Ukraine: Zelensky sur le front est, six morts dans des frappes russes

Un habitant se tient devant un immeuble endommagé par un récent bombardement à Donetsk, en Ukraine contrôlée par la Russie, le 28 novembre 2023, dans le cadre du conflit entre la Russie et l'Ukraine. (AFP).
Un habitant se tient devant un immeuble endommagé par un récent bombardement à Donetsk, en Ukraine contrôlée par la Russie, le 28 novembre 2023, dans le cadre du conflit entre la Russie et l'Ukraine. (AFP).
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Publié le Jeudi 30 novembre 2023

Ukraine: Zelensky sur le front est, six morts dans des frappes russes

  • Au 22e mois d'un conflit figé dans le sud et l'est après une contre-offensive ukrainienne estivale sans percée majeure, le président Zelensky a visité un poste de commandement près de Koupiansk, dans la région de Kharkiv
  • Depuis mi-octobre, la ville industrielle d'Avdiïvka fait face aux attaques incessantes des forces de Moscou, qui cherchent à s'en emparer depuis des années

KIEV: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est rendu jeudi sur le front est près de Koupiansk, menacée depuis plusieurs mois par les assauts des Russes, dont des bombardements ont tué six civils dans l'est et le sud de l'Ukraine.

Au 22e mois d'un conflit largement figé dans le sud et l'est après une contre-offensive ukrainienne estivale sans percée majeure, le président Zelensky a visité un poste de commandement près de Koupiansk, dans la région de Kharkiv (nord-est).

"Je vous souhaite la victoire, soyez fort et ne perdez pas l'initiative", a-t-il dit lors d'une remise de décorations à des soldats, selon une vidéo publiée par la présidence.

Dans la soirée, il a précisé avoir assisté à deux réunions avec les militaires consacrées aux fortifications défensives, alors que les troupes russes ont repris ces derniers mois l'initiative en lançant des assauts près de Koupiansk et d'Avdiïvka, dans l'Est.

Selon M. Zelensky, la discussion a porté sur "toutes les zones importantes où nous devons stimuler et accélérer la construction de structures" défensives.

Il s'était déjà rendu début octobre dans cette région, cible d'attaques russes à l'été et où les autorités ukrainiennes avaient alors appelé la population vivant à proximité à évacuer ce secteur.

Le ministère russe de la Défense a de son côté affirmé jeudi avoir "repoussé deux attaques" de l'armée ukrainienne près du village de Synkivka, à moins de 10 km de Koupiansk, avec l'aide de l'artillerie et d'avions de combat.

Un bébé blessé

Des bombardements russes nocturnes ont fait au moins deux morts et dix blessés -- dont quatre enfants -- dans trois localités proches de la ville d'Avdiïvka (est), que les forces de Moscou tentent d'encercler et prendre depuis près de deux mois.

Au total, six missiles S-300 ont touché les villes de Pokrovsk, Myrnograd et Novogrodivka, situées à une quarantaine de kilomètres au nord-ouest d'Avdiïvka, selon le ministre ukrainien de l'Intérieur.

A Novogrodivka, les corps de deux hommes ont été retrouvés sous les décombres d'un immeuble d'habitation où les secours recherchaient encore trois autres personnes disparues, dont un enfant, ont précisé les secours dans un nouveau bilan.

A Pokrovsk, un bébé de six mois et deux garçons de 16 et 13 ans ont été blessés, a indiqué le ministre.

Depuis mi-octobre, la ville industrielle d'Avdiïvka fait face aux attaques incessantes des forces de Moscou, qui se trouvent à l'est, au nord et au sud de la localité.

Dans le secteur d'Avdiïvka, "l'ennemi poursuit ses attaques actives d'infanterie terrestre (...) Dans certains endroits, ils utilisent des véhicules blindés", a déclaré Oleksandre Tarnavsky, le commandant ukrainien responsable de la zone.

Echanges de prisonniers bloqués

C'est en amont de cette localité que l'armée ukrainienne s'efforce depuis plusieurs semaines de grignoter du terrain sur la rive gauche du fleuve, occupée par les Russes dans la région de Kherson.

L'armée de l'air ukrainienne a par ailleurs déclaré jeudi matin avoir abattu 14 des 20 drones d'attaque russes lancés dans la nuit au-dessus des régions du sud, de l'est et du centre du pays.

Selon Oleksandr Tarnavsky, les forces ukrainiennes ont repoussé plus de 20 attaques russes contre plusieurs villes et villages autour d'Avdiïvka et ont capturé des dizaines de soldats russes ce dernier mois.

