«Complément d'enquête» jeudi sur Hanouna, après des mois de polémiques

Après des mois d'investigations sous pression, France 2 dévoile jeudi soir un "Complément d'enquête" consacré à Cyril Hanouna (Photo d'illustration, AFP).
Après des mois d'investigations sous pression, France 2 dévoile jeudi soir un "Complément d'enquête" consacré à Cyril Hanouna (Photo d'illustration, AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 30 novembre 2023

«Complément d'enquête» jeudi sur Hanouna, après des mois de polémiques

  • Le but du documentaire n'est pas de «dézinguer, faire chuter» Cyril Hanouna, a assuré mercredi Virginie Vilar à une poignée de journalistes
  • Cyril Hanouna est notamment présenté par une source anonyme comme un «gourou»

PARIS: Débats artificiels, promesses d'anonymat non respectées, intimidations et insultes... Après des mois d'investigations sous pression, France 2 dévoile jeudi soir un "Complément d'enquête" consacré à Cyril Hanouna, animateur star mais controversé, décrit comme "le nouveau parrain du PAF".

Pour décrypter la mécanique à l'oeuvre dans les coulisses de "Touche pas à mon poste" (TPMP), l'émission phare de l'animateur, la journaliste Virginie Vilar a interrogé une trentaine de collaborateurs directs, dont 15 ont dénoncé "un climat difficile", la plupart sous couvert d'anonymat.

Cyril Hanouna est notamment présenté par une source anonyme comme un "gourou" et qui a le pouvoir de retirer ses chroniqueurs de l'antenne "comme ça, d'un coup".

L'homme fort de C8 y est également accusé d'avoir "briefé" ses troupes avant une émission sur un fait divers visant une enfant pour qu'au moins "deux d'entre eux" prétendent être pour la peine de mort.

Le documentaire revient sans surprise sur le style "sanguin et fleuri" de l'animateur, comme sur plusieurs des polémiques qui ont valu une pluie de mises en garde et sanctions de l'Arcom à C8 - pour un total de 7,5 millions d'euros - dont celle impliquant des invités présentés à tort comme des policiers de la Brav-M.

«Pas journaliste»

On y découvre notamment que leurs prénoms, coordonnées et carte professionnelle ont été transmis par la production sur "réquisition judiciaire", alors qu'elle leur avait promis l'anonymat. "On n'est pas journaliste, on n'est pas une agence de presse", répond Lionel Stan, bras droit de Cyril Hanouna et directeur général de sa société de production H20, dans le documentaire.

Cyril Hanouna "voulait être considéré comme journaliste au sens noble du terme", témoigne pourtant son défenseur Arnaud Lagardère, dont le groupe éponyme vient d'être racheté par Vivendi, la maison mère de C8, contrôlée par le milliardaire Vincent Bolloré.

Le but du documentaire n'est pas de "dézinguer, faire chuter" Cyril Hanouna, a assuré mercredi Virginie Vilar à une poignée de journalistes, dont l'AFP. Mais plutôt de "décortiquer la mécanique de l'émission", a abondé le présentateur de "Complément d'Enquête", Tristan Waleckx.

Cette diffusion jeudi à 23H00 est l'aboutissement d'une longue polémique entre le magazine de France 2 et le puissant animateur-producteur de 49 ans, qui a refusé d'être interviewé, à l'inverse du rappeur Booba, détracteur de Cyril Hanouna, qui interviendra en fin d'émission.

En mai, dans TPMP, Hanouna avait promis que ce numéro marquerait "la fin" de "Complément d'enquête", avant de plaider, par la suite, "une vanne".

Lundi dans TPMP, il a diffusé, goguenard, la bande-annonce de l'émission, lisant le communiqué de France Télé, qui lui attribue une fortune "estimée à 85 millions d'euros". Un "chiffre pas correct", selon lui. "Sinon le reste on n'est pas mal", a-t-il commenté.

«Représailles»

Pourtant chevronnée, Virginie Vilar a assuré à Télérama qu'il s'agissait de "l'enquête la plus compliquée de toute (s)a carrière", entre manoeuvres d'intimidations et accusations de payer de faux témoins.

Télérama a lui-même mené une enquête sur l'animateur et évoqué la "peur de représailles" de ses sources anonymes.

L'hebdomadaire pointe une forme d'omerta au sein des médias de l'empire Bolloré sur Cyril Hanouna, dont l'émission rapporte la moitié des revenus publicitaires de C8 ("7,5 millions en septembre"), selon "Complément d'Enquête".

