Des plongeurs volontaires, sentinelles de l'unique récif corallien d'Oman

Les plongeurs vont retirer d'énormes filets de pêche pris dans un système de récifs coralliens. (AFP)
Les plongeurs vont retirer d'énormes filets de pêche pris dans un système de récifs coralliens. (AFP)
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Publié le Lundi 04 décembre 2023

Des plongeurs volontaires, sentinelles de l'unique récif corallien d'Oman

  • La plupart des coraux d'eau peu profonde, blanchis par des vagues de chaleur marine, ont peu de chances de passer le siècle, indiquait l'année dernière le GIEC
  • Les eaux relativement fraîches d'Oman aident à la préservation des récifs coralliens du sultanat, qui sont parmi les moins étudiés au monde

ILES DAYMANIYAT: A bord d'un bateau ancré au large des îles Daymaniyat dans le sultanat d'Oman, des plongeurs volontaires enfilent leur combinaison, vérifient leur bouteille d'oxygène et plongent à tour de rôle dans une eau turquoise cristalline.

Il s'agit d'une opération de nettoyage. Les plongeurs vont retirer d'énormes filets de pêche pris dans un système de récifs coralliens.

Un exemple de coopération entre volontaires et autorités pour atténuer les dommages causés par l'homme à l'environnement marin.

"Les récifs sont un habitat et un refuge pour la faune marine", déclare Hammoud al-Nayri, de l'Autorité environnementale d'Oman, en observant les plongeurs.

"Pour protéger les écosystèmes marins, nous devons préserver les récifs coralliens", souligne cet homme de 45 ans, qui supervise les îles Daymaniyat, la seule réserve marine du sultanat, à une quarantaine de km au large de la capitale Mascate.

La plupart des coraux d'eau peu profonde, blanchis par des vagues de chaleur marine, ont peu de chances de passer le siècle, indiquait l'année dernière le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC).

Selon le Réseau mondial de surveillance des récifs coralliens, le réchauffement climatique, ainsi que la pêche à la dynamite et la pollution, ont fait disparaître 14% des récifs de la planète entre 2009 et 2018.

Mais les eaux relativement fraîches d'Oman aident à la préservation des récifs coralliens du sultanat, qui sont parmi les moins étudiés au monde.

"Les récifs d'Oman sont considérés comme relativement moins vulnérables que ceux d'autres régions", indique John Burt, professeur de biologie à l'université de New York à Abou Dhabi.

"C'est dû en grande partie à l'influence de la mousson", ajoute-t-il. Il explique que "lors des températures estivales maximales et alors qu'on assiste à un blanchiment des récifs dans la plupart des régions, la mousson de l'océan Indien s'intensifie dans le sud d'Oman, ce qui refroidit considérablement l'eau".

«Un immense trésor environnemental»

Les récifs d'Oman ne sont pas pour autant immunisés contre le réchauffement de la mer.

Le sultanat a connu son dernier épisode de blanchiment majeur durant l'été 2021, lorsque les températures de la mer étaient particulièrement élevées, rappelle M. Burt.

Les cyclones, de plus en plus fréquents, constituent un autre facteur de risque. Entre 2005 et 2010, plus de la moitié des coraux d'Oman ont disparu à cause du super-cyclone Gonu en 2007, du cyclone Phet en 2010 et d'une prolifération d'algues en 2008-2009, selon l'expert.

"Nous avons eu plus d'une décennie de récupération dans l'intervalle, ce qui a permis au corail de revenir sur ces récifs", dit-il.

Pour protéger les récifs des filets de pêche et des étoiles de mer qui les attaquent, Hasan Farsi plonge chaque semaine à Daymaniyat pour inspecter les dégâts.

Fils de pêcheur, il relève les coordonnées GPS des zones endommagées et les envoie au ministère de l'Environnement pour qu'elles soient désignées comme zones de nettoyage.

Il se joint ensuite aux dizaines de bénévoles qui plongent pour extraire filets de pêche et étoiles de mer afin de préserver ce qu'il considère comme "un immense trésor environnemental".

"A cause des mauvaises pratiques des pêcheurs, les récifs coralliens se détériorent d'année en année", constate ce moniteur de plongée de 52 ans. "Sans nettoyage, ils seraient totalement détruits".

Base de données

M. Farsi n'est pas seul. Jenan Al Asfoor, plongeuse et formatrice, est une figure centrale de l'effort de conservation des récifs. Elle dirige, à 40 ans, Reef Check Oman, qui fait partie du réseau mondial Reef Check.

