Attaques des Houthis en mer Rouge: le géant Maersk suspend le passage de ses navires

Un marin de l'USS Bataan surveille le navire d'assaut amphibie qui passe du canal de Suez à la mer Rouge pour aider à faire respecter la loi et l'ordre. (Photo : DVIDS/AFP)
Un marin de l'USS Bataan surveille le navire d'assaut amphibie qui passe du canal de Suez à la mer Rouge pour aider à faire respecter la loi et l'ordre. (Photo : DVIDS/AFP)
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Publié le Samedi 16 décembre 2023

Attaques des Houthis en mer Rouge: le géant Maersk suspend le passage de ses navires

  • Les navires ont été visés par deux missiles «après que leur équipages ont refusé de répondre aux appels des forces navales yéménites», a affirmé le porte-parole militaire des Houthis
  • Selon le Commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom), le MSC Alanya n'a été que menacé, sans avoir été touché, tandis que le Palatium a été touché par un des deux missiles balistiques tirés

DUBAÏ, Emirats Arabes Unis : Le géant danois du transport maritime Maersk a ordonné vendredi à ses navires de ne plus passer par le détroit stratégique de Bab al-Mandab «jusqu'à nouvel ordre», après de nouvelles attaques des rebelles Houthis du Yémen sur fond de guerre à Gaza.

Cette décision survient après que les Houthis, proches de l'Iran, ont prévenu qu'ils viseraient des navires naviguant en mer Rouge au large des côtes du Yémen ayant des liens avec Israël, en riposte à la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

Vendredi, le groupe rebelle a affirmé avoir mené «une opération militaire contre deux porte-conteneurs, MSC Alanya et MSC Palatium III».

Les navires ont été visés par deux missiles «après que leur équipages ont refusé de répondre aux appels des forces navales yéménites», a affirmé leur porte-parole militaire, Yehya Sari, lors d'une manifestation de soutien aux Palestiniens organisée à Sanaa, la capitale qu'ils contrôlent depuis 2014.

Selon le Commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom), le MSC Alanya n'a été que menacé, sans avoir été touché, tandis que le Palatium a été touché par un des deux missiles balistiques tirés.

La société de renseignement maritime Ambrey avait indiqué plus tôt que les deux navires, dont l'un se dirigeait selon elle vers Jeddah, en Arabie saoudite, avaient été menacés probablement car leur propriétaire, l'armateur suisse MSC, a «coopéré avec Israël».

- «Menace concrète» -

Un autre navire, le Al Jasrah, porte-conteneur battant pavillon du Liberia détenu par la société allemande Hapag-Lloyd, a lui été touché par un drone «lancé du territoire contrôlé par les Houthis» et un incendie s'est déclenché avant d'être éteint, a aussi fait savoir le Centcom dans un communiqué sur X.

Un porte-parole de Hapag-Lloyd a confirmé l'attaque à l'AFP, en précisant qu'il n'y avait pas eu de blessés et que le bateau avait poursuivi sa route vers Singapour, depuis le port grec du Pirée.

Selon Ambrey, l'armateur allemand a des bureaux dans les ports israéliens d'Ashdod, Haïfa et Tel-Aviv.

Hapag-Lloyd a lui aussi annoncé vendredi qu'il suspendait au moins jusqu'à lundi les traversées de ses porte-conteneurs sur la mer Rouge.

Jeudi, les rebelles ont revendiqué une attaque contre le porte-conteneurs Maersk Gibraltar, mais le missile a raté sa cible, selon un responsable américain.

«Les attaques des Houthis contre des navires marchands civils en mer Rouge doivent s'arrêter immédiatement», a réagi vendredi la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock.

En visite en Israël, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, a dénoncé «une menace concrète pour une libre navigation» en mer Rouge.

«Les Etats-Unis travaillent avec la communauté internationale et leurs partenaires dans la région pour faire face à cette menace», a-t-il ajouté à Tel-Aviv, après avoir rencontré des responsables israéliens.

- «Escalade» –

Le ministre iranien de la défense, Mohammed Reza Ashtiani, avait mis en garde mercredi contre un éventuel déploiement de forces multinationales en mer Rouge, que Téhéran considère comme sa zone d'influence. «S'ils prennent une décision aussi irrationnelle, ils seront confrontés à des problèmes extraordinaires», a-t-il déclaré à l'agence officielle ISNA.

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal ben Farhane, s'est pour sa part dit préoccupé par «la possibilité d'une escalade», en soulignant que la région «n'avait pas besoin d'un autre conflit», lors d'une conférence de presse à Oslo.

Quelque 20.000 navires circulent chaque année sur cette route maritime reliant la Méditerranée à l'Océan Indien.

Ces dernières semaines, les Houthis ont multiplié les attaques près du détroit stratégique de Bab al-Mandab, qui sépare la péninsule arabique de l'Afrique et par lequel transite 40% du commerce international

Plusieurs missiles et drones ont été abattus par des navires de guerre américains et français qui patrouillent dans la zone.

Les Houthis ont affirmé vendredi que les bateaux ne seraient pas visés au large du Yémen s'ils répondaient à leurs directives, mais que les navires à destination des ports israéliens seraient «empêchés de naviguer en mer d'Arabie et mer Rouge jusqu'à l'entrée de la nourriture et des médicaments dont nos frères de la bande de Gaza ont besoin».

Selon Mohammed Albasha, spécialiste du Moyen-Orient au centre d'analyse américain Navanti Group, les derniers incidents montrent toutefois que «les Houthis sont prêts à viser tout ce qui est associé à Israël», quelques soient les liens


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com