Le Covid, possible invité indésirable d'un quatrième Noël

Rien qu'aux urgences, plus de 4.350 passages hebdomadaires pour suspicion de Covid ont alors été recensés, et plus de 1.820 hospitalisations ont suivi. (AFP).
Rien qu'aux urgences, plus de 4.350 passages hebdomadaires pour suspicion de Covid ont alors été recensés, et plus de 1.820 hospitalisations ont suivi. (AFP).
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Publié le Mercredi 13 décembre 2023

Le Covid, possible invité indésirable d'un quatrième Noël

  • En médecine de ville comme à l'hôpital, l'activité liée au Covid a encore marqué une "légère augmentation", notamment pour les seniors
  • Si, depuis début mai, l'Organisation mondiale de la santé ne considère plus la pandémie comme une urgence sanitaire mondiale, elle a réaffirmé en novembre que le Covid-19 reste "une menace"

PARIS: A une quinzaine de jours de Noël, l'épidémie de Covid est sur une pente ascendante en France, où progresse une nouvelle version très transmissible du virus, relançant les appels à la vigilance, sans alarmisme, avant les réunions de famille.

Près de quatre ans après le début de la pandémie, "on n'a pas autant d'indicateurs qu'à d'autres périodes mais des faisceaux d'indications convergent: la circulation du virus est très intense", a déclaré à l'AFP Étienne Simon-Lorière, responsable du Centre national de référence (CNR) des virus des infections respiratoires à l'Institut Pasteur.

En médecine de ville comme à l'hôpital, l'activité liée au Covid a encore marqué une "légère augmentation", notamment pour les seniors, selon le dernier bulletin de Santé publique France, il y a une semaine.

Rien qu'aux urgences, plus de 4.350 passages hebdomadaires pour suspicion de Covid ont alors été recensés, et plus de 1.820 hospitalisations ont suivi.

Si, depuis début mai, l'Organisation mondiale de la santé ne considère plus la pandémie comme une urgence sanitaire mondiale, elle a réaffirmé en novembre que le Covid-19 reste "une menace".

"Avec le Covid, on est dans une phase intermédiaire, pas encore endémique comme la grippe saisonnière", a exposé à l'AFP l'infectiologue Xavier Lescure, membre du Covars.

"Depuis le début de la pandémie, les vagues se produisent environ tous les quatre mois, essentiellement sous l'effet d'une baisse d'immunité populationnelle", à laquelle s'ajoute "la recrudescence hivernale prévisible, avec la baisse des températures extérieures et plus de temps passé en intérieur, où les transmissions virales sont facilitées", a-t-il noté.

Possibles porteurs de rebonds, plusieurs variants du virus (XBB.1.5, XXB.1.16, EG.5, BA.2.86) sont sous surveillance renforcée dans le monde. Un sous-lignage de BA.2.86, appelé JN.1, est spécialement scruté.

"Apparu brusquement et beaucoup plus transmissible que ses prédécesseurs, JN.1 a un échappement immunitaire quasiment aussi important que ses cousins de la famille XBB (...) mais dû à une combinaison de mutations génétiques complètement différente", a précisé Etienne Simon-Lorière.

En France, début décembre, 30% des cas de Covid recensés en laboratoire relevaient de JN.1.

Jusqu'alors, rien ne suggère une sévérité accrue par rapport aux autres lignées.

"Si on a été infecté par le virus il y a moins de six mois ou, mieux, vacciné il y a moins de six mois, les chances de se retrouver à l'hôpital à cause de JN.1 sont très réduites, malgré toutes ses nouvelles mutations. Grâce au boost d'anticorps mais aussi aux réponses cellulaires de l'organisme -peu affectées par l’évolution du virus-, il va être éliminé avant de provoquer une forme sévère de la maladie dans la grande majorité des cas, mais peut a priori être transmis", selon Etienne Simon Lorière.

Au fil des vagues, la répercussion du Covid sur les hospitalisations et les décès s'est fortement amenuisée, grâce à l'immunité acquise par la vaccination et/ou les infections.

Mais elle n'est pas nulle, et le spectre d'un syndrome post-Covid -ou Covid long- demeure.

"Plusieurs centaines de milliers" de Français souffrent de séquelles durables des mois après l'infection, et la prise en charge reste "insatisfaisante", a alerté le Covars début novembre. Copilote de cet avis, Xavier Lescure "conserve l'espoir que la polémique concernant une origine psychosomatique des troubles ne va pas empêcher des décisions pour améliorer la prise en charge, et la formation des soignants".