L'organisation a été créée en 2019 dans le but de constituer une base de données sur les récifs du pays, pour les surveiller et identifier les menaces qui pèsent sur eux.

Au fil des ans, l'organisation a mené plusieurs missions à travers le pays.

"Au cours de ces études, nous avons remarqué qu'il n'y avait pas beaucoup de blanchiment... La plupart des récifs étudiés semblent sains", a déclaré Mme Asfoor.

Selon elle, ces récifs se sont adaptés aussi à la salinité élevée des mers d'Oman. "Nous avons ici un écosystème qui ne se trouve nulle part ailleurs" et "notre objectif à Reef Check Oman est de le protéger pour les générations futures".


Israël réaffirme que le Hamas «sera désarmé», face à la proposition d'un «gel»

L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël. (AFP)
L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël. (AFP)
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  • Le Hamas "sera désarmé" dans le cadre du plan Trump, a déclaré jeudi un responsable gouvernemental israélien
  • "Le groupe terroriste sera désarmé et Gaza sera démilitarisée", a affirmé le responsable sous couvert d'anonymat, en réponse à une question de l'AFP sur les déclarations de Khaled Mechaal

JERUSALEM: Le Hamas "sera désarmé" dans le cadre du plan Trump, a déclaré jeudi un responsable gouvernemental israélien, au lendemain de la proposition d'un dirigeant du mouvement islamiste palestinien de geler l'armement.

"Le groupe terroriste sera désarmé et Gaza sera démilitarisée", a affirmé le responsable sous couvert d'anonymat, en réponse à une question de l'AFP sur les déclarations de Khaled Mechaal dans un entretien mercredi à la chaîne qatarie Al Jazeera.

L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël.

 

 


Oman et le Liban appellent à un retrait total d’Israël et exhortent à la fin des attaques

Joseph Aoun et le sultan Haitham bin Tariq. (Fourni)
Joseph Aoun et le sultan Haitham bin Tariq. (Fourni)
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  • Joseph Aoun et le sultan Haitham ben Tariq lancent un appel conjoint pour un arrêt immédiat des attaques israéliennes sur le territoire libanais
  • Réaffirmation de la position arabe unifiée en faveur de la fin de l’occupation israélienne et de l’établissement d’un État palestinien indépendant sur la base des frontières de 1967

​​​​​​BEYROUTH : Le président libanais Joseph Aoun et son homologue omanais, le sultan Haitham ben Tariq, ont lancé mercredi un appel conjoint pour un arrêt immédiat des attaques israéliennes sur le territoire libanais et un retrait total de toutes les terres arabes occupées, avertissant que la poursuite des violations constitue une menace directe pour la stabilité régionale.

La déclaration a été faite lors d’un sommet de haut niveau à Mascate, où les deux dirigeants ont exprimé leur « profonde préoccupation face à l’agression israélienne en cours » et qualifié l’occupation de « violation flagrante » de la Résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU ainsi que d’autres résolutions internationales.

Les deux parties ont également exprimé leur soutien aux efforts internationaux visant à apaiser les tensions, stabiliser la situation sur le terrain, faciliter le retour des personnes déplacées et faire progresser la reconstruction post-conflit.

Aoun conduisait une délégation ministérielle libanaise à Oman, comprenant les ministres des affaires étrangères, de l’intérieur, de la défense, de la santé et de l’agriculture, pour des discussions avec des responsables omanais.

La déclaration commune a mis l'accent sur le renforcement des relations bilatérales et l'élargissement de la coopération dans des secteurs clés tels que la politique, l'économie, l'investissement, le secteur bancaire, le tourisme, les transports et la logistique.

Les deux parties ont appelé à engager rapidement les préparatifs pour tenir la première session du Comité mixte omano-libanais, coprésidé par les ministres des affaires étrangères à Mascate, et à poursuivre de nouveaux accords et mémorandums d’entente destinés à renforcer la collaboration dans le commerce, la culture et la science. La déclaration a également souligné la nécessité de dynamiser la participation du secteur privé dans les opportunités de développement partagé.

La partie omanaise a réaffirmé son plein soutien à la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale du Liban, ainsi qu’au renforcement des institutions étatiques libanaises, en particulier l’armée et les forces de sécurité légitimes, et à l’appui apporté au pays dans ses réformes économiques, financières et administratives.

Les deux parties ont réaffirmé la position arabe unifiée appelant à mettre fin à l’occupation israélienne et à établir un État palestinien indépendant sur la base des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale. Elles ont également souligné l’importance de renforcer la solidarité arabe, de respecter la souveraineté des États et de promouvoir les principes de bon voisinage et de droit international.