Au sujet des prisonniers de guerre, le commissaire ukrainien aux droits de l'Homme a accusé jeudi la Russie de bloquer tout échange entre les deux pays, alors que des milliers seraient détenus par chaque camp et que le dernier échange, selon les médias, date d'août dernier.

"Les échanges n'ont pas lieu car la Russie ne le veut pas", a déclaré sur Telegram Dmytro Loubinets, commissaire aux droits de l'Homme du Parlement ukrainien.

Il avait indiqué en août que Kiev avait réussi à récupérer près de 2 600 de ses prisonniers depuis le début de l'invasion russe en février 2022.


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".

 


Famine: l'ONU alerte sur «16 zones critiques» où la situation s'aggrave

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.  L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".  Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations. L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante". Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
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  • Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue
  • "Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM

ROME: Des millions de personnes supplémentaires dans le monde pourraient être confrontées à la famine ou au risque de famine, ont averti mercredi les deux organes de l'ONU dédiés à l'alimentation et à l'agriculture, dans un contexte tendu par la limitation des financements.

Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue.

"Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM, tous deux basés à Rome, dans un communiqué commun.

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.

L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".

Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh.

"Nous sommes au bord d'une catastrophe alimentaire totalement évitable qui menace de provoquer une famine généralisée dans de nombreux pays", a mis en garde Cindy McCain, directrice générale du PAM, citée dans le communiqué, ajoutant que "ne pas agir maintenant ne fera qu'aggraver l'instabilité".

Le financement de l'aide humanitaire est "dangereusement insuffisant", alerte également le rapport, précisant que sur les 29 milliards de dollars nécessaires pour venir en aide aux populations vulnérables, seuls 10,5 milliards ont été reçus, précipitant notamment l'aide alimentaire aux réfugiés "au bord de la rupture".

Le PAM indique avoir réduit son assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées en raison des coupes budgétaires et suspendu les programmes d'alimentation scolaire dans certains pays.

La FAO prévient de son côté que les efforts pour protéger les moyens de subsistance agricoles sont menacés et alerte sur la nécessité d'un financement urgent pour les semences et les services de santé animale.

"La prévention de la famine n’est pas seulement un devoir moral – c’est un investissement judicieux pour la paix et la stabilité à long terme", a rappelé le directeur général de la FAO, Qu Dongyu.

 


UE: quatre pays bénéficiaires de l'aide à la répartition des migrants

Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
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  • La Commission européenne propose de relocaliser au moins 30.000 demandeurs d’asile depuis l’Italie, l’Espagne, la Grèce et Chypre vers d’autres États membres pour alléger la pression migratoire sur ces pays
  • Les 27 pays de l’UE doivent désormais négocier : chaque État devra soit accueillir des migrants, soit verser 20.000 € par personne — un débat déjà tendu entre pays réticents

BRUXELLES: La Commission européenne a annoncé mardi que l'Italie, l'Espagne, la Grèce et Chypre devraient recevoir de l'aide pour répartir ailleurs au moins 30.000 demandeurs d'asile et ainsi alléger la "pression migratoire" pesant sur ces pays.

Cette annonce va ouvrir des négociations délicates entre les 27 États membres de l'Union européenne (UE), dont nombre d'entre eux se montrent réticents à l'idée d'en accueillir.

L'UE a adopté en 2024 une réforme de sa politique sur la migration et l'asile, qui va bientôt entrer en vigueur.

L'élément clé est un nouveau système de "solidarité" visant à aider les pays méditerranéens considérés par Bruxelles comme étant sous "pression migratoire".

Les autres pays devront soit accueillir une partie des demandeurs d'asile en provenance de ces pays, soit leur verser une aide financière de 20.000 euros par migrant.

Les États membres ont cherché à influencer la décision de la Commission, ce qui a retardé son annonce d'un mois.

"La Grèce et Chypre subissent une forte pression migratoire du fait du niveau disproportionné des arrivées au cours de l'année écoulée", a déclaré mardi la Commission dans un communiqué.

"L'Espagne et l'Italie subissent également une forte pression migratoire du fait d'un nombre disproportionné d'arrivées à la suite d'opérations de sauvetage et de recherche en mer durant la même période", a-t-elle ajouté.

Cette annonce servira de base aux négociations entre États membres sur le nombre supplémentaire de demandeurs d'asile que chacun est disposé à accueillir, ou le montant de l'aide financière qu'il est prêt à apporter.

Certains pays ont déjà assuré qu'ils n'accueilleraient personne dans le cadre de ce dispositif et qu'ils se limiteraient à verser de l'argent.

Au moins 30.000 migrants devront être "relocalisés" chaque année dans le cadre du nouveau système. Le nombre définitif reste à déterminer, et la décision de qui ira où doit être prise d'ici fin décembre.