La recrudescence du Covid, combinée à celle d’autres infections respiratoires aiguës comme la grippe et la bronchiolite, risque aussi d'alourdir le fardeau des hôpitaux, confrontés l'an passé à une "triple épidémie".

"Dans ce contexte et dans la perspective des rassemblements familiaux des fêtes de fin d’année", la vaccination reste cruciale, martèlent les autorités. Moins d'un quart des Français de 65 ans et plus a reçu un rappel depuis le démarrage, début octobre, de la nouvelle campagne.

Le masque reste recommandé "en cas de symptômes, dans les lieux fréquentés et en présence de personnes fragiles", selon Santé publique France.

Evoquant "ceux qui vont retrouver leurs parents, leurs grands-parents à Noël", Aurélien Rousseau a jugé qu'"on serait tous plus rassurés si tout ce petit monde autour du sapin était vacciné".

Le masque reste recommandé "en cas de symptômes, dans les lieux fréquentés et en présence de personnes fragiles", selon Santé publique France.

Dans certains hôpitaux, comme à Chambéry et Aix-les-Bains depuis ce mercredi, il est redevenu obligatoire. Des collectifs de patients et de soignants ont réclamé fin novembre une obligation "dans tous les établissements de soins".


Colère agricole en France: Macron reçoit les syndicats, des blocages persistent

Des tracteurs lors d'une manifestation organisée par le syndicat agricole Coordination Rurale près du Mont-Saint-Michel, dans le nord-ouest de la France, le 18 décembre 2025. (AFP)
Des tracteurs lors d'une manifestation organisée par le syndicat agricole Coordination Rurale près du Mont-Saint-Michel, dans le nord-ouest de la France, le 18 décembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a reçu les syndicats agricoles, opposés à l’accord UE-Mercosur, dans un contexte de forte colère liée aux crises sanitaires, notamment la dermatose bovine
  • Les blocages routiers se poursuivent dans le Sud-Ouest, alors que de nouveaux cas de la maladie sont confirmés et que la mobilisation agricole se prolonge

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a reçu mardi les syndicats agricoles pour parler de l'accord UE-Mercosur, auquel ils sont opposés, tandis que des axes routiers sont toujours bloqués pour protester contre le traitement par les autorités de l'épizootie de dermatose bovine.

"L'objet du rendez-vous, c'était d'essayer d'éteindre un peu le feu qui est partout dans les campagnes", a souligné Stéphane Galais, porte-parole national de la Confédération paysanne - un syndicat classé à gauche -, à la sortie de la rencontre, ajoutant qu'il fallait pour cela "des mesures structurelles fortes".

Les syndicats disent avoir par ailleurs rappelé au chef de l'Etat "l'extrême tension" et la "colère" du monde agricole et que des réponses étaient attendues "dès les premiers jours de janvier" sur le Mercosur mais aussi sur les crises sanitaires, au premier rang desquelles la dermatose bovine et la grippe aviaire.

C'était la première rencontre entre le chef de l'Etat et les syndicats agricoles depuis début décembre et l'amorce de la crise qui secoue l'élevage français, face à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

C'était aussi la première depuis l'annonce, jeudi dernier, du report a priori au 12 janvier de la signature du traité décrié entre l'UE et des pays du Mercosur.

Cet accord faciliterait l'entrée en Europe de viande, sucre, riz, miel et soja sud-américains, ce qui inquiète les filières concernées, lesquelles affirment que ces produits ne respectent pas les mêmes normes que les produits européens.

L'accord permettrait en revanche aux Européens d'exporter davantage de véhicules, machines, vins et spiritueux en Amérique du Sud.

Sur le terrain, la mobilisation a connu un léger regain mardi (53 actions mobilisant 1.600 personnes, selon le ministère de l'Intérieur) par rapport à lundi (35 actions mobilisant 1.200 personnes), mais elle reste nettement inférieure à celle de la semaine dernière (110 actions jeudi).

Certains agriculteurs sont mobilisés depuis plus de 10 jours, notamment contre l'abattage total des troupeaux dans lesquels des cas de DNC sont détectés dans le Sud-Ouest.

Mardi, le ministère de l'Agriculture a confirmé un nouveau cas de la maladie en Haute-Garonne, portant le bilan total à 115 foyers enregistrés depuis juin en France. Ce dernier troupeau concerné a été abattu.

