L'Italie se retire de l'accord avec la Chine sur les Nouvelles Routes de la soie

La Première ministre Giorgia Meloni avait estimé que cette adhésion de l'Italie aux Routes de la soie était une «grave erreur» (Photo, AFP).
La Première ministre Giorgia Meloni avait estimé que cette adhésion de l'Italie aux Routes de la soie était une «grave erreur» (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 07 décembre 2023

L'Italie se retire de l'accord avec la Chine sur les Nouvelles Routes de la soie

  • Avant son arrivée au pouvoir fin 2022, la Première ministre Giorgia Meloni avait estimé que cette adhésion était une «grave erreur»
  • L'absence de transparence sur les détails de cet accord a alimenté la méfiance des alliés de Rome

ROME: L'Italie s'est retirée de l'accord controversé avec la Chine sur les Nouvelles Routes de la soie, quatre ans après l'avoir intégré, a indiqué mercredi une source au sein du gouvernement de Giorgia Meloni.

Attendue depuis plusieurs mois, la décision de quitter ce projet pharaonique d'infrastructures maritimes et terrestres lancé par la Chine en 2013 a été communiquée à Pékin il y a trois jours, selon le quotidien italien Corriere della Sera.

Rome s'est retirée de manière à "maintenir ouvertes les voies du dialogue politique", a indiqué à l'AFP une source gouvernementale.

Sans confirmer directement la nouvelle, le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a déclaré mercredi que l’Italie cherchait à "relancer le partenariat stratégique" avec Pékin.

Il a déclaré au Parlement que lors d’un voyage en Chine en septembre, il avait clairement indiqué que Rome souhaitait "promouvoir un meilleur accès à [ses] produits, indépendamment de [sa] participation" à ce projet.

L'adhésion de Rome "n'a pas produit les résultats" escomptés par la troisième économie de la zone euro, avait-il estimé.

En 2019, l'Italie, ployant sous le poids de sa dette publique, est devenue le seul pays du G7 à participer à ce programme d'investissements massifs de Pékin, décrit par ses opposants comme un cheval de Troie destiné à obtenir une influence politique.

Avant son arrivée au pouvoir fin 2022, la Première ministre Giorgia Meloni avait estimé que cette adhésion était une "grave erreur".

Cet ambitieux projet d'un montant de 2.000 milliards de dollars, lancé il y a dix ans sous l'impulsion du président Xi Jinping, vise à améliorer les liaisons commerciales entre l'Asie, l'Europe, l'Afrique et même au-delà par la construction de ports, de voies ferrées, d'aéroports ou de parcs industriels.

Ce programme, auquel adhèrent plus de 150 pays selon Pékin, est aussi critiqué à l'international pour l'endettement dangereux qu'il fait peser sur des pays pauvres.

Prudence

Le projet, dont l'appellation officielle est l'"Initiative la Ceinture et la Route", a notamment consisté à construire des lignes ferroviaires à grande vitesse sillonnant l’Asie du Sud-Est et à réaliser des travaux massifs de transport, d’énergie et d'infrastructures à travers l’Asie centrale.

L'absence de transparence sur les détails de cet accord a alimenté la méfiance des alliés de Rome, alors que Washington et l'Union européenne avaient fait part de leur inquiétude dès 2019.

L'accord devait être automatiquement renouvelé en mars 2024, sauf en cas de retrait d'ici la fin 2023.

Le sujet est délicat pour Rome qui cherche à ne pas froisser Pékin pour éviter des représailles à l'encontre des entreprises italiennes, affaiblies par la pandémie de Covid 19 et souffrant des sanctions adoptées contre la Russie dans la foulée de l'invasion de l'Ukraine.

En mai, Mme Meloni avait affirmé qu'aucune décision n'avait encore été prise sur ce sujet, "qui doit être traité avec beaucoup de prudence".

En septembre, lors du sommet du G20 à New Delhi, elle avait déclaré qu'un retrait de l'Italie "ne compromettrait pas les relations avec la Chine".

Les experts ont noté que d’autres grandes économies européennes, comme l’Allemagne et la France, n’ont pas rejoint le projet, mais ont conclu d’importants accords commerciaux et d’investissement avec Pékin.

Les pays occidentaux font également preuve de plus d'intransigeance envers la Chine depuis que l’Italie a signé l’accord, a noté Giuliano Noci, un expert de la Chine à l'école de commerce polytechnique de Milan.

Mais il a déclaré à l’AFP qu’il ne s'attendait pas à ce que la décision italienne de se retirer ait des répercussions majeures sur le commerce.

L’Italie avait "proposé au gouvernement chinois un partenariat stratégique qui lui permettrait de sortir de l’accord la tête haute", a-t-il ajouté.


L'UE promet 88 millions d'euros en faveur de l'Autorité palestinienne

Short Url
  • "Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica
  • Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël

BRUXELLES: Les pays de l'Union européenne vont verser quelque 88 millions d'euros pour aider l'Autorité palestinienne, pressée de se réformer par les Européens, soucieux de son rôle futur dans le cadre du plan Trump pour la région.

"Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica, à l'issue d'une conférence des donateurs à Bruxelles.

Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël.

"Aujourd'hui, nous avons présenté les progrès réalisés dans le cadre de notre programme de réforme nationale, qui est mis en œuvre, pas seulement promis, mais mis en œuvre et en avance sur le calendrier, ce qui a été reconnu par nos partenaires", a indiqué de son côté le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa.

Et cela "en dépit d'un environnement défavorable", a-t-il ajouté, accusant Israël de chercher "à affaiblir l'Autorité palestinienne ainsi que sa capacité à fonctionner".

Mme Suica a réitéré sur ce point les appels lancés par l'Union européenne pour qu'Israël accepte de libérer les recettes fiscales dues à l'Autorité palestinienne, indispensables à son fonctionnement.

"Cela a été dit par tous les participants", a-t-elle assuré.

Concernant Gaza, M. Mustafa a assuré que l'Autorité palestinienne avait un plan, soutenu par les pays arabes pour sa reconstruction. "Nous gouvernerons, nous réformerons et nous dirigerons la reconstruction de Gaza", a-t-il assuré.

L'Union européenne est le principal soutien financier de l'Autorité palestinienne. Elle conditionne toutefois le versement futur de cette aide à des réformes, qu'elle juge indispensables pour que cette Autorité soit en mesure de jouer pleinement son rôle dans le cadre de la solution à deux États, israélien et palestinien, que les Européens défendent depuis des années.

"Tout notre soutien à l'Autorité palestinienne est lié aux efforts pour poursuivre l'agenda des réformes", a rappelé Mme Suica.


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Short Url
  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Short Url
  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.