Les pays du monde entier approuvent à la COP28 une décision historique sur les énergies fossiles

Les discussions au cours des 14 jours de pourparlers à Dubaï ont porté sur le chemin à parcourir et l’opportunité de lancer un appel historique à la réduction du pétrole, du gaz et du charbon, principaux responsables du réchauffement rapide de la planète. (Reuters)
Les discussions au cours des 14 jours de pourparlers à Dubaï ont porté sur le chemin à parcourir et l’opportunité de lancer un appel historique à la réduction du pétrole, du gaz et du charbon, principaux responsables du réchauffement rapide de la planète. (Reuters)
Les discussions au cours des 14 jours de pourparlers à Dubaï ont porté sur le chemin à parcourir et l’opportunité de lancer un appel historique à la réduction du pétrole, du gaz et du charbon, principaux responsables du réchauffement rapide de la planète. (Reuters)
Les discussions au cours des 14 jours de pourparlers à Dubaï ont porté sur le chemin à parcourir et l’opportunité de lancer un appel historique à la réduction du pétrole, du gaz et du charbon, principaux responsables du réchauffement rapide de la planète. (Reuters)
Short Url
Publié le Mercredi 13 décembre 2023

Les pays du monde entier approuvent à la COP28 une décision historique sur les énergies fossiles

  • Il s'agit d'une décision «historique pour accélérer l'action climatique», a déclaré Sultan Al Jaber, président de la conférence de l'ONU et patron de la compagnie pétrolière émiratie, Adnoc
  • «Nous devons être fiers de ce succès historique, et les Emirats arabes unis, mon pays, sont fiers de leur rôle pour y parvenir»

DUBAI: Après une nuit de prolongation, les pays du monde entier ont approuvé à la COP28 de Dubaï un compromis qualifié d'historique pour son appel inédit à abandonner progressivement les énergies fossiles, principales responsables du réchauffement climatique.

Dès l'ouverture de la séance plénière de clôture, les délégués ont adopté la décision préparée par les Emirats arabes unis, ce que plusieurs pays ont qualifié de "début de la fin des énergies fossiles", déclenchant une ovation debout et un tonnerre d'applaudissements des délégués.

Le texte issu de douloureuses négociations a été adopté par consensus à Dubaï, aucune voix ne s'élevant parmi les quelque 200 nations représentées en séance plénière avant le coup de maillet entérinant son adoption.

De longs applaudissements un ovation debout ont accueilli l'adoption de ce texte qui, pour la première fois dans l'histoire des conférences sur le climat des Nations unies, mentionne toutes les énergies fossiles, largement responsables du changement climatique.

Il s'agit d'une décision "historique pour accélérer l'action climatique", a déclaré Sultan Al Jaber, président émirati de la conférence de l'ONU.

"Nous avons une formulation sur les énergies fossiles dans l'accord final, pour la première fois", a-t-il ajouté, déclenchant de nouveaux applaudissements.

"Nous devons être fiers de ce succès historique, et les Emirats arabes unis, mon pays, sont fiers de leur rôle pour y parvenir", a-t-il ajouté. "Nous quittons Dubaï la tête haute."

La France a salué "une victoire du multilatéralisme et de la diplomatie climatique", par la voix de sa ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, présente à Dubaï.

"Pour la première fois en 30 ans, nous pourrions maintenant approcher le début de la fin des énergies fossiles", avait salué la commissaire européen chargé du Climat, Wopke Hoekstra, juste avant d'entrer en séance plénière.

Le texte, dont chaque mot a été négocié par les Emiratis, appelle à "transitionner hors des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques, d'une manière juste, ordonnée et équitable, en accélérant l'action dans cette décennie cruciale, afin d'atteindre la neutralité carbone en 2050 conformément aux préconisations scientifiques". L'appel à accélérer l'action dès la décennie en cours était une exigence de l'Union européenne et de nombreux autres pays.

En choisissant le terme de "transitioning away" ("transitionner hors de", "s'éloigner", "abandonner" selon les traductions possibles en français), le texte ne parle plus de "phase-out" ("sortie") du pétrole, du gaz et du charbon, un terme devenu depuis des mois la bannière derrière laquelle se rangeaient plus d'une centaine de pays et des milliers d'ONG.

Une source proche de la présidence émiratie estime que le texte a été finement "calibré" pour tenter de réconcilier des points de vues opposés.

De son côté, La représentante des Samoa a exprimé les réserves et les inquiétudes des petites îles menacées par la changement climatique, suite à l'adoption d'un texte historique sur les énergies fossiles.

L'alliance des petits Etats insulaires (Aosis), en pointe pour réclamer des mesures fortes contre les énergies fossiles, a ainsi à la fois salué une "amélioration" et signalé des "inquiétudes".

"Nous avons fait un pas en avant par rapport au statu quo mais c'est d'un changement exponentiel dont nous avions vraiment besoin", a déclaré Anne Rasmussen, dont le pays préside l'alliance des petits Etats insulaires (Aosis), suscitant des applaudissements debout de représentants européens et d'autres nations.

Mais l'émissaire chinois pour le climat, Xie Zhenhua, est arrivé tout sourire et les deux pouces levés.

Pour la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, l'accord "historique" "marque le début de l'ère post-fossiles"

"Le monde a entériné les objectifs de l'UE pour 2030: un triplement des énergies renouvelables et un doublement de l'efficacité énergétique", a-t-elle ajouté dans un message sur X (ex-Twitter), saluant dans une déclaration distincte "une puissante démonstration de la valeur du multilatéralisme pour relever les plus grands défis de notre planète".

