Covid-19: la campagne de vaccination débute dimanche en France

Le vaccin développé par l'américain Pfizer et l'allemand BioNTech était très attendu en France: le virus circule toujours activement (plus de 20 000 nouvelles contaminations en 24 heures jeudi et vendredi, et 3 000 samedi, avec la trêve de Noël) . (AFP)
Le vaccin développé par l'américain Pfizer et l'allemand BioNTech était très attendu en France: le virus circule toujours activement (plus de 20 000 nouvelles contaminations en 24 heures jeudi et vendredi, et 3 000 samedi, avec la trêve de Noël) . (AFP)
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Publié le Dimanche 27 décembre 2020

Covid-19: la campagne de vaccination débute dimanche en France

  • Les 19 500 premières doses du vaccin destinées à l'Hexagone sont arrivées samedi matin sous bonne escorte de la gendarmerie à la pharmacie centrale de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP)
  • L'Allemagne, la Slovaquie et la Hongrie ont commencé samedi leur campagne de vaccination contre la Covid-19

PARIS : Le vaccin contre la Covid-19 est arrivé samedi sur le sol français, à la veille des premières injections du produit dans deux établissements pour personnes âgées d'un pays où le coronavirus a fait plus de 62 500 morts.

Le vaccin développé par l'américain Pfizer et l'allemand BioNTech était très attendu en France: le virus circule toujours activement (plus de 20 000 nouvelles contaminations en 24 heures jeudi et vendredi, et 3 000 samedi, avec la trêve de Noël) et la présence de son variant britannique a été détectée vendredi chez un patient.

La confirmation de ce premier cas en France intervient juste avant le lancement concerté de la campagne de vaccination, dimanche, dans les pays de l'Union européenne.

Comme prévu, les 19.500 premières doses du vaccin destinées à l'Hexagone sont arrivées tôt samedi matin sous bonne escorte de la gendarmerie à la pharmacie centrale de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), en banlieue parisienne, dans un camion réfrigéré venu de l'usine belge de Pfizer.

D'autres sites français devaient être livrés dans la journée, en région lyonnaise, à Lille et Tours.

Les 3.900 premiers flacons reçus par l'AP-HP sont notamment à destination de ses établissements: trois d'entre eux ont été livrés par coursier samedi à l'unité de soins de longue durée de l'hôpital René-Muret de Sevran (Seine-Saint-Denis), où la vaccination débutera dimanche matin, auprès d'une dizaine de personnes âgées et d'un soignant volontaires.

Six autres flacons du même stock étaient destinés au centre gériatrique de Champmaillot dépendant du CHU de Dijon, second lieu du lancement symbolique de la campagne de vaccination française, dans l'après-midi.

Déploiement progressif

Ce vaccin, baptisé Comirnaty en référence à la technologie employée (ARN messager, mRNA en anglais), exige une logistique très spécifique puisqu'il doit être stocké entre -60 et et -80°C. Il peut être ensuite conservé entre 2 et 8°C, mais durant cinq jours maximum.

Dans le vaste entrepôt de l'AP-HP, des employés masqués portant des gants de protection contre le grand froid ont transféré le produit dans des congélateurs spéciaux, avant de reconditionner dans un bac isotherme les premières doses promises à la réexpédition.

«Un planning de livraison des vaccins sera déterminé chaque fin de semaine précédente pour éviter des pertes», a expliqué le chef du pôle pharmacie hospitalière des Hôpitaux de Paris, Franck Huet, qui a salué un jour «historique». «C'est un moment émouvant», a abondé Anne Darchy, pharmacienne de garde.

Dès la semaine prochaine, 23 établissements pour personnes âgées des régions de Paris, Lyon, Lille et Tours devraient commencer à administrer le Comirnaty.

La vaccination s'intensifiera pour atteindre une centaine de structures dans les deux semaines suivantes, puis devenir «massive» à partir de mi-janvier, a précisé samedi le cabinet du ministre de la Santé, Olivier Véran.

Environ un million de personnes se verront proposer le vaccin durant la première étape de la campagne vaccinale, qui doit s'étaler jusqu'à fin février.

Le variant présent en France 

Mais la vaccination sera-t-elle opérante face aux nouvelles souches du coronavirus ? Tout laisse à «penser que les vaccins (existants) sont efficaces sur ces mutants», a estimé samedi la Direction générale de la santé (DGS).

