La France demande une «trêve immédiate et durable» à Gaza

Les gens passent devant les portraits des otages israéliens détenus à Gaza depuis les attaques du 7 octobre par des militants palestiniens du Hamas, affichés sur un mur à Tel Aviv au milieu des combats incessants entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas (Photo, AFP).
Les gens passent devant les portraits des otages israéliens détenus à Gaza depuis les attaques du 7 octobre par des militants palestiniens du Hamas, affichés sur un mur à Tel Aviv au milieu des combats incessants entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 18 décembre 2023

La France demande une «trêve immédiate et durable» à Gaza

  • La cheffe de la diplomatie française a souligné que la première trêve d'une semaine achevée le 1er décembre avait permis de libérer 105 des 250 otages
  • Catherine Colonna doit se rendre au Liban lundi, où elle doit rencontrer des officiels et le commandant de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul)

RANALLAH: La ministre française des Affaires étrangères a appelé dimanche en Israël à une "nouvelle trêve immédiate et durable" dans la bande de Gaza, se disant "préoccupée" par la situation des Palestiniens et des otages israéliens après plus de deux mois de guerre.

"Trop de civils sont tués", a déclaré Catherine Colonna à l'issue d'une rencontre avec son homologue israélien, Eli Cohen, à Tel-Aviv.

La cheffe de la diplomatie française a souligné que la première trêve d'une semaine achevée le 1er décembre avait permis de libérer 105 des 250 otages emmenés de force par le Hamas lors de l'attaque du 7 octobre.

L'aide humanitaire apportée aux civils à Gaza avait pu être augmentée et des blessés évacués. "On sait que ce n'est pas suffisant", a-t-elle dit.

Elle a rappelé que trois Français sont "retenus, disparus ou otages dans la bande de Gaza" et que la France ne ménage pas ses efforts pour les faire libérer.

De son côté, le ministre israélien des Affaires étrangères a qualifié tout appel au cessez-le-feu "d'erreur" et de "cadeau pour le Hamas", le mouvement islamiste palestinien au pouvoir à Gaza, auteur des massacres du 7 octobre.

Gaza: Paris exige «toute la lumière» sur un bombardement qui a tué un de ses agents

Paris a "condamné" samedi un bombardement israélien dans la bande de Gaza qui a causé la mort d'un agent du ministère français des Affaires étrangères, et exigé que "tout la lumière soit faite" sur cette affaire "dans les plus brefs délais".

"C'est avec beaucoup d'émotion que le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères a appris le décès de l'un de ses agents, mort des suites de ses blessures lors d'un bombardement israélien à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza", a indiqué le Quai d'Orsay dans un communiqué.

"Nous exigeons que toute la lumière soit faite par les autorités israéliennes sur les circonstances de ce bombardement, dans les plus brefs délais", demande le communiqué du ministère français.

L'agent qui travaillait pour la France depuis 2002, et dont l’identité et la nationalité n'ont pas été précisées, avait trouvé refuge dans la maison d’un de ses collègues du consulat général de France, aux côtés de deux autres collègues et de membres de leur famille.

"Nous déplorons le décès d’un agent du ministère des Affaires étrangères à Gaza. Nos pensées vont à sa famille et à ses collègues. La diplomatie française perd un membre dévoué", a réagi dimanche la dirigeante d'extrême-droite Marine Le Pen sur X (ex Twitter).

"Solidarité totale avec les agents du Quai d'Orsay endeuillés. Il est plus que temps de taper du poing sur la table face à Nétanyahu", a écrit pour sa part le député LFI de l'Essonne Antoine Léaument sur le même réseau social.

"Que faudra-il pour que le monde arrête de soutenir Israël dans sa folie meurtrière ? Droit de répliquer au Hamas, oui ! Mais ça, non !", a commenté la députée de la Drôme et vice-présidente de la commission des Affaires étrangères Mireille Clapot.

Ces attaques sans précédent depuis la création de l'Etat d'Israël en 1948 ont fait quelque 1.140 morts, en majorité des civils résidant dans les localités du sud du pays, selon les données officielles israéliennes.

En représailles, l'armée israélienne a aussitôt lancé une offensive militaire qui a fait plus de 18.800 morts dans la bande de Gaza, où le Hamas a pris le pouvoir en 2007, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste.

«Rôle important» de la France au Liban 

Eli Cohen a par ailleurs estimé que la France pouvait jouer un "rôle important" pour empêcher une guerre avec le Hezbollah, mouvement chiite libanais allié du Hamas et qui multiplie les tirs vers Israël.

