Californie contre Floride: deux gouverneurs débattent de leur modèle pour l'Amérique

Cette combinaison d'images créée le 24 novembre 2023 montre le gouverneur de Floride et candidat à l'élection présidentielle de 2024 Ron DeSantis (à gauche) à Washington, DC, le 15 septembre 2023, et le gouverneur de Californie Gavin Newsom (à droite) à San Leandro, Californie, le 8 septembre 2021.  (Photo Andrew Caballero-Reynolds et Saul Loeb AFP)
Cette combinaison d'images créée le 24 novembre 2023 montre le gouverneur de Floride et candidat à l'élection présidentielle de 2024 Ron DeSantis (à gauche) à Washington, DC, le 15 septembre 2023, et le gouverneur de Californie Gavin Newsom (à droite) à San Leandro, Californie, le 8 septembre 2021. (Photo Andrew Caballero-Reynolds et Saul Loeb AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 01 décembre 2023

Californie contre Floride: deux gouverneurs débattent de leur modèle pour l'Amérique

  • Sans surprise, les échanges ont d'abord largement été consacrés à l'immigration, la criminalité ou les questions fiscales -- autant de dossiers chers à l'électorat républicain
  • Lors du débat, Ron DeSantis a accusé son rival de «mener une campagne de l'ombre» pour le scrutin de novembre prochain, face au «déclin» cognitif de Joe Biden, 81 ans

ALPHARETTA, États-Unis : Ils sont à la tête de la Californie et de la Floride, deux des principaux Etats des Etats-Unis, et incarnent deux visions radicalement opposées de l'Amérique avec la Maison Blanche dans leur viseur: les gouverneurs Gavin Newsom et Ron DeSantis se sont affrontés jeudi lors d'un débat très tendu.

«Ce pays doit choisir la liberté plutôt que l'échec», a plaidé lors de cette émission le républicain Ron DeSantis, critiquant les «politiques de gauche» de son rival démocrate. Gavin Newsom l'a accusé en retour de vouloir «mettre feu à la démocratie, comme Donald Trump».

Aux Etats-Unis, un pays fédéral, le gouverneur est le chef de l'exécutif d'un Etat, doté de très nombreux pouvoirs.

A la tête de la Floride et la Californie -- plus peuplées que la plupart des pays de l'Union européenne -- Gavin Newsom, 56 ans et Ron DeSantis, 45 ans, ont ainsi façonné le quotidien de millions d'Américains en matière d'avortement, de politique économique ou d'environnement.

Des modèles comparés avec force de détails lors de ce débat diffusé par Fox News, la chaîne préférée des conservateurs, et présenté par un proche de Donald Trump, le présentateur vedette Sean Hannity.

- Marque de fabrique -

Sans surprise, les échanges ont d'abord largement été consacrés à l'immigration, la criminalité ou les questions fiscales -- autant de dossiers chers à l'électorat républicain.

Avant que ne soit abordée l'épineuse question de l'avortement, qui déchire particulièrement le pays depuis que la Cour suprême a annulé en juin 2022 sa protection constitutionnelle dans le pays.

«Ron DeSantis a promulgué une des lois anti-avortement les plus extrêmes du pays», a accusé Gavin Newsom, en référence au texte adopté cette année en Floride interdisant les IVG après six semaines de grossesse -- quand de nombreuses femmes ne savent pas encore qu'elles sont enceintes.

A l'inverse, la Californie s'est engagée à être un «sanctuaire» garantissant à des centaines de milliers de femmes venant d'Etats conservateurs le droit à un avortement légal et sûr. Une position jugée «très extrême» par le catholique Ron DeSantis.

Le jeu des sept différences a été poussé jusque dans le choix des cravates des gouverneurs: Ron DeSantis était rouge, la couleur des républicains, Gavin Newsom bleue, celle des démocrates.

Durant une heure et demie, les deux hommes ont vanté leurs modèles dans l'espoir qu'ils servent à terme leurs plus hautes aspirations politiques.

- 2028 ou... 2024? -

En mai, Ron DeSantis, alors considéré comme une étoile montante du Parti républicain, s'est lancé dans la course aux primaires pour la présidentielle de 2024. Mais il a vu sa candidature dégringoler dans les enquêtes d'opinion républicaines, opposé à un Donald Trump encore fort du soutien de sa base, en dépit de ses inculpations.

Pressenti comme un possible candidat démocrate à l'élection de 2024, Gavin Newsom s'est lui finalement rangé derrière la candidature de Joe Biden, affirmant en juin soutenir «le président et son leadership».

Le quinquagénaire n'entretient pour autant qu'un mystère relatif sur ses ambitions présidentielles.

Ces derniers mois, l'homme à la mèche bien peignée a multiplié les déplacements à l'étranger, fait diffuser sans retenue des spots publicitaires vantant son bilan et a investi des millions de dollars dans un comité d'action politique, alimentant les spéculations sur une candidature en 2028. Ou bien dès 2024?

Lors du débat, Ron DeSantis a accusé son rival de «mener une campagne de l'ombre» pour le scrutin de novembre prochain, face au «déclin» cognitif de Joe Biden, 81 ans.

«A choisir, je préfère un Joe Biden qui a 100 ans, n'importe quand, plutôt que Ron DeSantis», a rétorqué Gavin Newsom, assurant ne pas chercher à remplacer le dirigeant démocrate dans la course à la Maison Blanche.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Short Url
  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Short Url
  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Short Url
  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.