Les fintech font le dos rond et espèrent des jours meilleurs

A l'échelle mondiale, les financements par les fonds de capital-risque, grands abondeurs de start-up, ont reculé d'un tiers (Photo, Shutterstock).
A l'échelle mondiale, les financements par les fonds de capital-risque, grands abondeurs de start-up, ont reculé d'un tiers (Photo, Shutterstock).
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Publié le Mercredi 20 décembre 2023

Les fintech font le dos rond et espèrent des jours meilleurs

  • La britannique SumUp a annoncé avoir levé pas moins de 285 millions d'euros
  • Certaines start-up, faute de trésorerie suffisante, sont parfois obligées d'opérer des choix stratégiques, se concentrant sur certains marchés

PARIS: Elles ont gravi des sommets avant de connaître les vaches maigres: confrontées à un environnement économique morose, les fintech, ces start-up spécialisée dans les services financiers, prennent leur mal en patience et continuent de tabler sur la croissance.

Il y a quelques jours, la britannique SumUp, qui fabrique de petits lecteurs de cartes bancaires mobiles bien connus des artisans, a annoncé avoir levé pas moins de 285 millions d'euros. Est-ce une éclaircie dans la météo nuageuse?

L'entreprise n'a toutefois pas précisé quelle était sa valorisation. Celle-ci, qui avait atteint 8 milliards d'euros après le précédent tour de table mi-2022, pourrait être deux fois moins importante aujourd'hui, selon des médias spécialisés.

Car les temps ont changé. Depuis le dernier trimestre 2021, au niveau mondial, "les investissements dans les fintech ont diminué de moitié et leurs valorisations ont baissé de deux tiers", observe depuis Sydney Anton Ruddenklau, responsable du secteur fintech du cabinet KPMG.

Resserrement monétaire et conflits mondiaux sont passés par là. A l'échelle mondiale, les financements par les fonds de capital-risque, grands abondeurs de start-up, ont reculé d'un tiers, de 683 milliards de dollars en 2021 à moins de 460 milliards un an après. Pour les seules fintech, le financement a chuté de 40% sur cette période, de 92 à 55 milliards, selon un rapport récent du cabinet McKinsey.

En 2023, la tendance a été la même, ce que l'on retrouve notamment en France: selon l'association professionnelle France FinTech, ces jeunes pousses ont levé 939 millions d'euros - jusqu'à mi décembre -, un chiffre en recul de 70% sur un an.

Fonds bien remplis 

Face à la raréfaction de l'argent, certaines ont connu de grosses difficultés, comme l'assureur en ligne français Luko, qui n'a pas pu boucler une nouvelle levée de fonds: son avenir est désormais dans les mains du tribunal de commerce. L'allemand Allianz a proposé il y a quelques jours la somme symbolique de... 4 euros pour la racheter, alors qu'elle avait été valorisée à plus de 200 millions d'euros au sommet de sa gloire.

Dans ce contexte, "2024 va être une tempête parfaite, à base de liquidités réduites et de valorisations faibles", prédit Anton Ruddenklau, de KPMG.

Qonto, néobanque française qui revendique 400.000 clients, avec 1.300 salariés sur quatre marchés en Europe, se dit ainsi ouvert à de nouvelles acquisitions en 2024.

"Il va y avoir une consolidation, ce qui est sain et normal après une forte progression du nombre de fintech créées", commente à l'AFP Alexandre Prot, son cofondateur. "On se voit comme des +consolidateurs+. On regarde, on veut trouver les bonnes entreprises" à racheter, dit-il.

Certaines start-up, faute de trésorerie suffisante, sont parfois obligées d'opérer des choix stratégiques, se concentrant sur certains marchés. Certaines se lancent malgré tout dans une nouvelle levée de fonds. C'est le cas de la licorne allemande Solaris, 800 employés et 130 millions d'euros de revenus en 2022, qui, selon le Financial Times, aurait des difficultés.

La société refuse de commenter. "Si une entreprise souhaite lever des capitaux, elle a besoin d'un modèle économique rentable et d'une stratégie d'avenir. Deux choses que Solaris a pu démontrer (...) Comme indiqué, nous travaillons actuellement à notre deuxième clôture" de levée de fonds, répond néanmoins Konstantin Kavvadias, son directeur financier, dans un courriel.

