2020, une année pleine d’imprévus pour le «maître des horloges»

Si le candidat Macron, qui avait pour objectif affiché de transformer la France par des réformes profondes, évalue le bilan du président Macron trois ans après son élection, il verra la France bel et bien transformée, mais pas par sa propre volonté. Il verra une France amoindrie, appauvrie et ralentie par les pires crises qu’elle a connues depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. (AFP).
Si le candidat Macron, qui avait pour objectif affiché de transformer la France par des réformes profondes, évalue le bilan du président Macron trois ans après son élection, il verra la France bel et bien transformée, mais pas par sa propre volonté. Il verra une France amoindrie, appauvrie et ralentie par les pires crises qu’elle a connues depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. (AFP).
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Publié le Mercredi 30 décembre 2020

2020, une année pleine d’imprévus pour le «maître des horloges»

  • Jusqu’au bout, l’année 2020 est celle des contrariétés pour l’exécutif français, et tout particulièrement pour Emmanuel Macron
  • Son action à la tête de l’État lui est désormais dictée par la pandémie de Covid-19, avec ses lourdes conséquences sanitaires et économiques

PARIS: Jusqu’au bout, l’année 2020 est celle des contrariétés pour l’exécutif français, et tout particulièrement pour Emmanuel Macron. Le président français, connu pour sa volonté de tout maîtriser et qui se définit lui-même comme le «maître des horloges», s’est vu contraint de lâcher prise.

En effet, son action à la tête de l’État lui est désormais dictée par la pandémie de Covid-19, avec ses lourdes conséquences sanitaires et économiques, qui l’obligent à mettre de côté son calendrier de réformes pour se consacrer à la gestion de la crise multiple que connaît la France depuis la fin de l’hiver dernier.

Après une campagne de recommandations sanitaires, de distanciation sociale et de gestes barrières, la décision d’un premier confinement s’est imposée face à la propagation du virus à grande échelle.

Cette décision, annoncée par le président français au cours d’une allocution télévisée dans laquelle il a indiqué la France était en «état de guerre sanitaire», a mis l’économie en berne pendant un mois et vingt-cinq jours.

Du jour au lendemain, le pays est à l’arrêt, les Français confinés chez eux; l’activité économique et commerciale est limitée aux secteurs alimentaire et sanitaire.

Une colère sourde gronde chez les Français. Bien sûr, ils craignent le virus qui tue quotidiennement plusieurs centaines d’entre eux, mais ils éprouvent surtout une grande crainte pour leur survie financière.

Face à cette colère, l’exécutif se devait d’agir. Macron remonte alors au créneau pour annoncer que «personne ne sera laissé sur le carreau» et il dévoile une multitude de mesures urgentes destinées à soutenir aussi bien les plus démunis que les entreprises, dans le but d’éviter les faillites et les licenciements massifs.

macron
Testé positif au coronavirus une semaine avant Noël, Emmanuel Macron a dû s'isoler au château de la Lanterne. Il a participé au Conseil des ministres du 17 décembre dernier par visioconférence. (AFP). 

À partir de là, la pandémie a pris le dessus, obligeant le président à mettre de côté sa politique de réforme et de rigueur et à ouvrir les vannes des caisses de l’État.

L’action gouvernementale, qui était jusqu’au début de l’année 2020 basée sur la nécessité de renouer avec la croissance, de réduire les dépenses publiques ainsi que la dette pour assainir les finances de l’État, n’était plus de mise.

Il fallait désormais rassurer les Français en luttant contre la Covid-19 et éviter l’effondrement économique du pays à coup d’aides financières, dont le coût avoisine déjà un milliard d’euros, destinées aux différents secteurs d’activité.

Ces dépenses exorbitantes ont permis d’atténuer l’ampleur des dégâts économiques. Ces derniers sont considérables, mais non définitifs, puisque la pandémie n’a pas encore dit son dernier mot.

Après un deuxième confinement imposé du 30 novembre au 15 décembre, la France, qui vit en ce moment sous le régime d’un confinement souple, s’achemine, selon les experts sanitaires, vers une troisième vague de Covid. Elle aurait lieu aux alentours du mois de janvier prochain.

