Face aux aléas climatiques, le Maghreb mobilise drones et high-tech

Un technicien de la startup RoboCare se prépare à faire voler un drone au-dessus d'un domaine agricole, afin de scanner les arbres depuis les airs et d'évaluer leur niveau d'hydratation, la qualité du sol et leur santé générale, afin de prévenir des dommages irréversibles, dans la région de Nabeul, au sud-ouest de Tunis, le 30 août 2023. (Photo HASNA AFP)
Un technicien de la startup RoboCare se prépare à faire voler un drone au-dessus d'un domaine agricole, afin de scanner les arbres depuis les airs et d'évaluer leur niveau d'hydratation, la qualité du sol et leur santé générale, afin de prévenir des dommages irréversibles, dans la région de Nabeul, au sud-ouest de Tunis, le 30 août 2023. (Photo HASNA AFP)
Short Url
Publié le Dimanche 03 décembre 2023

Face aux aléas climatiques, le Maghreb mobilise drones et high-tech

  • «Recourir aux technologies modernes dans l'agriculture est devenu inévitable» pour réduire les coûts et les pertes de cultures, explique Imen Hbiri, 35 ans, fondatrice de RoboCare, qui emploie une dizaine de personnes
  • Les données collectées permettent à RoboCare d'analyser le niveau d'hydratation de telle ou telle parcelle, la qualité du sol et même l'état des cultures pour détecter des maladies

NABEUL, Tunisie : Dans un champ d'orangers à Nabeul, le silence est brisé par le vrombissement d'un drone. En Tunisie et ailleurs dans le Maghreb, les agriculteurs se tournent vers la high-tech pour lutter contre les effets du réchauffement climatique.

Tunisie, Maroc, Algérie et Libye figurent dans le top 33 mondial des pays confrontés à un stress hydrique qui s'aggrave d'année en année, selon l'institut américain World Resources Institute.

«Recourir aux technologies modernes dans l'agriculture est devenu inévitable» pour réduire les coûts et les pertes de cultures, explique à l'AFP Imen Hbiri, 35 ans, fondatrice de RoboCare, qui emploie une dizaine de personnes.

L'engin noir en forme de V effectue des zigzags au-dessus des plants d'agrumes -- spécialité de la région de Nabeul (est) -- en scannant les 15 hectares avec des caméras et des capteurs.

Les données collectées permettent à RoboCare d'analyser le niveau d'hydratation de telle ou telle parcelle, la qualité du sol et même l'état des cultures pour détecter des maladies.

Ensuite, l'agriculteur peut intervenir avec une pulvérisation de pesticides ou un arrosage ciblé sur les plantations en souffrance.

- Vert, bleu et rouge -

En quelques clics, Imen Hbiri accède aux indicateurs d'irrigation, de végétalisation de chaque zone, et à leur état de santé, selon une gamme de couleurs (rouge, vert, bleu) plus ou moins prononcées.

«L'agriculteur peut obtenir jusqu'à 30% d'économies en eau, augmenter ses rendements de 30% et réduire ses dépenses de 20% grâce à cette technologie», souligne la Pdg de RoboCare, elle-même fille d'agriculteurs.

La Tunisie traverse sa quatrième année consécutive de sécheresse, selon le ministère de l'Agriculture. Les barrages, principale source d'approvisionnement en eau potable et pour l'irrigation, sont remplis à seulement 22% de leur capacité et 20 réservoirs sont hors d'usage faute de pluie.

Yassine Gargouri a fait appel aux services de RoboCare dans le but de réduire ses coûts, alors qu'il consacre 80% de ses dépenses à l'achat d'engrais et fertilisants.

«Nous n'avons plus les saisons d'avant où on savait exactement ce qu'il fallait faire», explique M. Gargouri en notant qu'en mai les températures sont désormais élevées et qu'en août, il peut pleuvoir favorisant les maladies, quand autrefois le temps était sec et chaud.

«Il faut s'adapter à ces bouleversements, c'est vraiment le défi de demain», ajoute-t-il.

Les drones et la high-tech sont pour lui «une étape supplémentaire», après l'arrivée de l'irrigation goutte-à-goutte il y a une vingtaine d'années face à la raréfaction des pluies. Et les nouvelles technologies permettent d'«optimiser ce qu'on met sur les feuilles comme produits phytosanitaires et donc leur coût».

Dans les pays voisins, la situation est similaire. Au Maroc, l'agriculture est un secteur clé, représentant 13% du PIB, 14% des exportations et 33% des emplois.

Mais seulement 3% des deux millions d'agriculteurs utilisent les technologies, selon Loubna El Mansouri, directrice du pôle numérique au ministère de l'Agriculture, dans un pays qui a pourtant subi en 2022 sa pire sécheresse depuis 40 ans.

- «Une grande économie d'eau» -

«Avec un drone d'irrigation, on consomme moins de 20 litres d'eau pour irriguer un hectare contre près de 300 litres» avec les techniques conventionnelles, détaille Mme El Mansouri. «Donc, il y a une grande économie d'eau».

Mû par des objectifs similaires, le ministère de l'Agriculture en Algérie entend développer l'utilisation des drones et des images satellitaires.

Les autorités préparent, selon des déclarations officielles, «une carte nationale des sites et des capacités de production» afin d'«optimiser l'utilisation des terres agricoles».

La généralisation des nouvelles technologies dans l'agriculture en Afrique du nord nécessite toutefois d'adapter le cadre juridique de ces pays et de sensibiliser les agriculteurs tout comme les administrations.

En Tunisie, Mme Hbiri espère que les autorités vont faciliter leur usage alors que «seulement 10% des agriculteurs y ont recours actuellement».

Il faudrait, selon elle, que «le côté administratif soit plus fluide», notamment pour l'octroi d'autorisations de survol par des drones qui prend souvent des mois.

En Tunisie, tout comme en Algérie et au Maroc, l'utilisation des drones est très surveillée et interdite sur certaines portions de territoire pour des raisons de sécurité.

«Nous voulons nous concentrer sur la technologie plutôt qu'investir du temps et des efforts en allées et venues dans les bureaux et les banques, ce qui freine notre développement», souligne Mme Hbiri.

 

 


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Short Url
  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Short Url
  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Short Url
  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com