Le dirigeant estime même que l'avenir reste prometteur. Car l'argent qui a inondé les marchés financiers n'a pas disparu, explique à l'AFP Christopher Schmitz, chargé des fintechs pour EY: "Les sociétés de capital investissement ont rempli leurs fonds en 2021 et 2022. Il y a beaucoup d'argent, c'est juste qu'elles ne le dépensent pas actuellement. Toutefois, il va arriver un moment où elles devront l'investir."

La hotte du père Noël pourrait donc encore être pleine pour les fintech, notamment celles qui proposent des services directement aux banques traditionnelles et aux assurances. "J'ai personnellement fait cinq ou six transactions ces six derniers mois dans ce secteur", témoigne Christopher Schmitz.


Fin des restrictions dans l'espace aérien américain, retour à la normale attendu lundi

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
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  • Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend
  • Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas

WASHINGTON: Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens.

"Cela signifie que les opérations normales peuvent reprendre dans l'ensemble de l'espace aérien national" à partir de 6H00 lundi à Washington (10H00 GMT), a écrit la FAA dans un communiqué.

Le 7 novembre, une réduction de 10% des vols domestiques dans 40 des aéroports les plus fréquentés du pays avait été imposée face au manque de personnel dans les tours de contrôle. En pleine paralysie budgétaire, il était demandé à ces fonctionnaires de travailler sans être payé.

Plusieurs milliers de vols avaient été annulés avant que les restrictions ne soient allégées progressivement.

Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend. Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas.

Grâce à la fin de ces limitations, "nous pouvons désormais recentrer nos efforts sur le recrutement massif de contrôleurs et la mise en place du tout nouveau système de contrôle du trafic aérien", a dit le ministre américain des Transports Sean Duffy, cité dans le communiqué.

Le retour à la normale va intervenir juste avant les grands départs pour les festivités de Thanksgiving, rendez-vous familial incontournable des Américains le 27 novembre. Un record de passagers aériens est attendu


Royal Mansour Marrakech propulse le Maroc parmi l’élite mondiale de l’hôtellerie

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  • L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise
  • Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde

DUBAI:  Le Royal Mansour Marrakech confirme son statut d’icône de l’hospitalité de luxe en se hissant à la 13ᵉ place du classement mondial des World’s 50 Best Hotels 2025, dévoilé cette semaine à Londres. L’établissement marocain signe ainsi une progression spectaculaire de 25 places par rapport à 2024 et s’impose comme le meilleur hôtel d’Afrique, tout en décrochant le prestigieux prix de la Plus Forte Progression de l’année.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise. Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde.

Une reconnaissance mondiale pour le savoir-faire marocain

Conçu par 1 500 artisans marocains, le Royal Mansour Marrakech incarne la quintessence du raffinement et du patrimoine architectural du royaume. À deux pas de la médina, le palace s’étend à travers des jardins luxuriants et des riads privatifs, offrant à ses hôtes une immersion dans l’art de vivre marocain.

Son spa de 2 500 m², baigné de lumière naturelle, est une référence mondiale du bien-être, tandis que son offre gastronomique — signée par des chefs de renom tels que Hélène Darroze et Massimiliano Alajmo — positionne l’établissement au carrefour de la haute cuisine internationale et des traditions marocaines.

Pour Jean-Claude Messant, Directeur général de la Royal Mansour Collection, cette distinction « consacre la vision d’excellence et d’authenticité du groupe ». Il ajoute :« Être reconnu parmi les 15 meilleurs hôtels du monde est une immense fierté pour nos équipes et pour le Maroc. Ces prix reflètent la passion et la rigueur de nos collaborateurs, qui portent haut les valeurs de l’hospitalité marocaine sur la scène internationale. »

Le Maroc, acteur majeur du tourisme haut de gamme

Ce succès s’inscrit dans la dynamique de montée en gamme du secteur hôtelier marocain, qui attire de plus en plus d’investissements internationaux. Marrakech, déjà reconnue comme l’une des capitales mondiales du tourisme de luxe, renforce ainsi sa position face à des destinations emblématiques comme Paris, Dubaï ou Tokyo.

Selon les organisateurs de The World’s 50 Best Hotels, qui reposent sur les votes de 800 experts internationaux issus de l’industrie du voyage, le classement 2025 « illustre l’évolution des attentes des voyageurs vers des expériences culturelles fortes, authentiques et respectueuses du patrimoine local ».

