Kissinger a transformé la politique au Moyen-Orient, où le conflit s'embrase désormais

L'ancien secrétaire d'État américain Henry Kissinger assiste à un déjeuner au département d'État américain à Washington, DC, le 1er décembre 2022 (Photo, AFP).
L'ancien secrétaire d'État américain Henry Kissinger assiste à un déjeuner au département d'État américain à Washington, DC, le 1er décembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 01 décembre 2023

Kissinger a transformé la politique au Moyen-Orient, où le conflit s'embrase désormais

  • Il y a près de 50 ans, Henry Kissinger sillonnait le Moyen-Orient, cherchant à bâtir un nouvel ordre mondial mené par les Etats-Unis après la guerre du Kippour entre Israël et les pays arabes
  • Ce titan de la diplomatie américaine, décédé mercredi à l'âge de 100 ans, laisse derrière lui un héritage très controversé dans une grande partie du monde

WASHINGTON: C'est ce qu'on a appelé "la diplomatie de la navette": il y a près de 50 ans, Henry Kissinger sillonnait le Moyen-Orient, cherchant à bâtir un nouvel ordre mondial mené par les Etats-Unis après la guerre du Kippour entre Israël et les pays arabes.

Ce titan de la diplomatie américaine, décédé mercredi à l'âge de 100 ans, laisse derrière lui un héritage très controversé dans une grande partie du monde mais est salué aux Etats-Unis pour son rôle de médiateur entre Israël et les pays arabes, même si aujourd'hui, le conflit entre Israël et le Hamas fait rage.

Lors de la guerre du Kippour, attaque surprise contre Israël lancée par l'Egypte et la Syrie en 1973, Henry Kissinger est au sommet de son influence, le président Richard Nixon étant empêtré dans le scandale du Watergate.

Kissinger comprend que le président égyptien, qui sera par la suite assassiné, souhaite relancer l'économie de son pays alors en difficulté au lieu de concentrer son attention sur Israël.

"Il a très vite compris l'ouverture stratégique qu'offraient le président Sadate et ses actions", déclaré Gordon Gray, un ancien diplomate américain, ajoutant qu'Henry Kissinger pouvait être un négociateur "très tenace" lorsque c'était nécessaire.

"Ce qu'a compris Kissinger, c'est qu'une fois que l'Egypte n'était plus en confrontation avec Israël (...), la capacité des autres acteurs arabes ayant des revendications contre Israël - la Syrie, la Jordanie, l'Organisation de libération de la Palestine - serait considérablement diminuée", explique Salim Yaqub, historien de la politique étrangère américaine à l'université de Californie à Santa Barbara.

Stratégie «brillante» et «destructrice»

Kissinger, adepte d'une vision réaliste des relations internationales, considèrait que tous les pays poursuivaient avant tout leurs propres intérêts et se refusait à parler d'accords de paix, mais plutôt d'accords visant à empêcher une guerre.

L'un de ses principaux objectifs est d'affaiblir l'Union soviétique rivale, qui perd à l'époque l'Egypte comme alliée. Une stratégie à la fois "brillante" et "destructrice", selon M. Yaqub.

Kissinger estimait qu'Israël pourrait ainsi conserver plus facilement les territoires occupés depuis 1967, à savoir la Cisjordanie, Jérusalem-Est et le plateau du Golan, ainsi que la bande de Gaza, dont le Hamas a depuis pris le contrôle en 2007, un peu moins de deux ans après son évacuation unilatérale par Israël.

Après l'annonce de son décès, le président israélien Isaac Herzog a remercié le diplomate d'avoir "posé la pierre angulaire de l'accord de paix" entre Israël et l'Égypte.

En 1976, après la victoire de Jimmy Carter face à Gerald Ford, Henry Kissinger quitte ses fonctions. Le nouveau président démocrate souhaite installer une nouvelle forme de politique étrangère fondée sur les droits humains.

Henry Kissinger, dont la famille a fui l'Allemagne nazie, a été le premier secrétaire d'Etat américain juif mais il a fait attention à ne pas mettre en avant cette part de son identité, en particulier en présence de Richard Nixon, connu pour ses remarques antisémites.

Critiques

Le diplomate a néanmoins fait face à des accusations selon lesquelles il aurait cherché à retarder la livraison d'armes vers Israël en 1973, espérant que les pays arabes seraient plus aptes à négocier s'ils remportaient quelques victoires militaires.

Lors d'une conversation dans le bureau ovale, Henry Kissinger s'est moqué des appels israéliens demandant à Washington de faire pression sur Moscou pour que la Russie laisse les Juifs émigrer, déclarant que les États-Unis ne s'en préoccuperaient pas même si l'Union soviétique "mettait les Juifs dans les chambres à gaz".

Ce commentaire, révélé en 2010, a donné lieu à de rares excuses publiques de la part de M. Kissinger. Autre geste inhabituel: après avoir quitté ses fonctions, il a prononcé un discours qualifiant la sécurité d'Israël d'"impératif moral pour tous les peuples libres".


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.