L'enjeu climatique en tête des préoccupations des architectes, selon une étude

Cette photo prise le 23 décembre 2020 montre une plage qui a gagné du terrain sur la limite des arbres dans le quartier carangaise de Capesterre-Belle-Eau, dans l'archipel antillais de la Guadeloupe. (AFP)
Cette photo prise le 23 décembre 2020 montre une plage qui a gagné du terrain sur la limite des arbres dans le quartier carangaise de Capesterre-Belle-Eau, dans l'archipel antillais de la Guadeloupe. (AFP)
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Publié le Lundi 28 décembre 2020

L'enjeu climatique en tête des préoccupations des architectes, selon une étude

  • Les architectes mettent en tête de leurs préoccupations le dérèglement climatique, illustrant leur prise de conscience croissante de l'impact de leurs constructions sur l'environnement
  • Autre évolution saillante: la féminisation du métier. En près de 20 ans, la part des femmes est passée de 16,6 % à 30,7 %

PARIS : Les architectes mettent en tête de leurs préoccupations le dérèglement climatique, illustrant leur prise de conscience croissante de l'impact de leurs constructions sur l'environnement, selon l'étude annuelle «Archigraphie 2020» publiée par l'Ordre des architectes.

« Le premier défi cité par les architectes est celui des enjeux liés au dérèglement climatique (78 % d’entre eux) alors qu’il était cité par 50 % des répondants en 2018», souligne cette étude réalisée par le CREDOC (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie) pour l'Ordre des architectes.

Autre évolution saillante: la féminisation du métier. En près de 20 ans, la part des femmes est passée de 16,6 % à 30,7 %, cette augmentation touchant surtout les moins de 35 ans.

83% des femmes architectes placent le défi climatique en tête de leurs préoccupations, contre 76 % des hommes, selon cette enquête réalisée en avril auprès de 2.233 architectes.

Ils devaient prioriser six types de défis: nouveaux modes de management, nouvelles clientèles, diversification du métier, impact du numérique, place de l’architecte dans la maîtrise d’oeuvre, enjeux liés au dérèglement climatique.

«Les femmes ont plus vite compris leur rôle social dans une société en mutation écologique incontournable», a souligné à l'AFP Elizabeth Gossart, qui a piloté le groupe de travail.

Les nouvelles générations d’architectes «ne veulent plus mettre de côté leur vie sociale. Notre métier est d’anticiper l’évolution du bâti, sa longévité, son exploitation, la vie de ses usagers, de leur confort de vie», a-t-elle ajouté.

Le taux de renouvellement des bâtiments anciens par des bâtiments neufs étant trop lent, c’est la rénovation thermique que l'Ordre des architectes voudrait accélérer avec comme objectifs la réduction de la consommation d’énergie finale de 50% (par rapport à 2012) et la division par 4 des émissions de gaz à effet de serre en 2050.

Selon «Archigraphie 2020», les architectes se regroupent de plus en plus en organismes et associations pour répondre à ces défis écologiques: gestion des déchets sur les chantiers, utilisation de matériaux biosourcés et locaux, meilleure gestion de la consommation du bâtiment.

Le secteur du bâtiment et de la construction représente 35 % de la consommation d’énergie finale mondiale et près de 40 % des émissions de CO2 liées à l’énergie.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.