Pour Emma Sleight, Directrice de contenu du classement,« Chaque hôtel de cette liste incarne une approche unique de l’hospitalité. Le Royal Mansour Marrakech, par sa singularité et son attachement à l’artisanat marocain, symbolise cette quête d’exception. »

Une vitrine du savoir-faire marocain à l’international

Avec cette triple distinction — 13ᵉ mondial, meilleur hôtel d’Afrique et plus forte progression — le Royal Mansour Marrakech s’impose comme un ambassadeur du tourisme de luxe marocain, contribuant à renforcer l’image du royaume sur la scène internationale.

Alors que le Maroc ambitionne de doubler ses recettes touristiques à l’horizon 2030, cette reconnaissance mondiale confirme que l’hôtellerie marocaine, entre tradition et innovation, s’impose comme un moteur stratégique de croissance économique et d’attractivité internationale.


France: la famille Saadé étend son empire, devient 2e actionnaire de Carrefour

 Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
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  • Rodolphe Saadé remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024
  • Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée

PARIS: Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution.

Carrefour a annoncé mercredi que la famille Saadé avait pris une participation de 4% - un investissement de quelque 400 millions d'euros - de son capital et que Rodolphe Saadé entrerait à son conseil d'administration dès le 1er décembre.

Il y remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024.

Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée.

La société Galfa, détenue par la famille Moulin-Houzé - propriétaire des grands magasins Galeries Lafayette -, reste le premier actionnaire de Carrefour, à hauteur d'environ 9,5%.

"En intégrant son conseil d'administration, je souhaite (...) accompagner le développement du groupe dans la durée", a assuré le dirigeant franco-libanais, enrichi par l'explosion des profits du transport maritime pendant la crise sanitaire.

"L'engagement, la vision et l'expérience de Rodolphe Saadé apporteront une contribution majeure à notre gouvernance, au développement de notre groupe et à sa création de valeur", a commenté le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard.

Il s'agit de la première incursion de la famille Saadé dans la grande distribution. En mai, elle avait fait son entrée au capital du groupe de cinéma Pathé, avec pour ambition d'accélérer à l'international dans la production de films et de séries.

Rassurer les marchés 

Rodolphe Saadé a également racheté en 2022 le journal régional La Provence - basé à Marseille dans le sud de la France, où CMA CGM a son siège -, posant ainsi la première pierre d'un groupe de médias français qui compte depuis les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, mais aussi BFMTV, RMC et Brut.

Avec ce nouvel investissement patrimonial dans une multinationale française, qu'elle n'exclut pas de renforcer à l'avenir, la famille Saadé s'associe aussi à un groupe fort au Brésil, l'un des principaux marchés de Carrefour avec la France et l'Espagne.

En septembre 2024, CMA CGM avait annoncé l'acquisition du plus gros opérateur portuaire du pays, Santos Brasil.

"C'est un pays à très fort potentiel où la croissance est au rendez-vous", avait assuré Rodolphe Saadé pour justifier cet investissement, réalisé sur fonds propres.

De son côté, Carrefour va pouvoir rassurer les marchés quant à la stabilité de son actionnariat en compensant partiellement le départ de Peninsula, qui était attendu, quatre ans après celui du milliardaire français Bernard Arnault après 14 années de présence au capital.

En octobre, Carrefour a publié un chiffre d'affaires de 22,6 milliards d'euros pour le troisième trimestre, en recul de 1,5% car pénalisé par l'évolution des changes en Amérique latine. Mais les ventes du distributeur ont résisté à données comparables, notamment en France en dépit des "incertitudes politiques".

Dirigé depuis 2017 par Alexandre Bompard - dont le mandat a été renouvelé cet été pour trois ans après 2026 -, Carrefour a entamé une "revue de portefeuille" en début d'année pour dégager davantage de rentabilité, et requinquer un cours de Bourse mis sous pression l'an dernier.

Dévoilée cet été, la cession de Carrefour Italie doit être effective d'ici à la fin de l'année.

Carrefour fait également évoluer son modèle pour exploiter de plus en plus largement des magasins en franchise et en location-gérance, une variante de la franchise où le distributeur reste propriétaire du fonds de commerce.