Catherine Colonna doit se rendre au Liban lundi, où elle doit rencontrer des officiels et le commandant de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) mais les appels à la "désescalade" valent pour toutes les parties, y compris Israël, a-t-elle insisté.

Elle a aussi affirmé que les attaques perpétrées en mer Rouge par des rebelles Houthis du Yémen "ne peuvent rester sans réponse", la France évaluant avec ses partenaires "plusieurs options" pour "éviter que cela ne recommence".

Plusieurs géants du transport maritime mondial ont annoncé vendredi et samedi suspendre en raison du danger le passage de leurs navires en mer Rouge, une route commerciale stratégique.

Rencontrant les familles des Français disparus, la cheffe de la diplomatie a souligné que la France "n'oublie pas" les personnes "assassinées avec une cruauté absolue, dont 41 compatriotes" le 7 octobre.

Après ses rencontres côtés israéliens, Mme Colonna a ensuite dénoncé dans une petite localité proche de Ramallah les violences commises par des colons en Cisjordanie occupée, qui "minent la perspective d'une solution politique" avec Israël.

"Ce sont des actes graves (...) qui fragilisent l'Autorité palestinienne), qui peut-être même peuvent pousser à de nouveaux développements et à une déstabilisation de la Cisjordanie, ce qui n'est pas, encore une fois, dans l'intérêt bien compris d'Israël", a-t-elle déclaré, la France souhaitant des sanctions contre les extrémistes responsables d'exactions.

Lors d'un rare déplacement de dirigeant occidental auprès des populations concernées, la ministre a rencontré des producteurs d'olives lui ayant expliqué qu'après avoir été menacés et chassés de leurs terres par des colons, ils n'ont pu effectuer leur récolte.

Catherine Colonna s'entretient également avec des responsables palestiniens à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne, alors que la mort de cinq palestiniens suite à un raid israélien en Cisjordanie a été annoncée dimanche par les autorités.


Assurance chômage: les syndicats demandent au gouvernement de renoncer formellement à une réforme globale

Le Premier ministre français Sébastien Lecornu sur l'avenue des Champs-Élysées à Paris, le 11 novembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre français Sébastien Lecornu sur l'avenue des Champs-Élysées à Paris, le 11 novembre 2025. (AFP)
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  • Syndicats et organisations patronales (sauf Medef) réclament le retrait du cadrage financier sur l’assurance chômage
  • Ils veulent ouvrir une négociation sur les contrats courts et les ruptures conventionnelles sans nouvelles économies imposées

PARIS: Les cinq syndicats représentatifs de salariés et deux organisations patronales, à l'exception du Medef, demandent au gouvernement de renoncer formellement à son projet de nouvelles négociations sur l'assurance chômage, dans un courrier commun consulté par l'AFP.

Dans ce courrier adressé vendredi soir au Premier ministre Sébastien Lecornu, la CFDT, la CGT, FO, la CFE-CGC et la CFTC, côté syndicats, et la CPME et l'U2P (artisans), côté patronal, lui demandent de retirer le cadrage financier qui avait été communiqué en août par le gouvernement Bayrou pour fixer les économies souhaitées sur l'assurance chômage.

Ce retrait doit leur permettre, expliquent-elles, d'ouvrir, "dans les prochaines semaines, une négociation interprofessionnelle portant sur la question des contrats courts". Une négociation qui "sera également l’occasion d'examiner la question des ruptures conventionnelles", selon leur courrier.

Depuis la chute du gouvernement Bayrou, Sébastien Lecornu a semblé abandonner l'idée d'une nouvelle réforme globale de l'assurance chômage pour cibler "les ruptures conventionnelles (qui) peuvent donner lieu à des abus".

Le ministre du Travail Jean-Pierre Farandou a souligné jeudi avoir "proposé aux partenaires sociaux" de s'"emparer" de ce sujet. "On voudrait aller assez vite pour trouver quelques centaines de millions d’euros d’économies", a-t-il dit au Parisien.

Une telle discussion se ferait, plaident les syndicats dans leur courrier, "dans une approche globale et équilibrée, avec l’objectif partagé de renforcer la qualité de l'emploi et de sécuriser les parcours professionnels".