La visite officielle d’Aoun à Oman s’inscrivait dans le rôle établi de Mascate en tant que médiateur régional et international. Lors de ses rencontres, Aoun a salué le statut diplomatique et l’approche du Sultanat, la qualifiant de « sage et responsable ».

Il a salué la politique étrangère d’Oman, fondée sur le dialogue, la médiation, l’équilibre et le bon voisinage, estimant qu’elle avait conféré au Sultanat « un statut distingué et un rôle pivot dans la promotion de la stabilité et la résolution des conflits par des moyens pacifiques ».

Aoun a déclaré qu’au Liban, « nous tenons cette approche sage en haute estime et accordons une grande valeur au soutien constant du Sultanat envers le Liban dans divers forums internationaux, ainsi qu’à son appui face aux défis qui se dressent devant nous ».

Pour sa part, le sultan Haitham ben Tariq a réaffirmé l’engagement continu d’Oman envers la stabilité du Liban et son suivi attentif des développements récents dans le pays.

Il a souligné la profondeur des relations entre les deux pays et l’importance de renforcer la coopération et la coordination bilatérales. Le sultan a également salué les contributions positives de la communauté libanaise à Oman.

En marge de la visite, le ministre libanais de l’intérieur Ahmed Al-Hajjar a tenu une réunion avec son homologue omanais, Hamoud ben Faisal Al-Busaidi, au palais Al-Alam à Mascate. Ils ont souligné le renforcement de la coopération conjointe, en particulier dans les domaines de la sécurité et du maintien de l’ordre.

Selon une déclaration conjointe, les discussions ont également porté sur les efforts du Liban pour consolider la sécurité interne et maintenir la stabilité.

Ont participé aux discussions élargies, côté omanais : Al-Busaidi ; Shihab ben Tariq Al-Saïd, vice-premier ministre chargé des affaires de défense ; Badr ben Hamad Al-Busaidi, ministre des affaires étrangères ; Hamad ben Saïd Al-Aufi, chef du cabinet privé ; Mahad ben Saïd Ba’owain, ministre du travail et chef de la mission d’honneur ; Saoud ben Hamoud Al-Habsi, ministre de l'Agriculture, de la Pêche et des Ressources hydriques ; et Hilal ben Ali Al-Sabti, ministre de la santé.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef de la diplomatie libanaise décline une invitation de l'Iran

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
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  • Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a refusé une invitation à se rendre en Iran, évoquant des conditions inappropriées, et a proposé une rencontre dans un pays tiers neutre
  • Ce refus intervient sur fond de pressions américaines pour désarmer le Hezbollah, soutenu par l'Iran, alors que Beyrouth insiste sur la non-ingérence dans ses affaires internes

BEYROUTH: Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a décliné mercredi une invitation de son homologue à se rendre en Iran, qui soutient le Hezbollah islamiste, et proposé une rencontre dans un pays tiers.

Le gouvernement libanais est soumis à une intense pression des Etats-Unis pour désarmer le Hezbollah, affaibli par une guerre avec Israël, alors que l'Iran a affiché son opposition à cette mesure.

Début décembre, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi avait invité M. Raggi à se rendre à Téhéran pour évoquer "les relations bilatérales" ainsi que les "développements régionaux et internationaux", selon le ministère iranien des Affaires étrangères.

En réponse à M. Araghchi, "j'ai déclaré que je ne pouvais pas accepter son invitation à me rendre à Téhéran dans les circonstances actuelles", a annoncé mercredi M. Raggi sur X.

"Cela ne signifie pas un refus d'engager le dialogue, mais plutôt que les conditions ne sont pas propices à cette visite", a-t-il ajouté.

Il a proposé à son homologue de s'entendre pour se rencontrer "dans un pays tiers neutre", soulignant que les relations entre le Liban et l'Iran devaient être basées sur le principe de "non ingérence dans les affaires internes" de chaque pays.

L'Iran arme et finance le puissant Hezbollah, qu'une guerre a opposé à Israël d'octobre 2023 à novembre 2024.

En août, le Liban avait signifié à un haut responsable iranien, Ali Larijani, en visite à Beyrouth, son refus catégorique de "toute ingérence" dans ses affaires internes, après des critiques par Téhéran de la décision du gouvernement de désarmer le Hezbollah.

Téhéran dénonce régulièrement les frappes israéliennes qui le visent. Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient appelé en novembre à "venger" l'assassinat par Israël au Liban du chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.