Dans le Sud-Ouest, des blocages d'autoroute étaient notamment maintenus sur l'A63 près de Bordeaux ou sur l'A64 au sud de Toulouse ou près de Bayonne.

Au sud de Bordeaux, les manifestants de la branche locale du syndicat Coordination rurale - classé à droite - ont dit vouloir organiser un réveillon et une messe de Noël mercredi soir sur leur barrage, à l'instar des agriculteurs mobilisés près de Toulouse.


Mercosur: les syndicats rencontrent Macron à l'Elysée, la dermatose en toile de fond

Des agents de la police nationale française bloquent une route alors que des agriculteurs manifestent contre l'accord UE-Mercosur, alors que le président français Emmanuel Macron rencontre les lecteurs du quotidien « La Voix du Nord », à Arras, dans le nord de la France, le 19 novembre 2025. (AFP)
Des agents de la police nationale française bloquent une route alors que des agriculteurs manifestent contre l'accord UE-Mercosur, alors que le président français Emmanuel Macron rencontre les lecteurs du quotidien « La Voix du Nord », à Arras, dans le nord de la France, le 19 novembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron reçoit les syndicats agricoles, opposés à l’accord UE-Mercosur, dont la signature a été reportée, mais les tensions restent fortes malgré les concessions évoquées par le gouvernement
  • La rencontre se déroule sur fond de crise sanitaire liée à la dermatose bovine et de blocages agricoles persistants, avec une remobilisation annoncée début janvier

PARIS: Emmanuel Macron reçoit mardi après-midi les syndicats agricoles pour parler de l'accord UE-Mercosur auquel ils sont opposés mais le sujet de la dermatose bovine sera difficile à éviter au regard des blocages routiers qui persistent sur le terrain.

La FNSEA, les Jeunes agriculteurs (JA), la Coordination rurale et la Confédération paysanne sont reçus à 16H30, ont-ils annoncé à l'AFP.

C'est la première rencontre entre le chef de l'Etat et les syndicats depuis début décembre et l'amorce de la crise qui secoue l'élevage français, face à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

C'est aussi la première depuis l'annonce jeudi dernier du report de la signature du traité décrié entre l'UE et des pays du Mercosur, après une mobilisation de plusieurs milliers d'agriculteurs avec leurs tracteurs à Bruxelles.

Cet accord faciliterait l'entrée en Europe de viande, sucre, riz, miel et soja sud-américains, ce qui alarme les filières concernées qui affirment que ces produits ne respectent pas les mêmes normes, notamment environnementales et sanitaires, que les produits européens.

Il permettrait en revanche aux Européens d'exporter davantage de véhicules, machines, vins et spiritueux en Amérique du Sud.

Emmanuel Macron s'était félicité du report de la signature, demandant que les "avancées" réclamées par la France, mais aussi l'Italie, se concrétisent afin que "le texte change de nature".

Les syndicats agricoles sont remontés depuis des mois et demandaient au président de prendre clairement position, après que celui-ci eut déclaré en novembre être "plutôt positif" quant à la possibilité d'accepter l'accord.

Emmanuel Macron avait rencontré des représentants de différents syndicats à Toulouse mi-novembre, des manifestations ayant changé le programme d'un déplacement qui devait être consacré aux réseaux sociaux et au spatial.

- "Mercosur = NON" -

"Le message de la FNSEA au Président de la République restera inchangé, ferme et clair: Mercosur = NON", a indiqué mardi le syndicat dominant dans une déclaration à l'AFP. Son président Arnaud Rousseau fera une déclaration à la presse à l'issue. Il avait déjà rencontré le président mi-novembre.

La Coordination rurale et la Confédération paysanne, fer de lance de la contestation de la gestion de la dermatose par l'Etat et opposants historiques au traité UE-Mercosur, ont ensuite confirmé à l'AFP leur venue.

Pour ces deux syndicats, c'est la première rencontre entre le président et des représentants nationaux depuis le dernier Salon de l'agriculture.

Plusieurs sources diplomatiques ont indiqué que la nouvelle échéance visée pour la signature était désormais le 12 janvier au Paraguay.

"Nous ne nous contentons pas de nous opposer à cet accord. En l'état, nous obtenons des concessions inédites au bénéfice de nos agriculteurs, que cet accord soit signé ou qu'il ne le soit pas", a déclaré lors des questions au gouvernement mardi Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, citant des "mesures miroir pour garantir la réciprocité", des "contrôles douaniers" et des clauses de sauvegarde annoncées en septembre par la Commission européenne.