Dans sa lettre de cadrage, en août, le gouvernement Bayrou avait demandé aux partenaires sociaux de négocier une nouvelle convention d'assurance chômage en réalisant 2 à 2,5 milliards d'euros d'économies par an entre 2026 et 2029.

Elle fixait le 15 novembre comme date butoir pour un accord, mais les discussions n'ont jamais eu lieu.

Les partenaires sociaux sont chargés de négocier les règles de l'indemnisation du chômage mais s'il ne parviennent pas à un accord, l'État définit les règles par décret.

Cette lettre avait été jugée inacceptable par les syndicats notamment en raison de l'ampleur des efforts demandés, alors que les principales règles de la dernière réforme, datant de novembre 2024, étaient entrées en vigueur en avril dernier, en théorie pour quatre ans.

"On n'a pas arrêté de demander au gouvernement de renoncer à la lettre de cadrage et on continue à leur demander de l'abandonner explicitement par un écrit, sinon ce sera une épée de Damoclès avec des décrets qui pourraient nous arriver très prochainement ou avec un autre gouvernement qui nous dirait qu'on n'a pas respecté la lettre de cadrage", s'inquiète auprès de l'AFP le secrétaire confédéral de la CGT, Denis Gravouil.


Le sommet Choose France se décline pour pousser les entreprises tricolores à "investir davantage"

Le président français Emmanuel Macron gesticule alors qu'il prononce un discours lors de l'inauguration de la cinquième édition du Grand Salon du Made in France, à l'Élysée, à Paris, le 14 novembre 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron gesticule alors qu'il prononce un discours lors de l'inauguration de la cinquième édition du Grand Salon du Made in France, à l'Élysée, à Paris, le 14 novembre 2025. (AFP)
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  • Avec « Choose France », le gouvernement met cette année à l’honneur les entreprises françaises pour encourager leurs investissements sur le territoire
  • L’exécutif attend plusieurs milliards d’euros d’annonces dans des secteurs stratégiques: énergie, IA, santé, chimie, spatial

PARIS: Avec le sommet Choose France "édition France", organisé lundi, le gouvernement entend mettre à l'honneur les entreprises françaises qui investissent dans le pays, et les inciter à le faire "davantage", en particulier dans les secteurs stratégiques de l'industrie.

"Pour la première fois, ce qu'on fait depuis huit ans en attirant les investisseurs internationaux à venir sur tous nos territoires et, année après année, à bâtir des investissements, construire des usines... On va le faire pour accompagner nos entreprises françaises et nos grands groupes pour investir davantage sur notre propre territoire", s'est félicité vendredi soir Emmanuel Macron.

Dans un contexte marqué par la "brutalité des échanges commerciaux" et "une concurrence déloyale", le président a appelé à "assume(r) une politique de protection de (notre) industrie", lors du discours d'inauguration de la cinquième édition de la Grande exposition du "Fabriqué en France" à l'Élysée.

Lancé par Emmanuel Macron en 2018, le sommet Choose France est destiné chaque année à attirer les investissements d'entreprises étrangères en France.

Plus d'une dizaine de milliards d'euros d'investissements ont été annoncés lors de chacune des trois dernières éditions de l'événement. En mai, le 8e sommet Choose France avait battu un nouveau record avec 20 milliards d'euros de projets annoncés sous les ors du château de Versailles.

- "Milliards d'euros" -

Pour la première déclinaison franco-française, baptisée "Choose France - Édition France", le ministère de l'Économie et Matignon ont affirmé, lors d'un échange téléphonique avec la presse, tabler sur des annonces d'investissement dans la "fourchette haute" de ces précédentes éditions, sans préciser le montant.

Ces "milliards d'euros d'investissements" seront "listés" et "dévoilés" lundi matin à Paris, à la Maison de la Chimie, a déclaré le ministre de l'Économie, Roland Lescure, lors d'une visite dans l'Ain destinée à lancer l'événement.

A Saint-Vulbas, chez Speichim Processing, l'un des leaders européens du recyclage des déchets et produits chimiques, il a annoncé un investissement de "près de 30 millions d'euros". Destiné à construire une "troisième ligne de distillation", il permettra d'augmenter "d'un peu moins de 50%" la capacité de production de cette filiale du groupe français Séché Environnement.

D'autres annonces seront distillées dimanche, lundi et mardi par les ministres.

D'après Bercy et Matignon, ce sommet réunira 150 entreprises (grands groupes, PME, start-ups, ETI...) mais également des fédérations professionnelles et des organisations syndicales et patronales.

