour Israël et le Hamas de négocier (seuls) l'avenir de ces terres. Il n'y aura aucune confiance: Israël cherche à détruire le Hamas, tandis que le Hamas est là pour éliminer Israël", souligne-t-il.

"Les dirigeants des deux côtés ne sont pas du tout au niveau de ceux de l'époque (des Accords d'Oslo). Eux étaient des leaders visionnaires, forts, de véritables dirigeants. Aujourd'hui, nous avons des populistes dans les deux camps, vraiment".

Sur le mur derrière lui, des photos le montrent serrant la main de Yasser Arafat et du président américain George Bush père.

«Illusions»

Le conflit actuel a été déclenché par l'attaque sans précédent perpétrée le 7 octobre par des combattants du Hamas sur le sol israélien. Selon les responsables israéliens, quelque 1 200 personnes ont été tuées, principalement des civils, et 240 autres ont été prises en otage.

En riposte, Israël a lancé une campagne militaire pour détruire le Hamas, tuant près de 15 000 personnes, pour la plupart des civils là aussi, dont des milliers d'enfants, selon le gouvernement du Hamas.

"Après ça, il y aura tellement d'amertume et de haine des deux côtés qu'il y aura davantage de violence", estime M. Egeland.

"C'est une illusion pour Israël de croire qu'il peut instaurer la sécurité et la paix par les bombes. Et c'est une illusion de croire qu'en tuant massivement des civils israéliens comme (le Hamas) l'a fait et en prenant des civils en otage, on peut résoudre le problème de l'existence d'Israël".

Mais la communauté internationale n'est pas non plus à la hauteur, déplore le Norvégien.

Elle fait preuve d'un leadership "extrêmement faible", lâche-t-il. "Où est le leadership américain, de l'UE, du Royaume-Uni, de la France, pour vraiment aider à pousser vers un règlement final? Même chose du côté arabe...".

"C'est presque toujours le problème: vous êtes disposé à critiquer l'ennemi de votre allié, mais vous n'êtes pas prêt à pousser votre allié à faire des compromis".

Pour M. Egeland, il est important de reprendre langue, dans le plus grand secret.

"Ces canaux de communication discrets, ces négociations confidentielles, présentent un énorme avantage: les parties ne parlent pas pour la galerie", fait-il valoir.

"Elles n'ont pas à répondre à des provocations ou actes de violence qui se sont produits hier ou avant-hier. Elles peuvent vraiment négocier".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.