Il est donc impossible pour le moment d’établir une évaluation précise de l’impact de la pandémie sur l’économie française. Cependant, les chiffres publiés par la Banque de France sont d’une grande éloquence. Selon elle, le PIB, qui devait progresser de 8,7%, a en réalité reculé de 11% jusqu’au mois de novembre.

Le chômage, quant à lui, bondira de 9 à 11%, selon la Banque de France, alors qu’un retour, timide, à la croissance n’est peut-être pas prévu avant la fin de l’année 2022.

Ces pronostics sont basés sur des données incertaines. Ainsi, on ignore si la troisième vague est évitable et si une campagne de vaccination sera susceptible de circonscrire la pandémie. Les velléités de réformes économiques et structurelles préconisées par M. Macron sont donc compromises dans le cadre de son mandat actuel.

Et, cerise sur le gâteau, la pandémie s’est attaquée au président en personne. Testé positif, il s’est isolé à la Lanterne (résidence présidentielle secondaire) en compagnie d’une équipe médicale, où il risque de rester confiné jusqu’à la fin de l’année. C’est dire si le vent a tourné.

Ce président à qui tout semblait réussir durant la première année de son mandat en est actuellement réduit à mener une politique qui est aux antipodes de son goût pour l’économie libérale et l’économie de marché. Et, comme si la crise sanitaire et la crise économique qui en découle ne suffisaient pas, Macron s’est trouvé confronté à une nouvelle vague terroriste qui a frappé la France aux mois de septembre et d’octobre, causant la mort de quatre personnes et réveillant les vieilles querelles sur les libertés, la laïcité et, bien sûr, sur la place de l’islam dans la République.

De la rue Nicolas Appert à Paris à la cathédrale de Nice, en passant par Conflans-Sainte-Honorine, les auteurs des attentats prétendaient agir pour défendre l’islam, malmené en France par les caricatures du Prophète. Une nouvelle fois stigmatisés, les Français musulmans se sont vus devant la nécessité de se démarquer des auteurs des attentats et de renouveler leur attachement à la République.

Mais les multiples condamnations qu’ils ont pu exprimer n’ont pas réussi à atténuer la réprobation, voire le rejet dont ils font l’objet dans certains milieux français qui ne se limitent plus, comme par le passé, à l’extrême droite. Car, au fil des années et des crises sociales, économiques et identitaires, une digue a sauté.

Ce président à qui tout semblait réussir durant la première année de son mandat en est actuellement réduit à mener une politique qui est aux antipodes de son goût pour l’économie libérale et l’économie de marché.

Arlette Khoury

Le rejet de l’autre en raison de sa confession ou de son ethnie n’est plus un tabou, mais une conviction assumée et relayée par les médias. La peur que suscite l’islam, souvent confondu avec l’islam politique, s’est ancrée dans l’esprit de nombreux Français.

Prônant un discours de fermeté, Macron et son équipe ont affiché leur volonté de se montrer intraitables avec ceux qui portent atteinte aux libertés publiques, tout en affirmant la suprématie de la laïcité, l’un des fondements de la République.

Ce discours mal compris et mal interprété a valu à Macron et à la France un vaste mouvement de protestations dans plusieurs pays arabo-musulmans ainsi que des campagnes de boycott des produits français.

Il a fallu que les responsables français déploient des trésors de diplomatie pour calmer le jeu et essayer de convaincre du fait que la laïcité n’est pas antinomique avec l’islam ni avec aucune autre religion.

Puis les esprits se sont apaisés. Mais, en l’absence de traitement de fond, la tension peut rejaillir à la moindre secousse.

Ce traitement de fond pourrait résider dans le plan de lutte contre le séparatisme soumis au Parlement le 8 décembre, après plusieurs mois de débats.

Intitulé «projet de loi confortant les principes républicains», ce plan a pour objectif de lutter contre l’islam radical et de répondre aux inquiétudes des Français concernant le terrorisme islamiste, exacerbées depuis les derniers attentats.