Lancée en 2010 sur France 4 et transférée en 2012 sur D8, devenue C8, TPMP, en direct chaque avant-soirée en semaine, a réuni le mois dernier 1,8 million de téléspectateurs en moyenne sur sa tranche principale.

L'émission, qui mélange divertissement et débats d'actualité, est régulièrement accusée de privilégier les clashs voire de véhiculer de fausses informations. Ses défenseurs font toutefois valoir que TPMP attire un public plus populaire que les émissions équivalentes.

Chroniqueur de TPMP depuis la rentrée et lui-même ancien présentateur de "Complément d'enquête", Jacques Cardoze a récemment annoncé qu'il préparait pour début 2024 un contre-documentaire pour C8 sur le magazine de France 2. Il l'accuse de "dérive" et d'être devenu "politisé" à gauche.


Un homme tué par balle à Marseille, le 3e en plein jour depuis début octobre

Un homme a été tué mardi par balle dans les quartiers Nord de Marseille, a-t-on appris de sources concordantes, troisième homicide en plein jour dans la deuxième ville de France depuis début octobre. (AFP)
Un homme a été tué mardi par balle dans les quartiers Nord de Marseille, a-t-on appris de sources concordantes, troisième homicide en plein jour dans la deuxième ville de France depuis début octobre. (AFP)
Short Url
  • La deuxième ville de France a enterré mardi Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic, abattu jeudi en début d'après-midi devant une pharmacie
  • Les marins pompiers de Marseille sont intervenus vers 14H15 au quartier des Olives pour un homme "blessé par arme à feu"

MARSEILLE: Un homme a été tué mardi par balle dans les quartiers Nord de Marseille, a-t-on appris de sources concordantes, troisième homicide en plein jour dans la deuxième ville de France depuis début octobre.

Interrogé par l'AFP, le parquet a fait état d'un mort, âgé entre 45 et 50 ans, et d'un blessé dans le quartier des Olives (13e arrondissement), sans pouvoir établir à ce stade de l'enquête un lien éventuel avec le trafic de drogue.

Marseille est régulièrement secouée par des "narchomicides" sur fond de trafic de stupéfiants et de guerre des gangs pour le contrôle des points de vente de drogue.

Les marins pompiers de Marseille sont intervenus vers 14H15 au quartier des Olives pour un homme "blessé par arme à feu". Une source policière indiquant ensuite à l'AFP qu'elle avait été "tuée par balle dans le 13e arrondissement".

La deuxième ville de France a enterré mardi Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic, abattu jeudi en début d'après-midi devant une pharmacie. Le 9 octobre, un homme avait été tué par balle en fin de matinée dans un quartier populaire du centre.

Selon un décompte de l'AFP, une quinzaine de personnes ont perdu la vie dans des narchomicides depuis le début de l'année dans les Bouches-du-Rhône.

Une criminalité qui ne cesse de franchir des paliers: si avant 2020/2021 les victimes étaient bien ancrées dans le narcobanditisme, depuis, les cibles sont devenues les petites mains du trafic, parfois mineures et touchées à l'aveugle sur des points de deal, faisant parfois des victimes collatérales.

Avec Mehdi Kessaci, un nouveau cap a été franchi selon les observateurs, ce jeune de 20 ans totalement étranger du trafic de drogue ayant été visé volontairement, peut-être pour intimider son frère Amine engagé dans la lutte contre le narcobanditisme, selon les premiers éléments de l'enquête.


Fleurs blanches et hommages de Marseillais à Mehdi Kessaci pour ses obsèques

Cette capture d'écran réalisée le 14 novembre 2025 à partir d'une vidéo de l'AFP datée du 7 juillet 2024 montre Mehdi Kessaci, frère d'Amine Kessaci, fondateur de l'association Conscience et ancien candidat dans la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône pour la coalition de gauche Nouveau Front Populaire (NFP).
Cette capture d'écran réalisée le 14 novembre 2025 à partir d'une vidéo de l'AFP datée du 7 juillet 2024 montre Mehdi Kessaci, frère d'Amine Kessaci, fondateur de l'association Conscience et ancien candidat dans la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône pour la coalition de gauche Nouveau Front Populaire (NFP).
Short Url
  • Au milieu des gerbes trônent celle des Ecologistes, le parti d'Amine Kessaci, frère de Mehdi, qui selon les premières investigations, pourrait avoir été tué pour toucher et avertir Amine
  • Il y a également celle de Guy Benarroche, sénateur écologiste des Bouches-du-Rhône mais aussi de simples citoyens comme cette retraitée, présente avec un bouquet de roses blanches

MARSEILLE: Les fleurs blanches commençaient à s'accumuler mardi au rond-point où a été abattu jeudi Mehdi Kessaci, en marge de ses obsèques attendues dans l'après-midi à Marseille, dans une ville traumatisée par ce nouveau cap franchi dans les violences liées au narcobanditisme.

