Le Niger élit son président pour une transition pacifique inédite

7,4 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes (sur 23 millions d’habitants). Les résultats ne seront pas connus avant plusieurs jours.(AFP)
7,4 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes (sur 23 millions d’habitants). Les résultats ne seront pas connus avant plusieurs jours.(AFP)
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Publié le Dimanche 27 décembre 2020

Le Niger élit son président pour une transition pacifique inédite

  • «Quel que soit le vainqueur, la victoire appartiendra au peuple nigérien. C'est un jour spécial pour le Niger qui va connaitre pour la première fois de son histoire une alternance démocratique»
  • Ancien opposant, M. Issoufou a rappelé que c'était la première élection dans son pays à laquelle il ne participait pas depuis 30 ans

NIAMEY : Les Nigériens ont voté dimanche pour une élection présidentielle qui doit marquer la première transition démocratique entre deux présidents élus dans ce pays sahélien pauvre, habitué des coups d'Etat et en proie à des attaques jihadistes récurrentes. 

«Quel que soit le vainqueur, la victoire appartiendra au peuple nigérien. C'est un jour spécial pour le Niger qui va connaitre pour la première fois de son histoire une alternance démocratique», a souligné le président sortant Mahamadou Issoufou après avoir voté à l'hôtel de ville de Niamey.

7,4 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes (sur 23 millions d’habitants). Les résultats ne seront pas connus avant plusieurs jours.

M. Issoufou, 68 ans, ne se représente pas à l'issue de ses deux mandats constitutionnels, contrairement à de nombreux chefs d'Etat africains qui s'accrochent au pouvoir. Ce sera la première fois que deux présidents élus se succèdent dans ce pays à l'histoire jalonnée de coups d'Etat depuis son indépendance en 1960.

Basoum vise victoire au 1er tour

Ancien opposant, M. Issoufou a rappelé que c'était la première élection dans son pays à laquelle il ne participait pas depuis 30 ans. 

Après dix ans au pouvoir, il espère passer le témoin à son bras droit Mohamed Bazoum, 60 ans, grand favori du scrutin, pour lequel 30 candidats au total sont en lice.  

«Je demande aux militants de sortir encore plus nombreux pour assurer notre victoire, comme (pour les élections municipales et régionales) le 13 décembre», a dit l'ancien ministre de l'Intérieur, qui vise un succès dès le premier tour à ce scrutin présidentiel couplé à des législatives.

M. Bazoum, qui bénéficie de la machine électorale de son parti et de l'Etat, a promis de mettre l'accent sur la sécurité et l'éducation, notamment des jeunes filles, dans ce pays qui détient le record mondial de fécondité (7,6 enfants par femme).

«Une élection à un seul tour n'est pas possible. Ils (les gens du pouvoir) savent très bien que l'état de santé de leur parti et le niveau de frustration des Nigériens empêchent toute perspective de faire +un coup KO+. Il y aura un second tour» le 20 février 2021, a affirmé par téléphone àl'AFP l'ancien ministre des Affaires étrangères Ibrahim Yacouba après avoir voté dans son village de Birnin-Lokoyo (Sud-Ouest). 

«Cette campagne a été massivement corrompue par l'argent du parti au pouvoir. Je suis très préoccupé parce que ce processus corrompu peut impacter les résultats et entamer l’honnêteté du scrutin», a-t-il dénoncé. 

Au bureau de l'école Cité Député, quartier populaire de Niamey, des centaines de femmes ont fait la queue pour voter. Dans certains bureaux, les gens s’organisaient pour éviter qu'hommes et femmes fassent la queue ensemble.

«Le pays doit émerger»

Des centaines d'enfants jouaient dans la cour sablonneuse entre des dizaines de paillotes. Pendant l'année, ces paillotes construites à la va-vite pour pallier le manque de classes dans les bâtiments en dur accueillent des classes d'enfants qui apprennent souvent à même le sol.

Dans ce bureau, des opposants font part de «l'achat de consciences». «Après voir voté, tu appelles un numéro. Tu dois jurer sur le Coran que tu as voté pour Taraya (PNDS, parti au pouvoir) et on te fait un transfert de 1.000 F CFA», soit 1,5 euro, accuse l'un d'entre eux, sous couvent de l'anonymat. 

Au quartier Dar-Es-Salam, Saddam Mani Kane, chauffeur de taxi, vote pour Basoum: «Avant c'était coup d'Etat sur coup d'Etat, maintenant la démocratie va continuer. Il faut qu'il continue la politique» d'Issoufou. 

Issaka Soumana, chauffeur routier, 52 ans, lui veut «que ça change. Le Niger ne va pas, notre pays doit émerger», a-t-il lancé en brandissant son pouce taché d'encre, preuve qu'il a déjà voté. 

Un connaisseur de la politique nigérienne souligne l'absence de renouvellement de la classe politique. Deux anciens présidents, Mahamane Ousmane et Salou Djibo, deux anciens Premiers ministres, Seini Oumarou et Albadé Abouba, et sept ex-ministres figurent parmi les candidats, pour une moyenne d'âge de plus de 60 ans, dans un pays où elle se situe autour de 16 ans.

Un des principaux défis du prochain président sera de juguler les attaques jihadistes.

Deux attaques meurtrières ont été perpétrées à l'approche du scrutin, une (7 soldats tués le 21 décembre) dans l'Ouest où sévit l'Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), et une autre dans l'Est, revendiquée par les jihadistes nigérians de Boko Haram (34 morts le 12 décembre).

Les attaques incessantes ont fait des centaines de morts depuis 2010, et fait fuir de leurs foyers environ 500.000 réfugiés et déplacés, selon l'ONU.

Les premières estimations pour la présidentielle sont attendues lundi, et les résultats espérés mercredi ou jeudi, selon une source à la commission électorale.

 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.