À la COP28, les dirigeants du monde viennent donner un élan aux négociations

Le président de la COP28, Sultan Ahmed Al Jaber (au centre), préside la cérémonie d'ouverture du sommet des Nations Unies sur le climat COP28 à Dubaï le 30 novembre 2023 (Photo, AFP).
Le président de la COP28, Sultan Ahmed Al Jaber (au centre), préside la cérémonie d'ouverture du sommet des Nations Unies sur le climat COP28 à Dubaï le 30 novembre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 01 décembre 2023

À la COP28, les dirigeants du monde viennent donner un élan aux négociations

  • Plus de 140 chefs d'Etats doivent se succéder vendredi et samedi à Dubaï à la tribune de la COP28, sommés d'annoncer comment ils entendent rehausser leurs engagements pour résoudre une crise climatique toujours plus menaçante
  • La 28e conférence des Nations Unies a réussi jeudi son coup d'envoi, avec la concrétisation historique d'un fonds de compensation des pertes et dommages climatiques dans les pays vulnérables

DUBAÏ: Plus de 140 chefs d'Etats doivent se succéder vendredi et samedi à Dubaï à la tribune de la COP28, sommés d'annoncer comment ils entendent rehausser leurs engagements pour résoudre une crise climatique toujours plus menaçante, sans pouvoir éviter l'ombre du conflit Israël-Hamas.

La 28e conférence des Nations Unies a réussi jeudi son coup d'envoi, avec la concrétisation historique d'un fonds de compensation des pertes et dommages climatiques dans les pays vulnérables. Même si les premières promesses de financement -- autour de 400 millions de dollars -- restent symboliques face aux besoins, chiffrés en centaines de milliards.

Derrière ce signal positif, indispensable pour apaiser les tensions entre le Nord et le Sud, tout reste à faire d'ici la fin de la COP28, le 12 décembre, pour corriger la trajectoire qui emmène l'humanité vers un climat entre 2,5 et 2,9°C plus chaud à la fin du siècle par rapport à l'ère pré-industrielle.

En premier lieu, il s'agit de revoir "le rôle des combustibles fossiles", comme l'a reconnu jeudi Sultan Al Jaber, président émirati de la COP28, très scruté vu son autre casquette de capitaine de l'industrie pétrogazière.

Les résultats du premier jour ont visiblement renforcé la confiance de l'Emirati, persuadé qu'il peut réussir ce qu'aucune COP n'avait fait auparavant. Après trois jours de tempête médiatique sur des accusations de conflits d'intérêt, il a retrouvé jeudi soir le sourire et enjoint aux délégations de pays d'"adopter un état d'esprit différent, pour considérer que le compromis est essentiel".

Quelque 140 dirigeants, dont le roi Charles III, le président français Emmanuel Macron, ses homologues turc Recep Tayyip Erdogan ou brésilien Lula, ou encore la vice-présidente américaine Kamala Harris sont attendus sur deux jours.

Joe Biden et Xi Jinping, à la tête des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre, les Etats-Unis et la Chine, seront les grands absents. Le pape, grippé, a annulé sa visite qui aurait été inédite.

Pic des émissions ?

La guerre à Gaza s'est invitée à la COP. Le président israélien, Isaac Herzog, est à Dubaï et sera à la COP vendredi dans le cadre d'une vaste campagne diplomatique visant à obtenir la libération des otages détenus dans la bande de Gaza. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, initialement annoncé par l'ONU, sera finalement représenté par son ministre des Affaires étrangères, Riyad al-Maliki.

Dans ce contexte, la COP28 doit accoucher d'un premier bilan officiel de l'accord de Paris et d'un premier correctif, urgent pour espérer maintenir l'objectif de limiter le réchauffement à 1,5°C. Pour y parvenir, le déclin des émissions doit atteindre -43% d'ici 2030 par rapport à 2019, selon les experts climat du Giec.

Or le pic des émissions de gaz à effet de serre, certes proche, n'est pas encore atteint, au terme d'une année 2023 sans plus aucun doute la plus chaude jamais enregistrée.

"Les pays doivent parvenir à un accord pour mettre fin immédiatement à l'expansion des énergies fossiles et organiser leur élimination progressive, juste et équitable", a souligné jeudi Romain Ioualalen, de l'ONG Oil Change International. Ce qui passe par une action des "pays riches pour rediriger les milliards donnés à l'industrie fossile vers le triplement des énergies renouvelables et le doublement de l'efficacité énergétique", deux objectifs affichés de la présidence de la COP28.

Il sera également question vendredi des forêts, qui stockent du carbone mais sont menacées.

Le président brésilien Lula plaidera pour la création d'un fonds permanent pour les trois grands bassins forestiers mondiaux (Amazonie, Congo et Bornéo-Mékong), disant vouloir "voir si les pays riches sont réellement prêts à investir pour que les pays dotés de forêts (tropicales) puissent les maintenir debout."

"La planète ne plaisante pas, elle nous prévient: occupez-vous de moi, sinon ça n'ira pas...", a-t-il déclaré jeudi à Doha devant des journalistes.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com