La question se pose avant d'autant plus d'acuité que les autorités françaises ont eu la confirmation, au soir de Noël, de ce qu'elles craignaient depuis plusieurs jours: la présence du variant britannique du virus sur leur territoire, à Tours.

Le cas concerne un Français résidant habituellement au Royaume-Uni. Asymptomatique, il a pu être testé à l'hôpital où il avait admis pour une autre raison qu'une suspicion de Covid et a ensuite été isolé à son domicile. Il était arrivé de Londres le 19 décembre, selon le ministère de la Santé.

«Les autorités sanitaires ont procédé au contact-tracing (traçage) des professionnels de santé ayant pris en charge le patient et à la recherche de ses personnes contacts à risque, pour procéder à leur mise en isolement strict», a-t-on précisé de même source.

Des cas similaires ont été signalés en Allemagne, au Liban, au Danemark, mais aussi en Italie, Suède, Espagne et au Japon.

Selon plusieurs études présentées au Royaume-Uni, le nouveau variant est plus contagieux que la souche d'origine. L'une d'elles estime que cette contagiosité est supérieure de «50% à 74%» et que cela pourrait avoir des conséquences sur le nombre de décès et d'hospitalisations liées au Covid-19 outre-Manche. Mais rien ne démontre à ce stade que cette variante entraîne des formes plus graves. 

La Slovaquie est quant à elle le troisième pays de l'Union européenne, après la Hongrie et l'Allemagne, à avoir commencé samedi sa campagne de vaccination contre la Covid-19 après avoir reçu plus tôt dans la journée les 10.000 premières doses du vaccin de Pfizer-BioNTech.


Metz: un forcené tué par balles, un policier touché à la main

Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
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  • Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier
  • Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard

STRASBOURG: Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet.

Les faits ont commencé dimanche soir dans une rue très passante de la vieille ville de Metz. "Vers 22h00, un individu menace depuis sa fenêtre, avec une arme à canon long, un passant", a rapporté le maire François Grosdidier sur sa page Facebook.

Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier.

Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard.

"Il sortait alors de son studio, tenant dans chaque main un revolver, et faisait feu sur les policiers présents dans le couloir", a-t-il ajouté. "Un policier était blessé à une main, tandis qu'un de ses collègues tirait à trois reprises, touchant l'individu à l'abdomen et au bras".

L'homme de 56 ans a été hospitalisé mais est décédé lundi matin. "Son casier judiciaire porte trace de neuf condamnations", selon M. Bernard.

Le policier blessé a également été hospitalisé.

L'homme détenait "plusieurs armes, de poing et d'épaule, dans son appartement", selon le maire qui a salué l'intervention des forces de l'ordre.


Tourisme en France : entre recherche de soleil, contraintes budgétaires et destinations alternatives

Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
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  • les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget.
  • L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées

RIYAD : Alors que l'été 2025 se profile, les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget. Si 61 % d’entre eux envisagent de prendre quelques jours de congé, selon un sondage OpinionWay pour Liligo, leur comportement de consommation évolue. Pour la première fois en cinq ans, le budget moyen baisse de 74 euros par personne.

L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées comme la Bretagne, la Normandie ou le nord de la France. Cette tendance s’explique notamment par deux étés précédents jugés peu cléments sur le plan météorologique, ce qui dissuade certains vacanciers de s'y rendre à nouveau.

Dans les établissements touristiques du Grand Ouest, les professionnels constatent un recul des séjours d'une semaine, compensé par une légère hausse des courts séjours (2 à 6 nuits). Les réservations de dernière minute restent fréquentes et très dépendantes des prévisions météorologiques du dimanche soir.

Confrontés à une inflation persistante et à des inquiétudes concernant leur pouvoir d’achat, les Français adaptent leurs comportements. Ils réduisent leurs dépenses dans les restaurants, les commerces ou les activités annexes, et sont plus prudents dans la planification de leurs séjours. Les formules « tout compris », jugées plus économiques et prévisibles, rencontrent un succès croissant.

Selon le cabinet Pro tourisme, les prix des hébergements touristiques ont grimpé de 27 % en quatre ans. Dans ce contexte, les territoires proposant des tarifs plus accessibles, comme l’intérieur des terres ou les destinations proches des grandes agglomérations comme l’Eure, la Vienne, l’Ain ou l’Oise, enregistrent une forte progression des recherches, parfois jusqu’à +150 %.