Ce plan comporte plusieurs volets et a pour objectif de réprimer la haine en ligne et d’appliquer des sanctions spécifiques dans ce domaine, par l’intermédiaire d’un pôle de magistrats spécialement dédié à ce genre de délit. Il consiste également à garantir la transparence des conditions de l’exercice du culte et de son financement. Il prévoit surtout de mettre fin à la formation des imams à l’étranger et de promouvoir leur formation en France.

Des conditions strictes seront imposées aux associations cultuelles qui sollicitent des aides publiques à travers une charte de la laïcité, et une surveillance étroite sera exercée sur l’enseignement dans les écoles sans contrat avec l’État. Les mesures seront adoptées pour garantir la neutralité dans les services publics et l’égalité homme/femme.

Ce plan consiste par ailleurs à œuvrer pour une cohésion nationale avec les quartiers défavorisés, à travers des mesures favorisant la qualité de l’enseignement et le désenclavement afin de mettre un terme au sentiment d’abandon qui pousse les jeunes vers les trafics en tout genre et la radicalisation.

Il est clair que si le président français et son équipe gagnent leur pari dans ce domaine, ils seront à même d’afficher une étoile à leur palmarès. Cette étoile sera d’autant plus importante à l’approche de l’élection présidentielle de 2022, au sujet de laquelle Macron refuse de se prononcer.

Dans un entretien récemment consacré aux questions que se posent les jeunes, il a déclaré d’une manière énigmatique: «Peut-être que je ne pourrai pas être candidat, peut-être que je devrai faire des choses dans la dernière année, les derniers mois…»

En effet, si le candidat Macron, qui avait pour objectif affiché de transformer la France par des réformes profondes, évalue le bilan du président Macron trois ans après son élection, il verra la France bel et bien transformée, mais pas par sa propre volonté. Il verra une France amoindrie, appauvrie et ralentie par les pires crises qu’elle a connues depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.


François Bayrou jeudi devant un Medef hostile à tout retour de l'ISF

Le Premier ministre français François Bayrou pose aux côtés du journaliste et animateur de télévision français Gilles Bouleau avant une interview dans le journal télévisé du soir de la chaîne française TF1, à Boulogne-Billancourt, près de Paris, le 27 août 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou pose aux côtés du journaliste et animateur de télévision français Gilles Bouleau avant une interview dans le journal télévisé du soir de la chaîne française TF1, à Boulogne-Billancourt, près de Paris, le 27 août 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre interviendra à 14H30 devant la Rencontre des entrepreneurs de France (REF), qui se tient pour la première fois à Roland-Garros avec un slogan qui résonne avec l'actualité : "Jeu décisif"
  • Le décret présidentiel convoquant le Parlement en session extraordinaire pour ce vote de confiance a été publié au Journal Officiel jeudi, avec un ordre du jour en un seul point : "une déclaration de politique générale"

PARIS: François Bayrou, désormais prêt "à toutes les négociations nécessaires" sur le budget s'il remporte son pari d'un vote de confiance à l'Assemblée nationale, viendra l'évoquer jeudi devant un Medef fermement opposé à tout retour d'un impôt de type ISF, souhaité par la gauche.

Le Premier ministre interviendra à 14H30 devant la Rencontre des entrepreneurs de France (REF), qui se tient pour la première fois à Roland-Garros avec un slogan qui résonne avec l'actualité : "Jeu décisif".

M. Bayrou, qui a présenté le 15 juillet les grandes lignes d'un effort budgétaire de 44 milliards d'euros en 2026, s'attirant la désapprobation des oppositions avec des idées comme la suppression de deux jours fériés, a surpris lundi en annonçant qu'il se soumettrait à un vote de confiance à l'Assemblée nationale le 8 septembre.

Le décret présidentiel convoquant le Parlement en session extraordinaire pour ce vote de confiance a été publié au Journal Officiel jeudi, avec un ordre du jour en un seul point : "une déclaration de politique générale", en application de l'article 49-1 de la Constitution.

Les oppositions ayant annoncé qu'elles voteraient contre, M. Bayrou a affirmé mercredi sur TF1 qu'il recevrait les responsables de partis et de groupes parlementaires à partir de lundi pour "examiner les choses avec eux", avec pour "condition préalable de s'entendre sur l'importance de l'effort" à réaliser.

