Les affrontements à la frontière libanaise s’intensifient malgré les efforts de paix

De la fumée s’élève après un bombardement israélien à la périphérie du village de Tayr Harfa, près de la frontière israélienne, dans le sud du Liban, le 9 décembre 2023. (AFP)
De la fumée s’élève après un bombardement israélien à la périphérie du village de Tayr Harfa, près de la frontière israélienne, dans le sud du Liban, le 9 décembre 2023. (AFP)
Des membres des services de secours travaillent sur le site d’un bombardement israélien qui a touché un supermarché et un café dans le village d’Odaïssé, dans le sud du Liban, près de la frontière avec Israël, le 8 décembre 2023, dans un contexte de tensions transfrontalières et de poursuite des combats avec les combattants du Hamas dans le sud de la bande de Gaza. (AFP)
Des membres des services de secours travaillent sur le site d’un bombardement israélien qui a touché un supermarché et un café dans le village d’Odaïssé, dans le sud du Liban, près de la frontière avec Israël, le 8 décembre 2023, dans un contexte de tensions transfrontalières et de poursuite des combats avec les combattants du Hamas dans le sud de la bande de Gaza. (AFP)
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Publié le Dimanche 10 décembre 2023

Les affrontements à la frontière libanaise s’intensifient malgré les efforts de paix

  • Le Conseil supérieur islamique condamne les attaques israéliennes contre des villages et des fermes
  • Une délégation française mène des discussions à Tel-Aviv et à Beyrouth pour tenter de rétablir le calme

BEYROUTH: Les affrontements entre les militants du Hezbollah et l’armée israélienne se sont intensifiés samedi, alors que les pourparlers se poursuivaient en vue de mettre fin au conflit à la frontière sud du Liban.

Le Conseil supérieur islamique, qui regroupe des personnalités sunnites du Liban, a exprimé son inquiétude quant aux attaques israéliennes contre des villages, des villes et de fermes dans les régions du sud du pays.

Le Conseil s’est réuni à Dar Al-Fatwa, sous la présidence du grand mufti du Liban, le cheikh Abdellatif Deriane.

Le cheikh Abdellatif Deriane. (Photo, AFP)
Le cheikh Abdellatif Deriane. (Photo, AFP)

Dans une déclaration, le Conseil a souligné que les responsables israéliens devraient être considérés comme des «auteurs de crimes de guerre et de crimes de masse contre l’humanité» et qu’ils devraient «rendre compte devant la justice internationale afin d’empêcher que ces crimes ne se reproduisent ailleurs dans le monde».

Cette déclaration a été faite alors qu’une délégation française s’entretenait avec des dirigeants libanais et des responsables de la sécurité pour la deuxième journée afin de tenter de résoudre le conflit.

La délégation s’etait rendue à Tel Aviv avant les pourparlers, qui visent à rétablir le calme le long de la ligne bleue dans le cadre de son engagement à mettre en œuvre la résolution N° 1701 de l’ONU.

À l’issue de la réunion, le ministre libanais des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a déclaré avoir informé la délégation française en visite des actes d’agression israéliens remontant à 2006 et impliquant plus de 30 000 violations de la souveraineté du Liban.

Il a appelé à la démarcation de la frontière terrestre et au retrait israélien des régions libanaises occupées.

M. Bou Habib a réaffirmé que l’espace aérien libanais ne devait pas être utilisé pour attaquer la Syrie et a insisté sur l’importance de soutenir l’armée libanaise dans la mise en œuvre de la résolution de l’ONU.

La délégation du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères est présidée par Frédéric Mondoloni, directeur général des affaires politiques et de sécurité, et comprend Alice Rufo, directrice générale des relations internationales et de la stratégie au ministère français des Armées.

Samedi, Israël a intensifié ses tirs d’artillerie sur les villages de la frontière sud.

Les propriétaires de maisons et d’installations ont filmé la destruction généralisée de leurs biens, certaines maisons à Odaïssé et Aïta ach-Chaab ayant été rasées.

Certains de ces villages auraient été ciblés à titre préventif par Israël afin de contrecarrer d’éventuelles attaques du Hezbollah.

Après une nuit de bombardements israéliens, le Hezbollah a repris ses frappes sur les sites militaires israéliens.

Le Hezbollah a indiqué avoir pris pour cible des soldats israéliens près de Metoula «avec des armes appropriées, causant des impacts directs».

Le groupe militant a également repris ses bombardements sur des régions de Ramyah et a annoncé avoir touché un bunker israélien, tuant et blessant les personnes qui s’y trouvaient.

Il a par ailleurs attaqué un site de l’armée israélienne à Ras Al-Naqoura.

Le meurtre de plusieurs combattants au cours des deux derniers jours a porté le nombre de morts du Hezbollah à 95 depuis le début de sa participation aux hostilités le 8 octobre.