Amélioration, selon les ONG

"Ce n'est pas la promesse historique" du "phase-out" mais "transition hors, cela envoie quand même un signal important. Et si c'est adopté, ce serait quand même la première fois qu'on a de tels mots, qui couvrent non seulement le charbon, mais aussi le pétrole et le gaz", avait réagi Caroline Brouillette, directrice du réseau d'ONG Réseau Action Climat Canada, peu avant la séance plénière.

Elle a regretté cependant l'inclusion de "distractions dangereuses comme la capture et le stockage du carbone, le nucléaire".

L'ONG WWF a qualifié le nouveau projet d'accord d'"amélioration" concernant les énergies fossiles, par rapport à la version précédente, tout en notant l'absence d'appel à une "sortie complète" des fossiles. Mais "si ce texte est adopté, il représenterait un moment significatif", avait estimé Stephen Cornelius, de WWF.

Sultan Al Jaber s'évertuait depuis plus de 24 heures à sauver une COP qu'il avait annoncée comme "un tournant", à même de préserver l'objectif le plus ambitieux de l'accord de Paris, adopté il y a huit ans: limiter l'élévation de la température mondiale à 1,5°C.

A ce jour, seule la "réduction" du charbon avait été actée à la COP26 à Glasgow. Jamais le pétrole ni le gaz n'avaient été désignés.

Dans le projet d'accord des Emirats figure une reconnaissance du rôle joué par des "énergies de transition", allusion au gaz, pour assurer la "sécurité énergétique" des pays en développement, où près de 800 millions de personnes manquent d'accès à l'électricité.

Le texte contient de multiples appels liés à l'énergie: tripler les capacités d'énergies renouvelables et doubler le rythme d'amélioration de l'efficacité énergétique d'ici 2030; accélérer les technologies "zéro carbone" et "bas carbone", dont le nucléaire, l'hydrogène bas carbone, et le balbutiant captage et stockage du carbone, défendu par les pays producteurs de pétrole pour pouvoir continuer à pomper des hydrocarbures.


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Short Url
  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Short Url
  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.


Zelensky a déclaré espérer que le conflit Iran-Israël ne réduirait pas l'aide à l'Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky observe pendant une conférence de presse avec le ministre allemand de la Défense à l'issue de leurs discussions à Kiev le 12 juin 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo de Sergei SUPINSKY / AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky observe pendant une conférence de presse avec le ministre allemand de la Défense à l'issue de leurs discussions à Kiev le 12 juin 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo de Sergei SUPINSKY / AFP)
Short Url
  • Il a souligné que « l'escalade de la situation au Moyen-Orient entraînera une augmentation de l'aide à Israël », potentiellement aux dépens de l'Ukraine.
  • M. Zelensky a aussi estimé que l'aide européenne à l'Ukraine avait « ralenti » sur fond de désengagement partiel initié par Donald Trump, qui affirme vouloir trouver une issue au conflit le plus rapidement possible.

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré espérer que la série de frappes menées par Israël et l'Iran l'un contre l'autre n'aboutirait pas à une diminution de l'aide occidentale à l'Ukraine pour faire face à l'invasion russe.

« Nous aimerions que l'aide à l'Ukraine ne diminue pas pour cette raison. La dernière fois, cela a été un facteur qui a ralenti l'aide à l'Ukraine », a indiqué M. Zelensky lors d'une conférence de presse menée vendredi et diffusée samedi.

Il a souligné que « l'escalade de la situation au Moyen-Orient entraînera une augmentation de l'aide à Israël », potentiellement aux dépens de l'Ukraine.

M. Zelensky a aussi estimé que l'aide européenne à l'Ukraine avait « ralenti » sur fond de désengagement partiel initié par Donald Trump, qui affirme vouloir trouver une issue au conflit le plus rapidement possible.

« La coalition des volontaires est en train de ralentir (...) Cette situation a montré que l'Europe n'a pas encore décidé de rester aux côtés de l'Ukraine sans les États-Unis », a-t-il déclaré. 

« Lorsque les Européens ont rejoint avec énergie la coalition des volontaires, ils ont constaté que cette énergie n'existait pas aux États-Unis », a-t-il poursuivi, reconnaissant que « des doutes commencent à surgir » au sein des alliés européens de l'Ukraine.

Samedi, dans un message sur X, le dirigeant ukrainien a également appelé les États-Unis à « changer de ton » avec la Russie, alors que Donald Trump a rétabli les contacts avec Moscou après son retour à la Maison-Blanche.

« À l'heure actuelle, le ton du dialogue entre les États-Unis et la Russie semble trop conciliant. Soyons honnêtes : cela n'arrêtera pas Poutine. Ce qu'il faut, c'est changer de ton », a plaidé M. Zelensky, appelant au contraire à renforcer les sanctions envers Moscou.

Le dirigeant ukrainien a par ailleurs assuré que l'offensive russe dans la région de Soumy (nord) avait été stoppée, alors que la Russie y avait revendiqué la capture d'une nouvelle localité la veille. 

Selon M. Zelensky, une incursion ukrainienne dans la région russe de Koursk a conduit les forces russes à scinder leur contingent en deux pour mener l'offensive sur la région de Soumy, ce qui les a empêchées d'avancer plus profondément vers la capitale régionale du même nom.

Les forces russes se trouvent actuellement à une vingtaine de kilomètres de la ville de Soumy. Samedi, elles ont également revendiqué la capture de la localité de Zeleny Kout, dans la région de Donetsk, à l'est du pays.

Le président ukrainien a également démenti que les forces de Moscou aient pénétré dans la région de Dnipropetrovsk (centre-est), qu'elles ont annoncé attaquer début juin.

Il a enfin annoncé que l'Ukraine « travaillait sur la possibilité de produire en série des missiles balistiques », sans donner plus de détails.