Les agriculteurs français ont déjà prévenu qu'ils se remobiliseraient début janvier, jugeant ces réponses insuffisantes.

Mais certains sont mobilisés depuis plus de 10 jours sur le terrain, notamment contre la stratégie gouvernementale pour lutter contre la dermatose bovine dans le Sud-Ouest, mais aussi ponctuellement plus au nord, contre le Mercosur et les autres crises qui pèsent sur le monde agricole.

En Gironde, la Coordination rurale (CR33) a annoncé organiser un "réveillon de Noël façon auberge espagnole" sur l'A63 au sud de Bordeaux.

"Le côté festif, ça permet de durer plus longtemps", résume à l'AFP Jean-Paul Ayres, porte-parole de la CR33, alors qu'un terrain de moto-cross a été improvisé sur le terre-plein central de l'autoroute.

Les bureaux centraux des syndicats se sont bien gardés d'appeler à lever les blocages, laissant les sections locales décider et appelant simplement au "repos" de leurs troupes et à une "trêve" pour certains pour mieux reprendre en janvier si nécessaire.

La mobilisation des agriculteurs a connu un léger regain lundi (35 actions mobilisant 1.200 personnes) par rapport à dimanche (23 actions), mais elle est nettement en baisse comparée à la semaine dernière (110 actions jeudi, 93 vendredi).


Vol au Louvre: une grille de protection installée sur la fenêtre empruntée par les cambrioleurs

Des ouvriers installent des grilles de protection en fer sur les fenêtres de la galerie d'Apollon du musée du Louvre, côté quai François Mitterrand, à Paris, le 23 décembre 2025, quelques semaines après que des voleurs aient utilisé un monte-meubles pour s'introduire dans le musée. (AFP)
Des ouvriers installent des grilles de protection en fer sur les fenêtres de la galerie d'Apollon du musée du Louvre, côté quai François Mitterrand, à Paris, le 23 décembre 2025, quelques semaines après que des voleurs aient utilisé un monte-meubles pour s'introduire dans le musée. (AFP)
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  • Une grille de protection a été installée sur la porte-fenêtre du Louvre utilisée lors du vol spectaculaire de bijoux du 19 octobre, dont le butin de 88 millions d’euros reste introuvable
  • Le musée renforce sa sécurité après de vives critiques : grilles supplémentaires, dispositifs anti-intrusion et vidéosurveillance accrue prévue d’ici 2026

PARIS: Une grille de protection a été installée mardi matin sur la porte-fenêtre du musée du Louvre à Paris, empruntée par les cambrioleurs lors du spectaculaire vol de bijoux du 19 octobre, a constaté un journaliste de l'AFP.

Le 19 octobre, quatre malfaiteurs ont réussi à approcher le bâtiment en camion-élévateur et à hisser deux d'entre eux jusqu'à cette fenêtre menant à la galerie d'Apollon, qui donne sur les quais de Seine, grâce à une nacelle.

Ils ont dérobé huit joyaux de la Couronne de France. Le butin, estimé à 88  millions d'euros, reste introuvable.

Depuis le cambriolage, la sécurité du musée le plus visité au monde se retrouve au cœur des critiques, le braquage ayant révélé une série de défaillances.

La grille de protection "est l'une des mesures d'urgence décidées après le vol ", a précisé mardi à l'AFP Francis Steinbock, administrateur général adjoint du musée.

Des "réflexions" sont en cours concernant la "sécurisation sur les autres fenêtres", a ajouté le responsable.

La présidente du Louvre, Laurence des Cars, avait assuré la semaine dernière devant les sénateurs français qu'une grille serait reposée "avant Noël". Elle avait précisé que la précédente avait été retirée en 2003-2004, lors d'importants travaux de restauration.

Autre chantier majeur: le renforcement de la vidéosurveillance sur les façades du palais. "Nous avons annoncé un dispositif d'une centaine de caméras positionnées autour du palais. Le marché a été signé et l'installation pourra débuter tout au long de l'année 2026 ", a précisé Francis Steinbock.

La semaine dernière, le Louvre avait également annoncé l'achèvement de la mise en place de dispositifs anti-intrusion autour du musée.

Du 15 au 18 décembre, les agents du Louvre étaient en grève pour réclamer de meilleures conditions de travail et des moyens supplémentaires pour la sécurité. Le mobilisation a été levée vendredi, mais les négociations se poursuivent entre les syndicats et le ministère de la Culture pour répondre aux inquiétudes des agents.