Au milieu des gerbes trônent celle des Ecologistes, le parti d'Amine Kessaci, frère de Mehdi, qui selon les premières investigations, pourrait avoir été tué pour toucher et avertir Amine, militant engagé dans la lutte contre le narcobanditisme depuis l'assassinat d'un premier frère, Brahim.

Il y a également celle de Guy Benarroche, sénateur écologiste des Bouches-du-Rhône mais aussi de simples citoyens comme cette retraitée, présente avec un bouquet de roses blanches.

"Je suis venue pour Amine que j'ai bien connu car j'étais maîtresse dans la cité où il habitait avec sa famille. Je l'ai côtoyé ensuite lors de campagnes électorales et je trouve son engagement citoyen formidable", confie à l'AFP Christine Didon.

"Aujourd'hui, on ne peut plus s'en sortir grâce à l'école comme avant. Il y a une dégradation très rapide des conditions de vie, une pauvreté telle qu'il ne reste à certains que le trafic de drogue", ajoute-t-elle.

Mohamed Habib Errabia, 77 ans, est tout de suite descendu de chez lui jeudi quand il a entendu les coups de feu et ce matin il tenait à rendre hommage à ce jeune de 20 ans, victime innocente et totalement étrangère au trafic de drogue, selon les autorités. "On a des enfants, forcément on pense à eux. Qu'est-ce qui peut leur arriver ? On est pas à l'abri d'une balle perdue".

Les obsèques de Mehdi Kessaci se dérouleront mardi après-midi à Marseille sous forte surveillance policière. La famille, qui ne souhaite pas la présence de la presse, a annoncé qu'une marche blanche serait organisée ce week-end.

La police avait identifié des menaces sur Amine Kessaci et ce dernier était placé sous surveillance policière depuis plusieurs semaines. A la rentrée, il a publié un livre "Marseille, essuie tes larmes" (Le bruit du monde), sorte de longue lettre adressée à Brahim, tué avec deux autres jeunes hommes en 2020, dont les assassins présumés seront jugés prochainement.

Mardi matin, une réunion d'urgence à l'Elysée est par ailleurs organisée sur la lutte contre le narcobandistime qui a fait l'objet d'une loi en juin.

"Le narcotrafic est une peste, une lèpre, une venin qui court dans les veines du monde et l'empoisonne", écrit Amine Kessaci dans son livre. "On dit cartel, on dit baron, on dit empire. Moi je dis fosse commune, je dis cimetière, je dis clameur étouffée des mères qui pleurent leurs fils fauchés, des pères brisés par la poudre qui court, des enfants assassinés avant d'avoir su vivre".

 


France: une galerie du Louvre fermée au public en raison d'une «fragilité» de l'édifice

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
Short Url
  • Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde
  • A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi

PARIS: Une des galeries du musée du Louvre à Paris sera fermée au public "par mesure de précaution" après qu'un audit a révélé la "particulière fragilité" de certaines poutres d'une des ailes du bâtiment, a annoncé lundi le musée dans un communiqué.

Abritant neuf salles dédiées à la céramique grecque antique, la galerie Campana sera fermée le temps que des "investigations" soient menées "sur la particulière fragilité de certaines poutres portant les planchers du deuxième étage de l'aile sud" du quadrilatère Sully, qui enserre la cour carrée du Louvre.

Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde. Contacté par l'AFP, un porte-parole de l'établissement n'a pas pu préciser quand cette décision prendrait effet ni pour combien de temps.

A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi. Et assure avoir "immédiatement lancé une campagne complémentaire d'investigations" afin de déterminer les causes de la fragilité identifiée.

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables.

En janvier 2025, la présidente du Louvre Laurence des Cars, sous pression depuis ce casse spectaculaire, avait alerté le ministère de la Culture de l'état de grande vétusté du musée parisien, évoquant notamment "la multiplication d'avaries dans des espaces parfois très dégradés".

Peu après cette alerte, le président Emmanuel Macron avait annoncé le lancement d'un vaste chantier de rénovation et de modernisation du Louvre, centré notamment sur le quadrilatère Sully. Des travaux initialement estimés à quelque 800 millions d'euros, et revus à la hausse dans un récent rapport de la Cour des comptes qui a évoqué au moins 1,15 milliard d'euros.