Les secteurs représentés seront variés, allant de l'énergie à l'agroalimentaire, en passant par la santé, la chimie ou le spatial. Des secteurs considérés comme "stratégiques" seront mis en avant: "la transition écologique et énergétique, l'intelligence artificielle, le numérique", notamment.

Les investissements annoncés concerneront les douze derniers mois, mais tous ne seront pas nouveaux, une partie ayant déjà été dévoilée par les entreprises.

- Attractivité -

C'est notamment le cas du groupe industriel français Urgo, marque emblématique du pansement qui a annoncé vendredi la construction d'une nouvelle usine dans la Loire, fruit d'un investissement de 60 millions d’euros d'ici à 2029.

Sera aussi mis en avant la construction d'une usine de freins carbone par Safran dans l'Ain, un investissement de plus de 450 millions d'euros à terme.

Les grands groupes profitent de cette séquence pour mettre en avant leurs investissements. Danone a ainsi communiqué vendredi sur ses prévisions d'investissement de 300 millions d'euros et la relocalisation de la production de plus de 45.000 tonnes de produits d'ici 2028.

Le lundi après-midi sera consacré à plusieurs tables rondes présidées par des ministres avec des entreprises, qui ne seront pas ouvertes à la presse.

Lors de l'une d'elles, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, fera part à une dizaine d'entreprises des négociations budgétaires en cours.

La journée sera clôturée par un dîner à l'Élysée, hors presse.

Pour l'exécutif, c'est l'occasion de mettre en avant le "renfort de l'attractivité de la France", dont les entreprises tricolores sont "le moteur".

Pour la sixième année consécutive, la France a été sacrée cette année premier pays européen en termes d'investissements étrangers par le baromètre du cabinet EY, avec 1.025 projets, un nombre toutefois en baisse.


France: à Marseille, un écologiste perd un deuxième frère dans un assassinat

Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade. (AFP)
Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade. (AFP)
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  • L'AFP a appris de sources concordantes qu'il s'agissait du petit frère d'Amine Kessaci, confirmant une information du journal régional La Provence
  • Connu pour son combat auprès des proches des victimes du narcobanditisme, le Marseillais de 22 ans, s'est également engagé en politique, auprès du Parti Les Ecologistes

MARSEILLE: Un jeune militant écologiste de 22 ans, Amine Kessaci, engagé aux côté des victimes du narcobanditisme à Marseille, dans le sud de la France, a perdu un deuxième frère cette semaine dans un assassinat, a appris l'AFP auprès de sources concordantes.

Jeudi, aux alentours de 14H30 (13H30 GMT), un jeune homme de 20 ans, inconnu des services de police et de justice, a été abattu par balle dans le 4e arrondissement de Marseille, à deux pas de la plus grande salle de concert de la ville, a indiqué dans un communiqué le procureur de la ville, Nicolas Bessone, sans donner l'identité de la victime.

L'AFP a appris de sources concordantes qu'il s'agissait du petit frère d'Amine Kessaci, confirmant une information du journal régional La Provence.

Connu pour son combat auprès des proches des victimes du narcobanditisme, le Marseillais de 22 ans, s'est également engagé en politique, auprès du Parti Les Ecologistes.

"Une moto s'est portée à hauteur du véhicule de la victime qui venait de se garer. Le passager arrière de la moto a tiré à plusieurs reprises sur la victime, qui était toujours dans son véhicule. Plusieurs étuis de 9 mm ont été retrouvés sur place", détaille le procureur.

Christine Juste, adjointe écologiste au maire de Marseille et proche d'Amine Kessaci, a confirmé à l'AFP, en pleurs, l'identité de la jeune victime. "J'ai énormément de peine pour mon ami et sa maman, aucune mère ne devrait vivre cela, la perte de deux enfants".

Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade.

En 2020, Brahim, le grand frère d'Amine Kessaci a été abattu lors d'un triple assassinat par arme à feu et son corps a été retrouvé carbonisé dans un véhicule près de Marseille.

Les violences liées au narcotrafic sont fréquentes à Marseille et la consommation de drogue, notamment dans la rue, est en hausse. Un phénomène expliqué selon des élus locaux par une "précarisation générale" dans ce qui se trouve être également la métropole la plus pauvre du pays.

Selon un décompte de l'AFP, 14 personnes ont perdu la vie dans des narchomicides depuis le début de l'année dans le département français des Bouches-du-Rhône, où se trouve Marseille.