Si les littoraux restent prisés, un rééquilibrage s’opère en faveur des zones rurales et périurbaines. Ces destinations sont non seulement plus abordables, puisque les locations y sont en moyenne 20 à 30 % moins chères que sur la côte, mais elles offrent également un cadre de vie plus agréable.

Ces destinations répondent à une demande croissante de nature, de tranquillité et d’authenticité. La France rurale, longtemps en retrait, bénéficie désormais d’une attractivité renouvelée. Un phénomène accentué par l’essor du télétravail, le besoin de déconnexion et la quête d’expériences plus simples. L’arrière-pays n’est plus perçu comme une alternative de repli, mais comme un véritable choix de qualité.

Sur le plan international, la France reste solidement installée comme première destination mondiale avec 100 millions de touristes étrangers en 2024, devant l’Espagne. Les métropoles touristiques qui accueillent une clientèle étrangère à fort pouvoir d’achat, comme Paris, Cannes, Nice ou les régions viticoles, affichent des perspectives encourageantes.

Les analystes estiment que les Jeux Olympiques 2024 ont amplifié la visibilité de la France sur la scène mondiale, générant un regain d’intérêt pour la capitale et ses alentours. À Paris, la fréquentation touristique devrait rester élevée en 2025 grâce à l’effet post-événementiel.

Entre contraintes économiques, recherche d’ensoleillement et désir de proximité, le tourisme en France est en pleine mutation. Les professionnels s’adaptent à une clientèle plus exigeante, plus mobile et surtout plus attentive à l’équilibre entre plaisir et dépenses. Le paysage touristique français, longtemps polarisé entre le littoral et la montagne, s’enrichit désormais d’une diversité de choix stratégiques, économiques et culturels.


Dix passeurs présumés jugés pour un naufrage meurtrier dans la Manche

Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
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  • Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés
  • La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche

LILLE: Dix hommes, dont huit Afghans, sont jugés à partir de lundi à Lille pour leur rôle présumé de passeurs dans le naufrage d'une embarcation clandestine qui avait fait quatre morts et quatre disparus dans la Manche en décembre 2022.

Parti entre 1H00 et 1H30 du matin dans la nuit du 13 au 14 décembre 2022, le canot, qui transportait en majorité des migrants afghans, avait fait naufrage à quelques kilomètres des côtes anglaises.

Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés.

La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche.

Selon les éléments de l'enquête, alors que les migrants gonflaient le bateau avant le départ, plusieurs ont entendu une détonation, synonyme selon eux de crevaison. Les passeurs leur ont dit de ne pas s'en faire et qu'il s'agissait du seul bateau disponible pour eux.

D'après les témoignages des rescapés, il n'y avait pas assez de gilets de sauvetage pour tout le monde et aucune des personnes décédées n'en portait un. La température était glaciale et la mer très agitée.

Après une ou deux heures de traversée, un boudin a commencé à se dégonfler et l'eau à entrer dans l'embarcation, jusqu'à atteindre les genoux des passagers. Paniqués, ils se sont mis debout pour tenter de faire signe à un bateau. Mais le fond du canot, peu solide, a ployé sous leur poids et celui de l'eau, et tous se sont retrouvés à l'eau.

Neuf des prévenus sont jugés, jusqu'à vendredi, pour homicide involontaire par violation d'une obligation de sécurité, deux d'entre eux le sont pour blanchiment, tous pour aide au séjour irrégulier. Huit sont afghans, un syrien, un irakien.

Certains des prévenus sont soupçonnés d'avoir recruté des passeurs et assuré la logistique auprès des passagers, d'autres d'avoir géré l'organisation sur le camp de migrants de Loon-Plage (Nord), où vivaient les migrants avant leur tentative de traversée, toujours selon les éléments de l'enquête. D'autres encore sont jugés pour s'être occupés du transport des migrants vers la plage et de la mise à l'eau du canot, et deux pour avoir collecté une partie des paiements.

Le mineur sénégalais qui pilotait le canot est, lui, inculpé dans le cadre d'une procédure au Royaume-Uni.

Apparu en 2018, le phénomène des traversées de la Manche en petites embarcations est à l'origine de nombreux naufrages, le plus meurtrier ayant coûté la vie à 27 personnes en novembre 2021.

Depuis le début de l'année, au moins 15 migrants sont morts dans la Manche, bras de mer parmi les plus fréquentés du monde et où les conditions météorologiques sont souvent difficiles, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. En 2024, 78 étaient morts ainsi, un record.