Selon les médias, trois combattants ont trouvé la mort lorsque leur voiture a été prise pour cible par un drone israélien à Quneitra, en Syrie.

L’armée israélienne a intensifié ses attaques contre le Liban, bombardant le mont Labbouné à l’artillerie lourde, d’après une source de sécurité.

Pour la deuxième fois ces derniers jours, l’armée israélienne a ciblé des installations de l’armée libanaise.

Selon le commandement de l’armée libanaise, les tirs israéliens ont visé un hôpital militaire à Aïn Ebel, tandis qu’un site militaire à Jidar, près de Rmeich, a été touché par deux obus au phosphore, blessant deux soldats.

Trois soldats ont été blessés lorsque des roquettes israéliennes ont frappé le Centre des services de renseignement et des forces navales à Ras Al-Naqoura.

Des tirs d’artillerie israéliens ont également ciblé la périphérie du village de Kfarchouba et l’avant-poste de Zebdine, des roquettes étant tirées toutes les quinze minutes.

Le porte-parole de l’armée israélienne, Avichay Adraee, a précisé que les avions de chasse avaient attaqué une série de cibles du Hezbollah à l’intérieur du Liban, y compris le siège opérationnel du parti.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 

 


L'Arabie saoudite et le Pakistan signent un pacte de défense mutuelle

Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
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  • Le pacte marque une étape majeure dans le renforcement des liens sécuritaires et économiques entre deux alliés de longue date
  • L'accord de Riyad transforme des décennies de coopération militaire en un engagement sécuritaire contraignant

​​​​​ISLAMABAD : Le Pakistan et l’Arabie saoudite ont signé mercredi un « Accord stratégique de défense mutuelle », s’engageant à considérer toute agression contre l’un des deux pays comme une attaque contre les deux, renforçant ainsi la dissuasion conjointe et solidifiant des décennies de coopération militaire et sécuritaire.

Cet accord intervient moins de deux semaines après les frappes aériennes israéliennes à Doha visant des dirigeants du Hamas, un événement ayant intensifié les tensions régionales et souligné l’urgence pour les États du Golfe de renforcer leurs partenariats sécuritaires.

L'accord de Riyad marque également une volonté des deux gouvernements de formaliser leurs liens militaires de longue date en un engagement contraignant.

Le pacte a été signé lors de la visite officielle du Premier ministre Shehbaz Sharif à Riyad, où il a rencontré le prince héritier et Premier ministre Mohammed ben Salmane au palais Al-Yamamah. Accompagnés de ministres et responsables militaires de haut niveau, les deux dirigeants ont passé en revue ce que le bureau de Sharif a qualifié de relation « historique et stratégique » entre les deux nations, en discutant également des développements régionaux.

« L’accord stipule que toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux », a déclaré le communiqué conjoint.

Il décrit le pacte comme un reflet de l’engagement commun des deux gouvernements à renforcer la coopération en matière de défense et à œuvrer pour la sécurité et la paix dans la région et dans le monde.

Depuis des décennies, l’Arabie saoudite et le Pakistan entretiennent des liens étroits sur les plans politique, militaire et économique. Le Royaume accueille plus de 2,5 millions de ressortissants pakistanais — la plus grande communauté d’expatriés pakistanais — et a souvent soutenu financièrement Islamabad lors de crises économiques. La coopération en matière de défense a inclus des formations, des achats d’armes et des exercices militaires conjoints.

Le nouvel accord formalise cette coopération sous la forme d’un engagement de défense mutuelle, une étape qui, selon de nombreux analystes, place cette relation au même niveau que d’autres partenariats stratégiques dans la région.

Bien que le communiqué n’ait pas précisé les mécanismes de mise en œuvre, il a souligné que l’accord visait à développer les aspects de la coopération en matière de défense et à renforcer la dissuasion conjointe face à toute agression.

Cette visite intervient également alors que le Pakistan cherche à renforcer ses liens avec les États du Golfe, dans un contexte de défis économiques persistants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.pk


La reconnaissance de la Palestine, message à Israël sur «les illusions de l'occupation» 

La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
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  • "La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours"
  • Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus"

RAMALLAH: La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.

"La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours", a déclaré Mme Aghabekian, en référence à l'occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza par Israël.

Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus", a-t-elle ajouté.


Les groupes de défense des droits exhortent le Liban à protéger la liberté d'expression dans la nouvelle loi sur les médias

Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
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  • Les amendements proposés risquent de saper les efforts de réforme, selon les critiques
  • Les ONG demandent au Parlement d'abolir la diffamation criminelle et de mettre fin à la détention préventive

BEYROUTH: Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme.