Mardi et jeudi, ce sont les partenaires sociaux auxquels le Premier ministre a rendu ou rendra visite.

La cheffe de file de la CFDT Marylise Léon est favorable à faire contribuer davantage les plus riches au budget, alors que Patrick Martin estime que, "quelle qu'en soit la forme, un retour de l'ISF serait ravageur pour notre économie, et nous nous y opposerons".

Déjà incisif mercredi à la tribune de la REF, il a accusé jeudi matin sur BFM Business les hommes politiques "d'être dans un monde parallèle et de ne pas voir ce qui se passe sur la planète sur le plan économique" notamment en matière de concurrence internationale.

"Que ceux qui expriment de manière politicienne ce genre de propositions", une forte taxation du patrimoine des plus riches, "n'oublient jamais que si les chefs d'entreprises lèvent le crayon, le pays part en vrille", a-t-il soutenu.

Le Medef est davantage ouvert à "un double effacement", selon M. Martin, la remise en cause de certains avantages financiers consentis aux entreprises contre "un abaissement des seuils d'imposition à l'euro près, si possible avec un gain".

Il a néanmoins espéré "un ressaisissement de la part des partis dits de gouvernement pour, le temps qu'il faudra, passer au-dessus de leurs calculs (...) individuels, poser les colts et discuter avec les chefs d'entreprise."

A quatre jours de commencer à recevoir les chefs de partis à Matignon, François Bayrou les manquera de peu, jeudi à la REF.

En effet, événement-phare de cette université d'été, la table ronde de clôture réunira, une heure après la fin d'intervention du Premier ministre, l'ensemble des chefs de partis pour un débat sur l'avenir économique du pays.

 


Global Sumud Flotilla : Greta Thunberg, Alexis Deswaef et des centaines d’activistes prennent la mer pour Gaza

Le départ est prévu pour le 31 août depuis Barcelone, avant de rejoindre d’autres bateaux le 4 septembre au large de la Tunisie et d’autres ports méditerranéens.  (Photo X)
Le départ est prévu pour le 31 août depuis Barcelone, avant de rejoindre d’autres bateaux le 4 septembre au large de la Tunisie et d’autres ports méditerranéens. (Photo X)
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  • Parmi les participants se trouve Alexis Deswaef, vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH)
  • Pour lui, cette action est une nécessité :“Si j'embarque ce 31 août sur la Global Sumud Flotilla, c’est parce qu’il faut agir d’urgence pour mettre fin au génocide à Gaza, alors que nos gouvernements, qui ont les moyens d’agir, ne font absolument rien”

PARIS: Une nouvelle flottille humanitaire, baptisée “Global Sumud Flotilla”, s’apprête à quitter plusieurs ports méditerranéens dans les prochains jours pour tenter de “briser le blocus israélien illégal” imposé à la bande de Gaza. L’initiative, qui réunira des centaines de militants, humanitaires, artistes et médecins venus de 44 pays différents, se veut une réponse citoyenne face à ce que ses organisateurs qualifient de “nettoyage ethnique” et de “génocide en cours”.

Le départ est prévu pour le 31 août depuis Barcelone, avant de rejoindre d’autres bateaux le 4 septembre au large de la Tunisie et d’autres ports méditerranéens. Parmi les personnalités impliquées figurent Greta Thunberg, l’actrice américaine Susan Sarandon, l’acteur suédois Gustaf Skarsgård, l’Irlandais Liam Cunningham et plusieurs médecins et humanitaires.

Alexis Deswaef en première ligne

Parmi les participants se trouve Alexis Deswaef, vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH). Pour lui, cette action est une nécessité :“Si j'embarque ce 31 août sur la Global Sumud Flotilla, c’est parce qu’il faut agir d’urgence pour mettre fin au génocide à Gaza, alors que nos gouvernements, qui ont les moyens d’agir, ne font absolument rien”, déclare-t-il.

