Pyongyang envoie des troupes rétablir des postes de garde à la frontière avec le Sud

Cette photo prise le 6 juin 2022 et publiée par les chefs d'état-major interarmées de la Corée du Sud via l'agence de presse Yonhap à Séoul montre le système de missiles tactiques de l'armée (ATACMS) tirant un missile depuis un endroit non divulgué sur la côte est de la Corée du Sud lors d'un tir en Corée du Sud (Photo, Chefs d'état-major interarmées de la Corée du Sud / AFP).
Cette photo prise le 6 juin 2022 et publiée par les chefs d'état-major interarmées de la Corée du Sud via l'agence de presse Yonhap à Séoul montre le système de missiles tactiques de l'armée (ATACMS) tirant un missile depuis un endroit non divulgué sur la côte est de la Corée du Sud lors d'un tir en Corée du Sud (Photo, Chefs d'état-major interarmées de la Corée du Sud / AFP).
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Publié le Lundi 27 novembre 2023

Pyongyang envoie des troupes rétablir des postes de garde à la frontière avec le Sud

  • Une photo publiée par l'armée sud-coréenne montre quatre soldats nord-coréens en train de reconstruire un poste de garde en bois dans la zone démilitarisée qui sépare les deux pays
  • En réaction au lancement par Pyongyang de son premier satellite espion la semaine dernière, Séoul a suspendu partiellement l'accord entre les deux Corée qui visait à apaiser leurs tensions frontalières

SEOUL: La Corée du Nord a envoyé des troupes à sa frontière méridionale pour rétablir les postes de garde démantelés dans le cadre d'un accord conclu avec la Corée du Sud en 2018, a déclaré l'armée sud-coréenne lundi.

En réaction au lancement par Pyongyang de son premier satellite espion la semaine dernière, Séoul a suspendu partiellement l'accord entre les deux Corée qui visait à apaiser leurs tensions frontalières, mais le Nord a purement et simplement abandonné l'accord dans sa totalité en avertissant qu'il n'y serait "plus jamais lié".

Un responsable militaire sud-coréen a déclaré lundi à l'AFP que Pyongyang avait récemment envoyé du personnel armé et du matériel pour rétablir ses postes de garde.

L'agence de presse Yonhap a rapporté que des soldats nord-coréens avaient été "vus en train de reconstruire les postes de garde depuis vendredi", citant un responsable militaire, et que les 11 postes démantelés dans le cadre de l'accord militaire conclu il y a cinq ans devraient être rétablis.

Une photo publiée par l'armée sud-coréenne montre quatre soldats nord-coréens en train de reconstruire un poste de garde en bois dans la zone démilitarisée qui sépare les deux pays.

La Corée du Nord justifie à l'ONU le lancement d'un satellite

L'ambassadeur nord-coréen à l'ONU a assuré lundi devant le Conseil de sécurité que le lancement il y a quelques jours d'un satellite espion était un acte "légitime" d'autodéfense face aux Etats-Unis.

Après deux échecs en mai et en août, une fusée a décollé mardi de Corée du Nord et a placé en orbite le satellite d'observation militaire "Malligyong-1", selon les médias nord-coréens. La Corée du Sud a confirmé jeudi que la mise sur orbite avait réussi.

Les Occidentaux, le Japon et la Corée du Sud ont dénoncé ce lancement, tout comme le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, jugeant que l'utilisation de technologies de missiles balistiques violait les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU.

"Aucune autre nation dans le monde ne se trouve dans une situation sécuritaire aussi critique" que la Corée du Nord, a déclaré lundi l'ambassadeur nord-coréen Kim Song, déplorant que d'autres pays ne soient pas soumis à des restrictions sur les satellites.

"Un pays belligérant, les Etats-Unis, nous menace de l'arme nucléaire", a-t-il ajouté.

"C'est le droit légitime de la Corée du Nord, en tant qu'autre partie belligérante, de développer, tester, fabriquer et posséder des systèmes d'armement équivalents à ceux que les Etats-Unis possèdent ou développent", a-t-il justifié.

Ironisant sur les accusations estimant que la technologie liée aux satellites aide Pyongyang à perfectionner ses missiles, il a demandé aux Américains s'ils envoyaient leurs propres satellites en orbite "avec une catapulte".

L'ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield a rejeté les justifications nord-coréennes, assurant que les exercices militaires conjoints "de routine" entre les Etats-Unis et la Corée du Sud étaient "par nature défensifs".

"Nous réduisons les risques intentionnellement et faisons preuve de transparence en annonçant les exercices en avance, avec les dates et les activités, contrairement à la Corée du Nord", a-t-elle ajouté, soulignant que ces exercices ne violaient pas de résolutions du Conseil de sécurité.

Elle a également une nouvelle fois accusé la Chine et la Russie, membres permanents qui disposent du droit de véto, d'empêcher le Conseil de sécurité d'agir sur le dossier nord-coréen.

L'ambassadeur chinois adjoint Geng Shuang a accusé Washington "d'aggraver les tensions et la confrontation" par son alliance militaire avec Séoul.

"Si la Corée du Nord se sent constamment menacée, et que ses inquiétudes légitimes concernant sa sécurité demeurent, la péninsule ne pourra pas sortir de ce dilemme sécuritaire et sera pris dans un cercle vicieux d'actions agressives de représailles", a-t-il ajouté.

Le développement accéléré des programmes d'armement de la Corée du Nord a alarmé Séoul. La Corée du Sud a déployé des "moyens de surveillance et de reconnaissance" à la frontière comme "mesure essentielle", selon l'armée sud-coréenne pour se défendre contre les menaces croissantes de la Corée du Nord, dotée de l'arme nucléaire.

Pyongyang a répliqué qu'elle "déploierait des forces armées plus puissantes et du matériel militaire de type nouveau dans la région située le long de la ligne de démarcation militaire" divisant la péninsule.

Après deux tentatives infructueuses en mai et en août, Pyongyang a reçu l'aide de Moscou pour réussir à mettre en orbite son satellite "Malligyong-1", d'après les services de renseignement de Séoul.

Selon les experts, la mise en orbite d'un satellite espion opérationnel optimiserait la quête de renseignements nord-coréenne, en particulier sur son rival du Sud, en ayant accès à des données cruciales dans la perspective d'un conflit militaire.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.