Il s'agit notamment de décriminaliser la diffamation, le blasphème, l'insulte et la critique des fonctionnaires, d'interdire la détention provisoire en cas d'infractions liées à la liberté d'expression et de supprimer les restrictions onéreuses imposées à la création de médias.

Ces appels interviennent alors que la commission parlementaire de l'administration et de la justice doit reprendre mardi l'examen du projet de loi.

Le 31 août, les membres du Parlement ont reçu des propositions d'amendements au texte du projet de loi qui, selon les organisations, comprenaient la réintroduction de la détention préventive et des dispositions qui criminalisent l'insulte et la diffamation.

Les groupes de défense des droits, dont Amnesty International, le Comité pour la protection des journalistes, Human Rights Watch et Reporters sans frontières, ont prévenu que les amendements proposés limiteraient davantage le travail des organisations de médias qui font l'objet d'une plainte en leur interdisant de publier des documents sur le plaignant tant que la procédure judiciaire est en cours.

Les lois libanaises sur la diffamation criminelle ont été utilisées à maintes reprises pour cibler et réduire au silence les critiques du gouvernement, les activistes et les journalistes au Liban, ces derniers étant régulièrement convoqués devant les agences de sécurité pour leur travail.

"Le Parlement devrait veiller à ce que ces pratiques cessent en adoptant une loi sur les médias qui soit entièrement conforme aux normes internationales en matière de droits de l'homme, notamment en ce qui concerne le droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", ont déclaré les organisations dans un communiqué.

"Le Parlement libanais devrait adopter une loi sur les médias qui inclue les protections des droits pour lesquelles les groupes de défense des droits et des médias libanais se battent depuis longtemps", ont-elles ajouté.

Les groupes de défense des droits, qui ont examiné les amendements proposés, se sont opposés à la réintroduction de la détention provisoire, y compris "dans des circonstances aggravées, telles que l'atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

La détention provisoire n'est autorisée au Liban que pour les délits passibles de plus d'un an de prison. Elle est expressément interdite pour les délits liés aux médias dans les lois libanaises existantes sur les médias.

"S'il était adopté, cet amendement constituerait un recul significatif pour la protection du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias au Liban", ont déclaré les organisations.

Elles notent que l'amendement proposé ne précise pas ce que signifie "porter atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

"Une loi vague qui laisse les gens dans l'incertitude quant à l'expression qui peut la violer a un effet dissuasif sur la liberté d'expression, car les gens peuvent s'autocensurer de peur de faire l'objet d'une convocation, d'une détention provisoire ou d'éventuelles poursuites judiciaires", ont-elles ajouté.

"Les dispositions vagues laissent également la loi sujette à des abus de la part des autorités, qui peuvent les utiliser pour faire taire les dissidents pacifiques.

Une telle interdiction législative générale constituerait "une atteinte grave au droit à la liberté d'expression".

Les amendements proposés obligeraient les stations de télévision titulaires d'une licence à fournir au ministère de l'information et au Conseil national de l'audiovisuel des rapports réguliers, y compris des informations détaillées sur la programmation des émissions, et impliqueraient que les médias électroniques soient soumis à un régime d'autorisation préalable plutôt qu'à un régime de notification.

"Si elles ne sont pas élaborées avec soin, ces exigences en matière d'autorisation risquent de permettre une prise de décision arbitraire quant à l'établissement et à l'exploitation des médias et pourraient faciliter les violations du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", indique la déclaration.

Le Parlement libanais a commencé à discuter d'une nouvelle loi sur les médias en 2010 après qu'un ancien membre du Parlement, Ghassan Moukheiber, et la Fondation Maharat, une organisation non gouvernementale basée à Beyrouth et spécialisée dans les questions relatives aux médias et à la liberté d'expression, ont soumis une proposition visant à modifier la loi sur les publications du Liban, qui est dépassée.

En janvier 2023, le Parlement a créé une sous-commission chargée d'étudier et de modifier le projet de loi sur les médias, dont la version finale a été soumise à la Commission de l'administration et de la justice le 27 mai.

Le projet de loi soumis à la commission en mai comprenait des avancées dans la protection du droit à la liberté d'expression au Liban, notamment l'abolition de la détention provisoire et des peines de prison pour toutes les violations liées à l'expression. Il abroge également les dispositions relatives à la diffamation et à l'insulte du code pénal libanais et de la loi sur le système judiciaire militaire.

La commission de l'administration et de la justice a entamé les discussions sur le dernier projet de loi sur les médias le 29 juillet et a tenu trois réunions sur la question.

Cependant, les amendements proposés, présentés aux membres du Parlement le 31 août, ont été largement contestés par les groupes internationaux de défense des droits pour des dispositions considérées comme restreignant la liberté des médias.

Les groupes de défense des droits ont demandé à la commission de rendre ses discussions publiques afin de garantir la transparence des débats législatifs et de faciliter la participation effective du public.