Il s’agit de sa deuxième tentative d’atteindre Gaza. En juin dernier, lors de la Marche to Gaza, il avait été bloqué au canal de Suez par les autorités égyptiennes. Cette fois-ci, il se dit déterminé :“Cette action internationale est la réponse citoyenne à l’inaction de nos gouvernements face à ce génocide diffusé en direct sur nos téléphones portables, avec la famine organisée par l’armée d’occupation israélienne et un nettoyage ethnique en cours sous nos yeux.”

Un contexte explosif

La tentative de la Global Sumud Flotilla s’inscrit dans un contexte de guerre qui dure depuis 22 mois. Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, au moins 61 430 Palestiniens ont été tués depuis le début de l’offensive israélienne, des chiffres jugés fiables par l’ONU.

Le conflit a été déclenché par l’attaque du Hamas contre Israël en 2023, qui avait causé 1 219 morts, principalement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels.

Les précédentes tentatives de briser le blocus se sont heurtées à la force. Dans la nuit du 8 au 9 juin, le voilier Madleen, transportant 12 militants de plusieurs nationalités, avait été arraisonné par l’armée israélienne à 185 km des côtes de Gaza. Les passagers avaient ensuite été expulsés, certains après une brève détention.

Organisation et indépendance

La Global Sumud Flotilla se définit comme une organisation “indépendante”, non affiliée à aucun gouvernement ou parti politique. Si le nombre exact de bateaux n’a pas été révélé, les organisateurs promettent une mobilisation sans précédent.


Attal ne souhaite pas de nouvelle dissolution si Bayrou tombe

 Gabriel Attal "fera tout pour que François Bayrou reste Premier ministre" et ne souhaite pas de nouvelle dissolution si celui-ci n'obtient pas la confiance de l'Assemblée le 8 septembre car "ce n'est pas aux Français de régler les problèmes de l'Assemblée". (AFP)
Gabriel Attal "fera tout pour que François Bayrou reste Premier ministre" et ne souhaite pas de nouvelle dissolution si celui-ci n'obtient pas la confiance de l'Assemblée le 8 septembre car "ce n'est pas aux Français de régler les problèmes de l'Assemblée". (AFP)
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  • "Je ferai tout pour aider le gouvernement à tenir et François Bayrou à rester Premier ministre", a déclaré mercredi le chef du groupe parlementaire Renaissance (macroniste) sur France inter
  • "Ce à quoi je suis prêt, c'est qu'on se mette autour d'une table avec les responsables politiques prêts à avancer. De toute façon, quel que soit le vote du 8 septembre, il faudra un budget pour le pays", a-t-il ajouté

PARIS: Gabriel Attal "fera tout pour que François Bayrou reste Premier ministre" et ne souhaite pas de nouvelle dissolution si celui-ci n'obtient pas la confiance de l'Assemblée le 8 septembre car "ce n'est pas aux Français de régler les problèmes de l'Assemblée".

"Je ferai tout pour aider le gouvernement à tenir et François Bayrou à rester Premier ministre", a déclaré mercredi le chef du groupe parlementaire Renaissance (macroniste) sur France inter.

"Ce à quoi je suis prêt, c'est qu'on se mette autour d'une table avec les responsables politiques prêts à avancer. De toute façon, quel que soit le vote du 8 septembre, il faudra un budget pour le pays", a-t-il ajouté.

Se disant hostile à la suppression des deux jours fériés sans compensation salariale, il n'a pas répondu s'il était prêt à faire une concession sur la taxation des plus fortunés à l'égard de la gauche.

"On proposera des alternatives. Mais pour ça, encore faut-il qu'il y ait un gouvernement", a-t-il éludé.

Si le gouvernement Bayrou chute, l'ancien Premier ministre "ne croit pas qu'une nouvelle dissolution apporterait de la stabilité".

"Si on se demande chaque année s'il faut que les Français revotent, c'est que le problème ne vient pas des Français, mais bien de l'Assemblée elle-même. Et ce n'est pas aux Français de régler les problèmes de l'Assemblée, c'est à l'Assemblée de régler ses propres problèmes", a-t-il estimé.

"Dans la quasi-totalité des pays européens qui nous entourent, ils ont une Assemblée avec des forces éclatées. Et pourtant ils arrivent à travailler ensemble et à trouver des solutions ", a-t-il fait valoir.